Ils sont rares ces moments politiques où, en direct à la télévision,un homme fait le choix d’un chemin plutôt qu’un autre. Le dimanche 11 décembre 1994, à l’heure du souper, Jacques Delors est l’invité sur TF1 de l’émission politique phare d’Anne Sinclair,7 sur 7. François Mitterrand, âgé et malade, va quitter l’Elysée en mai. Il n’a pas de successeur désigné au PS :Michel Rocarda dilapidé ce qu’il lui restait de crédit aux dernières européennes. A droite, Jacques Chirac est déjà lancé.Edouard Balladur le fera en janvierdepuis son bureau de Matignon. Une partie de la gauche rêve de Delors. Après dix ans de mandat, l’ancien ministre des Finances de Mitterrand entre 1981 et 1984 doit quitter la présidence de la Commission européenne en janvier. Auréolé de son bilan à Bruxelles – la transformation de la Communauté économique européenne (CEE) en future Union européenne (UE) –, il est vu comme le seul, à gauche, à avoir une stature d’homme d’Etat.
Le photographe Vincent Munier, drôle d’animal sur les traces de “La panthère des neiges”
La star de la photo animalière n’aime rien tant que le froid et les face-à-face avec les bêtes sauvages. Dans “La Panthère des neiges”, dimanche soir sur Arte, il embarque l’écrivain Sylvain Tesson au Tibet, sur les traces du mystérieux félin. Rencontre.
Il est mort il y a cent ans, le 27 décembre 1923, et un timbre postal vient d'être édité à son effigie. Si Gustave Eiffel est surtout connu pour la statue de la Liberté à New York, le viaduc de Garabit, et bien évidemment pour la tour parisienne, qui porte son nom, l'ingénieur a aussi laissé un peu de son empreinte dans la région. Petite balade en Bretagne, sur les traces de Gustave Eiffel.
« Eiffel : la guerre des tours »
À l’occasion du centenaire de la mort de Gustave Eiffel, ce documentaire retrace la rivalité historique de l’ingénieur avec l’architecte Jules Bourdais. Découvrez pourquoi la Dame de fer, le symbole de la capitale, aurait pu ne jamais voir le jour. Revivez ce duel entre deux ego, entre deux tours et entre deux visions : le progrès face à la tradition. Sortie prévue pour novembre.
Les descendants de Gustave Eiffel et la Ville de Paris militent pour que le « père » de la célèbre tour fasse son entrée au Panthéon. Mais en regardant de plus près comment l’ingénieur a bâti le monument et son héritage, on a de bonnes raisons d’émettre quelques réserves.
Ingénieur centralien, Gustave Eiffel (1832-1923) fonde une entreprise de construction métallique. Cette fabrique n’est pas parmi les premières de son secteur, mais affiche une belle propension à innover afin de répondre aux problématiques techniques qui se présentent au courant du xixe siècle. Scientifique brillant et passionné, Eiffel bâtit principalement des ponts et des viaducs. Cependant, pour l’exposition universelle de 1889, il reprend l’idée d’un de ses collaborateurs, Maurice Koechlin, relever le défi d’une tour de 1000 pieds, soit 300 mètres de hauteur. Comment rêver meilleure publicité pour lui que cette tour qu’il baptise du nom de son entreprise !
Brillant ingénieur ou affairiste douteux ?
En parallèle, il est appelé à réaliser les écluses du canal de Panama. Ce chantier s’avère vite beaucoup plus coûteux que prévu et, en pratique, hors de portée pour la compagnie qui en a la charge. Toutefois, ses dirigeants s’engagent dans une fuite en avant reposant sur une corruption à grande échelle. 110 parlementaires acceptent des sommes importantes pour permettre de déroger à la protection des petits épargnants. Des journaux sont également payés (dont celui de Clemenceau, La Justice) pour vanter au public l’intérêt du placement.
En février 1889, peu avant l’inauguration de la tour Eiffel, la société du canal de Panama fait faillite. Des centaines de milliers de petits épargnants sont ruinés. En outre, dans les années suivantes, le vaste système de corruption est révélé au public, notamment à l’instigation du journaliste antisémite Édouard Drumont. C’est un séisme politique qui contribue gravement à la montée de l’antiparlementarisme et de l’antisémitisme.
Eiffel est envoyé en prison, mais libéré après quelques mois de détention grâce à un pourvoi en cassation invoquant un vice de forme. Sa responsabilité semble surtout tenir à un système de surfacturations. Jean-Yves Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine, relève que « sur les 73 millions [de francs] facturés par Eiffel, 30 millions n’avaient pas de justification selon le tribunal ». Un franc-or correspondant à environ quatre euros, ces 30 millions équivalent à 120 millions d’euros, soit quatre fois le coût de construction de la tour Eiffel !
À la suite du scandale, partout en France, on débaptise les rues Gustave-Eiffel et la municipalité de Paris s’oppose pendant trente ans à ce que l’on érige au pied de la tour un buste de l’ingénieur. Et l’on débat encore aujourd’hui pour savoir si Eiffel a été réellement coupable ou simplement bouc émissaire. Cependant, force est de convenir qu’à ce stade, ce n’est pas le dossier idéal pour une demande d’entrée au Panthéon.
Eiffel n’est pas l’auteur de la tour Eiffel
Eiffel demande d’abord à ses ingénieurs de plancher sur cette idée de tour. Il en résulte un projet de pylône certes très haut, mais famélique et presque ridicule. Un tel édifice ne colle pas avec l’esprit d’une exposition universelle : le terme « universel » suppose que toutes les dimensions de l’esprit de création soient mobilisées. La tour, pour ne pas faire tache, doit être à la fois une prouesse technique et une merveille artistique.
Eiffel change son fusil d’épaule et s’adresse à l’un des grands architectes son temps, Stephen Sauvestre (1847-1919). Ce dernier est issu de la première promotion de l’École spéciale d’architecture (ESA), créée dans le sillage de Viollet-le-Duc pour échapper au classicisme des Beaux-Arts. Sauvestre redessine complètement la tour dans l’esprit des commencements de l’Art nouveau. Il l’enrichit d’un décor magnifique aujourd’hui en grande partie déposé. Il compose une somptueuse polychromie à base de rouge de Venise[1], recouverte de nos jours d’une teinte marronnasse. En outre, grâce à lui, la tour n’est pas seulement un monument à regarder de l’extérieur, elle devient un édifice vivant ouvert au public. Il imagine des circulations, des balcons, des restaurants, des bars… Il en fait l’un des premiers et des plus beaux monuments Art nouveau de Paris. Eiffel, aussi investi soit-il dans ce projet, n’en est pas l’auteur, du moins pas l’auteur principal. Persévérer à lui attribuer la paternité de la tour, ce serait comme dire que Jules II est l’auteur des fresques de la chapelle Sixtine.
Il y a mieux à faire
Pour contribuer au rayonnement de la tour Eiffel, il y a mieux à faire que de transférer Gustave au Panthéon. Mais on revient de loin, souvenons-nous qu’il y a peu, il était prévu d’abattre au pied de la tour une quarantaine d’arbres anciens pour édifier cinq immeubles de bureaux sur le jardin classé du Champ-de-Mars. Il semble que ce projet saugrenu ait fait long feu, mais on attend toujours le retrait des permis de construire. Ensuite, tout l’environnement de la tour est saturé d’un bazar inextricable qui obstrue la vue et favorise la délinquance. Ne pourrait-on pas dégager tout cela, rouvrir au public les charmants jardins anglo-chinois et restituer la clarté de la perspective ? Autre chose : au lieu de repeindre la tour en un bien triste marron foncé, couleur sans légitimité historique et contrecarrant les éclairages, ne serait-il pas possible de rétablir la belle polychromie authentique ?
Allons plus loin, rêvons un peu : ne pourrait-on pas restaurer ce bâtiment emblématique de Paris, qui n’est même pas classé monument historique, en lui rendant ses décors d’origines ? Vraiment, qu’il serait enthousiasmant de restituer à la tour son élégance Art nouveau et sa saveur Belle Époque !
À voir. Eiffel toujours plus haut ! , parvis de la tour, été 2023, dates non encore précisées.
[1]. Voir Causeur, n° 100.
Centenaire de la mort de Gustave Eiffel : cinq constructions à travers le monde
Gares, ponts, statues… À l'occasion du centenaire de la mort de Gustave Eiffel, le 27 décembre 1923, voici cinq édifices conçus par l'ingénieur français à qui l'on doit la Tour Eiffel mais pas que...
Les téméraires descendent et remontent dans le vide, solidement harnachés, jusqu’à ce que ce mouvement de haut en bas, et vice versa, ne s’essouffle. Après tout, l’ingénieur aurait peut-être essayé de jouer ainsi à l’oiseau pendant quelques secondes.
Ouest-France du 25 octobre 2023 : le site du viaduc de la Souleuvre continue de proposer une gamme d'émotions fortes entre ciel et terre.
Exploité par la société Skypark, ce viaduc de la Souleuvre, pas très loin de Vire, appartient en effet à l’héritage imposant laissé par Gustave Eiffel. Et sans lui, il n’y aurait pas eu tous ces sauts dans le vide et ces poussées d’adrénaline. Depuis des lustres, les petits trains ne s’engagent plus sur le viaduc dont il ne reste de toute façon que les imposants piliers. Mais grâce à tous ces sauts dans le vide, ils ont retrouvé une seconde jeunesse. C’est ce que rappelait Ouest-France dans son édition du vendredi 7 août 2020 à l’occasion du 30e anniversaire de l’arrivée de ces sauts à l’élastique : Le viaduc, vestige du génie de Gustave Eiffel, a été édifié entre 1887 et 1889 pour relier Caen à Vire grâce au chemin de fer. Après avoir été endommagée au cours de la Seconde Guerre mondiale, la ligne a été désaffectée et son tablier de 364 m a fini par être démonté.
Heureusement, le Loto du patrimoine est passé par là l’année dernière. Et une somme de 100 000 € a ainsi été réservée pour la rénovation de la passerelle. Pas un luxe puisqu’elle date de 1874. Et puis, souligne aussi Ouest-France, le mardi 20 décembre 2022 en annonçant la bonne nouvelle, « cette passerelle Eiffel est reconnue comme l’un des tout premiers ponts érigés selon les plans de l’ingénieur Gustave Eiffel ». Aujourd’hui, le plan de financement de cette rénovation est en train d’être bouclé, avec l’aide des collectivités locales. Tandis que sur le site de la Fondation du patrimoine, une page est aussi ouverte (rubrique Soutenir un projet) pour contribuer à un financement participatif.
Solide comme le fer, le patrimoine créé ou inspiré par Gustave Eiffel n’en subit pas moins l’outrage des ans, Comme ce fut aussi le cas du phare du port de Moguériec (Finistère), sorti en son temps des ateliers Eiffel. Depuis 1960, après avoir été transféré d’Honfleur (Calvados), il guidait et rassurait les bateaux finistériens. Jusqu’à ce que son état se détériore au point que sa fin fut envisagée. C’était sans compter avec la ténacité et la volonté d’une association Sauvons le phare de Moguériec. Elle s’est débrouillée pour recueillir les fonds afin de financer sa restauration. Tout beau, tout neuf, il a repris du service.
Gustave Eiffel n’a pas seulement construit beaucoup. Le bâtisseur a aussi marqué son temps en popularisant un style pour les ouvrages d’art, jouant avec la solidité du métal et l’harmonie des courbes. C’est une autre forme d’héritage. À la fin de l’année 2020, la ville de Mayenne, dans le département éponyme, fête les 50 ans de son viaduc. Le précédent fut dynamité par les Allemands, dans la nuit du 4 au 5 août 1944, précipitant dans la rivière des tonnes de métal et de gravats. Cet ancien viaduc fut inspiré par le constructeur de la tour Eiffel. Ce viaduc métallique, destiné surtout au transport ferroviaire, est une construction parfois attribuée à Gustave Eiffel. Mais elle fut seulement inspirée des ouvrages du célèbre ingénieur, comme le viaduc de Garabit dans le Cantal , précise Ouest-France le 9 décembre 2020.
L’impressionnant viaduc de Garabit
Le viaduc de Garabit justement est, après la tour Eiffel, l’une des réalisations majeures de Gustave Eiffel. Le 16 juillet 1939, la superbe construction, qui aujourd’hui surplombe toujours les gorges de la Truyère dans le Cantal, fête son cinquantième anniversaire.
L’Ouest-Eclair (l’ancêtre d’Ouest-France) en profite pour souligner l’œuvre de l’ingénieur dans cette région au relief si tourmenté. Les trains qui depuis cinquante ans font quotidiennement gronder le viaduc franchissent les 447 m de l’œuvre métallique sans provoquer dans l’immense, mais léger, assemblage le moindre mouvement anormal , écrit l’Ouest-Eclair le 17 juillet 1939, au lendemain de cet anniversaire qui a aussi donné dans la reconstitution avec, détaille le journal, le passage sur le viaduc d’un train de matériel en service l’année où fut inaugurée l’œuvre de l’ingénieur Eiffel . Gustave Eiffel est bien entré dans l’Histoire.
lundi 25 décembre 2023
A l’occasion de la fête de Noël,
le temps est venu de chasser
les chagrins, les soucis et les douleurs
pour laisser place à l’amour, la joie et la bienveillance !
Je vous souhaite de merveilleuses fêtes de fin d’année,
en espérant que tous vos vœux soient exaucés.
Joyeux Noël !
Depuis l’après-guerre, le Père Noël est devenu le personnage iconique et international des fêtes de fin d’année. Pourtant, ce gros bonhomme joufflu tout de rouge vêtu, popularisé par la firme Coca-Cola, avait avant lui, d’autres figures traditionnelles, qui apportaient cadeaux et friandises aux enfants sages.
Saint Nicolas
Ce saint chrétien est sans doute celui qui inspira le personnage du Père Noël. Célébré en Belgique, aux Pays-Bas et dans le nord-est de la France, saint Nicolas est représenté en habit d’ecclésiastique, il se balade avec sa longue barbe blanche, sa crosse et son âne et apporte des bonbons et des cadeaux aux enfants.
Personnage historique, Nicolas fut en effet évêque de Myre, en Turquie, vers 300 après J.-C. La légende raconte que trois enfants, perdus à leur retour des champs, auraient frappé à la porte d’une maison, attirés par la lumière. Un boucher les accueille, leur offre l’hospitalité et en profite pour les tuer et en faire du petit salé.
Saint Nicolas, passant par là quelque temps plus tard, ressuscite les gamins et garde auprès de lui le boucher pour le punir. C’est le fameux père Fouettard, le méchant chargé de réprimander les enfants désobéissants et les cancres, toujours vêtu de noir, et caché sous une cagoule et une épaisse barbe noire. Tout l’opposé de saint Nicolas, qui est considéré comme le saint patron des enfants !
Barbassionné, Chalande, Janvier… Des déclinaisons de Saint Nicolas
La légende de saint Nicolas porteur de cadeaux s’est installée au fil des siècles dans tout l’Hexagone. Chaque région y a inclus des particularités locales et l’adapte à sa manière en lui donnant un nom différent : Chalande en Savoie, Père Janvier en Bourgogne et dans le Nivernais ou encore Barbassionné en Normandie…
Le Christkindel
En Alsace et en Allemagne, c’est le Christkindel – l’enfant Jésus personnifié par une jeune fille toute de blanc vêtue et coiffée d’un voile – qui apparaît le soir de Noël et distribue les cadeaux. Selon certains historiens, ce personnage est la déformation de la fête de la Sainte-Lucie (célébrée le 23 décembre avant la réforme du calendrier grégorien, en 1582). Pour d’autres, il s’agirait d’un personnage créé par Luther au XVIe siècle pour concurrencer la Saint-Nicolas refusée par le protestantisme…
Comme saint Nicolas a son père Fouettard, le Christkindel est accompagné de Hans Trapp (individu inspiré du chevalier sanguinaire Hans Van Trotta, qui terrorisa ces régions au XIIIe siècle), chargé de punir les enfants turbulents.
Saint Basile
En Grèce, c’est un autre saint qui apporte les cadeaux : saint Basile, en référence à saint Basile de Césarée, l’un des Pères de l’Église et précurseur du christianisme social qui vécut entre la péninsule hellénique et la Turquie au IVe siècle après J.-C.
Issu d’une famille noble, le prélat met sa fortune au service des plus démunis, afin de combattre la famine qui sévit dans la région. Il fait bâtir plusieurs hospices dans son diocèse afin de recevoir pauvres et malades, sans distinction de religion.
Le Tió de Nadal
Pour patienter, les Espagnols ont une autre tradition, celle du Tió de Nadal, littéralement « la bûche de Noël » (lire par ailleurs dans l’édition). Particulièrement présente en Catalogne, cette bûche creuse d’environ 30 centimètres de long, debout sur deux ou quatre jambes de bois et avec un grand sourire dessiné sur l’une de ses extrémités, est placée dans la maison à partir du 8 décembre. On « nourrit » la bête un peu chaque nuit, le recouvrant ensuite avec un drap rouge pour qu’il n’ait pas froid.
Le jour de Noël, on demande au Tió de « chier » (c’est le terme employé !) ce qu’il a dans le ventre, en le battant avec des bâtons et en chantant des chansons. La bûche ne donne que des friandises comme des bonbons, des noix, du turrón ou encore des fruits secs, à partager en famille.
Les Yule Lads
En Islande, les enfants n’ont pas de Père Noël mais treize lutins farceurs, les Yuke Lads, fils de l’ogresse Gryla, qui dévore les enfants qui n’ont pas été sages. Les Yules Lads apportent chacun leur tour, entre les 12 et 24 décembre, des cadeaux aux enfants. Cette tradition remonte à bien avant l’adoption du christianisme, vers l’an 1000, les Vikings y célébraient alors le solstice d’hiver.
Jul Tomte
Portant une grande barbe blanche, un petit bonnet rouge pointu, un manteau et des sabots de bois, Jul Tomte est le lutin de Noël qui, aidé de sa chèvre en paille, distribue les cadeaux aux enfants suédois. Contrairement au Père Noël, il ne descend pas par la cheminée mais frappe très fort à la porte des maisons avant de jeter les présents et de s’enfuir dans la nuit ! Pour le remercier, les enfants lui déposent à l’entrée un bol de lait et de flocons d’avoine avec une cuillère en bois.
Befana
En Italie, c’est une sorcière, la Befana, qui passe dans chaque maison où vivent des enfants la nuit précédant l’Épiphanie, le 6 janvier. Ces derniers accrochent une chaussette à côté de la cheminée ou de la fenêtre. Pour ceux ayant été bons et gentils au long de l’année, la Befana, souvent décrite comme une vieille femme volant sur son balai, mais arborant un sourire, dépose dans leur chaussette des caramels ou des chocolats. En revanche, pour ceux qui n’ont pas été gentils, elle remplit les chaussettes de charbon (aujourd’hui remplacé par de la réglisse).
Tante Airie
Célébrée dans le pays de Montbéliard, tante Airie a longtemps fait office de Mère Noël pour les enfants de la région. Ce personnage souriant et bienveillant du folklore local distribuait des friandises et des cadeaux aux enfants du pays la nuit de Noël.
On raconte là-bas qu’il s’agit d’une bonne fée protectrice de la région vivant dans une grotte cachée dans le massif du Jura tout proche. La légende raconte qu’elle écoute les rêves des enfants portés par le vent en collant l’oreille à la paroi de sa grotte… D’autres reconnaissent en elle la comtesse Henriette de Montbéliard (1387-1444) qui, dans les dernières années de sa vie, a montré envers ses sujets une générosité et une bonté inégalées.
Ded Moroz
En Russie, c’est Ded Moroz, alias Grand-Père Givre, qui distribue les cadeaux aux enfants lors de la nuit de la Saint-Sylvestre. Le personnage est souvent représenté avec une longue barbe est un long manteau bleu, c’est une sorte de magicien symbolisant l’hiver russe ; il est accompagné de sa petite-fille Snegurochka,la fée des neiges.
C’est le régime communiste qui en fait un avatar du Père Noël. Mais contrairement à ce personnage célébré à l’ouest, Ded Moroz apporte les cadeaux non pas directement chez les gens, mais à des groupes comme les jeunesses communistes, les comités d’entreprises, les kolkhozes ou les Soviets locaux…
À l’origine, le personnage est un sorcier méchant et cruel, qui aimait congeler les gens, enlever les enfants et les emporter dans son grand sac. En guise de rançon, les parents devaient apporter des cadeaux pour payer la libération de leurs enfants. Il était donc plus proche du père Fouettard que du Père Noël !
Olentzero
Au Pays basque, Olentzaro est un personnage un peu grotesque qui fait son apparition la nuit de Noël. Représenté sous les traits d’un charbonnier dont la grosse tête est couverte de suie, avec sa faucille dans les mains et son sac à charbon sur l’épaule, il va de villes en villages avec son pottok (un petit cheval sauvage de la région).
Malgré son allure inquiétante, il distribue des bûches aux pauvres afin que nul ne souffre du froid la nuit de Noël. Le feu annonce également la nouvelle année et les jours qui commencent à rallonger. Olentzero fait encore aujourd’hui du porte-à-porte et distribue friandises aux enfants qu’il croise dans les rues, mais aussi vin et châtaignes aux adultes…