lundi 27 juillet 2020

MATHURIN MEHEUT





C’est au prix de 29 140 € (frais inclus) que s’est conclue, ce dimanche après-midi, à Brest (Finistère), l’enchère du tableau « Le Pardon de Notre Dame de la Joie en Pays bigouden » de Mathurin Méheut (1882-1958). Estimée à 25 000 €, la peinture a été adjugée à 23 500 € au marteau.
Selon Me Yves Cosquéric, commissaire-priseur spécialisé dans l’art breton et à l’initiative de cette 17e édition de la vente « L’Âme Bretonne », « cette œuvre du grand Méheut est rare et a un joli pedigree ». La peinture illustre notamment l’ouvrage Borderies en Bretagne de Jean de la Varende, et appartenait à l’ancienne collection de Marie Anne Le Minor.
Peintre, dessinateur, illustrateur, décorateur, céramiste, sculpteur et graveur, Mathurin Méheut est né à Lamballe en 1882 et décédé à Paris en 1958. Il est considéré comme « le peintre de la Bretagne » et a notamment collaboré avec les faïenceries Henriot à Quimper (Finistère).


MATHURIN MÉHEUT

Sa vie, son oeuvre

Mathurin Méheut (1882, Lamballe - 1958, Paris)
Peintre, dessinateur, illustrateur, décorateur, céramiste, sculpteur, graveur.

Sa formation

Fils d'un artisan lamballais, Méheut manifeste très tôt des dons artistiques et sort à 20 ans, brillamment diplômé de l'école des Beaux Arts de Rennes. Il s'inscrit ensuite à l'Ecole nationale des arts décoratifs à Paris et suit les cours d'Eugène Grasset à l'Ecole normale d'enseignement du dessin. Très vite, il collabore comme peintre décorateur à la prestigieuse revue Art et décoration. Puis il va à la Station de biologie marine de Roscoff pour illustrer Etude de la mer, flore et faune de la Manche et de l'Océan. Ce livre publié en 1913 et exposé avec d'autres travaux le fait accéder à la notoriété.
Il part au Japon en 1914 avec la bourse Autour du monde financée par la fondation Albert Kahn. Au Japon, il trouve la confirmation de ses choix iconographiques, telle la représentation de l'essentiel avec un minimum de moyens. Son séjour est interrompu par la mobilisation générale. D'abord simple fantassin dans les tranchées, Mahurin Méheut est nommé lieutenant en 1917 et attaché au service topographique de l'état-major de la 1re armée. Peintre combattant sur le front d'Artois et en Argonne, il dessine la vie quotidienne de ses pairs. Le crayon ou le pinceau toujours à la main, il rapporte une quantité de documents sur cette période.

La notoriété en 1921 et les grandes commandes

Démobilisé en 1919, il se retire dans le pays bigouden pour tenter de se ressourcer. Pendant deux ans, il prépare sa deuxième exposition personnelle au musée des Arts décoratifs à Paris. Il y pense depuis son retour du Japon. Cette exposition devra être à la hauteur de la précédente en 1913.
Les oeuvres exposées reflètent ses anciennes tendances et d'autres qui annoncent, tant par le graphisme que leur thématique, le Méheut des années trente et quarante. C'est dans la deuxième partie de l'exposition consacrée à sa terre natale que Méheut va tirer le meilleur de son art afin de s'imposer comme le peintre de la Bretagne. En présentant une dizaine de panneaux décoratifs sur la vie en Bretagne, il s'affirme comme le décorateur et va obtenir ainsi de nombreuses commandes publiques et privées.
Pendant l'entre-deux-guerres, Méheut est au sommet de sa carrière. Il est connu aussi bien comme décorateur, illustrateur et céramiste. Dès l'après-guerre, débute une collaboration de plus de trente ans avec les faïenceries Henriot à Quimper, mais aussi avec la Manufacture de Sèvres et Villeroy & Boch. Les grandes compagnies maritimes confient à Méheut la décoration de leur plus beaux paquebots, ambassadeurs de tout un art de vivre. Et enfin, les éditeurs continuent à faire appel à lui comme révélateur de la Bretagne à Paris.
Il a aussi l'occasion d'enseigner dans plusieurs écoles prestigieuses : l'école Boulle en premier lieu, de 1912 à 1913 puis de 1919 à 1928 et l'école Estienne où il fait un bref passage en 1921. Après une interruption de quelques années pour se consacrer à sa carrière, il a de nouveau l'occasion d'enseigner, pendant la seconde guerre mondiale, de 1941 à 1943, cette fois à Rennes, à l'école des Beaux-Arts où il fut élève. De ces dernières années d'enseignement, un élève marqué par son professeur fera une carrière internationale dans le cinéma d'animation : Frédéric Back.


Mathurin Méheut à Rennes vers 1900
Mathurin Méheut à Roscoff (1910-1912)
Mathurin Méheut dans son atelier à Paris
Près de 380 objets représentant la « quintessence de la culture bretonne » ont été minutieusement sélectionnés par les commissaires-priseurs Me Yves Cosquéric et Me Tiphaine Le Grignou, à l’occasion de la vente aux enchères L’Âme Bretonne, ce dimanche après-midi, à l’Hôtel des ventes de Brest (Finistère).

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