mercredi 7 décembre 2022

Johnny Hallyday , 5 ans

 à cent à l'heure… Pour preuve cette nouvelle histoire racontée par son metteur en scène Bernard Schmitt dans le Journal du dimanche, qui a réalisé nombre de ses concerts et clips – il publie Johnny Hallyday, private access (Éditions Seghers) avec d'autres proches. Dans le JDD, Bernard Schmitt explique combien le Taulier aimait réaliser des clips vidéos, lui qui a toujours rêvé d'être comédien. Et dans les années 1980, il enchaîne les tournages pour soutenir ses tubes à l'écran.

« Il venait de s'acheter une Ferrari, se souvient son metteur en scène. Le soir, après la journée de tournage, il a voulu nous montrer ses talents de pilote. On tournait vers Bercy. Johnny nous embarque sur les quais à 160 km/h. » Les voilà qui arrivent vers la Concorde et s'engagent dans des rues plus étroites. « Mais prise par la pluie, la voiture dérape sur une petite place et s'encastre dans une guérite. C'était le ministère de l'Intérieur ! ».

Très excité, le rockeur prend alors vite les choses en main. « Furibard, Johnny sort de l'habitacle et exige un téléphone auprès des gardes, affolés. Il devait bien être 1 heure du matin quand Johnny a réveillé Chirac en pleine nuit. Il gueulait au bout du fil, mais son interlocuteur, très compréhensif, l'a rassuré : Bouge pas, Johnny, je m'occupe de tout. » Chirac, alors maire de Paris, appelle illico le ministre de l'Intérieur Pierre Joxe, qui envoie une dépanneuse de la police un quart d'heure plus tard pour s'occuper de la Ferrari accidentée et la ramener au garage de Neuilly, où le concessionnaire l'avait vue partir le matin même flambant neuve. « Puis, une bagnole de flics nous a ramenés chez nous, raconte Bernard Schmitt. Quand c'était Johnny, il n'y avait plus ni gauche ni droite. » 

Ce n'est pas la seule fois que le rockeur sonnera son copain haut placé. Son caméraman Patrice Gaulupeau avait raconté comment il avait également appelé Chirac en pleine nuit, en 1993 pour tenter de retrouver… sa moto volée. « Voilà, j'aimerais que tu me rendes un service, lui a-t-il demandé à l'époque sans détour. On m'a volé ma moto, chez moi, à La Lorada… Comme tu es le maire de Paris, tu es le maire de tous les maires. Est-ce que tu pourrais passer un coup de fil au maire de Saint-Tropez pour qu'il me retrouve ma Harley ? »

Il faut dire qu'un vrai lien de confiance s'était établi entre les deux hommes, consolidé par leur amitié commune pour Line Renaud. Le rockeur s'engage même politiquement auprès du maire de Paris, quand ce dernier se présente à la présidentielle de 1988 : « On a tous quelque chose en nous de Jacques Chirac », lance-t-il lors d'un meeting monstre, à un mois du premier tour. Cela vaut bien quelques petits services en retour… Chirac aura toujours des attentions pour son ami, il lui enverra ainsi une lettre très personnelle quand il se fera opérer de la hanche en 2011. En retour, le chanteur n'a jamais caché sa préférence pour l'ancien président de la République. « Jacques Chirac est un homme simple et droit. Un fana de bière qui arrose son coq au vin de Corona, jugera le rockeur dans L'Express. Ce n'est pas un président pédant comme certains l'étaient. Et croyez-moi, j'en ai vu passer…. » 





Dans l'intimité de Johnny Hallyday avec le photographe Tony Frank

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Le travail de Tony Frank tranche par la chaleur, la tendresse et l'émotion forgées par un compagnonnage au long cours.
Le travail de Tony Frank tranche par la chaleur, la tendresse et l'émotion forgées par un compagnonnage au long cours. Tony Frank


C'est peut-être la première fois que Laeticia Hallyday se livre de la sorte dans des entretiens. Ses confidences, "très compliquées" à filmer dans un lieu symbolique et recueillies par le réalisateur William Karel, sont à retrouver dans le documentaire inédit Johnny par Laeticia, diffusé ce jeudi 8 décembre dès 21h10 sur M6. Un film d'1h30 dont aucune image n'a été modifiée à la demande de la principale intéressée, auquel ont participé à leur manière Jade et Joy Hallyday.

L'un des sujets abordés n'est autre que les problèmes financiers du Taulier, que Laeticia Hallyday découvrira après une première rencontre qui ne commençait pas très bien, suivie de critiques de l'entourage du Taulier. "Quand je l'ai connu en 1995, il avait des arriérés fiscaux terribles, il devait énormément d'argent au Fisc. Les huissiers sont arrivés, ils ont tout pris dans la maison : on n'avait plus rien ! On est parti de rien en 1995, on s'est retrouvé avec un lit et quelques chaises. Mais c'est l'histoire de sa vie, à 200 à l'heure avec beaucoup d'insouciance", se souvient-elle devant la caméra. Elle le reconnaît : son mari "vivait au-dessus de ses moyens", et principalement des avances qu'il avait eu pour des prochains albums ou concerts.

EN IMAGES - Coulisses, concerts, cinéma, studio, famille... Un riche ouvrage de Tony Frank, photographe prisé des chanteurs français, dévoile toutes les facettes de l'idole, disparu il y a cinq ans.

Depuis quelques jours, les fesses de Michel Polnareff s'affichent sur les murs de Paris, cinquante ans après leur première apparition scandaleuse. Ce cliché entré dans l'histoire est l'œuvre de Tony Frank. L'homme a par ailleurs signé la pochette de l'album français le plus admiré à l'étranger, celui de Serge GainsbourgHistoire de Melody Nelson. Deux exemples qui illustrent la force du travail de ce photographe qui connaît la musique. On en savait moins sur sa proximité avec Johnny Hallyday dont on célèbre en ce mois de décembre les cinq ans de la disparition.

«Ma femme était chef maquilleuse de Johnny, précise Tony Frank. Pendant trois ou quatre ans, on a entretenu des liens de famille avec lui». L'intimité du photographe avec son sujet transparaît dans chacune des photos choisies dans l'ouvrage Johnny Hallyday, les années Tony Frank. À l'heure où fleurissent les livres plus ou moins recommandables célébrant le chanteur, le travail du photographe tranche par la chaleur, la tendresse et l'émotion forgées par un compagnonnage au long cours. «Au total j'aurai passé 39 ans près de lui», s'émeut Tony Frank.

Lunettes fumées, silhouette efflanquée, sourire charmeur… À 77 ans, il porte beau. Sa vie trépidante a contribué à entretenir la flamme de cet ex-fan des sixties. De Salut les Copains à aujourd'hui, il a été le témoin privilégié d'un bouillonnement inédit. Celui des yéyés puis des grands auteurs-compositeurs Gainsbourg, Véronique Sanson et tant d'autres: «Ma première rencontre avec Johnny remonte au Golf Drouot. Pour nous, Français, c'était l'équivalent de la Cavern de Liverpool, où les Beatles ont fait leurs débuts. C'était le berceau du rock'n'roll français. Nous sommes en 1959, j'ai 14 ans avec une fausse carte d'identité pour pouvoir entrer. Je vois alors Johnny danser le twist devant le Juke-Box. Il est déjà au-dessus des autres. Tout le monde le regarde avec admiration ».

Son premier cliché de Johnny est une mise en scène pour Salut les Copains. «On m'envoie à Strasbourg. Johnny qui faisait son service en Allemagne avait obtenu une permission d'une demi-journée. Il est plutôt détendu, content de sortir de sa caserne. Je le retrouve à l'hôtel pour la photo inspirée d'une image de Presley regardant la télé en pyjama dans sa chambre. Je pars acheter des draps jaunes aux nouvelles galeries, un pyjama trop grand. C'était en 1965.»

Le magazine préféré de la jeunesse consacre les idoles sur papier glacé. «On leur faisait jouer des personnages comme dans des films. Eddy Mitchell en cow-boy, Françoise Hardy en armure devant un château... Ils avaient tous l'impression de faire du cinéma et ne manquaient pas de sens de l'autodérision». Le star-system n'a pas encore imposé ses lois et restreint l'accès des photographes aux artistes. Riche de 600 images, l'ouvrage de Tony Frank illustre avec jubilation cette époque bénie. «Ils n'étaient pas débordés comme maintenant, avec 18 chaînes de télé, des sites internet et les réseaux sociaux», considère le photographe.

Dans le film Le Spécialiste de Sergio Corbucci , Johnny révèle un air de Clint Eastwood. Tony Frank

Un temps qui permet une vraie complicité: «Tout au long de notre relation, on parlait beaucoup de musique. Avec Johnny, on ne parlait pas de Proust, ça c'est sûr. Mais on adorait James Dean, on vivait à 100 à l'heure, on partait à Deauville sur un coup de tête manger des crevettes et boire du blanc. On en a bien profité. Si on avait su que ça ne durerait pas, on aurait mis de l'argent de côté !».

Dans sa villa de Ramatuelle, La Lorada , «dont le nom est une contraction des prénoms de ses enfants Laura et David», raconte Tony Frank. Tony Frank

Coulisses de concerts, ambiances émouvantes en studio, situations insolites, décors exotiques, vie quotidienne... En marge des photos, le livre fourmille de scènes et d'anecdotes rapportées en quelques mots par Tony Frank. Avec émotion mais sans complaisance: «Johnny n'était pas toujours simple».

Johnny avec Michel Berger pour l'enregistrement de l'album Rock'n'roll Attitude. Tony Frank

De par sa position, le photographe a été le témoin privilégié des métamorphoses de l'idole. «Ma période préférée, était celle où il chantait de la soul. Des adaptations de Wilson Pickett ou “Je veux te graver dans ma vie des Beatles”. Il débarquait à l'Olympia en big band». Dans les années 1980, Johnny adopte une allure assagie, cheveux courts, cravate fine sous l'influence de sa compagne Nathalie Baye: «Il ne buvait pas, était mince, tournait avec Godard, travaillait avec Berger et Goldman, des mecs sages beaucoup moins fêtards que lui. Il était pro et avait un grand respect pour le public». Par la suite, Johnny renouera avec une surenchère d'effets et la démesure. À ce moment-là une ribambelle de photographes lui tourne autour, chacun revendiquant l'exclusivité du sujet. «Moi je n'ai jamais rien revendiqué. Je n'ai jamais dit “Je suis le photographe de Johnny”. Je n'ai jamais été engagé ni payé par lui.»

Le photographe a été le témoin privilégié des métamorphoses de l'idole. epa/Tony Frank

Johnny Hallyday, les années Tony Frank, éditions EPA, 288 pages, 39,95 euros.

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Humour breton

 




Hier étaient remis les prix press club de l’humour politique. Parmi les primés, l’Insoumis Éric Coquerel qui a taillé : ce prix «permet à certains de faire des discours alors qu’ils n’en ont plus vraiment l’occasion». Le député LFI visait Richard Ferrand, ex-président LREM de l’Assemblée défait aux législatives, et lui aussi primé pour sa phrase sur Borne qui «est formidable mais personne ne le sait». Ce proche de Macron avait juste avant prononcé un discours laudateur plein d’humour et d’ironie envers la Première ministre : «Recevoir un prix pour un trait un peu flagorneur à l’endroit de la Première ministre est un gage d’espoir pour les courtisans en herbe qui ne manquent pas. Enfin, recevoir un prix mariant humour et madame Borne, c'est sans doute un hommage subliminal à cette figure rhétorique singulière que nous appelons oxymore.» Et de continuer à propos d’une cheffe de gouvernement qui «enchaîne les 49.3 comme madame le proviseur a infligé des heures de colle à des cours de récréation un peu trop turbulentes» : «Madame Borne a l’esprit primesautier de Lionel Jospin, utilise parfois le langage châtié de Dominique de Villepin, n’a pas encore le sens de la formule magique de Jean-Pierre Raffarin, est aussi taiseuse que son voisin normand [Édouard Philippe, ndlr]. Reste le train qu’elle aime passionnément, comme Jean Castex, puisqu’elle vient de la RATP qui s’est transformée en gare de triage entre Premier ministre entrant et Premier ministre sortant. Elle est un peu de chacun de ses prédécesseurs en même temps, mais elle est surtout elle-même.» Outre Coquerel et Ferrand, le grand gagnant du concours 2022 était Fabien Roussel (absent) pour sa tirade pendant la présidentielle : «La station d'essence est le seul endroit en France où celui qui tient le pistolet est aussi celui qui se fait braquer.»

mardi 6 décembre 2022

C'EST CHER

 



C’est, en euros, la valeur locative mensuelle de l’Élysée, selon l’Observatoire de l’éthique publique, rapporte l’Opinion. Le think tank sur la transparence, fondé par l’ancien député PS René Dosière, a eu accès aux copies des bulletins de salaire de Macron. C’est ainsi que l’on retrouve l’estimation de «l'avantage en nature logement» que représente l’appartement de fonction du Château. Soit le montant d’un loyer équivalent à un logement de 60 m² dans ce quartier parisien. Sauf que l’appartement fait plutôt 260 m² pour huit piècesL’Opinion précise que les résidences de la Lanterne et du Fort de Brégançon ne figurent pas sur ce bulletin de salaire.

lundi 5 décembre 2022

JOHNNY

 



Cinq ans déjà. Sa mort avait logiquement déclenché un raz-de-marée et une pluie d'hommages, parmi lesquels ses amis Line Renaud et Jacques Dutronc. Le 5 décembre 2017, Johnny Hallyday décédait à 74 ans. Après un âpre combat contre un cancer du poumon, l'homme aux innombrables tubes et aux looks fascinants s'éteignait dans la nuit au coeur de sa propriété de Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine). Emmanuel Macron avait alors salué la mémoire du chanteur. Le 9 décembre 2017, ses obsèques en l'église de le Madeleine, filmées par Claude Lelouch, réunissaient près d'un million de personnes. La mort de Johnny Hallyday avait fait couler beaucoup d'encre. Et on en sait aujourd'hui davantage sur les circonstances de sa mort.

"Laeticia venait de partir dans la cuisine" quand Johnny Hallyday est mort

Il est 2h44 du matin quand la nouvelle de l'AFP (Agence France Presse) tombe : "Johnny est mort". Très diminuée depuis quelques temps, la star du rock souffrait de rumeurs annonçant sa mort. Mais cette fois, l'information tant redoutée se vérifie. Pour la première fois, Nicolas Pratviel, le journaliste qui a eu la lourde tâche d'annoncer le décès en premier, revient sur cette longue nuit dans les colonnes du Parisien. Dans un article publié le 5 décembre 2022, on apprend d'abord que Johnny Hallyday s'est en réalité éteint à 22h30. Et le quotidien de préciser : "Laeticia venait de partir dans la cuisine chercher quelque chose à manger. Quand elle revient, la porte du bureau de son mari est refermée, ses proches ne veulent pas qu'elle entre. Elle réalise, s'effondre". Elle s'exprimera d'ailleurs sur ces circonstances en octobre 2018 sur RTL"J'ai hurlé, j'étais un genou à terre, le monde continue de tourner alors que le mien s'arrête", expliquait-elle.

De son côté, Nicolas Pratviel se souvient parfaitement de cette étrange nuit. "Cette nuit-là, je n'ai, pour une fois, pas éteint la sonnerie de mon téléphone, je ne l'ai pas mis sur vibreur comme souvent. Je ne sais pas pourquoi". Il reçoit alors un appel Sébastien Farran, le manager de Johnny Hallyday, et avoue "avoir tout de suite compris". Il relate : "Le ton est grave d'emblée. Je laisse parler Sébastien qui est très marqué, tout comme moi. Malgré toute la distance que l'on peut avoir en tant que journaliste, je sens une émotion, une nervosité palpables. Je sais que, dès que l'on va diffuser la nouvelle, ça va être une déflagration". Il avait vu juste.




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