NAPOLÉON, ENTRE REJET ET PASSION
J'estime que certains personnages historiques sont des plus déroutants, suscitant autant de rejet que de passion...
Il y a 216 ans, naquit, sur ordre de Napoléon Ier, la "Grande Armée". L'empereur des Français la baptisa ainsi pour la distinguer de la "petite armée", occupée alors en Italie. Celle qui vit le jour, le 29 août 1805, fit trembler une Europe effarée par sa rapide avancée. En infériorité numérique devant les Russes et les Autrichiens, elle arracha, trois mois plus tard, à Austerlitz (2 décembre 1805), une victoire auréolée d'un énorme succès.
Nul ne prédisait à l'être qui vint au monde à Ajaccio, le 15 août 1769, dans les dernières années du règne de Louis XV (1715-1774), un destin aussi prodigieux. il était impensable, sous l'Ancien Régime, que le rejeton d'une famille peu fortunée, issue de la petite noblesse corse, pouvait un jour s'élever si haut, au point d'imposer son diktat et la moindre de ses volontés à tout un continent, ayant de nombreux souverains à ses pieds.
Napoléon Bonaparte, qui embrassa la carrière militaire depuis son plus jeune âge, par la grâce d'une bourse obtenue par son père Charles auprès de Louis XVI, profita de la Révolution, qui finit par renverser ce dernier, pour s'offrir une ascension fulgurante et un parcours singulier. Général à vingt-quatre ans, suite à la reprise de Toulon (1793), Premier Consul à trente ans, par le biais du coup d'État du 18 brumaire (novembre 1799), il devint empereur à trente-quatre ans, dès le 18 mai 1804 (proclamation par le Sénat), se faisant sacrer, plus tard, à Notre-Dame de Paris, en présence du pape Pie VII, le 2 décembre 1804.
Admiré ou exécré, Napoléon Ier est un génie. Si d'aucuns, non sans fondement, le rejettent et voient en lui un implacable tyran, muselant la presse et opprimant toute opposition, rétablissant de surcroît l'esclavage dans les colonies françaises et épuisant sa population, ainsi que tant de nations, par d'incessantes guerres des plus meurtrières, d'autres le considèrent, avec passion mais non sans raison, comme un chef d'État hors pair, réorganisant efficacement ce vaste pays, le dotant de remarquables institutions, existant jusqu'à nos jours, comme le Conseil d'État et la Banque de France. En outre, il embellit Paris et promulgua le Code civil, qui marqua profondément les législations occidentales et bien au-delà.
Personnalité complexe, celui qui subjugua ses contemporains fut bouillonnant en bien des occasions. Avec la vérité, Napoléon Ier eut un rapport particulier, affectionnant l'enjoliver quand cela l'arrangeait. Les zones d'ombre de la campagne d'Égypte (entamée en 1796) et les horreurs de la terrible guerre d'Espagne (1808-1814), furent éludées pour ne point souiller une épopée napoléonienne sublimée dans le Mémorial de Sainte-Hélène. Celui-ci, élaboré dans les années d'exil, conséquence de la défaite de Waterloo (18 juin 1815), conféra toute son ampleur à la légende d'un homme se voulant triomphant même en captivité, ridiculisant ses geôliers.
Aimé ou détesté, c'est au milieu de nulle part, sur une île inhospitalière située dans l'océan atlantique sud, que l'aigle rendit l'âme le 5 mai 1821, en ayant brillamment remporté la bataille de la postérité...
(Par M. Khaled Hizem)
Dans ce texte sont évoqués à la fois ses deux aspects (négatif et positif). Il est vrai qu'en France il y a un certain "affrontement" entre ses détracteurs et ses admirateurs, mais je trouve que mettre en exergue les zones d'ombre, sans oublier les zones de lumière, est fort important 🙂
Déroutant certes! Mais bien moins que Charles Maurice de Talleyrand son ministre des affaires étrangères. Le premier comme le second étant des grands hommes d'Etat ce qui nous change radicalement de nos ministres actuels. La reconnaissance nationale mené par ces derniers est ingrate envers ces grands personnages qui ont construit notre société moderne. Soyons fiers de notre Histoire et laissons les démagogues pleurer sur l'île du politiquement correct. 😉
Il y a les "2 faces" de Napoléon. Les guerres, il y en a eu bien avant lui mais aussi bien après. et il a su réorganiser la France, seul ou en comité, de très belle manière. On peut lui être redevable, encore aujourd hui, d' avoir participé à l' élaboration du code civil et de l' avoir promulgué! je l' admire beaucoup !
