vendredi 9 novembre 2018

Pourquoi le bleuet est-il devenu le symbole du 11-Novembre ?

ACTUALITÉ
Dimanche, jour de commémoration du 11-Novembre, des bleuets vont fleurir sur les monuments commémoratifs et aux revers des vestes et manteaux lors des cérémonies. Cette petite fleur bleue est devenue l’emblème des anciens combattants et des victimes de la Première Guerre mondiale. Mais savez-vous pourquoi ?
Ce dimanche 11 novembre, la France commémorera le centenaire de l’Armistice, signée par les Alliés et les Allemands en 1918. Ce jour-là, comme tous les ans, un bleuet ornera les monuments commémoratifs et les vestes et manteaux des représentants politiques venus rendre hommage aux victimes de la Première Guerre mondiale. Mais pourquoi cette petite fleur bleue est devenue le symbole du 11 novembre ?
Réinsertion des anciens combattants
Dès 1916, deux infirmières de l’hôpital militaire des Invalides, Suzanne Lenhardt, veuve d’un capitaine d’infanterie, et Charlotte Malleterre, fille et femme d’un général, organisent des ateliers pour aider les « gueules cassées » et les blessés de guerre à se réinsérer dans la société.
Les pensionnaires confectionnent des bleuets en tissu et les vendent dans la rue,. Cette activité leur permet d’avoir un petit revenu et le bleuet devient un symbole de réinsertion par le travail.
Depuis cette époque, l’Œuvre nationale du Bleuet de France vend sur la voie publique des bleuets sous forme de pin’s et de badges pour commémorer le 11-Novembre, mais aussi le 8-Mai, date anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’argent récolté permet de venir en aide aux anciens combattants, aux veuves de guerre, aux pupilles de la Nation, ainsi qu’aux victimes du terrorisme.
Pourquoi le bleuet ?
Le bleuet était, avec le coquelicot, la seule fleur à pousser sur les champs de bataille. (Photo : Pxhere)
Comme l’explique le Bleuet de France sur son site, cette fleur « rappelle l’uniforme bleu horizon » des jeunes recrues qui arrivaient sur les champs de bataille. Ces soldats étaient surnommés les « Bleuets » par opposition aux « Poilus » qui étaient dans les tranchées depuis un bout de temps. Le bleu de la fleur rappelle aussi « la première couleur du drapeau tricolore ».
Cette petite fleur était, avec le coquelicot, l’une des rares à pousser dans les tranchées et sur les champs dévastés, malgré la boue. Ces deux fleurs apportaient des notes de couleur dans un paysage apocalyptique. D’ailleurs, les pays anglophones ont, eux, adopté la petite fleur rouge pour commémorer l’Armistice.
Ainsi, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays du Commonwealth, le « Jour du souvenir », qui commémore le 11-Novembre, est également appelé « Poppy Day », le Jour des coquelicots.
Des croix ornées de coquelicots ont été installées à l’Abbaye de Westminster, à Londres, pour la commémoration de l’Armistice. (Photo : Neil Hall / EPA)
Le rouge de la fleur rappelle la couleur de l’uniforme britannique et canadien. Mais c’est surtout le poème In Flanders Fields (Au champ d’honneur) qui contribue à faire du coquelicot le symbole des soldats morts au combat.
Publié dans la presse britannique en décembre 1915, ce rondeau a été rédigé par le lieutenant-colonel canadien John McCrae pour les funérailles d’un ami tué sur un champ de bataille. L’auteur y métamorphose les corps des soldats ensanglantés en coquelicots (« Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent »).

lundi 9 juillet 2018

DISCOURS MACRON EN ENTIER 9/7/18



congres versailles discours


" Monsieur le Président du Congrès, Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les Députés, Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Je n’ai rien oublié et vous non plus du choix que la France a fait il y a une année : d’un côté, toutes les tentations de la fermeture et du repli, de l’autre, la promesse républicaine ; d’un côté, tous les mirages du retour en arrière, de l’autre, les yeux ouverts, le réalisme et l’espérance assumée. Et je n’ai rien oublié des peurs, des colères accumulées pendant des années, qui ont conduit notre pays à ce choix. Elles ne disparaissent pas en un jour, elles n’ont pas disparu en une année.
Je n’ai pas oublié la peur du déclassement pour soi-même et pour ses enfants, la rage devant l’impuissance publique, le pays qui se sent coupé en deux, non pas seulement entre partis opposés, mais plus grave encore, entre sa base et son prétendu sommet. A la base, les femmes et les hommes au travail ou qui cherchent du travail sans en trouver, tous ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois. Et au sommet, ceux qui sont au pouvoir, leurs discours de soi-disant puissants qui ne changent jamais rien et auxquels en plus on ne comprend plus rien, l’impression du citoyen d’être ignoré, méprisé, surtout de ne pas voir, de ne plus voir, où nous devons et pouvons aller ensemble.
La colère enfin, née de la fin des ambitions collectives et de la fin des ambitions familiales et personnelles. Je n’ai rien oublié de ces colères, de ces peurs, rien. Peur aussi de l’autre, des grands changements, du fracas du monde : les tensions avec l’Iran, la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis, les divisions de l’Europe. Je n’ai pas oublié, je n’oublie pas et je n’oublierai pas. C’est pourquoi je suis devant vous, dans ce rendez-vous que j’ai voulu annuel, humble mais résolu, porteur d’une mission dont je n’oublie à aucun moment qu’elle engage le destin de chaque Française, de chaque Français et donc le destin national.

mardi 26 juin 2018

AUTRE GÉNÉRATION AUTRES MANIÈRES






CLIC

26 JUIN 2018 / 26 JUIN 1959



Transcription

Interviewer
Il est 10h15 exactement lorsque la voiture du général de Gaulle arrive sur la place Saint-Pierre. Le Président de la République y est accueilli par un détachement de la Garde Suisse qui rend les honneurs et de la Garde Palatine tandis que les motocyclistes de l'escorte présidentielle se sont arrêtés sur la ligne blanche symbolique qui marque la frontière entre l'Etat Italien et l'Etat du Vatican. Et voici, à présent, l'entrée dans la cour Saint-Damas, la cour la plus solennelle de l'Etat du Vatican, réservée aux chefs d'Etats en visite. Le général De Gaulle y est reçu par le marquis [Giovanni Batista Sacetti], [Premier majeur] des sacrés palais apostoliques et par Monseigneur Federico [Calori De Vignali], Majordome de Sa Sainteté. Et c'est le salut au drapeau de la Garde Palatine. A présent, le cortège présidentiel s'engage dans la Scala Nobile et voici le Saint-Père qui s'avance au seuil de la salle du trône pour accueillir le chef de l'Etat français.
(Musique)
Interviewer
La première partie de la réception officielle du général de Gaulle par Sa Sainteté Jean XXIII sera réservée à l'audience privée à laquelle, évidemment, nous n'assisterons pas. Mais c'est néanmoins la première fois que, sur un écran de télévision, on a pu voir un chef d'Etat reçu dans la salle du trône par le chef de l'Eglise Catholique. Après cette audience privée, le général de Gaulle présente au souverain pontife les membres de sa suite et remet à Sa Sainteté Jean XXIII le manuscrit d'une bible du XIVème siècle sur parchemin.Et après cette remise de cadeau, le souverain pontife va s'adresser au général de Gaulle.
Jean XXIII
Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que votre excellence est reçue en cette demeure. En juin 1944, tandis que Rome venait de voir s'éloigner de ses murs le spectre de la guerre et qu'on entrevoyait, déjà à l'horizon, la fin tant espérée du terrible conflit, notre prédécesseur Pie XII était heureux de vous accueillir et de s'entretenir avec vous au cours d'une cordiale audience. Vous vous plaisiez alors à admirer la clarté de vue et la sérénité de jugement de ce grand pontife. La force est l'inaltérable confiance de ce héros de la vraie paix dont les enseignements continuent encore de tracer la voie à tous les hommes de bonne volonté. Cette oeuvre de paix et de prospérité, vous désirez, monsieur le Président, la réaliser en votre propre pays et dans le vaste cadre de la communauté. Mais vous avez également conscience de devoir la poursuivre plus largement encore au bénéfice de l'Homme dans le monde. Appelé pour la seconde fois à présider aux destinées de votre patrie, à la suite d'un concours de circonstances où la France manifesta, une fois de plus, ses étonnantes capacités de redressement devant le péril, vous la voulez digne dans sa conduite de son passé prestigieux. C'est pourquoi, en travaillant au bonheur de vos concitoyens, vous souhaitez aussi avec noblesse que les ressources du pays, comme celles d'autres nations favorisées par la nature, puissent servir avec désintéressement au mieux-être des peuples économiquement moins développés. Est-il une perspective d'action plus conforme à l'idéal de justice et de charité fraternelle dont le christianisme a pour toujours jeté le ferment dans la société humaine ? Et qui n'a cessé au cours des siècles de susciter les entreprises les plus généreuses et les plus fécondes pour le bien de l'humanité ? Laissez-nous formuler des voeux sincères pour votre chère patrie. Reprenant volontiers ici les paroles qu'adressait, il y a deux ans, un autre prédécesseur, le Président René Coty :C'est tout ce peuple généreux de France avec son glorieux héritage et ses dons remarquables que nous saluons en vous, Monsieur le Président, et auquel nous exprimons notre paternelle affection.
Charles de Gaulle
Sa Sainteté veut bien me convier à dire quelques mots en sa présence, ce que je fais avec le plus grand respect et j'ajoute la plus grande joie. Nous avons, en France, un très particulier respect pour Sa Sainteté. Nous la connaissons d'abord comme le Vicaire du Christ et puis aussi comme un prélat qui, naguère, nous a beaucoup connus et qui nous a aimés. Nous déposons, au nom de la France, nos respects à ses pieds. Et nous lui demandons, dans la tâche difficile qui est celle du Président de la République française et de la communauté, de son gouvernement et des autorités françaises, tout son bienveillant appui. C'est cela que je tenais à dire en formant les vœux les plus ardents pour la santé du très Saint-Père et pour la prospérité et la gloire de notre Eglise Catholique.
Interviewer
Et à son tour, le souverain pontife remet au général de Gaulle et à madame de Gaulle et aux membres de la suite présidentielle une série de médailles frappées à son effigie et aux armes de son pontificat.
(Musique)
Interviewer
Et après avoir été reçus par son Eminence le Cardinal [Tardini], Secrétaire d'Etat, et avoir visité la Basilique Saint-Pierre, le général de Gaulle et sa suite retraversent la place pour regagner la Villa Bonaparte, siège de l'ambassade de France auprès du Vatican.


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dimanche 17 juin 2018

17 JUIN 1940






Le naufrage du paquebot Lancastria, coulé par l’armée allemande le 17 juin 1940 au large de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, a fait plusieurs milliers de morts. Habitants de Noirmoutier, Michel et Marie-Madeleine Philbert étaient adolescents à l’époque. 78 ans après, ils se souviennent du jour tragique où les corps ont commencé à être rejetés par la mer sur les côtes de Vendée.




Michel Philbert a 13 ans le 17 juin 1940. Comme aujourd’hui, il habite L’Herbaudière, à la pointe de l’île de Noirmoutier, en Vendée. « J’ai aperçu des avions, sans trop savoir où ils allaient », se rappelle-t-il. Les engins allemands larguent trois bombes sur le Lancastria, un paquebot de croisière affrété par l’armée britannique pour rapatrier à la hâte des milliers de soldats sur son sol.
En France, Pétain s’oppose à la poursuite de la guerre et s’apprête à signer l’armistice avec l’Allemagne, aux portes du pays. Les Anglais doivent fuir. Vite.
On estime que 7 000 à 9 000 personnes, des militaires mais aussi des civils, des Britanniques mais aussi des Belges, s’entassent alors sur ce navire, où il n’y a d’équipements de survie (canots et gilets) que pour environ 2 200 passagers. Le Lancastria hésite à quitter le port de Saint-Nazaire, puis se lance. Il est pilonné.


Le Lancastria. (Photo : War Office official photographer, Marshall Bishop H., Imperial War Museums / Wikimédia / domaine public)
Le naufrage du Lancastria, le 17 juin 1940, au large de Saint Nazaire. (Photo : Press Agency photographer, Imperial War Museums / Wikimédia / domaine public)

« Un corps rejeté sur le sable »
Le paquebot pique du nez, se retourne et coule en 25 minutes. Il n’y aura que 2 477 rescapés. On ignore le nombre exact de morts. Vraisemblablement plus de 4 000, peut-être plus 6 000 selon les estimations hautes...
« Le Titanic, c’est trois fois moins de passagers et il coule en deux heures », compare Claude Vigoureux, nouveau directeur de l’Office national des Anciens Combattants et des Victimes de guerre (Onac) en Vendée. S’il s’est intéressé à cette tragédie, bien connue en Loire-Atlantique, c’est parce qu’elle est aussi vendéenne.
Marie-Madeleine, aujourd’hui épouse de Michel Philbert, avait 12 ans en juin 1940. Elle aussi habitait L’Herbaudière, à Noirmoutier, et n’a pas oublié cette journée particulière, « une huitaine de jours après le naufrage »...
« J’étais à la plage avec une copine et j’ai vu passer un macchabée qui venait sur la côte. La mer l’a rejeté sur le sable. » Marie-Madeleine et son amie courent chercher leurs parents qui appellent les gendarmes. Du haut de ses 12 ans, elle insiste pour rester. « Je l’ai bien vu, c’était un grand monsieur, tout plein de mazout, tout frisé. Il me semble le voir encore… »


Une aquarelle, tirée du livre Le Marais breton : d’une guerre à l’autrereprésente un corps repêché sur la plage à Sainte-Marie-sur-Mer. (Photo : Ouest-France)

Marie-Madeleine et sa copine ne mettront plus un pied à la plage pendant deux ans. À 89 ans, ses yeux rougissent encore quand elle en parle. Une larme roule aussi sur la joue de Michel, 90 ans quand il évoque cette histoire devenue un peu la leur.
Au début des années 1960, par le fils d’un couple d’amis qui séjourne en Angleterre, les Philbert vont se trouver en contact avec George Edwin Payne, frère d’Ernest qui a péri à bord du Lancastriaet qui est enterré à Noirmoutier « mais il ne savait pas où ».
« Le téléphone a marché, raconte Michel. Et on a retrouvé la tombe à L’Herbaudière, on a pris une photo de la stèle et on l’a envoyée en Angleterre. »
« En 1962, on a fait une promesse »
L’amitié se tisse entre les deux familles. « On a reçu la famille Payne,poursuit Michel. Tous les ans, ils venaient chez nous et ils disaient : on va visiter Ernest… » Les liens se resserrent encore.


Dans le cimetière de L’Herbaudière, la tombe d’Ernest Edwin Payne, parmi quarante autres sépultures britanniques. (Photo : Ouest-France)

« En 1962, on a fait une promesse à maman Payne, la mère d’Ernest, de fleurir la tombe de son fils tant que nos jambes pourront aller au cimetière. » Dimanche, John, le neveu d’Ernest Payne, viendra au cimetière de L’Herbaudière pour l’hommage de la Vendée aux soldats britanniques et aux victimes du Lancastria.
Les yeux embués, Marie-Madeleine se dit que ce corps mazouté qu’elle a vu à 12 ans était peut-être celui d’Ernest Payne. « On n’en sait rien », tempère Michel.
N’empêche, son épouse ne lâche pas la photo de ce jeune homme, qui pose en habit de soldat en 1939, et qui a donné un visage au mort anonyme aperçu en 1940 sur la plage de L’Herbaudière. « La photo d’Ernest est dans un cadre avec les photos de notre famille, dans notre chambre. »

jeudi 7 juin 2018

LES FRANÇAIS DU JOUR J






Au matin du 6 juin 1944 les 177 soldats français du commando Kieffer participent au "débarquement" en Normandie aux côtés des  150.000 Américains, Anglais et Canadiens, formant le seul contingent français à débarquer je jour J : parmi eux des Normands, , des Bretons, des Alsaciens, mais aussi des hommes venus d'outre-mer et des colonies, des ouvriers et des bourgeois, des juifs, des catholiques, des musulmans ou des athées... Tous mus par un même idéal = vaincre l'Allemagne nazie et libérer la patrie !



L'expression Commandos Kieffer désigne a posteriori les hommes du 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos (1er BFMC) créé au printemps 1942 en Grande-Bretagne par la France libre et commandés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer. Ils étaient intégrés à la Special Service Brigade britannique au sein du Commando Interalliés numéro 10. Détachés au sein du commando britannique numéro 4 avant le D-Day, 1771 d'entre eux se sont illustrés en participant au débarquement de Normandie, seuls représentants de la France à débarquer sur les plages2, puis dans les combats qui ont suivi en Normandie. Le 1er bataillon de fusiliers marins commandos était fort de deux Troops (troupe) de combat (1 et 8) et d’une 1/2 Troop d’appui (K-Guns).
Sur les 177 commandos qui débarquèrent le 6 juin 1944, 7 furent tués le jour même puis 10 lors des jours suivants. Seuls 24 hommes terminèrent la campagne de Normandie sans avoir été blessés, après 78 jours de déploiement alors qu'ils ne devaient initialement combattre que 3 ou 4 jours3.
À l'issue de la campagne de Normandie ils seront déployés en Hollande, toujours avec le commando numéro 4 du LCL Dawson. Ces combats méconnus furent pourtant plus durs que ceux de Normandie.
Au cours de son existence, sous ses différentes appellations, le 1er BFMC aura vu passer 427 volontaires de toutes spécialités, armées et même nationalités (p. ex. 5 Luxembourgeois: les frères Jean et Antoine Neven, Félix Peters, Jean Reiffers et Pierre Laux). 33 furent tués au combat.
Oubliés pour des raisons politiques, les commandos survivants ne recevront la Légion d'honneur que soixante ans plus tard. Les commandos marine de la marine nationale française et particulièrement le commando Kieffer créé en 2008 sont les héritiers du 1er bataillon de fusiliers marins commandos.

https://www.youtube.com/watch?v=5_BClMivJO4



La porte d’étrave d’un chaland de débarquement s’ouvre. Une file de fantassins s’avance sur le sable suivi par de lourds blindés. Il est 8 h vendredi, plage du Fort Neuf, à Quiberon. Depuis 6 h 20, la noria de chalands se poursuit entre la terre et les bâtiments amphibies dont on aperçoit les hautes silhouettes dans la lumière matinale : Le Tonnerre, venu de Toulon, Le Lyme Bay, de la Royal Navy.

Assis contre un muret, des fusiliers marins se reposent. Peu après 1 h du matin, avec des plongeurs du génie d’Angers, ils ont ouvert la manœuvre en inspectant et sécurisant la plage. Plusieurs mines installées par les soldats du 3e Régiment d’infanterie de marine (3eRima) de Vannes qui tiennent le rôle de l’« ennemi » ont été découvertes. À quelques kilomètres de leur garnison de Vannes, ces soldats vont tenter de stopper ou de ralentir la progression des unités débarquées.

2 000 militaires débarquent sur une plage bretonne

PAR BRUNO JEZEQUEL
ACTUALITÉ
2 000 militaires participent à cette manœuvre franco-britannique organisée à Quiberon (Morbihan). Un prélude à un raid blindé vers Meucon et Coëtquidan. Le rembarquement est prévu les 13 et 14 juin. Thème de l’exercice : un pays qui n’arrive pas à juguler des mouvements terroristes fait appel à la France et à la Grande-Bretagne…



https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/26963/reader/reader.html?t=1528498883229#!preferred/1/package/26963/pub/39082/page/8
Assis contre un muret, des fusiliers marins se reposent. Peu après 1 h du matin, avec des plongeurs du génie d’Angers, ils ont ouvert la manœuvre en inspectant et sécurisant la plage. Plusieurs mines installées par les soldats du 3e Régiment d’infanterie de marine (3eRima) de Vannes qui tiennent le rôle de l’« ennemi » ont été découvertes. À quelques kilomètres de leur garnison de Vannes, ces soldats vont tenter de stopper ou de ralentir la progression des unités débarquées.

Coopération franco-britannique
Au large, au-dessus de la flottille, un Chinook britannique, un de ces hélicoptères lourds qui manquent tant à l’armée française vrombit. Franco-britannique, cet exercice amphibie baptisé Catamaran entraîne les militaires des deux armées à utiliser les mêmes procédures, à opérer au sein d’une force expéditionnaire commune.
Des Royal Marines ont débarqué avec les fusiliers marins. Des Français sont embarqués à bord du Lyme Bay. La Royal air force intervient. Encadré par le traité de défense de Lancaster House signé en 2010, Catamaran s’inscrit dans la coopération militaire entre les deux pays. La défense ne connaît pas le Brexit.

Les vacanciers ont profité de l’occasion pour faire quelques photos. (Photo : Thierry creux/Ouest-France)

« Le thème de l’exercice : un pays qui n’arrive pas à juguler des mouvements terroristes fait appel à la France et à la Grande-Bretagne », explique l’enseigne de vaisseau Hélène. Les liens sont étroits. Le capitaine Jean-Daniel note : « Dans les états-majors, dès qu’il y a un Britannique on échange en anglais. Certains font des efforts et parlent français. »
Plus au large, trois frégates françaises, Le Jean-Bart, le La Motte-Picquet, L’Aquitaine, ont créé une bulle de protection autour du débarquement. Le Tonnerre n’a qu’une défense antiaérienne limitée avec des missiles qui portent à 6 km. Les missiles des frégates peuvent atteindre des avions à 50 km de distance, des navires à 180 km, des sous-marins à 25 km, beaucoup plus avec leurs hélicoptères embarqués.

Des chars AMX 10 du 1er Rima ont débarqué en début de matinée. (Photo : Thierry creux/Ouest-France)

Une défense essentielle aujourd’hui quand on sait que les missiles ultramodernes peuvent être obtenus par de nombreux pays voire par des mouvements rebelles.
À terre, à peine débarqués, plus de 500 soldats ont lancé un raid blindé en direction des camps de Meucon et de Coëtquidan. Le rembarquement est prévu les 13 et 14 juin. Équipages des navires compris, environ 2 000 personnes participent aux exercices.
Au Fort Neuf, l’adjudant Yann, patron des mouvements sur la plage, s’époumone : « Ne restez pas là ! Un char arrive. » Des curieux vont et viennent, ravis de l’aubaine. Un D-Day comme en 1944 aux pieds de leur hôtel !



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