Vatican : Pourquoi le nouveau pape a choisi le nom de Léon XIV : entre tradition doctrinale et engagement social ? – Enquête
Publié le 10.5.2025
Pourquoi on passe de Léon 1er à Léon XII puis à Léon XIV ? Quel est le symbole du chiffre qui suit le nom ? Le Pape François n’avait pas de chiffre ?
Le conclave vient d'élire le premier pape américain de l'histoire : le cardinal Robert Francis Prevost, qui prendra le nom de Léon XIV. Ce choix n'est pas anodin et s'inscrit dans une symbolique forte, en référence à deux figures majeures de la papauté : Léon Ier (Léon le Grand) et Léon XIII.
De son côté, l’amiral Dönitz – que Hitler avait désigné comme son successeur, et qui avait établi son quartier général à Flensburg, dans le Holstein – n’avait qu’un but : tenir tête aux Soviétiques pour faire passer à l’ouest de l’Elbe le plus grand nombre possible de ses soldats, afin de leur éviter une captivité en Russie, dont il pressentait qu’elle serait terrible. Eisenhower, qui avait son quartier général à Reims, refusa la proposition de Dönitz : l’arrêt immédiat des opérations contre une liberté de mouvement de quatre jours pour ses troupes, et, en allié loyal, fit connaître son refus aux Russes. Dönitz n’avait plus qu’à se résigner.
Signature de l’acte de capitulation de l’Allemagne par le maréchal Keitel (au centre), au quartier général des forces soviétiques, à Berlin, le 8 mai 1945. PVDE / Bridgeman Images
Le général Jodl, qui s’était rendu en plénipotentiaire à Reims, reçut l’ordre de signer la capitulation allemande. La cérémonie eut lieu le 7 mai, à 2 h 41, dans une salle du Collège moderne et technique de la ville. Mais cette manifestation brève, sans éclat, expédiée au petit matin par des seconds rôles, ne pouvait satisfaire Staline. Il exigea que Berlin, symbole de la victoire des armes soviétiques, soit choisie pour une nouvelle, et, cette fois, solennelle, cérémonie de capitulation. Et c’est le 8 mai 1945 qui devait rester à l’Histoire.
D’ordre de De Gaulle, la France allait être représentée par le général de Lattre de Tassigny, commandant cette armée « Rhin et Danube » qui, depuis le débarquement en Provence, n’avait cessé de mener des actions victorieuses contre la XIXe armée allemande qui, au dernier moment, s’était rendue aux Américains du général Brooks. Un signe. Pour l’ennemi, comme pour l’allié, la France n’était pas redevenue une grande puissance. On le fit sentir à de Lattre qui n’était pas attendu lorsque son avion atterrit à Tempelhof ; qui apprit avec surprise qu’il n’était pas invité à signer l’acte par lequel l’Allemagne reconnaissait capituler sans condition ; qui constata avec indignation l’absence du drapeau tricolore dans la salle officielle, l’absence de référence à De Gaulle et à la France dans les innombrables toasts portés au cours du banquet qui suivit.
La Libération de la France, affiche dessinée par Paul Colin, 1944. Roger-Viollet
Sa sensibilité, sa volonté et son intelligence lui permirent de tout réparer. Il y eut drapeau tricolore, signature française en bas de l’acte de capitulation, et toasts réparateurs en l’honneur de De Gaulle, de l’armée française et de la France. Mais c’est au maréchal Keitel, qui, à 0 h 28, signa au nom de l’Allemagne, qu’appartint le seul mot historique de la nuit. Découvrant le drapeau tricolore, et apercevant de Lattre, il murmura : « Ach ! il y a aussi les Français. Il ne manquait plus que cela ! » Ou ceux-là ! Le 8 mai 1945, prenait fin, pour la France, une longue marche commencée, par De Gaulle, le 18 juin 1940.
«1945 : la Chute - Les secrets de la Victoire, le crépuscule des damnés », 164 pages, 14,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
Deux grandes initiatives autour du 80ème anniversaire de l’année 1945
1 – Parution du hors-série de la revue trimestrielle du Souvenir Français « les 100 de 1945 »
101 héros en lien avec l’année 1945 ont été choisis en fonction du département dans lequel ils ont vécu, se sont battus, ont souffert et, bien souvent, y sont décédés. Parmi ces 101 héros, la majorité d’entre eux sont inhumés dans une tombe familiale située dans le département choisi. Ces héros « Morts pour la France » ont des profils divers : compagnons de la Libération, résistants, militaires et combattants sous uniforme, déportés résistants, déportés juifs, prisonniers de guerre et requis du Service du Travail Obligatoire. Ensemble, ils représentent la France au combat et la France en souffrance pendant l’année 1945. À travers ces choix, apparait aussi en filigrane, ce que fut la politique du souvenir au lendemain de la victoire.
Il y a 80 ans, en 1945, les alliés ont vaincu l’invasion nazie. 80 ans plus tard, l’Association Paix et Mémoire 1945 organise du 29 mai au 1er juin 2025 à Montoire-sur-le-Loir (41) et à Château-Renault (37) une grande reconstitution de 4 jours pour célébrer les vainqueurs. À cette occasion, à Montoire-sur-le-Loir (41), les descendants des grandes figures des Alliés et de la Résistance présents seront invités à se serrer la main, dans un habile renversement de l’histoire par une poignée de mains inversée : côté « cour » de la gare (et non côté « rails » où s’étaient retrouvés Pétain et Hitler). Cet événement sera aussi la réhabilitation de l’image de la ville de Montoire-sur-le-Loir.
Découvrez le communiqué de presse de l’événement ici.
L’œil de l’historien
La gestion du deuil par la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale À la suite du désistement de notre historien, retrouvez l’intervention de Serge Barcellini, alors Inspecteur Général du Ministère des Anciens Combattants, sur la gestion du deuil par la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, présentée au colloque « Europe 1946 : […]