80e D-Day. La Mission Libération est sur le terrain, en Normandie, pour préparer les commémorations
L’équipe de la Mission Libération visite, ce vendredi 1er décembre 2023, les sites des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement. Une journée de travail pour affiner les différents scénarios.
Cherbourg, Saint-Lô, Bayeux, Omaha… La Mission Libération est sur le terrain ce vendredi 1er décembre 2023. À un peu plus de six mois des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie.« Nous sommes au travail »,lance Philippe Étienne, avant une réunion à la sous-préfecture de Bayeux. L’ancien ambassadeur de France aux États-Unis préside la Mission Libération, chargée par Emmanuel Macron« d’organiser et promouvoir »les cérémonies de 2024 à 2025 marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le Débarquement en Normandie étant une des étapes majeures. Philippe Étienne plante le décor : « Nous sommes ici pour préparer des commémorations qui seront très importantes. Ce 80e anniversaire se déroulera avec les derniers vétérans et dans un contexte géopolitique très particulier, avec le retour de la guerre. »
Avec l’équipe de la Mission, une quinzaine de personnes, l’ambassadeur est, ce vendredi, sur les sites des principales cérémonies des 5, 6 et 7 juin. Celles où est notamment attendu le président de la République. Le 5 juin à Saint-Lô pour un hommage aux civils ; le 6 pour la cérémonie internationale sur la plage d’Omaha à Saint-Laurent-sur-Mer et le 7 à Cherbourg, pour souligner le rôle des ports dans la Libération. Un programme dont les grandes lignes sont connues depuis le mois de septembre.
« Une dimension commémorative mais aussi populaire »
« Désormais, nous voulons préparer un programme co-construit avec les préfectures, les collectivités locales et la société civile. Notre travail est d’affiner les différents scénarios pour faire des préconisations », décrit Philippe Étienne. Préconisations qui resteront ensuite à valider par l’Élysée.
L’heure n’est pas aux grandes annonces officielles. Des personnalités ont-elles confirmé leur présence ? « Les invitations sont en train de partir », répond l’ambassadeur. Comment se déroulera la cérémonie internationale ? « Nous travaillons sur des éléments de scénographie. »
Pour Saint-Lô, la Mission a visité le site des haras. Il accueillera la cérémonie en hommage aux civils. « L’idée est de créer dans cet espace un moment qui évoquerait la vie des civils pendant la guerre. Ce rendez-vous pourrait associer la population, notamment des scolaires », précise le général Michel Delion, directeur général de la Mission. Reste à préciser, notamment, le nombre de personnes que pourrait mobiliser cette cérémonie.
Avant de partir pour la dernière étape du jour, Omaha Beach, Philippe Étienne insiste sur l’équilibre à préserver pour ces grands rendez-vous mémoriels : « Ils doivent préserver leur dimension commémorative, mais ils doivent aussi être très populaires. »
Hommage à Varian FRY, cet homme qui sauva la vie de Marc Chagall, de Max Ernst, d’André Breton et de deux mille autres personnes.
Journaliste newyorkais, il est mobilisé par l’Emergency Rescue Committee (ERC), le comité de Sauvetage d’Urgence dont il est le représentant à Marseille à partir du 14 août 1940. Confronté au drame humain des milliers d’opposants au nazisme, des exclus du pouvoir de Vichy, des juifs français et étrangers qui se rassemblent à Marseille, sa mission qui devait durer trois semaines se transforma en une aventure éprouvante de 13 mois.
Grâce à lui et à son équipe, 2 000 personnes peuvent quitter la France munis de faux papiers. Ils furent sauvés. Cette action déplait au gouvernement de Vichy mais aussi au gouvernement américain, alors neutre dans le conflit européen.
Le 16 septembre 1941, Varian FRY était expulsé du territoire français. De retour aux Etats-Unis, il essaya par tous les moyens de sensibiliser l’opinion publique américaine au sort des juifs en Europe, mais il fut largement marginalisé.
En 1945, l’ouvrage où il décrivait son action était censuré. Il décéda, oublié de tous, le 13 septembre 1967, quelques semaines après avoir reçu une légion d’honneur tardive.
Alors que le monde redécouvre la difficulté de « sauver des vies », alors que le monde redécouvre l’égoïsme des Etats quant à l’ouverture des frontières aux populations civiles chassées par la guerre, Varian FRY nous montre ce que l’engagement d’un homme peut réaliser dans les moments sombres de notre histoire.
Photo : Place Varian FRY dans le 6ème arrondissement de Marseille
lundi 4 décembre 2023
Ce lundi 4 Décembre "jour de la sainte Barbe" n'oubliez pas de planter vos graines de blé (ou lentilles) !