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" On avait tous en nous quelque chose d’Alain Delon. On a tous en mémoire, associés à ce géant du grand écran qui a traversé les décennies avec la souplesse d’un guépard, une image, un mot, un regard, une expression, un souvenir, une émotion. Pour les uns, c’était la beauté sauvage et irradiante du comédien révélé dans les années 1960 grâce aux caméras de Visconti, Losey et Clément. Pour les autres, c’était l’acteur confirmé, volontiers taiseux et énigmatique, aristocratique, presque lointain, saisi par Melville et Verneuil. Pour d’autres encore, c’était le flic redresseur de torts, sauvant et vengeant la veuve et l’orphelin plus souvent qu’à son tour.
Mais Delon parlait à tous les Français parce qu’il était plus que ses personnages au cinéma : un tempérament, une gueule, une parole libre, un esprit d’aventure, des engagements audacieux, des relations extravagantes, une arrogance assumée. Il était aussi un homme, tout simplement, avec ses failles et ses fulgurances ; un fils démuni qui avait trouvé chez ses mentors du septième art des pères de substitution ; un amoureux tour à tour transi et intransigeant ; un père de famille imparfait, qui n’avait pas su fonder un clan uni comme son rival et frère de pellicule Jean-Paul Belmondo (en témoignent les récents et tristes conflits opposant ses deux fils Anthony et Alain-Fabien à sa fille Anouchka) ; un ami exigeant ; un chef d’entreprise plus ou moins avisé ; un collectionneur éclectique ; un lecteur attentif. On admirait avec une distance respectueuse son talent hors norme et son jeu unique, mais on se sentait proches de lui dans ses erreurs et ses errements, qui disaient sa sincérité et le rendaient tendre, touchant, humain, trop humain. Dans sa recherche éperdue de l’amour du public, des femmes ou des siens, il nous ressemblait, sublimant sur grand écran les sentiments communs qui nous habitent.
On a tous en nous, pour toujours, quelque chose d’Alain Delon.
Le samouraï est mort "
Jean-Christophe Buisson
Directeur adjoint du Figaro magazine
Par Joanna Blain
Publié le 16 août 2024 à 15h45
Mis à jour le 18 août 2024 à 14h45
Avec Le Samouraï, de Jean-Pierre Melville, Delon impressionne la pellicule comme jamais, dans cette histoire d’hommes, de narcissisme morbide. Puis changement d’ambiance avec La Piscine et ses deux félins qui s’aiment en plein soleil, se guettent, se toisent, se caressent et se griffent au bord du bassin… Un drame de la jalousie construit à la perfection par Jacques Deray.
Romy Schneider et Alain Delon dans « La Piscine », de Jacques Deray (1969)
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r “La Piscine”, de Jacques Deray : un drame de la jalousie brûlant
Dès novembre 1944, les plages du Débarquement commencent à être nettoyées par plusieurs entreprises dont une dirigée par un Belge. Aujourd'hui encore, ce travail n'est pas terminé.
Les jours d’après le 7 juin 1944, sur les plages du D-Day, le débarquement allié en Normandie, le littoral est encore marqué par le chaos des batailles. La marée rejette les corps des soldats tombés au combat, et les bunkers du Mur de l’Atlantique fument. Des obus et des grenades les ont fait exploser. Les épaves des centaines de barges et de navires échoués jonchent le sable d’Omaha, d’Utah, de Juno, de Sword et de Gold, ces cinq plages qui ont été le théâtre du plus imposant débarquement militaire de l’histoire de l’humanité.
La Libération, joyeuse et festive à Colmar, en février 1945. ECPAD
De l’horreur d’Oradour aux bombardements ou aux scènes de liesse populaire, il n’y a pas une seule « libération » de la France, mais plusieurs, que ce documentaire choisit de raconter à travers les témoignages de ceux qui ont vécu la période. Une série en trois parties qui humanise le récit historique.
emploi généralisé du singulier pour évoquer la Libération de la France ignore l’étalement dans l’espace et le temps d’un retour à la paix qui engendra de grandes liesses populaires, mais se solda aussi par des tragédies — à commencer par les massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane, les 9 et 10 juin 1944. Pour retracer dans toute sa complexité la sortie progressive de l’Occupation, Valérie Manns a pris appui sur un tissage de témoignages de Français célèbres (Line Renaud, l’écrivaine Marie Chaix, le journaliste Jean-François Kahn, la philosophe Catherine Clément) ou inconnus.
La subjectivité des souvenirs sert une approche sensible de la période, au détriment de la distance historique prise
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Bernard Arnault, seigneur de Saint-Tropez Saint-Tropez n’a plus rien d’un village de pêcheurs. Le luxe a envahi la commune et LVMH y règn...