Barbara JOLIVET Barbara SVILARICH

mercredi 17 juin 2015

Anniversaire de l'appel du 18 juin




Anniversaire de l'appel du 18 juin

 
 
Vive la France Libre. Un portrait de Charles de Gaulle, futur chef de l'Etat français, ici à Londres en 1940.

Que reste-t-il du gaullisme ?

Les Français commémorent le 75e anniversaire de l'appel du 18 juin du général de Gaulle. Pour Jonathan Fenby, de Gaulle restera l'homme du "non", mais pas seulement à Petain et aux Allemands. Le Général a su dire "non" aux Anglais et aux Américains, aux partis français de la IVe République. Pas un "non" de principe ou obtu, mais un "non" visionnaire. C'est surtout un symbole d'espérance dans la volonté de ne jamais renoncer quelles que soient les difficultés présentes, écrit Pierre Mazeaud. Mais que reste-t-il du gaullisme en 2015 ? "Chaque Français fut, est et sera "gaulliste", disait Charles de Gaulle en 1952, rapporte Bertrand Legendre, éditorialiste au "Monde". Mais c'est quoi être gaulliste aujourd'hui ? "L'action, ce sont les hommes au milieu des circonstances." Les circonstances changent. Les hommes se hissent ou non à leur hauteur. C'est cela être gaulliste aujourd'hui. On est curieux de savoir ce qu'en dira le chef de l'Etat le 18 juin à Londres. D'autant que le gaullisme est ni de droite, ni de gauche… La preuve, souligne Jean-Louis Debré, "il y a eu un gaullisme mitterrandien".
   
 

De Gaulle et le positivisme du "non"

Le Général voyait la vie comme une lutte constante, exultant dans ses difficultés et traitant ses compatriotes de veaux. Ce qui lui valut de passer dans la postérité comme "l'homme qui a dit non", en raison de l'appel du 18 juin, mais pas seulement…
  
 

Jean-Louis Debré : "Il y a eu un gaullisme mitterrandien"

              
 
 
Le général de Gaulle lors de l'appel du 18 juin 1940 à Londres.


De Gaulle appartient à toutes et à tous

"Il a démontré combien l'honneur était le seul idéal, combien la liberté devait être défendue envers et contre tout", estime Pierre Mazeaud, président de la Fondation Charles-de-Gaulle.
 
Le général de Gaulle lors de l'appel du 18 juin 1940 à Londres.

Le gaullisme sans de Gaulle ou l'impossible héritage

Le soixante-quinzième anniversaire de l'appel du 18 juin est propice aux hommages, sincères ou intéressés.
 
- juin 17, 2015
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Libellés : AU NOM DU GRAND-PERE

mardi 16 juin 2015

TEMOIGNAGE




 


Appel du 18 juin:

que reste-t-il de la Résistance aujourd'hui?


    



    

Jean-Louis Crémieux-Brilhac est né en 1917, pendant la Première Guerre mondiale. Une vingtaine d’années plus tard, alors que la France vient de capituler, il décide de s’engager dans la Résistance. Fait prisonnier, il est envoyé en Allemagne, d’où il décide de s’évader. Mais vite rattrapé par les soldats rouges, il est emprisonné en Union soviétique. Libéré pendant l’été 1941, il part alors pour Londres rejoindre le général de Gaulle. Cet ancien résistant et historien témoigne aujourd’hui de cette expérience qui fut pour lui à la fois « un drame et un privilège ».


Jean-Louis Crémieux-Brilhac

 Où étiez-vous le 18 juin 1940 ?
 
 
Je devais me trouver dans un camp de prisonnier en Belgique. J’avais été fait prisonnier le 11 juin, et j’étais en partance vers la Poméranie. J’ai donc ignoré l’appel du général de Gaulle du 18 juin. J’avais appris, je ne sais pas comment, que l’Angleterre avait proposé de faire une union politique avec la France pour continuer la guerre, ce qui avait été un espoir pour moi, même si cela n’a pas eu de suite. Nous étions donc dans l’accablement de cette défaite qui était pour nous difficilement compréhensible et affreuse. Je n’ai pris connaissance de l’appel du 18 juin qu’à mon arrivée à Londres, en septembre 1941.
Mais, lorsque j’étais prisonnier au Stalag II B en Poméranie, les Allemands nous distribuaient, dès juillet, un petit journal de propagande pour les Français, le Trait d’Union. Dans le premier numéro, il y avait un article dénonçant le "général félon" qui, aux ordres de la cité de Londres, prétendait "continuer la guerre ridiculement aux côtés des Anglais". Mais nous n’en avons pas su davantage à ce moment-là.
Vous avez été fait prisonnier dans la Marne, envoyé en Allemagne, et vous vous êtes ensuite évadé…
 
 
Je me suis évadé en janvier 1941, en direction de la Lituanie, qui avait été occupée par les soviétiques et où j’espérais qu’il y avait encore un consul français. La Lituanie n’était qu’à 425 kilomètres du camp où je me trouvais, alors que pour revenir vers la France, il fallait compter plus de 1 000 kilomètres et un certain nombre de frontières et de lignes de démarcation à passer. Je suis parti avec un autre camarade.
En l’espace d’un an, entre le 20 juin 1940 et le 22 juin 1941, date de l’agression allemande contre la Russie, 218 Français de sont évadés d’Allemagne vers l’Union soviétique, dont 185 ont rallié les Forces françaises libres du général de Gaulle.
 Comment s’est passée cette évasion ?
 
 
Cette évasion a été la fois très compliquée à préparer et relativement simple à exécuter. Étant aspirant, c’est-à-dire jeune officier sans en avoir le titre, le gouvernement de Vichy disait que les aspirants ne devaient pas être considérés comme des officiers mais comme des sous-officiers. De sorte que j’ai été envoyé dans un Stalag, un camp de simples soldats, d’où il était malgré tout plus facile de s’évader que d’un camp d’officiers.
Il y avait en effet de nombreuses allées et venues, et le Stalag où j’étais régissait 40 000 hommes dont la plupart travaillait dans des camps, des fermes ou des entreprises allemandes. Dès le mois de septembre, voyant que l’Angleterre ne pouvait plus être envahie à cause de l’approche de l’équinoxe, que la guerre durerait longtemps et que je ne voulais pas rester des années derrière les barbelés, j’ai décidé de prendre la clé des champs.

"Claude, je vais m’évader"

Pour vous dire l’esprit de l’époque, les illusions et la confusion qui régnaient, arrivé au Stalag, je tombe sur un de mes amis d’enfance par hasard et je lui dis : "Claude, je vais m’évader, tu viens avec moi" ; ce à quoi il répond : "Tu galèjes [rigoles], à Noël on sera à la maison". Il est resté cinq ans.
Donc j’ai trouvé un autre compagnon d’évasion. J’avais de l’argent de côté, mais nous avons mis deux mois à nous procurer ou nous fabriquer des vêtements civils. C’était vraiment compliqué. Il se trouve que dans ce camp, il y avait des prisonniers polonais, dont certains étaient en tenue civile, et quelques-uns d’entre eux sortaient du camp pour aller travailler en ville.
Ils avaient donc un laissez-passer et un brassard avec une croix gammée. Il a fallu que je me procure un brassard, qu’un copain faussaire me fabrique un laissez-passer, et nous nous sommes présentés à la sortie du camp, en tenue civile, le 4 janvier, un samedi soir, en présentant notre laissez-passer signé du président du camp. Puis nous avons été vers la gare et nous avons pris le train.
Nous avons passé la journée du dimanche à Königsberg où il faisait un froid épouvantable – les bateaux étaient pris dans la glace du port - et l’on a passé la matinée dans un temple protestant à écouter le sermon, puis l’après-midi dans un cinéma.

"Nous avons marché toute la nuit avec la boussole"

Nous sommes repartis le soir et nous avons traversé la frontière en marchant toute la nuit avec notre boussole, en franchissant les barbelés, les ruisseaux glacés, nos vêtements complètement déchirés, une alerte que nous avons pu éviter…
Et enfin, après huit ou dix heures de marche dans la nuit, nous sommes arrivés en Lituanie où, quelques heures plus tard, marchant sur la route, nous avons été arrêtés par les soldats rouges et embarqués dans ce qui était l’antichambre du goulag. Nous avions illégalement franchi la frontière, ce qui constituait un délit punissable de 4 ans de prison, et nous étions suspectés d’espionnage qui nous a valu prisons multiples et camps d’internement, où finalement les évadés français ont été regroupés.
C’est deux mois et demi après l’entrée en guerre de la Russie que, sans avoir été libres un seul jour en Union soviétique, nous avons finalement été transférés dans un bateau canadien, au milieu de la mer blanche, au nord d’Arkhangelsk, et nous avons participé avec ces Canadiens à un raid de commando sur le Spitzberg, avant de rallier l’Angleterre.
Dans quel était d’esprit vous trouviez-vous pendant toute cette période d’évasion puis d’emprisonnement en Union soviétique ?
 
 
 
Dans les premiers temps, nous étions très inquiets parce que nous ne savions pas si nous n’allions pas rester des années prisonniers, déportés… Nous avons assisté à Kaunas, en Lituanie, à l’arrestation de toute la bourgeoisie et de tous les paysans aisés, envoyés au Kazakhstan ou en Sibérie… On ne savait pas du tout ce qui nous arriverait !

"La solidarité a été très forte"

Quand les Français ont commencé à être regroupés en Union soviétique, la solidarité a été très forte, nous étions des insoumis et des rebelles, faisant deux grèves de la faim – dont une que j’ai dirigée – jusqu'à être nourris par le nez. Dans un des camps où nous étions internés ensuite, on a creusé un tunnel d’évasion pour essayer d’atteindre les ambassades de France et d’Angleterre à Moscou, ce qui était complètement fou ! C’est pour vous dire le formidable "tonus" de ces Français insupportables que les Russes ne comprenaient pas. Ils n’avaient jamais vu de tels comportements, qui n’étaient pas "prévus" par le règlement soviétique.
Du jour où la Russie est entrée en guerre, certains d’entre nous ont demandé à rallier les Forces françaises libres. Nous avions même, avec un camarade, fait une chanson, le chant de marche des évadés : "Pour combattre avec de Gaulle, souviens-toi, souviens-toi, qu’il faut s’taper pas mal de tôle, en veux-tu en voil".
Et donc nous avons débarqué à Londres le 8 ou 9 septembre 1941, ne sachant pas exactement qui était ce général de Gaulle, ni ce qu’il avait fait, sauf qu’il se battait et qu’il avait rassemblé un certain nombre de terres françaises (Afrique équatoriale, Cameroun, Syrie, Liban) et c’est tout. Nous ne savions pas ce que c’était que la BBC, nous ne savions pas grand-chose, et cela a été une découverte.
 Quelle impression donnait le général de Gaulle ?
 
 Souverain. Impressionnant.   
 Quelle était votre vie à Londres ? Aviez-vous des liens avec les Anglais ? 
 
 
Oui bien sûr. Alors que les volontaires étaient envoyés en Afrique pour se battre, le général de Gaulle venait de créer un commissariat à l’Intérieur pour diriger les relations politiques et la propagande vers la France, commissariat qui n’existait pas auparavant, et il m’y a affecté.
À 24 ans je me suis donc retrouvé à un poste tout à fait extraordinaire, en contact avec les décideurs de la politique clandestine, devenant même ami de certains des chefs de mouvements de résistance qui faisaient l’aller et retour entre Londres et la France, et en relation continue avec le BCRA (les services secrets de la France libre) et avec le service secret anglais d’action en France, le SOI (special operations executive), chargé de mettre le "feu" à l’Europe. Je me souviens de la guérilla, des sabotages… Il nous donnait les moyens d'effectuer des parachutages et des atterrissages clandestins.
Vous avez parlé au micro de Radio Londres ?
 
 
 Oui, cela m’est arrivé un certain nombre de fois. Et puis l'une de mes fonctions consistait à être le secrétaire du Comité exécutif de propagande de la France libre, c’est-à-dire de rédiger les directives françaises pour les émissions de la BBC, j’étais donc en relation très étroite et suivie avec les équipes de la BBC. Elle était brillante, brillante, brillante…
Comment avez-vous vécu la libération ?
 
 La libération, je l’ai évidemment suivie de près. Nous étions aux premières loges. On était renseigné au jour le jour, une bonne partie des télégrammes me passaient entre les mains. Nous étions au courant des détails de l’affaire des Glières, du Vercors, des pendus de Tulle, d’Oradour… J’ai vécu cette progression passionnante de ce que nous appelions "l’insurrection nationale", et j’ai rédigé des directives pour ordonner cette "insurrection" région par région.
Et puis je devais être parachuté en France, mais finalement l’opération a raté. C’est un grand regret pour moi.
Justement, quelles images vous ont profondément marqué ?
 
 
 
 Notre transfert au milieu de la mer blanche, le 30 août 1941. Quand notre petit rafiot russe, entouré de soldats rouges, dans ce brouillard blanc, épais, est arrivé au contact du premier transport de troupes anglais vers la Russie, qu’on a jeté une passerelle vers cet énorme paquebot et que le premier d’entre nous s’est engagé sur la passerelle, tout le bateau canadien s’est mis à entonner la Marseillaise… Ce sont des choses qui marquent une vie, que l’on n’oublie pas, qui sont à pleurer…
Et puis les premières rencontres avec de Gaulle, qui étaient extraordinairement impressionnantes bien sûr… Et la découverte des appels de de Gaulle…

"Je suis monté pour écouter le discours de Laval avec Maurice Schuman"

Le 22 juin 1942 aussi, quand Radio Paris a annoncé que Laval prononcerait un discours important le soir. Nous avions créé un service d’écoute pour enregistrer les émissions de Radio Paris et Radio Vichy, et je suis monté pour écouter le discours de Laval, en compagnie de Maurice Schuman, et nous avons entendu Laval dire : "Je souhaite la victoire de l’Allemagne " parce que sans cela le bolchévisme couvrirait l'Europe... Ce qui a permis à Schuman, une heure après, de répondre sur la BBC : "Monsieur Laval vient de se mettre en dehors de la nation et de la condamner à mort"
Et puis les souvenirs de tant de chefs de mouvements, qui ont été déportés, abattus par les Allemands, d’amis proches comme Stéphane Hessel – disparu récemment – qui a fait une mission en 1944, a été déposé en France, arrêté, condamné à mort, et qui a échappé par miracle… Je me souviens également de Jacques Bingen, qui était un de mes proches amis, dont le nom est celui d’un inconnu de l’Histoire mais qui a quand même été pendant huit mois délégué général clandestin par intérim du général de Gaulle en France, qui a joué un rôle considérable mais qui a été arrêté et a "avalé sa pilule"…
Tous ces souvenirs sont évidemment très poignants, marquent une jeunesse et toute une vie. Avoir vécu cela, c’est à la fois un privilège et un drame.
Pourquoi est-il important de témoigner de tout cela aujourd’hui ?
 
C’est très important de témoigner de ce que cela a été parce que la France libre militaire a été la dernière grande aventure collective militaire de la France au XXème siècle.

"L’énergie d’un homme peut infléchir le cours de l’Histoire"

D’autre part, ce qu’a réalisé de Gaulle avec la France libre est un événement et une performance extraordinaire, politiquement et historiquement. C’est la preuve que l’énergie d’un homme, dans certaines circonstances, peut infléchir le cours de l’Histoire. Cela a été le cas de Churchill, qui a décidé de continuer la guerre contre une partie de l’opinion anglaise, et cela a aussi été le cas de de Gaulle, qui a tiré la France de l’abîme.
Il a non seulement ramené la France au niveau d’une grande puissance – peut-être de façon un peu illusoire – mais selon ses mots "en lui rendant son épée, son empire et son rang", mais a donné aussi de la France une image d’elle-même sur laquelle nous vivons qui n’était pas celle de la honte, de l’abaissement, de la capitulation et de la collaboration acceptée par le maréchal Pétain.
La France d’aujourd’hui et l’image que nous en avons ne seraient pas les mêmes s’il n’y avait pas eu l’action du général de Gaulle et de la France libre, en liaison avec l’action de la résistance.
 Que reste-t-il de la Résistance ?
 
 Il reste de la Résistance une image vraisemblablement gonflée, mais il reste le souvenir de 250 000 ou 300 000 hommes et femmes qui ont participé à des réseaux ou à des mouvements de résistance.
Mais aussi quelque chose qu’on ne dit pas, qui ne figure guère dans les livres : c’est que ce pays que l’on considère comme attentiste a été très rapidement et profondément anti-allemand, anti-collaborationniste, et n’a pas accepté – ce qui ne signifie pas que tous les Français se sont engagés, loin de là.
Mais la résistance a été un mouvement social de grande importance, auquel des tas d’individus, isolément, par un geste – l’accueil pour une nuit d’un réfugié, l’aide à faire des faux papiers, le ravitaillement des maquis ou des réfractaires – ont contribué.
Si vous pensez que 75% des juifs de France ont été épargnés, c’est bien par des actions individuelles, difficilement repérables. Donc la résistance c’est quelque chose de très diffus, mais qui dans une phase d’effondrement total d’un pays est quelque chose qui tout de même a été remarquable, et qui, en liaison avec de Gaulle, a défini les bases d’un régime économique et social et d’une doctrine sur laquelle nous fonctionnons encore aujourd’hui.
 

Informations pratiques
>> le site de la Fondation Charles de Gaulle
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Jean-Louis Crémieux-Brilhac
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- juin 16, 2015
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Libellés : AU NOM DU GRAND-PERE

mercredi 27 mai 2015

RACONTE MOI UNE HISTOIRE...







Entrée au Panthéon : pourquoi la stratégie de communication présidentielle risque de tomber à plat...
François Hollande s'apprête aujourd'hui mercredi 27 mai à tenir un grand discours sur 4 figures de la Résistance qui vont entrer au Panthéon : Jean Zay, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Pierre Brossolette. Il est le premier président à rendre hommage à 4 personnalités en même temps. Mais malgré ces références fortes, la stratégie de communication présidentielle pourrait sonner creux.


Résistances


§dernier »
Le discours de la cérémonie du Panthéon est préparé et peaufiné depuis plus d’un mois par François Hollande et ses conseillers. Quel message politique et quelles valeurs le président veut-il véhiculer à travers ces "panthéonisations" ? Quelles sont ses intentions ?
D’après les informations qui filtrent dans la presse, il semble effectivement que François Hollande accorde une importance particulière à son discours. On dit même qu’il a sollicité de grands historiens comme Jean-Pierre Azéma ou Antoine Prost pour le préparer.
Faut-il toutefois s’attendre à un discours très original ? Si l’on en croît ses précédents discours sur l’histoire, on risque d’être déçu. Le propos sera certainement convenu et consensuel, centré sur les grandes valeurs républicaines (tout en se gardant de les définir). Il parlera aussi de l’esprit de la Résistance et de la nécessité de lutter contre le Mal (lequel ne sera toutefois pas identifié précisément, sinon par des formules générales comme le racisme ou la haine) et il insistera naturellement sur l’égalité entre les hommes et les femmes.
Le problème est que la posture compte davantage que le fond, d’autant que la « panthéonisation » s’est banalisée. Chaque président se doit désormais d’envoyer ses morts. C’est un passage obligé, une manière d’asseoir sa légitimité en tant que président, d’affirmer son autorité en se présentant comme un intercesseur entre les vivants et les morts.
Curieusement, la gauche semble y accorder plus d’importance que la droite, du moins si l’on s’en tient au décompte statistique du nombre de « panthéonisés ». Cette passion secrète de la gauche pour « la terre et les morts » est assez surprenante lorsqu’on se rappelle que la gauche est très hostile à tout ce qui peut incarner l’histoire nationale (elle a notamment interrompu le projet de musée de l’histoire de France voulu par Nicolas Sarkozy).
Cette fois, François Hollande a même choisi de mettre la barre très haut, que ce soit par le nombre de personnalités qui vont être transférées (quatre d’un coup, qui dit mieux ?), ou par le choix de valoriser la Résistance puisque c’est la première fois depuis Jean Moulin en 1964 que des résistants vont entrer au Panthéon. Cette référence implicite à de Gaulle risque d’être un peu écrasante.
En quoi les sujets de 1945 sont-ils en décalage avec ce que vivent les Français en 2015 ?
La question est plutôt de savoir pourquoi le pouvoir actuel fait le choix de mettre l’accent sur la Résistance. Le pays est-il dans une situation comparable ? Sommes-nous envahis par une puissance étrangère ? L’Allemagne menace-t-elle l’Europe de son hégémonie ?
Cette comparaison doit certainement beaucoup amuser Jean-Luc Mélenchon, lui qui vient de sortir un livre très critique sur l’Allemagne. Plus sérieusement, il faut évidemment prendre en compte la dimension tactique de la panthéonisation. La Résistance est devenue un mythe consensuel à gauche, qui a en plus l’avantage de rappeler à la droite ses péchés de jeunesse. On voit bien d’ailleurs que la droite est mal à l’aise. Elle n’ose pas vraiment attaquer l’exécutif, se contentant de mettre en avant le coût de l’opération (qui avoisinerait un million d’euros) mais sans trop insister.
En fait, la droite a été écrasée sur le terrain de la mémoire de la Résistance, comme d’ailleurs sur celui de la mémoire en général. La gauche a incontestablement gagné, alors qu’elle partait pourtant avec de sérieux handicaps (rappelons par exemple que c’est l’Assemblée du Front populaire qui a voté les pleins-pouvoirs à Pétain, ou encore que le PCF est entré tardivement dans la Résistance). Mais sur les questions mémorielles, la droite a été battue à plate couture, sans doute parce qu’elle n’a pas la possibilité de mobiliser à son service tout une pléiade d’intellectuels et d’universitaires.
Même sur les sujets où elle pouvait avoir de légitimes prétentions, elle s’est inclinée. Par exemple, la droite aurait très bien pu revendiquer une filiation féministe puisque c’est elle qui a instauré le droit de vote des femmes en 1944, la contraception en 1967, l’avortement et le divorce dans les années 1970. Le féminisme est pourtant perçu comme une idéologie naturellement de gauche.
De fait, le domaine de la mémoire est quasiment interdit à la droite. Ce n’est pas pour rien si Nicolas Sarkozy a échoué dans sa tentative de panthéonisation d’Albert Camus, pourtant un homme de gauche. Le nom de Marc Bloch avait aussi été évoqué. Le grand historien avait tout pour plaire, mais la gauche s’est insurgée contre ce qu’elle a considéré comme une récupération insupportable.
Bref, la gauche a un avantage évident sur le terrain de la mémoire, et elle aurait tort de s’en priver, d’autant que la Résistance est un sujet bien commode pour elle puisqu’il lui donne la possibilité de jouer simultanément sur deux tableaux : celui de la fierté nationale et celui de la repentance. En effet, la Résistance fournit à la fois de beaux récits (notamment sur la lutte contre le fascisme) et de belles déplorations puisque cela permet de rappeler qu’une partie de la France ne se trouvait pas du bon côté. En somme, elle donne l’occasion d’exalter une certaine fierté tout en rappelant que l’histoire nationale comporte une part d’ombre.
Sans remettre en cause la légitimité de ces entrées au Panthéon, n'existe-t-il pas un décalage entre ces références fortes et des intentions de communication un peu creuses ? Le procédé n’est-il pas un peu artificiel ?
Vous avez raison. J’irai même plus loin en m’arrêtant sur un point emblématique : le cas de Jean Zay. C’est un personnage très intéressant. Issu du judaïsme par son père et du protestantisme par sa mère, il a été avocat avant de devenir un pilier du parti radical et de jouer un rôle important dans la création du Front populaire, dont il a été l’un des acteurs majeurs en  tant que ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts.
Il a donc tout ce qu’il faut pour appartenir au Panthéon des hommes de gauche. Toutefois, dans le cadre de ses fonctions ministérielles, il a laissé son nom à deux circulaires sur l’école. La première date de décembre 1936 et vise à interdire toute forme de propagande politique à l’intérieur des établissements scolaires. Dans ce texte, Jean Zay est impitoyable : il ne craint pas de demander des « sanctions sans indulgences » en plaidant pour « l’exclusion immédiate » des élèves contrevenants. La seconde circulaire, qui date de mai 1937, est plus brève car elle se contente d’élargir cette interdiction à la « propagande confessionnelle ». Là encore, le texte ne fait pas dans la demi-mesure : « l’enseignement public est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. Je vous demande d’y veiller avec une fermeté sans défaillance ».
Aujourd’hui, quand on redécouvre cette circulaire, on est troublé : comment ne pas faire le lien avec le contexte actuel ? Cette question en appelle une autre : est-ce bien le même gouvernement qui, tout en consacrant Jean Zay, a une attitude pour le moins timide sur la laïcité, renonçant notamment à légiférer sur les signes religieux dans les crèches ou dans les universités ?
On en est donc réduit aux supputations. Est-ce un manque de connaissance sur Jean Zay et le Front populaire ?
Est-ce simplement la volonté d’envoyer un message rassurant à la gauche laïque ? En tout cas, les mouvements qualifiés d’islamophobes n’ont pas manqué de s’emparer du sujet. Sur le site de Riposte laïque, Christine Tasin ne se prive pas de couvrir d’éloges Jean Zay, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes de la situation actuelle.
Antiracisme, parité, appel à la résistance, quelle peut être la portée d'un tel événement sur la population ? Quelle sont les catégories visées ? Les Français sont- ils encore sensibles à ce type d'opérations?
Je ne sais pas ce que les gens vont retenir de cette manifestation. Connaissent-ils d’ailleurs le Panthéon ? Sont-ils capables de citer des personnalités qui s’y trouvent ?
A titre personnel, je m’interroge plutôt sur les risques de confusion que recèle cette opération. Les médias parlent par exemple des « quatre résistants » mais Jean Zay n’a pas été à proprement parler un résistant puisque, arrêté au moment de la défaite de juin 1940, celui-ci a passé la guerre en prison, avant d’être assassiné par la milice en juin 1944. De même, la panthéonisation accrédite l’image d’une Résistance unie et homogène, alors qu’elle a été traversée par des fractures profondes. Comme le rappelait par exemple Pierre Péan en s’opposant au choix de panthéoniser Pierre Brossolette, ce dernier a été un adversaire résolu de Jean Moulin.
Une autre confusion vient du fait que la tendance actuelle consiste à tout mettre dans le même sac. On confond la Résistance, la Déportation et l’anti-racisme. La réalité historique est évidemment plus complexe. Les résistants n’étaient pas animés par les valeurs qu’on leur prête aujourd’hui. Beaucoup ont été de fervents nationalistes. Une partie de la résistance provient même de l’extrême-droite et des milieux antisémites.
Enfin, il est difficile de ne pas dire un mot sur la question des femmes puisque le gouvernement a choisi d’envoyer deux hommes et deux femmes (Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle-Anthonioz). Manque de chance : les familles de ces deux femmes se sont opposées au transfert de leurs restes. Or, plutôt que de renoncer à son projet, ou de trouver une solution de substitution, le gouvernement a préféré faire transporter des cercueils remplis de terre. Cette mascarade ubuesque, digne d’un roman d’anticipation, est évidemment troublante et aurait mérité d’être dénoncé plus rigoureusement par les médias.
Mais indépendamment de ce subterfuge, le problème est que l’idéologie de la parité conduit à tordre la réalité. Comme l’indique Olivier Wieviorka dans son ouvrage de référence (Histoire de la Résistance, Perrin, 2013), les femmes ont été minoritaires dans la Résistance puisqu’elles représentaient entre 10% et 16% des engagés, avec des variations selon les mouvements. Certes, compte tenu des circonstances de l’époque (notamment la faible politisation des femmes du fait de l’absence du droit de vote), c’est une proportion assez remarquable. Il n’en reste pas moins qu’on était très loin de l’égalité, contrairement à ce que la cérémonie du Panthéon tend à faire accroire. C’est tout le problème de la mémoire : elle est un instrument politique, mais elle n’est pas un instrument pédagogique


- mai 27, 2015
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Libellés : ACTUS, HOMMAGE

Quatre résistants au Panthéon






 
          La France a rendez-vous avec le meilleur d'elle même.
    Ils sont quatre. Admirables sans avoir voulu être admirés. Reconnus sans avoir souhaité être connus. Ils sont quatre, deux hommes deux femmes. Quatre destins, quatre chemins, quatre histoires. Quatre héros si différents par leurs origines, leurs opinions, leurs parcours. Quatre histoires qui donnent chair et visage à la République

Les portraits de Jean Zay, Genevieve de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Germaine Tillion accrochés le 26 mai 2015 au fronton du Panthéon à Paris
Les portraits de Jean Zay, Genevieve de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Germaine Tillion accrochés le 26 mai 2015 au fronton du Panthéon à Paris -
 
"L’Histoire nous élève. Elle nous unit quand elle devient mémoire partagée."
 
"Elle nous montre la grandeur des femmes et des hommes qui l’ont faite."
 
"Elle nous éclaire sur nos forces sans rien occulter de nos fragilités."
 
"De Gaulle comme une invocation.
De Gaulle comme une provocation.
De Gaulle comme une vocation"
 
"Face à l’humiliation, face à l’Occupation, face à la soumission, ils ont apporté la même réponse. Ils ont dit non"
 






 
"Ils ont été soulevés par le même idéal, liés les uns aux autres par le même dépassement, unis par le même amour de leur patrie"
 





«Ils sont quatre, deux hommes, deux femmes, quatre destins, quatre chemins, quatre histoires qui donnent chair et visage à la République en en rappelant les valeurs.» «Quatre français qui incarnent l’esprit de la résistance, l’esprit de résistance.»

 «Ils sont quatre, inséparablement liés dans cette célébration qui veut que des personnalités remarquables soient données en exemple à la France tout entière pour inspirer des générations toute entière.»
  
«Ces deux femmes et ces deux hommes ont en commun d’avoir fait de leur vie un destin. Et d’avoir donner à leur patrie une destinée» (...) «
«L’indifférence, voilà l’ennemi contemporain. L’indifférence face au fanatisme, au racisme, à l’antisémitisme,  ndifférence face aux inégalités, aux injustices, aux indécences, face aux catastrophes, au désordre climatique, à l’épuisement de notre planète. Face à l’indifférence, chaque génération a un devoir de vigilance, de résistance et chaque individu a le choix d’agir.»
«Geneviève de Gaulle a consacré sa vie aux "invisibles". Ne pas être leur voix, mais les faire parler. Ne pas les assister, mais les libérer. Ne pas les soulager, mais les relever.»
Hollande évoque les attentats de Charlie. «Soixante-dix ans après», les «haines» des «juifs» et de la démocratie «reviennent». «C’est pour conjurer cette résurgence funeste que les Français se sont levés le 11 janvier.»
«Aujourd’hui, Germaine Tillion serait dans les camps de réfugiés qui accueillent les exilés de Syrie et d’Irak ; elle appellerait à la solidarité pour les chrétiens d’Orient, elle se serait sans doute mobilisée pour retrouver les filles enlevées par Boko Haram, elle s’inquiéterait du sort des migrants. Pour elle, la compassion n’est pas la charité. Elle n’est pas une élégance de l’âme, elle est une force de l’esprit. Elle est l’honneur d’une nation. En République, la compassion s’appelle fraternité.»
«Jean Zay, c’est la République. La république parlementaire dont il est l’un des plus talentueux représentants, mais aussi la république sociale, la république émancipatrice, la république laïque. Assassiner Jean Zay c’était pour ses meurtriers profaner la république.»
«Germaine Tillion aura vécu cent ans. Et durant cette longue existence, elle n’aura laissé aucun répit à la fatalité. Elle est la voix du savoir et de la connaissance. […] A Ravensbrück, Tillion écrit une opérette pour que le rire de ses camarades déportées réponde au rictus lâche de leurs bourreaux. Son courage il est politique, elle était membre d’aucun parti, sauf celui de la chair souffrance de l’humanité.»
François Hollande rend hommage au courage de Pierre Brossolette, longuement torturé par la Gestapo : «Courage quand il est transféré à Paris au siège de la Gestapo, avenue Foch, et torturé pendant deux jours». «Ce n’est pas le spectacle de ses chairs déchirées, de son sang répandu, de sa mâchoire brisée, de ses doigts écrasés qui l’effraie. Il a le temps de lancer au visage de ses meurtriers, qui ensevelissent son corps sous des rochers, "Vive la France".»
«Ils ne sont pas seuls à se distinguer par l’héroïsme de leurs actes ou la force de leurs exploits D’autres auraient pu être accueillis ici pour leur dévouement et leur bravoure. S’ils sont là ce n’est pas parce qu’ils sont différents de leurs camarades. C’est parce qu’ils symbolisent dans un même ensemble, la constance, l’engagement et le courage»
«Communistes, gaullistes, socialistes radicaux et mêmes royalistes, ce qu’ils voulaient être c’est être tous compagnons de la même libération.»
François Hollande rend hommage aux quatre nouveaux panthéonisés, l’un après l’autre.
«Face à l’humiliation, face à l’Occupation, face à la soumission, ils ont apporté la même réponse. Ils ont dit non.»
«Ces femmes et ces hommes, si singuliers, si exceptionnels, ont été gouvernés par les mêmes forces, animés par les mêmes passions.»
 
 
 Hollande achève son discours sur ces mots : «Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, prenez place ! Vous êtes accompagnés par un long cortège de jeunes qui vibrent à l’idée de prendre la relève de la France combattante. Vous êtes accompagnés de femmes qui savent, à votre exemple, qu’aucune porte ne peut plus leur être fermée. Vous êtes accompagnés de déshérités qui entrent grâce à vous dans la lumière auréolés du respect des peuples du monde. Pierre Brossolette, Geneviève De Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, prenez place, c’est la vôtre !»
 

Après la sonnerie aux morts, la Marseillaise retentit








18h03: "Pierre Brossolette , Geneviève DeGaulle Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, prenez place, ici, c'est la votre. Vive la République, vive la France".



                       

17h56: Hollande fait le bilan de Jean Zay comme  ministre de l'Education nationale (et un lien avec la réforme du collège?)




Celui de Jean Zay comme Ministre de l’Education est considérable. La République lui doit les trois degrés d’enseignement, l’unification des programmes, la prolongation de l’obligation scolaire, les classes d’orientation, les activités dirigées, les enseignements interdisciplinaires, la reconnaissance de l’apprentissage, le sport à l’école, les œuvres universitaires. Son audace réformatrice ne s’arrêta pas là.C’est Jean Zay qui conçut le Centre national de la recherche scientifique.

C’est Jean Zay qui créa le Musée des traditions populaires, le Musée d’art moderne la réunion des Théâtres nationaux et même le Festival de Cannes. Les blocages furent multiples. Les oppositions rudes, les préjugés nombreux .Mais il tint bon parce que la justice sociale exige que, quel que soit le point de départ chacun puisse aller dans la direction choisie aussi loin et aussi haut que ses aptitudes le lui permettent. Ce projet est toujours le nôtre. C’est par l’École, que la République reste fidèle à sa promesse.



17h49: François Hollande associe les combats de  Germaine Tillion à l'actualité




Aujourd’hui Germaine Tillion serait dans le camp des réfugiés qui accueillent les exilés de Syrie et d’Irak. Elle appellerait à la solidarité pour les Chrétiens d’Orient. Aujourd'hui, elle se serait mobilisée pour retrouver les filles enlevées par Boko Haram. Pour elle, la compassion n’est pas la charité. Elle n’est pas une élégance de l’âme, elle est une force de l’esprit. Elle est l’honneur d’une Nation. En République, la compassion s’appelle fraternité



17h47: Les morts de la France ne demandent pas de les plaindre, mais de les continuer.


Les morts de la France ne demandent pas de les plaindre, mais de les continuer. Ils n’attendent pas de nous un regret, mais un serment. Pas un sanglot, mais un élan. Ce message résonne en cet instant en chacun d'entre nous. Continuer. Jurer que nous serons fidèles à ceux qui sont tombés pour notre Liberté.

 



François Hollande s'est alarmé que «reviennent», 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les «haines» de la «démocratie», des juifs, des francs-maçons ou encore des «libres penseurs».



«C'est pour conjurer cette résurgence funeste que les Français se sont levés le 11 janvier», lors de la marche qui a réuni des millions de personnes et plusieurs dizaines de dirigeants étrangers après les attentats du début de l'année, a souligné le chef de l'État.


Un petit aperçu de la chanson par ici:







VIDEO. L'hommage de l'Assemblée nationale à Jean Zay




- mai 27, 2015
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