vendredi 3 février 2023

PLANÈTE CUNK

 Les allergiques au 32ᵉ degré ne tiendront pas dix minutes devant ce festival d’idioties. Même si, entre les lignes, on peut y déceler un propos sur la bêtise du monde et sur la façon dont l’homme a réussi à lentement s’autodétruire.

SÉRIE

“Planète Cunk”

Le créateur de Black Mirror confie à Philomena Cunk (Diane Morgan), journaliste à la bêtise abyssale, le soin de retracer l’histoire de l’humanité en cinq épisodes. De jeux de mots nullissimes en questions absurdes, un « mockumentaire » hilarant… au 32ᵉ degré.



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Netflix - BBC Two - Broke and Bo / Collection Prod DB

Le créateur de “Black Mirror” confie à Philomena Cunk (Diane Morgan), journaliste à la bêtise abyssale, le soin de retracer l’histoire de l’humanité en cinq épisodes. De jeux de mots nullissimes en questions absurdes, un “mockumentaire” hilarant… au 32ᵉ degré.

« Qu’est-ce qui a eu le plus d’impact sur l’histoire culturelle : la Renaissance ou Single Ladies de Beyoncé ? » La question, posée avec le plus grand sérieux à un spécialiste de ladite période historique, en dit long sur l’intelligence de Philomena Cunk (Diane Morgan). Cette reporter anglaise au regard vaguement bovin sillonne la planète pour retracer l’histoire de l’humanité. Des premiers humains aux réseaux sociaux, de Platon à Einstein, de la naissance du christianisme à la Seconde Guerre mondiale, elle passe d’un sujet majeur à l’autre, à grand renfort d’images d’archives et de témoignages d’universitaires et d’intellectuels tout ce qu’il y a de plus authentiques. Planète Cunk, diffusée par la BBC en septembre dernier, et désormais disponible sur Netflix, ressemble à un documentaire de la télévision publique britannique… sauf qu’il s’agit d’une vaste plaisanterie, un « mockumentaire » écrit par Charlie Brooker, le créateur de Black Mirror, chroniqueur et satiriste de métier.

“Descartes a écrit ‘je pense, donc je suis’, donc si je pense que je suis Eddie Murphy, je vais devenir Eddie Murphy ?”

Personnage récurrent d’une émission à sketchs présentée par Brooker sur BBC2 entre 2013 et 2016, Philomena Cunk est une figure familière aux Britanniques. Le public hexagonal aura besoin d’un temps d’adaptation avant de rire de la stupidité abyssale de cette cousine de Raphaël Mezrahi et Ali G (autre reporter idiot incarné par Sacha Baron Cohen). Planète Cunk empile les blagues et les jeux de mots nullissimes, mélangeant à vitesse grand V satire, grotesque, absurde… D’abord assommé par la logorrhée autosatisfaite de Cunk, on finit par rire… d’épuisement – « Descartes a écrit “je pense, donc je suis”, donc si je pense que je suis Eddie Murphy, je vais devenir Eddie Murphy ? » demande-t-elle à un philosophe –, puis grâce à des questions surréalistes – « En quoi l’assassinat de Lincoln l’a-t-il empêché de gouverner ? », « La Chine a une grande muraille, mais sait-on si elle a aussi un toit ? »

“‘Dum dum dum dum’ [début de la 5ᵉ Symphonie de Beethoven]… c’est nul, comme paroles !”

Les confrontations avec les spécialistes sont particulièrement gratinées. Tous attentifs et concentrés, les experts tentent valeureusement d’apporter des réponses sérieuses, réussissant même parfois à élaborer des théories complexes à partir des sorties idiotes de Cunk. Quand elle permet à ces interviews de s’étirer un peu, que le montage nerveux se détend, Planète Cunk devient hilarante. Par exemple, quand Cunk demande à un musicologue consterné ce que signifie « dum dum dum dum », au début de la 5ᵉ Symphonie de Beethoven – « c’est nul, comme paroles ! » – ou quand, après qu’un très martial spécialiste des conflits armés lui a expliqué que la bombe atomique représente toujours une menace, elle lui propose de parler plutôt de Dancing Queen, d’ABBA, un sujet nettement moins terrifiant – ce que le colosse fait de bon cœur.

Les allergiques au 32ᵉ degré ne tiendront pas dix minutes devant ce festival d’idioties. Même si, entre les lignes, on peut y déceler un propos sur la bêtise du monde et sur la façon dont l’homme a réussi à lentement s’autodétruire. En grand fan des Monty Python, Charlie Brooker inscrit Planète Cunk dans la lignée des sketchs géniaux de la bande formée par Cleese, Gilliam, Jones et compagnie… dans leur version volontairement privée de toute finesse.




 

Pourquoi Proust est-il le plus talentueux des procrastineurs ?


Longtemps Proust a repoussé le moment de se lancer dans la carrière littéraire qu’il avait réussi à imposer à ses parents circonspects. Mais, une fois son œuvre entamée, il sut mettre à profit cette attente pour écrire, très vite, un roman d’une ampleur inédite, qui changerait à la fois la littérature et la façon dont nous la considérons.




Une soirée au Pré Catelan, par Henri Gervex (1909).
MUSÉE CARNAVALET/CC0 PARI MUSÉEVoir n plein éc


En 1898, c’est en habitué et en voisin que Marcel Proust, 27 ans, fréquente le café Weber, rendez-vous d’artistes et d’écrivains : son appartement du boulevard Malesherbes se trouve à deux pas de la célèbre enseigne. Là-bas, on le reconnaît à sa moustache tombante, à son amabilité envers le personnel, à sa pâleur de noctambule, à son œil piquant partout des détails, toujours en mouvement… « Il demandait une grappe de raisins, un verre d’eau, et déclarait qu’il venait de se lever, qu’il avait la grippe, qu’il s’allait recoucher, que le bruit lui faisait mal, jetait autour de lui des regards inquiets, puis moqueurs, en fin de compte éclatait d’un rire enchanté et restait », témoignera Lucien Daudet dans ses Souvenirs.

Lui, écrivain ? Ses œuvres se résument pour l’instant à des articles de critique d’art parus dans La Revue blanche et à un recueil hétéroclite, Les Plaisirs et les Jours, qui n’a connu aucun succès. Certes, il parle le français comme personne : si vous avez l’heur de lui plaire, il vous entortillera dans des compliments immérités, mais si joliment tournés que vous éprouverez bien de la peine à vous en dépêtrer – ce que ses amis de jeunesse appelaient « proustifier ».

Si vous êtes un garçon jeune et beau, cette affection évoluera peut-être en relation assidue. Prenez garde : bientôt il voudra tout savoir de vous et exigera des pactes, des comptes rendus exhaustifs. Sachez aussi qu’avec lui les amitiés amoureuses excèdent rarement un an et demi. Souvent, il feint de courtiser madame pour mieux approcher monsieur. Il dispense des cadeaux sublimes et adaptés à leur destinataire mais goûte peu d’en recevoir. On le dit très doué, mais affligé d’une indécision qui le pousse à solliciter mille conseils pour n’en suivre aucun – ce tempérament craintif que sa mère appelle ses « timosités ». Et cet asthme qui l’étouffe depuis l’enfance et contrarie son goût des sorties…

Mille raisons d’y retourner

À 27 ans, Proust paraît voué à se disperser dans les mondanités ou à se dissoudre précocement dans sa maladie plutôt qu’à marquer à jamais la littérature. Comment deviner que ce grand procrastinateur saurait se coucher à temps pour écrire, depuis son lit, un roman en sept tomes qui unirait le meilleur de ses impressions et réflexions collectées au cours de sa vie dans une cathédrale de mots, pendant littéraire des cathédrales de pierre que John Ruskin, l’un de ses maîtres, aimait tant ? Comment imaginer que cette existence oisive, sinon oiseuse, trouverait une justification dans les pages ? Car il fallait avoir vécu comme Proust, qui a longtemps repoussé le moment de se lancer dans son immense roman, pour réussir celui-ci. Proust a commencé l’écriture de La Recherche vers 38 ans, mais il l’a préparée des années plus tôt

Marcel Proust est né le 10 juillet à Auteuil. Il est le fils de Jeanne Weil et d’Adrien Proust, professeur agrégé de médecine. | BRIDGEMAN IMAGES



Cent ans après sa mort, Proust nous divise. Pour ceux qui ne l’ont pas lu, À la recherche du temps perdu paraît une forteresse intimidante dont on n’ose entamer la visite ; alors on se tient coi et un peu honteux dans son ombre, pressentant comme une menace les changements qu’elle pourrait opérer sur notre être. Mais, pour ceux qui l’ont lu, c’est un océan – pour reprendre le titre de son admirateur Charles Dantzig – où on se plaît à retourner pour mille raisons : parce que l’œuvre est trop vaste pour nos mémoires, parce que Proust se montre souvent aussi drôle à l’écrit qu’à l’oral – une vie de mondanités lui a donné le don pour la comédie sociale, le sens de la réplique qui tue, et, puisqu’il est sensible, la capacité de saisir les douleurs souvent muettes des salons. Parce que Proust, féru de philosophie et d’esthétique, a semé son œuvre de réflexions où l’on peut s’engouffrer des heures – sur notre incapacité à analyser l’amour quand on est amoureux, sur le regard de l’artiste capable de repérer dans la réalité des vérités que lui seul peut voir… Et, bien sûr, parce que personne n’écrit comme lui.

C’est ce style – ou plutôt la réputation qu’on lui a faite – qui, aujourd’hui, retient bien des lecteurs de se lancer dans Proust : on le dit plein de beautés mais compliqué, tissé de phrases interminables… Certes, lire Proust en grammairien, c’est risquer une belle migraine et un beau contresens, qui vous fera dire que Proust écrivait mal puisque ses phrases ne retombent pas toujours sur leurs pieds…

Mais, si vous acceptez de lire La Recherche comme il l’a rédigée – rapidement, dans une lutte contre sa mauvaise santé, puis dans une course contre la mort –, de vous laisser emporter par les vagues de ses propositions et d’ouvrir les yeux grâce à ses métaphores, un autre monde vous attend. Celui-là n’est pas l’œuvre d’un dilettante irrésolu : Proust s’y est investi tout entier, y a tranché sans trembler de complexes questions esthétiques, a consacré bien du temps à en vérifier les détails, et a tiré la leçon des échecs de ses tentatives d’écriture précédentes.

À contre-courant des modes

Ce style est la traduction du rythme de sa pensée, mais ressort aussi de l’invention : Proust a étudié par l’imitation les auteurs qu’il admirait – Flaubert, Balzac et autres – afin de créer sa langue. Cela s’accorde avec son idée selon laquelle l’écrivain et l’être social ne sont pas tout à fait le même homme : Proust fut un mondain lancé, mais son œuvre s’inscrivait à contre-courant des modes – contre la littérature décadente, et pour un nouveau classicisme incarné par Racine, et par un Baudelaire que Proust avait su discerner par-delà les vapeurs de soufre. Par ses réflexions, Proust a changé à la fois la littérature, et le regard que nous portons sur ceux qui s’y sont consacrés avant lui. Il est le grand inventeur de la modernité littéraire, avec Céline, mais aussi l’initiateur d’une nouvelle façon de considérer les arts, la mémoire, le passage du temps…

Dans Contre Sainte-Beuve, Proust nous met garde contre l’analyse biographique : si « un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices », interpréter l’œuvre à la seule lumière des événements d’une vie revient à méconnaître l’expérience de l’écriture – où une impression mémorable, expérimentée dans le secret de la sensibilité peut compter davantage qu’un fait biographique majeur. La biographie de Proust note l’importance de son petit frère – le docteur Robert Proust, qui s’illustra par sa bravoure lors de la Première Guerre mondiale.


Le narrateur de La Recherche paraît fils unique, non parce que Proust aurait voulu se venger en éludant son cadet avec lequel il s’entendait bien, mais parce que, ni mondain ni artiste, le docteur Robert Proust n’avait rien à faire dans le roman, nous dit son biographe Jean-Yves Tadié. À la biographie factuelle, Proust opposait une « biographie spirituelle », où il s’agit de recréer « la singulière vie spirituelle d’un écrivain hanté de réalités si spéciales ». C’est avec cette préoccupation au cœur que Jean-Yves Tadié a constitué sa remarquable biographie en deux tomes, parue aux éditions Folio. Celle-ci a servi de bible à la rédaction de cet article.

Cet article a été initialement publié dans Lire Magazine littéraire en décembre 2022. Retrouvez le numéro complet sur la boutique de Lire Magazine littéraire .

jeudi 2 février 2023

MÉDITATION

 




« Vieillissant, je ne me dis pas que les promenades en bord de mer seront de moins en moins nombreuses mais je me dis que les attaques de la nostalgie vont se faire de plus en plus fréquentes. Et c’est normal car j’ai plus de passé que d’avenir, donc dans l’équilibre de mon psychisme, il y a davantage de choses faites que de choses à faire. La tentation est grande de se laisser rattraper par le souvenir. Mais je veux encore me fabriquer des moments et non pas en revivre. Le jour où je vais disparaître, j’aurai été poli avec la vie car je l’aurai bien aimée et beaucoup respectée.

Je n’ai jamais considéré comme chose négligeable l’odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis.

Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés. Je suis poli, voilà. Ils font partie de mes promenades et de mes étonnements heureux sans cesse renouvelés.

Le passé c’est bien, mais l’exaltation du présent, c’est une façon de se tenir, un devoir.

Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. Drôle de mentalité !

Se contenter, ce n’est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre. »

▬ Dans son livre « Promenades en bord de mer et étonnements heureux » Olivier de Kersauson nous fait partager son amour de la vie....

mardi 31 janvier 2023

L’émiettement de l’Aquitaine.

 



31 janvier 1030 : Mort de Guillaume V d’Aquitaine.


Guillaume V est duc d’Aquitaine et comte de Poitiers à une époque où le pouvoir central est dans les mains de Robert II, fils d’Hugues Capet, sans réel pouvoir en dehors de son modeste domaine royal.


C’est une époque où le royaume des Francs de l’Ouest repose sur l’horizontalité du pouvoir caractéristique des grands féodaux, dont certains sont bien plus puissants que les Capétiens.


Duc réputé pour son pacifisme et son désintéressement financier, il est progressivement dépouillé par ses voisins d’une partie des états dont il a la charge.


C’est ainsi qu’il abandonne des terres aquitaines à Foulque d’Anjou ou fait le don de certains domaines au comte d’Angoulême, son vassal.


Piètre homme de guerre, il est battu par Boson II (comte de la Marche) mais également par les Vikings en 1006.


En 1024, il refuse la couronne de roi d’Italie qui est vacante, tant pour son compte personnel que pour son fils.


Il soutien la mise en place de la « Paix de Dieux » par l’Eglise au XIe siècle.


Fondateur de nombreux établissements religieux, il soutient la construction de l’abbaye de Maillezais en 1010 où il meurt vingt ans plus tard le 31 janvier 1030.


Sans grande envergure, ce sont davantage les enfants de Guillaume puis sa descendance qui ont de l’ambition politique.


Sa fille Agnès d’Aquitaine épousera en effet l’empereur germanique Henri III.


Couronnée impératrice le 25 décembre 1046 à Rome, elle est même régente de l’empire de 1056 à 1062.


La maison de Poitiers dont est issue Guillaume donnera par ailleurs de grands féodaux au sein des états francs d’Orient.


C’est le cas des princes d’Antioche et des rois de Chypre.


La branche aînée d’Aquitaine s’éteint en 1204 avec la célèbre Aliénor. 


Illustration : carte de Francie en 1030, Données d'après cette source et : Olivier Guyotjeannin, Atlas de l'histoire de France IXe-XVe siècle, Paris, 2005. François Menant, H. Martin, B. Merdignac & M. Chauvin, Les Capétiens - Histoire et dictionnaire 987-1328, Robert Laffont, Paris, 1999. Wikimédia.


Pour aller plus loin : Michel Dillange,

« Les comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine : 778-1204 », 

Mougon, Geste éditions, collection « Histoire », 1995.


993 ans de date à date, 31 janvier 1030.

samedi 28 janvier 2023

 


Michel Bussi ©AFP - Joel Saget
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Avant d'être l'un des écrivains français les plus lus, Michel Bussi a été géographe. De ce passé, il garde un singulier rapport aux lieux et l'humilité de ceux qui ont connu une vie avant le succès. L'écrivain évoque son enfance, ses lectures et son lent cheminement vers le métier de romancier.

Avec

"J’ai du mal avec l’idée d’établir des hiérarchies de goût, je trouve ça atroce. On ne peut pas hiérarchiser l’émotion." Michel BUSSI

Qu’est-ce qui vous émeut, dans un livre ? Qu’attendez-vous d’un texte quand vous plongez à l’intérieur ? Est-ce l’aventure du polar, la grande intensité du suspens et la surprise renouvelée de mille pistes presque effacées, ou êtes-vous sensibles aux longs moments contemplatifs, aux descriptions d’émotions, de scènes, de souvenirs, qui laissent en vous des phrases entières retenues ? Faut-il vraiment attendre quelque chose d’un livre sinon qu’il saute au visage et nous désobéisse ?
En 2006, un géographe normand, Michel Bussi, décide, à l’aide des livres de Michel Leblanc et de ses cartes IGN, de partir à la recherche d’Arsène Lupin sur ses terres d’enfances. Ce premier roman, Code Lupin, publié dans une petite maison d’édition, sera réédité neuf fois. C’est le début d’une longue et belle histoire entre l’auteur et les français. Depuis 2006, une vingtaine de romans ont paru, ainsi qu’une saga pour la jeunesse : Néo, des recueils de nouvelles, et des adaptations en bande-dessinées et en séries télévisées de ses récits, évidemment traduits dans le monde entier. Son prochain roman, Trois vies par semaine, paraîtra le 2 mars prochain, aux éditions Presse de la cité.
Michel Bussi m’a donné rendez-vous dans un bar en bordure de petite route, Le Narval, au Manoir sur Seine, une commune de l’Eure à proximité de Rouen. Je le retrouve un après-midi pluvieux mais pas glacial, les décorations de Noël sont bien en place, nous sommes contre la vitre, et pendant une heure, nous parlons du grand pouvoir de la lecture, de la force des lieux, et de son attachement profond pour la Normandie et les secrets qu’elle renferme. Cécile COULON

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Michel Bussi
Michel Bussi 
© AFP - John MACDOUGALL, montage Fanny Leroy

Nymphéas noirs, Michel Bussi, Les Presses de la Cité (Extrait)

« Laissez-moi vous décrire encore un peu les jardins de Monet devant moi. Soyez attentifs, chaque détail compte. Les matins de mai sont souvent pris d'assaut par les sorties scolaires. Pendant tout le mois, chaque matin, le jardin est aussi bruyant qu'une cour d'école ! Enfin, cela dépend bien entendu de la capacité de l'institutrice à intéresser les mômes à la peinture. Et aussi de leur état d'excitation, selon le nombre d'heures qu'ils sont restés enfermés dans le car. Parfois toute une nuit ! Il y a des institutrices sadiques !
Au moins, une fois à l'intérieur du jardin, les profs sont tranquilles, une surveillance discrète suffit. Les gamins sont comme dans un square, en plus pédagogique. Ils remplissent un questionnaire, ils dessinent. A part se noyer dans les nymphéas, ils ne risquent rien. »

Le mot de la fin

Cécile Coulon : Quelle est la destination de votre écriture ?

Michel Bussi : Cela a toujours été d’écrire les romans les plus ambitieux pour le plus grand nombre.

Les sources de Michel Bussi

Choix musical : Salomé de Jean-Patrick Capdevielle

Textes sources :  Déjeuner du matin, Jacques Prévert

Lectures

Nymphéas noirs, Michel Bussi, Les Presse de la Cité

Gravé dans le sable, Michel Bussi, Les Presses de la cité

Néo, (premier volume) Michel Bussi, Les Presse de la Cité

Nouvelle Babel,  Michel Bussi, Les Presses de la Cité

La fabrique du suspens, Michel Bussi, Editions du Robert

Trois vies par semaine, Les presses de la cité, (A paraitre le 2 mars)

Programmation musicale

  • Jean-Patrick CAPDEVIELLE Salomé
  • ARNO Honnête
  • ROBERT FINLEY Souled out on yo

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L'équipe

jeudi 26 janvier 2023

LE COIN DES CURIOSITÉS

 

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