jeudi 30 mars 2023

Sarah Bernhardt, centenaire de sa mort

 Sarah Bernhardt























30 AVRIL 1803

 

1803 : Napoléon vend la Louisiane aux États-Unis

La Louisiane, les deux Florides et une partie des Etats-Unis (détail), carte de Jean-Baptiste Poirson, 1803 - source : Gallica-BnF
 

Le 30 avril 1803, la France cède la Louisiane aux Américains pour 15 millions de dollars. Une somme qui servira les projets militaires européens de Bonaparte, en échange d'un territoire couvrant près d'un quart de la surface actuelle des États-Unis.

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mardi 28 mars 2023

À PROPOS DES MEGABASSINES




 "- Hey tu sais pas ? Ils ont trouvé une super solution pour pouvoir irriguer les champs l'été ! 

- Ah ouais cool c'est quoi ? 

- Ils appellent ça des méga bassines, en fait on creuse un genre de lac qui va faire entre 8 et 18 ha et qui va pomper l'eau dans les nappes phréatiques l'hiver pour avoir de l'eau l'été, c'est cool non ?

 

- Attend tu veux dire qu'ils pompent l'eau qui est stockée dans les nappes phréatiques au frais pour finalement la stocker en surface exposée à la chaleur ? 

- Euh oui 

- Genre ils ne connaissent pas le phénomène de l'évaporation ? 

- Si mais bon j'te l'dis mais tu le répètes pas... Ca sert surtout à contourner les arrêtés préfectoraux d'interdiction d'irrigation parce que ces arrêtés ne concernent pas les agriculteurs qui ont leurs propres réserves d'eau, parce que oui sinon le pompage aurait continué directement dans les nappes... 


- Bon après tout... si ça peut profiter à tous les agriculteurs... 

- Euh bin non pas à tous... Seulement à ceux qui ont payé la construction 

- Oui logique... mais bon ça doit leur coûter une blinde quand même...

- Oui c'est sur mais comme elles sont financées à 70 pourcent par de l'argent public, ca diminue le coût... 

- Pardon ? C'est quoi ce truc ??? Bon après si ça peut permettre de nourrir les habitants du pays pourquoi pas... Même si ça me fait un poil halluciner quand même...

- Euh... C'est à dire que ces bassines vont surtout servir à des cultures qui nécessitent beaucoup de flotte comme le maïs et très souvent ce maïs est vendu au niveau mondial... 


- Non mais t'es sérieux ? Attend tu es en train de me dire qu'on utilise une bonne somme d'argent public pour quelques agriculteurs pour qu'ils puissent pomper de l'eau, dans des nappes phréatiques qui appartiennent à tout le monde et qui alimentent aussi nos ruisseaux et rivières,  dont une partie va s'évaporer dans les bassines pour faire pousser des céréales qui, en plus , n'iront même pas à l'alimentation des gens d'ici ? Et tu me dis ça alors qu'on vit une année 2022 où à l'heure actuelle soit fin octobre y a encore de la sécheresse... Et que tous les scientifiques nous disent que ça va perdurer et s'intensifier... 


- Oui c'est bien ce que je suis en train de te dire. Et puis je te jure c'est quand même super bien organisé le truc parce que tu vois ce week end, il y a des gens qui se sont mobilisés pour dénoncer tout ça mais l'état il avait prévu 1700 gendarmes, 6 hélicoptères et des drônes pour pas que les gens puissent arriver sur la zone de chantier d'une méga bassine en construction dans les 2 sèvres... 

- Parce qu'en plus de financer ces inepties, l'état a aussi mis de l'argent public pour les défendre ? Et à priori pas qu'un peu... Mais bon les gens vont finir par se révolter parce que là on est quand même en train juste de leur voler leur eau quoi... 


- Mais non t'inquiète... BFM a fait toute la journée sur la violence des manifestants, a filmé les affrontements sans trop parler du sujet de fond... Et puis bon finalement ces bassines c'est pas nouveau et ça assèche déjà pas mal de ruisseaux et rivières sans que les gens ne s'en émeuvent..."

PEINTURE

  « Manet/Degas », jusqu’au 23 juillet, musée d’Orsay, Paris 7ᵉ.

Catalogue : Manet/Degas, sous la direction de Laurence des Cars, Stéphane Guégan et Isolde Pludermacher, coéd. musée d’Orsay-Gallimard, 320 p., 45 €.
Album : Œil pour œil, coéd. musée d’Orsay-Gallimard, 112 p., 16 €.


“Manet/Degas” à Orsay : dialogue entre deux monstres sacrés de l’impressionnisme

Le musée d’Orsay dévoile ce mardi une exposition inédite réunissant les œuvres d’Édouard Manet et Edgar Degas. Et revient sur l’amitié tourmentée entre ces deux artistes qui ont chacun révolutionné la peinture dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle.

« La Lecture », d’Édouard Manet (1832–1883).

« La Lecture », d’Édouard Manet (1832–1883). RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Par Sophie Cachon

Un jour, dans un accès de colère, Édouard Manet (1832-1883) a coupé sa femme en deux dans le sens de la hauteur, avec un couteau. Un acte d’une violence inouïe infligé non pas à son épouse de chair et d’os, mais à l’image de celle-ci dans un tableau d’Edgar Degas (1834-1917), que ce dernier lui avait offert en gage d’amitié – à ce stade, elle semblait compromise. Sur la toile, Manet, barbe rousse, yeux dans le vague, est vautré sur un canapé dans une position familière, improbable à restituer en peinture – il appuie son coude sur sa jambe repliée –, que pourtant Degas, génie de l’observation, rend merveilleusement. Manet écoute son épouse Suzanne jouer du piano. Du moins, on sait qu’elle joue du piano mais on ne la voit pas puisque le tableau, conservé aujourd’hui dans un musée japonais, est amputé de toute sa partie droite. Manet trouvait que sa femme n’était pas à son avantage…

« Le coup que cela m’a fait […], racontera des années après Edgar Degas (1834-1917) au marchand d’art Ambroise Vollard. Je suis parti sans lui dire au revoir, en emportant mon tableau. Rentré chez moi, je décrochai une petite nature morte qu’il m’avait donnée. “Monsieur, lui écrivis-je, je vous renvoie vos Prunes.” » Quelques mois passent et voilà les deux comparses réconciliés. « Comment voulez-vous que l’on puisse rester mal avec Manet ? Seulement, il avait déjà vendu les Prunes. Ce qu’elle était jolie cette petite toile ! »

Un face-à-face inédit

Cent cinquante ans plus tard, le fameux tableau coupé et les Prunes – lesquelles sont en fait des noix, la mémoire de Degas lui faisait défaut – se retrouvent côte à côte sur un mur du musée d’Orsay, dans l’époustouflante exposition « Manet/Degas » retraçant, à l’image de cette dispute devenue légendaire, l’amitié rivale, ou l’amicale rivalité, entre les deux monstres sacrés de l’impressionnisme – bien qu’ils soient l’un comme l’autre dans les marges du mouvement. Ne pas s’y méprendre, il ne s’agit pas de réunir des têtes d’affiche pour décupler le nombre de visiteurs, comme pléthore d’expositions impressionnistes l’ont souvent fait. Mais au contraire de confronter les œuvres de deux personnalités qui n’ont cessé, dans la vraie vie, de se tourner autour comme chien et chat, conduisant à « l’inévitable rivalité », notait un de leurs contemporains, que leur statut d’artistes en vue entraînait. De nombreux historiens se sont penchés sur cette relation contrariée, des livres ont été écrits, mais la réunion de leurs œuvres respectives n’avait jamais eu lieu.

Provenant, entre autres, des collections d’Orsay, mais aussi de la National Gallery de Londres et du Metropolitan Museum of Art de New York, qui a coorganisé l’exposition et où elle se tiendra à l’automne, deux cents pièces, des peintures hautement iconiques, des dessins sublimes (les nus de Degas), des gravures, des pastels confondants de beauté, des photos, des lettres et des carnets, racontent et montrent, de façon thématique et chronologique, comment cette émulation les a poussés toujours plus loin dans leurs recherches artistiques. Comment l’un et l’autre, sous leurs allures de grands bourgeois qu’ils étaient, ont cherché à révolutionner la peinture en la faisant sortir du cadre convenu pour montrer la vie comme elle est. Comment, le mot est galvaudé mais on ne peut plus adéquat, ils ont inventé la modernité dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle.

Tout commence, comme souvent avec les artistes, au Louvre dans les années 1860, où le jeune Edgar Degas, un inconnu, est en train de copier un Velázquez en gravant directement sur le cuivre et en inversant l’image − ce que l’on fait normalement, vu la complexité de l’opération, en atelier. (Dans l’exposition à Orsay, détail touchant, la plaque est exposée avec ses gravures.) Passe alors dans la salle Manet, déjà célèbre pour avoir offusqué toute la France avec son Déjeuner sur l’herbe et son Olympia, variation de la Vénus de Titien en version tarifée, aujourd’hui montrée en majesté. Manet, incisif, se moque du toupet du débutant. On ne sait pas ce que l’autre, réputé pour son humour corrosif, lui a répondu, mais les voilà partis pour deux décennies d’amitié turbulente, renforcée par leur service dans la même garnison lors du siège de Paris par l’armée prussienne, en 1870.

Manet et Degas, dont on emboîte le pas salle après salle avec ravissement, partagent les mêmes cercles sociaux, les mêmes loisirs aux champs de courses ou à l’Opéra, la même ville, la même ambition artistique : restituer la vie moderne. Ils fréquentent tous les deux leurs pairs impressionnistes, sans en partager toutefois ni les thèmes ni la technique. Autant Degas veut orchestrer toutes les expositions du groupe, autant Manet s’en moque, ne s’intéressant qu’au Salon officiel des artistes. Sur les cimaises, la famille, les amis, les femmes se succèdent. Portraits de Berthe Morisot, sa belle-sœur, éternellement troublants, concentrés de tension, érotique ou non, par ce grand séducteur qu’est Manet. Concentré d’observation pour Degas, timide et empoté avec les femmes, mais qui sait saisir comme personne leur mouvement naturel, leur attitude sans pose.

« Le tub » d’Edgar Degas (1834–1917).

« Le tub » d’Edgar Degas (1834–1917). Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski

En commun aussi, les deux ont le goût de la grande peinture, Degas, qui vénère Ingres, ne lâche pas son amour de la ligne pure, Manet, nourri à Delacroix et Géricault, aspire au réalisme et à la couleur. S’il est impossible de citer la multitude de chefs-d’œuvre réunis, il se détache de cet ensemble extraordinaire la troublante sensation qu’a dû éprouver l’homme du XIXᵉ siècle prenant conscience que la peinture changeait. Une femme se lave sous le regard de Degas comme s’il n’était pas là. Une scène religieuse ou un sujet politique, désossés de toutes conventions, prennent aux tripes chez Manet, comme dans L’Exécution de Maximilien (1867-68) où l’on est à côté du peloton. Coupé en morceaux façon puzzle après la mort de Manet, à 51 ans, le tableau, racheté morceau après morceau et patiemment reconstitué par Degas, clôt le parcours à Orsay. Il était la pièce maîtresse de sa collection personnelle, comptant un millier d’œuvres, dont une centaine de son ami Manet, avec lesquelles le vieux maître a vécu jusqu’à sa mort.

En 1897, quatorze ans après la mort d’Édouard Manet, l’écrivain et ministre des Arts Antonin Proust (1832-1905), son ami d’enfance, publie dans la Revue blanche un texte intitulé « Édouard Manet, souvenirs ». Daniel Halévy, un proche de Degas, en fait la lecture a ce dernier dont la vue a baissé. Halévy relate ce souvenir : « J’ouvre ma brochure, il voit un dessin, tire sa loupe et regarde. C’est une chanteuse de café-concert. “Ce Manet ! Dès que j’ai fait des danseuses, il en a fait… il imitait toujours. Lis.” Je lis. Je lisais depuis quelque temps déjà, et j’en étais à une petite phrase sur Le Déjeuner sur l’herbe et le plein air. Degas m’arrêta. “C’est faux. Il confond tout. Manet ne pensait pas au plein air quand il a fait Le Déjeuner sur l’herbe. Il n’y a pensé qu’après avoir vu les premiers tableaux de Monet. Il n’a jamais pu qu’imiter. Proust confond tout. Ah, les gens de lettres, de quoi se mêlent-ils ? Nous nous rendons si bien justice nous-mêmes. Lis.” »

 

À Tréguier, la cérémonie du bicentenaire d’Ernest Renan, cet « illustre inconnu »

​Mardi, un vent de l’esprit a soufflé sur Tréguier (Côtes-d’Armor), cité natale d’Ernest Renan. Deux siècles après sa naissance, la pensée de l’illustre Trécorrois, « né de parents barbares chez les Cimmériens bons et vertueux… » est toujours d’actualité.

Des représentants de différentes institutions ont visité la maison natale d’Ernest Renan.
OUEST-FRANCE

Tréguier, « citadelle de l’esprit »​, justifiait tout particulièrement cette distinction, mardi 28 février, lors des cérémonies en l’honneur du bicentenaire de la naissance d’Ernest Renan, le 28 février 1823.

Le matin, Sophie Guermès, présidente du Comité Renan, et Guirec Arhant, maire, ont accueilli les autorités, invitées à une visite privée de la maison natale de « l’illustre inconnu »​. Par cette appellation volontairement provocante pour ses adeptes, le professeur d’histoire, Guirec Arhant, profite de l’occasion pour déplorer auprès des instances gouvernementales, dont l’Éducation nationale (EN) en première ligne, qu’ une quantité de jeunes n’ont pas la chance dans leur scolarité de pouvoir lire Renan. Alors qu’il est furieusement d’actualité ! La pensée de Renan répond aux questions essentielles de la société ». ​

Le maire formule le vœu que cette journée solennelle puisse réhabiliter Renan au niveau national, afin que pour ses concitoyens, il ne soit plus un illustre inconnu, mais  un illustre tout court. Renan n’a jamais été aussi contemporain qu’aujourd’hui ​.

« Une maison, lieu de mémoire »

Delphine Samsoen, présidente du Centre des monuments nationaux, appuie la position du maire, en effaçant le terme  inconnu ​.  Ici, c’est une maison des illustres. Même si Ernest Renan est un illustre inconnu, il faut donner à comprendre sa personnalité. Sa maison natale est un lieu d’histoire, de mémoire. On la sent très habitée par le parcours exceptionnel d’un jeune homme brillant de la IIIRépublique ​. Isabelle Sandret-Leclerc encourage  la transmission. Un des éléments essentiels qui font que cet illustre inconnu, soit juste un illustre ».

​Éric Bothorel, le député, invite certains collègues élus, à méditer cette citation de Renan :  On a des idées arrêtées quand on arrête de réfléchir ! 

La journée a été ponctuée l’après-midi dans la salle d’honneur de la mairie par une conférence de haute volée, de François Hartog, éminent historien, professeur d’université.

ÇA VAUT UN CLIC

 

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Le saurien n'a en général pas la langue dans sa poche. Surtout le caméléon affamé qui en fait habile usage pour attraper ses proies. Indifférent aux fracas de la guerre qui fait rage alentour, ce lézard ukrainien a choisi pour son goûter un papillon qui n'a sans doute même pas eu le temps de se dire qu'il aurait peut-être mieux fait de rester une banale chenille.

 
Par définition, le caméléon n'est pas l'animal qui aime le plus apparaître au grand jour. D'où ce cliché inattendu, où l'on voit qu'il ne dispose pas simplement du pouvoir de se rendre invisible en changeant de couleur, mais aussi d'un don certain pour la chasse. Andrey Nekrasov / Zuma / Abaca


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