A la Martinique, les violences se poursuivent malgré la signature d’un protocole de lutte contre la vie chère
Dix jours après la conclusion d’un accord visant à obtenir une baisse de 20 % des prix de plusieurs milliers de produits alimentaires, les violences urbaines qui avaient éclaté début octobre perdurent.
Par Jean-Michel Hauteville (Fort-de-France, correspondant)
Des gendarmes avancent en direction d’un barrage érigé par des militants contre la vie chère, sur la RN2, à Case-Pilote (Martinique), le 24 octobre 2024. Il s’agit de l’axe qui permet de relier Fort-de-France à la ville de Saint-Pierre. SIMON SAADA
La tension ne retombe toujours pas à la Martinique, deux mois après le début d’un mouvement de protestation contre la vie chère. Pourtant, au terme de sept laborieuses tables rondes réunissant l’Etat, les élus locaux et de nombreux représentants du secteur privé, un protocole a été signé, mercredi 16 octobre, afin d’aboutir progressivement à une diminution de 20 % des prix de plusieurs milliers de produits alimentaires dans les hypermarchés. Mais dix jours après la signature de cet accord et deux semaines après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu nocturne, l’île continue de vivre au rythme des manifestations contre la cherté de la vie et des violences urbaines qui se sont déclenchées en marge de cette mobilisation populaire.
Vendredi 25 octobre, à l’appel de plusieurs organisations syndicales et du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens – le collectif à l’initiative du mouvement contre la vie chère –, quelques centaines de personnes ont arpenté le pavé aux abords des zones commerciales du Lamentin, en périphérie de Fort-de-France. « Alimentation : trop chère ! », ont scandé les manifestants, vêtus de rouge en signe de ralliement. La veille, une opération escargot entravait la circulation entre le chef-lieu et l’aéroport, en pleine heure de pointe. Les syndicats ont appelé à la poursuite de ces actions dans les prochains jours dans ce territoire où les produits alimentaires sont 40 % plus chers que dans l’Hexagone, selon l’Insee.