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Assis contre un muret, des fusiliers marins se reposent. Peu après 1 h du matin, avec des plongeurs du génie d’Angers, ils ont ouvert la manœuvre en inspectant et sécurisant la plage. Plusieurs mines installées par les soldats du 3e Régiment d’infanterie de marine (3eRima) de Vannes qui tiennent le rôle de l’« ennemi » ont été découvertes. À quelques kilomètres de leur garnison de Vannes, ces soldats vont tenter de stopper ou de ralentir la progression des unités débarquées.

Coopération franco-britannique
Au large, au-dessus de la flottille, un Chinook britannique, un de ces hélicoptères lourds qui manquent tant à l’armée française vrombit. Franco-britannique, cet exercice amphibie baptisé Catamaran entraîne les militaires des deux armées à utiliser les mêmes procédures, à opérer au sein d’une force expéditionnaire commune.
Des Royal Marines ont débarqué avec les fusiliers marins. Des Français sont embarqués à bord du Lyme Bay. La Royal air force intervient. Encadré par le traité de défense de Lancaster House signé en 2010, Catamaran s’inscrit dans la coopération militaire entre les deux pays. La défense ne connaît pas le Brexit.

Les vacanciers ont profité de l’occasion pour faire quelques photos. (Photo : Thierry creux/Ouest-France)

« Le thème de l’exercice : un pays qui n’arrive pas à juguler des mouvements terroristes fait appel à la France et à la Grande-Bretagne », explique l’enseigne de vaisseau Hélène. Les liens sont étroits. Le capitaine Jean-Daniel note : « Dans les états-majors, dès qu’il y a un Britannique on échange en anglais. Certains font des efforts et parlent français. »
Plus au large, trois frégates françaises, Le Jean-Bart, le La Motte-Picquet, L’Aquitaine, ont créé une bulle de protection autour du débarquement. Le Tonnerre n’a qu’une défense antiaérienne limitée avec des missiles qui portent à 6 km. Les missiles des frégates peuvent atteindre des avions à 50 km de distance, des navires à 180 km, des sous-marins à 25 km, beaucoup plus avec leurs hélicoptères embarqués.

Des chars AMX 10 du 1er Rima ont débarqué en début de matinée. (Photo : Thierry creux/Ouest-France)

Une défense essentielle aujourd’hui quand on sait que les missiles ultramodernes peuvent être obtenus par de nombreux pays voire par des mouvements rebelles.
À terre, à peine débarqués, plus de 500 soldats ont lancé un raid blindé en direction des camps de Meucon et de Coëtquidan. Le rembarquement est prévu les 13 et 14 juin. Équipages des navires compris, environ 2 000 personnes participent aux exercices.
Au Fort Neuf, l’adjudant Yann, patron des mouvements sur la plage, s’époumone : « Ne restez pas là ! Un char arrive. » Des curieux vont et viennent, ravis de l’aubaine. Un D-Day comme en 1944 aux pieds de leur hôtel !