samedi 29 avril 2023

Jacques Dutronc a eu 80 ans

 Cette semaine, Monsieur Jacques Dutronc a eu 80 ans. Écoutons-le chanter, railleur, en 1969 😉



Mon papa fête ses 80 ans et je veux juste en profiter pour redire combien je l’aime et combien il est extraordinaire ! Bon anniversaire mon cher Papounet adoré ! ♥️

Tiens d’ailleurs je ne suis pas le seul à l’apprécier, je suis tombé sur un très joli texte à son sujet que j’aimerais partager avec vous :


« Il est cinq heures, Paris s’éveille…et le fond de l’air est frais en ce 28 avril.

Loin là bas au soleil, sur son île, un play-boy opportuniste s’apprête à célébrer son passage du statut de septua à octo. 

Et lui et lui et lui, ancien gentleman cambrioleur (la concurrence est devenue trop rude), ex dragueur des supermarchés (il ne les fréquente plus guère), inconditionnel amoureux des filles, ce taiseux qui nous cache tout et ne dit rien, tantôt aventurier, tantôt cactus qu’on n’ose approcher, il n’a pas envie de regarder la vie dans son rétroviseur…

Aussi en ce jour anniversaire, et parce qu’on l’aime tel qu’il est, on se contentera de lui lancer haut et fort, un tonitruant « encore !!!», en lui souhaitant de profiter longtemps de ses chats, de son petit jardin qui sent bon le bassin méditerranéen, de ses cigares, et de quelques verres de bon vin entre amis !!! 

Au diable les « Pets à son âme », Jacques est éternel…jusqu’a demain, et tous les jours d’après…

CQFD…




#papa #80ans #80photos





La chanson

« Je suis pour le communisme, Je suis pour le socialisme, Et pour le capitalisme, parce que je suis opportuniste ». 1969, juste après une année de mouvements sociaux d'ampleur, Jacques Dutronc chantait ceux qui les avaient récupérés sans vergogne. Voici « L'Opportuniste » en live et sous le regard amusé de France Gall et de Dani. Le chanteur a fêté ses 80 ans vendredi.

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1969 : Jacques Dutronc chante «L'Opportuniste»

1969 : Jacques Dutronc chante «L'Opportuniste»

C'est une magnifique archive. En 1969, Jacques Dutronc et ses musiciens jouaient «L'Opportuniste» sous le regard amusé de France Gall et de Dani. Le chanteur fête ses 80 ans.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 11.02.2022 - Mis à jour le 28.04.2023
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Jacques Dutronc "L'opportuniste" - 1969 - 03:00 - vidéo
 

Le 28 mars 1969, Jacques Dutronc, accompagné de ses musiciens, interprétait sur le plateau de « Tous en scène » son tube, « L'Opportuniste », une chanson composée un an plus tôt sur des paroles de Jacques Lanzmann et Anne Segalen. Un titre qui moquait le « retournement de veste » de certains hommes politiques, et qui peut résonner avec ce début de campagne présidentielle...

madelen, la plateforme à remonter le temps de l'INA, célèbre aussi à sa manière l'anniversaire de Monsieur Dutronc :

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LES SHADOKS

 29 avril 1968 : première diffusion télévisée des Shadoks, un événement important dans l'histoire de la TV puisque cette série d'animation était une des plus connues et influentes de cette époque.




      Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) - créée en 1964 - possédait les deux principales chaînes de télévision françaises et proposait divers programmes télévisés. Elle proposait notamment des séries d'animation, telles que « Le Manège enchanté » - qui inspira le film de 2005 - qui fut diffusé par divers chaînes de 1964 à 1995. Cette entreprise employait alors le producteur Jacques Rouxel (1931-2004) qui travaillait sur la création de publicités et de dessins animés pour divers clients, et c'est ainsi qu'il proposa un film d'animation, « Drôles d'oiseaux », dans lequel évoluait un inventeur et un oiseau. Son projet ne fut pas retenu en 1966, mais il n’abandonna pas et c'est en s'inspirant des comic strips américains qu'il décida de changer la forme de son idée en faisant des spots d’interlude. 


     Cette nouvelle idée plu au directeur des programmes de l'ORTF André Voisin (1923-1991) et des premiers spots mettant en scène les Shadoks furent ainsi tournés. Ces oiseaux aux longues pattes dessinés avec un graphisme simple venaient de naître sous le crayon du dessinateur Jean-Paul Couturier (1943-2002), tandis que leurs noms étaient inspirés du groupe de rock  The Shadows - alors très populaire - auquel l’auteur ajouta les consonnes D et K - considérés comme « dures » - pour symboliser le côté « bête et méchant » de ces créatures. Le projet aboutit finalement à un feuilleton, dont le premier épisode fut diffusé après le journal du soir du 29 avril 1968. Parmi les autres créateurs, nous pouvons également citer René Borg (1933-2014) qui s'occupait de la réalisation et le célèbre acteur Claude Piéplu (1923-2006) qui s'occupait de la narration.


     Cette série d'animation suscita rapidement une polémique du fait de l’humour absurde des aventures narrées, au point que plusieurs téléspectateurs accusaient le programme d’être stupide et incohérent. En revanche, d'autres téléspectateurs adorèrent ce programme qui rencontrait le succès. Malgré une brève interruption de mai à septembre 1968, cette série connut trois saisons qui étaient diffusées sur la première chaîne de l’ORTF jusqu'en 1973, puis sur TF1 à partir de 1975. Une quatrième saison fut également produite sur la chaîne Canal + en 2000, tandis qu'un épisode spécial fut finalement diffusé en 2016. Cette série était ainsi constituée de 208 épisodes. Signe de son succès, les Shadoks eurent également le droit à des livres illustrés, à un jeu vidéo et à une exposition au Musée international des arts modestes, alors que certaines de ces expressions et leur univers trouvent encore un écho dans notre culture populaire.

vendredi 28 avril 2023

Toussaint Louverture

 

Qui est Toussaint Louverture, figure de la lutte anti-esclavage qu’Emmanuel Macron célèbre ce jeudi


Emmanuel Macron se rend ce jeudi 27 avril 2023 au château de Joux dans le Doubs, pour y célébrer le 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France. C’est dans ce château que Toussaint Louverture, figure complexe de la lutte contre l’esclavage, fut emprisonné.

Un buste de Toussaint Louverture à Bordeaux (Gironde), en 2008.
JEFUNKY / WIKIMEDIACOMMONSVoir en ein écran

La Révolution française offrait décidément des plans de carrière comme on n’en fait plus. Preuve en est : le parcours de Toussaint Louverture, qu’Emmanuel Macron célèbre ce jeudi 27 avril 2023, au Château de Joux (Doubs), où le Franco-Haïtien fut emprisonné, au terme d’une vie qu’il aura démarré au plus bas et fini au plus haut, ou presque.

Un esclave devenu propriétaire d’exploitation sucrière

Celui qui fut d’abord appelé Toussaint de Bréda (du nom de son lieu de naissance) est en effet né esclave, au début des années 1740. Comme le rappelle le média spécialisé Hérodote , il commence par travailler dans une plantation de cannes à sucre de Saint-Domingue, l’actuel Haïti, alors dans le giron de la couronne de France.


Quelques décennies plus tard, le jeune Toussaint devient cocher. Puis, en 1776, il est affranchi. À près de 30 ans, le voilà donc un homme libre.

Après s’être marié à une femme noire elle aussi affranchie, il devient à son tour propriétaire d’une plantation sucrière. Avec un paradoxe, pour qui connaît son destin futur : à l’époque Toussaint est le propriétaire « de quelques esclaves », explique la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Pour le reste, François Toussaint est un modèle d’émancipation. « En 1789, il sait lire, écrire » et « il s’est enrichi », complète la Fondation.

Un soutien de l’Espagne…

1789, justement. Les termes des débats politiques qui agitent alors la Métropole parviennent jusqu’à Saint-Domingue, où les esclaves noirs ne tarderont pas à se soulever contre le Royaume de France. Des affranchis les rejoindront rapidement. Toussaint est de ceux-là.

Détentrice de la partie est de l’île sur laquelle se situe Saint-Domingue, la couronne d’Espagne, alors en guerre contre la France, voit dans ce soulèvement un bon moyen de nuire aux intérêts de sa voisine. En 1793, Madrid apporte donc son soutien aux rebelles. Et Toussaint, l’un de leurs leaders, prend du galon.

… puis de la France

Mais, en 1794, quelques mois après avoir proclamé « la liberté générale à Saint-Domingue », la République française, la première du nom, vote un décret abolissant l’esclavage.

La décision de la Convention convainc Toussaint de revenir dans le giron français. Combattant désormais sous la bannière tricolore, ses 4 000 soldats portent alors des coups fatals aux Espagnols, qui finiront par capituler. Les Anglais, qui ont également des vues sur Saint-Domingue, feront bientôt de même.

Entre-temps, comme le rappelle le Musée de l’Armée, Toussaint est devenu général, puis général en chef des armées françaises de Saint-Domingue. C’est aussi à cette époque que l’on commence à l’appeler : « Toussaint Louverture », un surnom original qu’il doit à sa faculté à réaliser des percées dans les lignes ennemies, lors des nombreuses batailles qu’il doit ou a dû mener.

Tout juste un an après sa réélection, pensez-vous que le second mandat d’Emmanuel Macron est en péril ?

Conflit avec la France de Napoléon

Une fois les Espagnols et les Anglais boutés hors de l’île, Toussaint Louverture, leader désormais incontesté de Saint-Domingue, s’en nomme lui-même gouverneur à vie, avec droit de regard sur l’identité de son successeur.

Il exerce alors son pouvoir « en maître absolu », regrette la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Par ailleurs, il « encourage les planteurs à revenir et oblige ses frères de couleur à travailler dans les plantations ».

Sur le plan extérieur, il passe également des accords avec les États-Unis et, pire que tout, avec le grand rival britannique. Surtout, en 1801, il proclame unilatéralement l’indépendance de Saint-Domingue.

Pour faire revenir le territoire sous l’autorité française, « Bonaparte envoie alors une troupe de vingt-cinq mille hommes », explique le Musée de l’Armée. Les combats qui sont alors engagés aboutissent à la défaite de Toussaint Louverture et des siens.

« Victime du froid »

Toussaint Louverture est ensuite arrêté, puis envoyé en France. À Brest, d’abord, puis au fort de Joux, dans le Doubs, l’une des régions les plus froides de l’Hexagone. « Victime du froid et du dénuement, il ne tarde pas à tomber malade et à mourir », conclut Hérodote. Son souvenir restera lui bien vivant. Et Saint-Domingue finira, quelques mois plus tard, par devenir définitivement indépendante, sous le nom d’Haïti.

 

Ça fait toujours plaisir de recevoir du courrier

 

«Tsunami» de Marc Dugain, un roman qui emporte

«Tsunami» de Marc Dugain (Albin Michel, 2023)

«Tsunami» de Marc Dugain, un roman qui emporte
Le romancier français Marc Dugain © Samuel Kirszenbaum / Albin Michel

La fiction déferle sur le réel à moins que ça ne soit l’inverse.


Après L’Emprise et Transparence, Marc Dugain signe un nouveau roman d’anticipation aux accents voltairiens : Tsunami. C’est une fable politique mâtinée de réalisme qu’on prend plaisir à lire tant elle multiplie les rebondissements romanesques sombres voire tragiques, ou, au contraire, cocasses. Sous le mandat du prochain président de la République qui navigue à vue dans un monde menacé par le réchauffement climatique et asservi au numérique, l’auteur croque une France révoltée et violente. Le narrateur du roman n’est autre que ce chef de l’État à venir qui nous donne à lire, chroniqués sur le vif, et émaillés de ses réflexions personnelles sur l’exercice du pouvoir, trois mois de son quotidien à la tête du pays. Fiction et actualité semblent alors miraculeusement fusionner pour un lecteur conquis.

Quand on fait remarquer à Marc Dugain la coïncidence, saisissante, entre notre actualité et la fiction, dans ce roman d’un délitement français, l’auteur rappelle ces mots de Goethe : « Les gens n’ont pas assez d’imagination pour imaginer le réel » 

Startup nation

Jeune et marié à une journaliste farouchement attachée à son indépendance, cet homme a fait fortune en créant une start-up de biotech qui a rendu possible, grâce à la génétique cellulaire, un rajeunissement de plus de 30 ans. Cette séduisante perspective de tenir l’âge en respect a conquis les électeurs. Aussi, au terme d’une campagne soutenue par les GAFAM, et grâce aux réseaux sociaux, cet homme étranger au sérail politique a investi l’Élysée.

A lire aussi, Thomas Morales: Nous n’irons pas à Valparaíso!

Le voilà président ; les emmerdes commencent : sa dealeuse en cocaïne est arrêtée, les services secrets lui demandent l’autorisation de liquider une djihadiste de retour sur le sol français et sa femme le quitte pour son meilleur ami, lui laissant leur fille sur les bras ! « J’ai beau fouiller dans ma mémoire, je n’ai pas le souvenir de l’histoire d’un président père d’un enfant né d’une mère porteuse, conçu pour consolider le couple qu’il forme avec sa femme qui le trompe avant de le quitter. » Quant à Poutine, vieilli et malade, il est toujours là, embusqué, et bien décidé à rajeunir coûte que coûte pour continuer sa guerre contre l’Occident.

Adrénaline du pouvoir

Rien n’arrête notre homme constamment sollicité par une vie personnelle houleuse et des obligations permanentes. Le pouvoir, qu’on dit aphrodisiaque, le galvanise : « Je prends plaisir à l’adrénaline du pouvoir, comme le coureur de fond aux endorphines. Je suis sur un ring et je ressens la magie de rester debout malgré les coups qui pleuvent. »  Il veut réformer et envisage de supprimer le Sénat : « J’ai annoncé la liquidation de la Chambre des bourgeois balzaciens (…) pour lui substituer une Chambre virtuelle permettant à tous de voter sur tous les sujets d’importance. Une façon de connaître à tous moments l’état de l’opinion sous la forme d’un sondage continu… Je crée ainsi le cadre d’un référendum virtuel permanent. » Concomitamment, il entreprend une grande réforme écologique, imposant le bilan carbone contrôlé de chaque citoyen. Son « passe environnement individualisé » met tout le monde dans la rue…


Toute ressemblance…

Si on voit le président empêtré dans une vie personnelle aussi compliquée que l’exercice du pouvoir qui lui incombe douter et parfois même, fugitivement, se montrer humain, l’hôte de l’Élysée se reprend vite. Jamais, pour lui, de remise en question ou de pause dans l’action. Tel une locomotive qui se serait emballée, l’homme poursuit ses entreprises toujours plus avant, sans se retourner. Il n’est plus qu’une volonté, désireuse de façonner l’histoire et de se démarquer de ses devanciers : « Je n’ai pas été élu pour faire semblant, ni pour jouer la montre en attendant une hypothétique réélection. (…) Je ne vais pas me laisser endormir comme mes prédécesseurs. » C’est une blessure, remontant à l’enfance et dont il a parfaitement conscience qui décuple son énergie : « On a souvent dit qu’une des choses qui liait les présidents successifs sous la Ve République, c’était leur relation désastreuse avec leurs pères respectifs. » Notre Narcisse veut donc, lui, être « le père de la nation », sa mission est de veiller sur les Français que son épouse qualifie de « masse immature et infantile ». Il incombe à la figure paternelle tutélaire qu’il veut par-dessus tout incarner de guider des gens qui  « ne s’aiment pas vraiment entre eux mais attendent de l’État qu’il les force à se respecter. »

A lire aussi, Patrice Jean: Mort à la littérature!

Ce roman de la décomposition française qui confronte un exercice du pouvoir vertical à un désir d’horizontalité et de participation de plus en plus revendiqué par la société est un précipité de toutes les obsessions de l’auteur. On y note l’intérêt porté au pouvoir et à la solitude que confère sa pratique : « (…) des images me reviennent en tête (…) lors du dernier déjeuner dominical offert par Mitterrand à Latche à une brochette de ses proches. (…) On le voit longuement seul, son esprit errant dans les souvenirs de ce pouvoir qu’il a tant voulu (…) » La préoccupation du romancier pour l’environnement structure également ces chroniques fictives : « Nous nous croyons seuls au monde. L’individualisme forcené, le gaspillage, le mépris du vivant et des morts qui ont façonné nos paysages nous mènent au bord du gouffre et nous continuons à espérer béatement (…) alors que la vie disparaît tout autour de nous sans autre fracas que celui de notre inconséquence. » On relève aussi, tout particulièrement, la crainte d’un assujettissement au numérique qui isole l’individu et fissure son équilibre psychique : « La psychologie d’une personne se fonde en grande partie sur l’altérité, le rapport et la confrontation à l’autre. Les gens s’enferment progressivement derrières leurs écrans. (…) La perte de l’altérité, c’est la voie ouverte au délire psychotique. Ce sont les autres qui nous maintiennent dans la réalité, quand ils disparaissent, on se perd en nous-mêmes. »

Quand on fait remarquer à Marc Dugain la coïncidence, saisissante, entre notre actualité et la fiction, dans ce roman d’un délitement français, l’auteur rappelle ces mots de Goethe : « Les gens n’ont pas assez d’imagination pour imaginer le réel. » 

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