dimanche 13 octobre 2013

Seconde guerre mondiale



Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, des bombardiers de la Luftwaffe larguent des mines magnétiques à l'entrée des ports français, notamment du port de La Pallice. Le paquebot Champlain est le premier de la longue liste des navires victimes de ces dernières.
En mai 1940, de nombreux réfugiés de l'exode, venant principalement d'Alsace, de Lorraine et de Belgique, affluent sur la ville, dans l'espoir de pouvoir embarquer à bord de navires pour l'étranger. L'écrivain Georges Simenon participe notamment à leur accueil.
À l'approche des Allemands et avec la signature à Rethondes de la convention d'armistice franco-allemande le 22 juin 1940, les Rochelais sabotent ou détruisent de nombreuses installations afin qu'elles ne tombent pas aux mains de l'occupant. Les réserves de pétrole et de carburant sont incendiées et le pétrolier Loing est sabordé.
Le 23 juin 1940, 20 000 soldats de la Wehrmacht, prennent possession de La Rochelle. Le même jour, le maire Léonce Vieljeux refuse d'obéir à un ordre lui intimant de hisser la croix gammée sur l’hôtel de ville et s'oppose systématiquement à l'affichage de la propagande nazie. Parallèlement, il aide des membres du réseau de résistance Alliance, auquel il appartient, à s'évader. Le 22 septembre 1940, il est destitué de ses fonctions de maire et expulsé de la ville en 1941. Revenu à La Rochelle, il est arrêté par la Gestapo au début de l'année 1944. D'abord interné à Lafond, transféré à Poitiers puis à Fresnes, il est emmené à Schirmeck près de Strasbourg, où il est détenu du 1er mai 1944 au 1er septembre 1944. Finalement, dans la nuit du 1er septembre 1944 au 2 septembre 1944, il est déporté au camp de concentration de Struthof, où il est exécuté d'une balle dans la nuque en même temps que 300 hommes et 92 femmes, à l'âge de 80 ans.
Dans le contexte du Mur de l'Atlantique, l’armée allemande fait construire dès 1941 de nombreux blockhaus sur tout le littoral, ainsi qu’une immense base sous-marine au port de commerce de La Pallice, destinée à abriter une flottille de sous-marins de la Kriegsmarine. Bien que totalement achevée en 1943, la base est rapidement fonctionnelle et abrite les 109 U-boots type VII de la 3. Unterseebootsflottille dès le 19 novembre 1941, sous les commandements successifs du Kapitänleutnant Herbert Schultze ( juillet 1941- mars 1942), du kapitänleutnant Heinz von Reiche ( mars 1942- juin 1942) et du Korvettenkapitän Richard Zapp ( juin 1942- octobre 1944). Le commandement du port et de la base sous-marine est confié au konteradmiral Waldemar Kober. Le Pertuis charentais est bouclé par un immense champ de mines et l’aéroport est réquisitionné pour les avions détecteurs de mines et les escadrilles de chasse de la Luftwaffe sécurisant la base sous-marine.
Tout au long du conflit, la base sous-marine et l’aéroport sont bombardés à plusieurs reprises par les bombardiers américains Boeing B-17 Flying Fortress et Consolidated B-24 Liberator, ainsi que par les bombardiers anglais Handley Page Halifax et Avro Lancaster, qui y larguent les premières bombes Tallboy (5 tonnes) et Grand Slam (10 tonnes). Afin d'éviter que des torpilles misent en œuvre par des bombardiers-torpilleurs n'atteignent les sous-marins, les alvéoles sont protégées par des filets anti-torpilles et des ballons captifs de la Luftwaffe sont mis en place pour protéger la base contre les attaques aériennes à basse altitude.
Durant l'occupation, les restrictions se font sentir dans tous les domaines. Le couvre-feu est fixé à 22 heures, les réserves de nourriture sont réquisitionnées par l'occupant et tous les produits sont rationnés. La Gestapo s'est installée au 63, rue Jeanne d'Albret.
Comme dans toutes les villes de France, la majorité de la population attend passivement que les choses se passent, et tandis que certains collaborent avec l'ennemi, d'autres organisent très tôt la résistance, notamment au travers des réseaux Alliance, Honneur et Patrie, Mithridate, Famille, Acajou, Éleuthère, Fillot ou encore le Régiment Jean Guiton :
Le premier « martyr », Pierre Roche, est fusillé le 7 septembre 1940 ;
En juillet 1941, une filière d'évasion montée par le commandant Pierre-Georges Fillot est malmenée en raison d'une dénonciation. Une antenne du Comité d'action socialiste clandestin est montée par le député Edmond Grasset, chef départemental du réseau Libération-Nord ;
Le 28 février 1942, un représentant sur La Rochelle de la CND-Castille transmet le plan de la base sous-marine ;
En juillet 1942, une vedette est coulée à quai ;
À partir de septembre 1942, le réseau Alliance, qui dispose de plus d'une centaine de membres dans la ville, transmet à Londres tous les mouvements du port de La Pallice ;
En mai 1943, le torpilleur Lux est saboté et saute aux essais, tuant 200 Allemands ;
En février 1944, les ouvriers des chantiers navals refusent de travailler, obligeant l'armée allemande à investir l'usine ;
Le 7 juin 1944, le sous-marin U-212 est attaqué par deux De Havilland Mosquito de la RAF qui avaient été informés de son départ par le réseau France Alerte ;
Le 28 juin 1944, des pylônes électriques sont sabotés, ce qui a pour effet de couper le courant sur toute la base et les usines ;
En août 1943, Alliance informe du départ de cinq sous-marins, ce qui permet à la Royal Air Force de les couler dans le golfe de Gascogne ;
En janvier 1944, un sous-marin est incendié dans son box.
Le 11 février 1944, le generalfeldmarschall Erwin Rommel, nommé responsable du Mur de l'Atlantique, inspecte la base sous-marine. Le 20 août 1944, la 3e flottille de U-boots est transférée en Norvège, tandis que le vizeadmiral Ernst Schirlitz est affecté au commandement de la défense de la poche de La Rochelle. En octobre 1944, le commandant Edgard de Larminat œuvre de son côté à réduire la résistance allemande de l'Atlantique notamment de La Rochelle. Souhaitant obtenir une reddition pacifique des Allemands et éviter la destruction de la ville, il charge alors le capitaine de vaisseau Hubert Meyer, protestant alsacien et officier de la France libre, de s'interposer entre les Forces françaises de l'intérieur, mal armées mais assoiffées de revanche, et les garnisons allemandes, puissamment retranchés dans les poches de La Rochelle, Rochefort et Royan, ainsi que de nourrir les habitants et préserver les installations portuaires. Parlant parfaitement l'allemand, il engage des pourparlers avec le vizeadmiral Ernst Schirlitz.
Constatant que ses troupes sont insuffisamment armées et entraînées, et conscient de l'importance du port de La Pallice pour les Alliés et les populations locales après la fin du conflit, Ernst Schirlitz passe alors un accord sur l'honneur officieux avec Hubert Meyer le 18 octobre 1944. Les Français s'engagent à ne pas franchir un fossé antichar autour duquel les Alliés viennent d'installer un dispositif d'encerclement, et à ne pas demander l'intervention aérienne des Alliés ; en contrepartie l'état-major allemand s'engage à ne pas détruire les infrastructures du port, et à ne pas aménager un no man's land.
Le 15 décembre 1944, le konteradmiral Waldemar Kober quitte La Rochelle. Le lieutenant commander Erwin de Terra prend alors le commandement du port, tandis que le kapitän zur See Walter Türke prend celui de la base sous-marine.
Le 5 janvier 1945, Royan est écrasée sous un tapis de plus de 2 173 tonnes de bombes, qui rasent 85 % de la ville. Le 10 février 1945, l'accord officieux passé le 18 octobre 1944 devient caduc, et le port et ses infrastructures sont minés par 60 tonnes d'explosifs. Lorsque le Reich capitule, le 7 mai 1945 à Reims, le vizeadmiral Schirlitz ordonne au lieutenant commander Erwin de Terra, son subordonné, de faire sauter le port. Ce dernier se déclare dans l'impossibilité de le faire, refusant d'exécuter l'ordre, et annonce avoir volontairement saboté les dispositifs de mise à feu.
L'armistice est proclamé officiellement le 8 mai 1945. Place forte allemande, La Rochelle est l’une des dernières villes françaises à être libérée à la fin de la guerre. En effet, le vizeadmiral Schirlitz n'a accepté de capituler sans condition que le 8 mai 1945 à minuit, en grande partie grâce aux nombreux mois de négociations serrées menées par le capitaine de vaisseau Hubert Meyer, et qui est parvenu à convaincre son adversaire de se ranger à la paix sans forfaire à l'honneur militaire. La signature de l'acte de capitulation a lieu le 9 mai 1945 dans le poste de commandement de Lagord. Hubert Meyer raconte dans son libre Entre marins que c'est grâce aux bonnes relations entretenues que la ville et le port n'ont subit aucune destruction, contrairement à Royan qui a été presque entièrement rasée.
À l’approche de la fin de la guerre, l’aéroport a été utilisé de manière intense par des avions arrivant directement d’Allemagne, et pour des raisons assez floues, alimentant les rumeurs les plus diverses. Certains pensent que ces liaisons ont servi à transporter des dignitaires nazis qui ont ensuite embarqué dans des sous-marins de la flotte allemande, tandis que d’autres évoquent l’hypothèse d’importants transports de fonds. Ainsi, le 25 avril 1945, l’arrivée d’un sous-marin allemand de type XXI (probablement le U-2511), de fort tonnage et recouvert d’une protection en caoutchouc lui permettant d’échapper aux sonars et aux mines magnétiques, attire l’attention. Arrivé directement d’Allemagne, il fait le plein de ses réservoirs sans que personne ne soit autorisé à monter à bord. Le 27 avril 1945, un avion militaire allemand atterrit, et deux dignitaires nazis vêtus de longs imperméables sont discrètement transférés vers la base sous-marine, où ils embarquent dans le sous-marin qui prend immédiatement la mer[29]. Le 30 avril 1945, le suicide d’Adolf Hitler est annoncé.



La Rochelle Au Quotidien Sous La Botte Allemande - Juin 1940-Juin 1941 Lachaise Francis


La Rochelle Au Quotidien Sous La Botte Allemande - Juin 1940-Juin 1941 de Lachaise Francis




champlain cheminee origine

Le  Champlain part en 1933 à la suite du Lafayette jusqu'au 17 juin 1940 date de son naufrage à La Pallice.
Il  reste que cette reproduction du tableau d'Albert Sébille
P1010329

Fiche technique
Champlain (paquebot ) 1932 - 1940
materiau de la coque : ............acier
anciens noms du navire : ..........
type de navire : ..................paquebot acier
type du propulseur : ..............2 hélices
année de construction du navire : .1930
nom du chantier de construction : .Chantiers et Ateliers de Saint Nazaire
lieu de construction : ............Penhoët
Année d'entrée en flotte : ........1932
Longueur (en mètres) : ............185,00
Largeur (en mètres) : .............25,27
Jauge brute (en tonneaux) : .......28094
Port en lourd (en tonnes) : .......10670
Type de moteur : ..................2 groupes de turbines Parsons à engrenages simple réduction
Puissance du moteur (en chevaux) : 25500
Vitesse en service (en noeuds) : ..20
carte postale couleur

Histoire
Entré en service en juin 1932 sur la ligne Le Havre-New York. Sa ligne extérieure et ses ponts dégagés préfigurent NORMANDIE. Comme ses consorts DE GRASSE et LAFAYETTE, CHAMPLAIN assurait un service plus lent
destiné en priorité aux passagers de classe Cabine.
Effectue chaque année des croisières en Europe, au Canada ou dans les Caraïbes. En juillet 1933, il inaugure le nouveau môle d'escale du Verdon. Sa cheminée est rehaussée d'un tiers en 1936.
Quitte New York pour son dernier voyage le 4 juin 1940. Débarque ses passagers à Saint-Nazaire le 12. Le 17 juin, alors qu'il s'est réfugié en rade de La Pallice, il heurte une mine magnétique et coule en quelques minutes. 11 victimes parmi les membres de l'équipage.
Jugée irrécupérable après la Guerre, l'épave ne sera finalement démantelée qu'en 1964.
champlain avec remorqueurs

LE NAUFRAGE

A l'approche des troupes allemandes qui maîtriseront La Rochelle le dimanche 23/6/1940 dans l'après-midi, les avions allemands, dans la nuit du jeudi 16/6/1940 à 23h30', larguent des mines magnétiques dans la rade de La Pallice. Le paquebot Champlain (commandant Lescarret), de la Compagnie Générale Transatlantique, transportant 3000 tonnes de cuivre, 30 avions de chasse CURTIS H-75 ainsi que 180 personnes embarquées à Saint-Nazaire, saute sur une mine au mouillage devant la plage de Sablanceaux le 17/6/1940 à 9h30'. Le navire s'enfonce rapidement en 7' et gîte de 30 degrés sur tribord interdisant, de ce fait, la mise à l'eau des embarcations. Le port envoie des secours rapidement, 12 personnes sont mortes, 270 furent sauvées. Le Champlain devait charger des parlementaires et leurs familles direction l'Afrique du Nord, ils embarqueront sur un autre navire, le MASSILA. Le Champlain avait été réquisitionné avec 7 autres grands paquebots pour emmener 30.000 recrues en Afrique du Nord. Le 21/6/1940, le Champlain est, cette fois, torpillé par un sous-marin allemand l'U-65, 3 jours avant la prise de La Rochelle par les Allemands.
En 1941, l'entreprise Italienne Serra, à l'aide de ses scaphandriers, récupère la cargaison et essaie de renflouer le navire, sans succès, le projet fut abandonné. Au cours de ces opérations 3 scaphandriers
, victimes d'accident de plongée perdirent la vie.
Les machines-outils du Champlain permettront au personnel du KMW d'entretenir les sous-marins en 1942.
L'entreprise SERRA
, implantée à Marseille, fut de nouveau sollicitée en 1960 pour le découpage du bateau, il est vrai que l'entreprise avait une très bonne maîtrise du découpage sous-marin à l'époque.

epave

QUELQUES FAITS HISTORIQUES

 
Suite à des problèmes de trésorerie, la Compagnie Générale Transatlantique ne peut honorer ses traites auprès des chantiers de Penhoët. Les travaux furent suspendus et 1500 ouvriers se trouvèrent au chômage, l'état mit la main à la poche à raison de 110 millions de francs sous forme de prêt permettant la reprise des travaux.
En 1932, il fera la traversée New York-Europe en 6j 16h et 20', record pour l'époque.
Le 22/1/1937, Il s'échoue dans l'Ambrose Channel et doit être renfloué.
Le 12/6/1940, le Champlain arrive à St-Nazaire et ce jour là, la ville subit son premier bombardement, craignant qu'il obstrua l'écluse, il sera détourné sur La Pallice.

sirene

la sirène du Champlain conservée au musée de la marine à Paris.

scaph3

ANECDOTES
Durant la seconde guerre mondiale, un scaphandrier  remonta précipitamment à l'échelle, il sortit de dessous son plomb de poitrine un lingot et le donna à son guide en lui faisant signe de le cacher. Il remonta plusieurs fois, son guide le stoppa et lui ouvrit sa glace en lui disant : mais que fabriques-tu ?
- C'est de l'or, il y en a plein, cache-le vite.
- Et, couillon, c'est du cuivre ! Lui répond son guide hilare.
L'affaire ne s'arrêta pas là, car un jour le responsable du chantier s'aperçoit de l'enfoncement anormal d'une barcasse, il envoie un scaphandrier de confiance voir dessous, il découvrit des dizaines de lingots de cuivre attachés sous l'embarcation.
Le scaphandrier Mouton devant ses camarades de plongée, il perdra la vie en 1942 suite à la chute d'une tôle du Champlain qu'il découpait.
Les règles de sécurité concernant le découpage voulaient que la découpe du chalumeau se termine par la partie haute. La tôle lui perfora le casque et l'écrasa sur une cloison.

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