2022 fut un grand cru et 2023 sera un millésime exceptionnel pour ceux qui ont investi en 2017 dans le produit Macron. Pour les autres...
Ah ! mes amis, quel jour de fête ! Le Dom Pérignon va couler à flot dans les Ghettos du gotha. En 2022, les dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC40 sur les bénéfices 2021 ont atteint le montant record de 57,5 milliards d’euros, auquel il faut ajouter un autre record, celui des rachats d’action, d’un montant de 22,4 milliards. Le fait que les aides publiques aux entreprises aient atteint le montant de 157 milliards d’euros en 2019, en hausse de 32% par rapport à 2016, est une simple coïncidence.
Rien de tout cela n’aurait été possible si M. Macron n’avait su botter le derrière de tous ces fainéants et assistés qui partent aux Bahamas avec les allocations de chômage au lieu de créer de la valeur pour les actionnaires. Grâce à la réforme courageuse du président de la République entrée en vigueur le 1er janvier 2022, le montant des allocations versées aux demandeurs d’emploi a baissé de 16% et la part des allocataires indemnisés parmi les inscrits à Pôle emploi est passée de 40,4% en décembre 2021 à 36,6% en juin 2022. En novembre 2022, Pôle Emploi a radié 58 000 chômeurs inscrits, soit le chiffre le plus élevé depuis que les statistiques du chômage existent.
Pour la rentrée scolaire de septembre 2022, et comme chaque année, plusieurs centaines de classes ont été fermées afin que la France puisse consolider sa première place dans l’Union Européenne au palmarès des classes les plus chargées dans les écoles primaires et les collèges. En 2021, plus 4300 lits ont été supprimés dans les hôpitaux publics, portant à plus de 21 000 le nombre de lits supprimés sous le quinquennat de M. Macron, soit deux fois plus que sous M. Hollande. En décembre 2022, le syndicat SAMU – Urgences de France estime qu’environ 150 personnes sont décédées sur un brancard à cause d’une trop longue attente aux urgences. Une classe fermée, une dizaine de lits supprimés, c’est un actionnaire satisfait en plus. Quelques centaines de morts prématurées, c’est positif pour l’équilibre financier de la Sécurité Sociale.
2022 aura certes été une année positive en tous points mais M. Macron n’est pas homme à s’endormir sur ses lauriers. Les riches se gavent mais pas assez. Les pauvres souffrent mais pas suffisamment. En 2023, il ira donc encore « plus vite, plus loin et plus fort ». A 62 ans, seulement 25% des plus pauvres sont morts et 75% peuvent donc prendre leur retraite. C’est une situation dont le président de la République ne saurait se satisfaire. En début d'année, il fera donc voter une loi retardant l'âge de départ en retraite à 65 ans. Plus de pauvres mourront à la tâche, et ceux qui n’auront plus de travail attendront l'âge limite au RSA, en arrêt maladie ou au chômage. En novlangue macroniste, cela s'appelle le « progrès social ».
Le chômage, parlons-en. Si d’indéniables progrès ont été faits en 2022, il y a encore beaucoup trop d’assistés qui continuent de coûter « un pognon de dingue ». Dès le 1er janvier 2023, la durée d’indemnisation sera réduite de 25% et même de 40% si le taux de chômage descend sous le seuil de 6%, objectif qui est à la portée du gouvernement étant donné que Pôle Emploi radie à tour de bras. Mais alors, les seniors en fin de droits qui ne peuvent partir en retraite et les radiés de Pôle Emploi vont tous se retrouver au RSA ! Grassement payés à ne rien faire ! Horreur ! Heureusement M. Macron a pensé à tout : il va les mettre au boulot 15 à 20 heures par semaine. 19 départements vont lancer au 1er janvier 2023 une « expérimentation relative à l’accompagnement rénové des allocataires ». « Accompagnement rénové », avouez que cela a une toute autre allure que travail forcé. McKinsey est sans doute passé par là. Les patrons qui se plaignent de ne pas trouver de personnel pour bosser pour un salaire de misère vont désormais disposer d’une main d’œuvre gratuite et corvéable à merci (s'ajoutant aux jeunes en apprentissage). Qu’est-ce qui pourrait faire que « l’expérimentation » ne soit pas généralisée ? On ne voit pas bien.
A quelques heures du réveillon, BFMacron nous annonce que le président de la République va s’employer à « rassurer les Français » dans ses vœux du Nouvel An. Une petite partie d’entre eux, les actionnaires du Fonds Macron 2017-2027, sont déjà pleinement rassurés. Si d’aventure, les gueux ne partageaient pas cet optimisme et avaient le mauvais goût de se faire entendre, une trentaine des 90 blindés commandés par la gendarmerie ont déjà été livrés et le ministère de l’Intérieur a passé un appel d’offre d’un montant record de 38 millions d’euros pour la fourniture de grenades assourdissantes et de grenades lacrymogènes.