mercredi 21 février 2024
mardi 20 février 2024
Qui peut s’opposer à l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian ? Ce résistant d’origine arménienne et fusillé au Mont-Valérien le 20 février 1944 ? Les autorités allemandes en firent le symbole des étrangers qui combattaient pour la liberté de la France. Ils en firent le chef de l’Affiche rouge, même si la responsabilité était celle de Joseph Epstein, dit Colonel Gilles, Missak Manouchian mérite pleinement l’hommage que la République lui rend.
Interrogeons-nous cependant sur le lieu choisi.
En 1945, le général de Gaulle fit le choix d’inhumer, au Mont-Valérien, les corps de 15 combattants "Morts pour la France" en « héros ». Chacun de ces corps fut choisi avec une particulière attention pour porter le témoignage d’une France combattante et victorieuse. Les résistants de l’ombre et en particulier les FTP (pour ne rien dire des MOI) n’ont pas eu de place dans ce choix comme n’eurent pas de place les fusillés de la clairière. En 1954, le gouvernement rajouta un 16e corps, celui d’un combattant "Mort pour la France" en Indochine contre les Japonais. Il était donc possible de rajouter des corps…
En 1945, le Mont-Valérien symbolisa désormais la mémoire de la France combattante. Et pourtant ce n’est pas au Mont-Valérien que l’on inhuma le chef de la 2e DB, le Général Leclerc, mais dans le caveau des Gouverneurs aux Invalides en 1947. C’est là, plus tard, aussi que furent inhumés deux autres maréchaux – Juin et Koenig - le chef du Corps expéditionnaire d’Italie et le héros de Bir Hakeim. Nous pouvions penser alors que ce choix était lié au fait qu’aucun des trois futurs maréchaux n’était "Mort pour la France".
Et pourtant ce n’est pas non plus au Mont-Valérien que fut inhumé Jean Moulin en 1964 mais au Panthéon alors que lui était "Mort pour la France". Avec l’entrée successive d’autres résistants (Germaine Tillon, Geneviève de Gaulle, Pierre Brossolette et Joséphine Backer) mais aussi des victimes de la Seconde Guerre mondiale (Simone Veil qui rappelle seule la Shoah ainsi que Jean Zay tué par les miliciens), Mont-Valérien, Invalides et Panthéon se partagent désormais la Mémoire de la France Combattante.
Même si pour certains panthéonisés, ce choix élargit les thématiques mémorielles en ouvrant sur des communautés, Missak Manouchian, "Mort pour la France", rappelle aussi le génocide arménien ainsi que les combats actuels pour survivre de la nation arménienne.
Photo : Affiche Rouge - © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN 06-513923 / 2007.18.1- Grand Palais / Pascal Segrette
lundi 19 février 2024
C DANS L'AIR 19 FÉVRIER
Ces femmes qui défient Poutine
Ioulia Navalnaïa, veuve de l’opposant russe Alexeï Navalny, a décidé de poursuivre le combat contre le président russe Vladimir Poutine après la mort de son mari. Elle a exprimé sa détermination dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, appelant à l’action et exhortant les ministres européens à cibler Poutine et ses alliés. Ioulia Navalnaïa, économiste de formation, était autrefois en retrait de la politique, mais elle a décidé de jouer un rôle plus actif depuis la disparition de son mari.Malgré les accusations du Kremlin et les tentatives de discrédit sur les réseaux sociaux, elle s’engage à poursuivre l’œuvre d’Alexeï Navalny. D’autres femmes en Russie, telles que la mère d’Alexeï Navalny et celles dont les proches sont impliqués dans le conflit ukrainien, défient également le pouvoir en place. Les femmes, y compris Alina Kabaeva et les filles de Vladimir Poutine, jouent des rôles importants dans la sphère politique russe depuis des années. La question qui se pose désormais est de savoir si Ioulia Navalnaïa pourra raviver l’opposition qui peine à exister en Russie.
dimanche 18 février 2024
samedi 17 février 2024
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vendredi 16 février 2024
Mort de Navalny : le prix de l'opposition en Russie ?
17:45 "C dans l'air"
Axel de Tarlé décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les experts invités :
Pascal Boniface, directeur de l’IRIS.
Elena Volochine, grand reporter à France 24.
Anna Colin-Lebedev, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre, spécialiste des sociétés post-soviétiques.
Vincent Hugeux, journaliste indépendant, spécialiste des enjeux internationaux.
Le thème de l'émission : Mort de Navalny : le prix de l'opposition en Russie ?
Alexeï Navalny n'est plus. L'opposant politique principal de Vladimir Poutine est mort ce vendredi, à l'âge de 47 ans, lors d'une promenade dans sa colonie pénitentiaire IK-3 de Kharp, située dans la région d’Iamalo-Nénétsie, au-delà du cercle polaire arctique. "A. Navalny s’est senti mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance (…) Les urgentistes ont constaté le décès du condamné, les causes de la mort sont en train d’être établies", a déclaré, dans un communiqué, le service fédéral de l’exécution des peines (FSIN) du district autonome Iamalo-Nenets, dans le Grand Nord russe. Pour les soutiens d'Alexeï Navalny, il s'agit clairement d'un meurtre : "Depuis la tentative d'empoisonnement en 2020 et son incarcération en janvier 2021, ils n'ont cessé d'essayer de le tuer", a réagi dans une interview au magazine Le Point Natalia Morozova, juriste pour l'ONG russe de lutte contre les répressions, Memorial, liquidée par la Cour suprême il y a trois ans.
L'avocat et fondateur de la Fondation anticorruption (FBK) avait été condamné en août dernier à 19 ans de prison pour "extrémisme". Malgré des messages ironiques postés sur son compte Twitter en décembre dernier, ses conditions de détention à Kharp étaient extrêmement dures avec des températures pouvant atteindre -40 °C l’hiver. Surtout, l'opposant à Vladimir Poutine avait déjà échappé une première fois à la mort en août 2020, lorsqu'il avait été empoisonné au Novitchok. Soigné pendant de longs mois dans un hôpital allemand, il avait été arrêté dès son retour en Russie en janvier 2021, pour avoir violé les conditions d’une peine de prison avec sursis, à laquelle il avait été condamné en 2014.
C'est donc un opposant de moins pour Vladimir Poutine, 71 ans, qui prépare sa réélection à la tête de l'État. Prévue dans un mois, la présidentielle russe devrait être une simple formalité pour l'autocrate qui totalise déjà 80 % des intentions de vote. La semaine dernière, le seul candidat à la popularité grandissante, Boris Nadejdine, a vu sa candidature rejetée par la commission électorale centrale qui prétextait des erreurs dans ses signatures de parrainage. En mai dernier, cet ancien député et diplômé en droit avait appelé lors d'un débat télévisé à remplacer Vladimir Poutine, devant une audience abasourdie. Une sortie médiatique qui a sûrement achevé son sort.
D'autres n'ont pas eu la même chance. En février 2015, Boris Nemstov, virulent critique de Vladimir Poutine, avait été abattu à Moscou. Avant lui, les opposants Mikhaïl Beketov (2013), Natalia Estemirova (2009), ou encore la journaliste Anna Politkovskaïa (2006), avaient subi des sorts quasi-similaires. Dernier en date, Evgueni Prigogine, l'ancien chef du groupe paramilitaire Wagner, a été tué lors d'un crash d'avion en décembre 2023. Un petit engin explosif aurait été placé sous une des ailes de l'avion, selon le Wall Street Journal. Longtemps réputé proche de Vladimir Poutine, Evgueni Prigogine s'était brouillé avec le président russe pendant la guerre en Ukraine, alors que ses mercenaires participaient aux combats. Le 24 juin 2023, après avoir dénoncé des frappes russes sur ses propres troupes, il avait ordonné à ses hommes de marcher vers Moscou pour mettre la pression sur Vladimir Poutine. Finalement avortée, sa tentative de rébellion pourrait avoir signé son arrêt de mort, selon le Wall Street Journal, qui attribue "l'attentat" à l'appareil d'État russe.
Pendant ce temps, la guerre continue en Ukraine, où les combats se concentrent actuellement à Avdiivka, dans l'oblast de Donetsk, à l'est du pays. Depuis l'échec de sa contre-offensive à l'automne 2023, Kiev tente de contenir les assauts militaires russes, mais se heurte à un manque de soldats et surtout de munitions. Ces derniers mois, l'armée russe a assiégé la cité industrielle d'Avdiivka, compliquant le retrait des forces ukrainiennes, qui viennent de surcroit de changer de chef des armées. Tandis que le Parlement américain bloque encore l'aide financière de 60 milliards de dollars promise par Joe Biden à l'Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu jeudi à Berlin, puis aujourd'hui à Paris, pour y signer deux accords de sécurité bilatéraux avec l'Allemagne et la France.
Qui était Alexeï Navalny, le principal opposant politique de Vladimir Poutine ? Que reste-t-il de l'opposition démocratique en Russie ? Et combien de temps l'Ukraine peut-elle encore tenir dans sa guerre face à la Russie ?
jeudi 15 février 2024
ESPION
citoyens français sur leur territoire. Le hashtag #boycottJO2024, les centaines de pochoirs d'étoiles de David retrouvés sur les murs parisien en octobre, la panique sur les punaises de lit dans les cinémas français… toutes ces polémiques qui ont agité notre actualité ces derniers mois sont suspectées d'avoir été orchestrées par la Russie. Stéphane Séjourné a même dévoilé l'existence d'un réseau de propagande, baptisé "Portal Kombat" qui "diffuse des contenus pro-russes valorisant l’invasion russe en Ukraine et dénigrant les autorités ukrainiennes". À quatre mois des élections européennes, le ministère des affaires étrangères a annoncé "renforcer les coopérations avec ses partenaires" pour éviter de nouvelles tentatives de manipulation de l'opinion publique.
Il n'y a pourtant pas que la Russie qui inquiète les services secrets occidentaux. Dans l'ombre de son voisin russe, la Chine se livre abondamment au renseignement. Après l'envoie de ballons espions au-dessus du territoire américain, c'est aujourd'hui l'espionnage économique qui inquiète les grandes puissances. Dès juillet 2022, les chefs du FBI et du MI5 avaient évoqué des signaux laissant penser que Pékin préparerait son économie à résister à des sanctions économiques en cas d’attaque armée de Taïwan. Le FBI suspecte même l'équipementier télécoms Huawei d'avoir voulu dissimuler une base d'espionnage dans un jardin chinois qui devait être construit à proximité du Capitole. Un projet finalement avorté. En mars 2023, deux Français et deux Chinois ont été mis en examen à Paris, parmi lesquels deux dirigeants d’une entreprise de haute technologie. Ils sont soupçonnés d’avoir livré sciemment des informations sur des technologies sensibles à la Chine et à la Russie. De son côté, la Chine, qui espère devenir la première puissance économique mondiale dans les prochaines décennies, multiplie les arrestations d'étrangers soupçonnés d'espionnage économique sur son propre sol. Certaines entreprises japonaises, américaines ou encore françaises incitent désormais leurs salariés à rentrer au pays.
Qui était Philippe Grumbach, intellectuel français et espion au service du KGB ? Comment la Russie tente-elle de manipuler l'opinion publique à quelques mois des élections européennes ? Et pourquoi l'espionnage commercial chinois inquiète les services de renseignement internationaux ?
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