Né le 9 janvier 1919 mon père Louis JOLIVET entre à Saint-Cyr en septembre 1939,
promotion « Amitié franco-britannique ». Sous-lieutenant en mai 1940, il est fait
prisonnier et envoyé en camp en Allemagne (en Prusse orientale) où il passe en captivité les plus belles années d'un homme...celles de sa jeunesse, sa belle jeunesse...derrière des barbelés...
A mon père, mon héros
Souvenirs, souvenirs,
que vous êtes pesants…
En hommage à la
victoire de son âme au cours de ces " laborieuses " péripéties de sa
vie, aidé par sa foi catholique profonde, nonobstant les aléas en tous genres,
soutenu par l’espoir et la force de l’amitié,
Que ces
« souvenirs » puissent servir, quoi qu’il arrive, à croire que
l’existence humaine ne serve point à rien…
Reçu
à Saint-Cyr en 1939, il appartient à la 126ème
promotion "Amitié franco-britannique ".
Promotion 126 | AMITIE FRANCO-BRITANNIQUE |
---|---|
Effectifs à l'entrée : | Français : 756 Etrangers : 0 |
Morts pour la France : | 163 |
La France s'est trouvée engagée dans
le conflit avec l'Allemagne en Août 1939 aux côtés de la Grande-Bretagne. En
raison de cette alliance, la promotion entrée à Saint-Cyr en Octobre 1939, a été
baptisée Promotion de l'Amitié Franco-Britannique |
Cette
promotion a compté pas loin de 800 officiers dont 163 sont morts pour la
France.
Parmi
les survivants, deux futurs chefs d’état-majordes armées,
les
généraux Guy Méry (1975-1980) et Claude Vanbremeersch (1980-1981)
Il est décédé le 9 octobre 1999
je tiens ici à lui rendre hommage en publiant le récit de son épopée du printemps 1945...
Avant-Propos
« Allemands sont rudes et de grossier
entendement, si ce n'est à prendre leur
profit : mais à ce sont-ils assez experts et habiles. Item moult convoiteux et
plus que nulles gens oncques ne tenant rien des choses au ils eussent promises. Telles gens valent pis que Sarrazins ni
païens. »
{ Chronique
de Froissart, XIVe siècle)
|
Le camp de l'Oflag IV D est situé à environ une lieue de la ville d'Hoyerswerda, prés du petit village appelé Elsterhorst. C'est un camp de baraques, bâti pour l'hébergement des prisonniers de guerre. Les premiers arrivés au camp ont assisté à la construction de la plupart des baraques.
Pour nous, ceux de Nuremberg, nous n'y sommes venus que bien plus tard, lors de la
dissolution du XIIl A. Après un excellent voyage en
chemin de fer, nous avons débarqué à Hoyerswerda le 14 Septembre 1941, en la fête de l'Exaltation de la
Sainte Croix, dans la liturgie préconciliaire.
Notre séjour dans cet Oflag, dont l'effectif a varié de quatre à
dix mille officiers prisonniers, s'est prolongé jusqu'au début
de 1945. Nous avons en effet dû évacuer le camp devant l'avance
russe qui devait aboutir le 31 Janvier à
la bataille de l'Oder. Notre départ a eu lieu le Samedi
17 Février 1945 et ce fut le début d'un vagabondage sur les routes saxonnes, dont le souvenir restera, quoi qu'il arrive, pour ceux qui l'ont
vécu, un des plus extraordinaires
de leur vie.
Pour ma part, j'avais à cette époque l'habitude, en bon routier-scout, de tenir régulièrement mon carnet de route, et j'ai pris suffisamment de notes au fur et à
mesure de nos pérégrinations pour être
capable d'en faire un compte-rendu assez précis.
J'en avais commencé la rédaction au cours de
mon séjour à Bunzlau en Mai 1945. Je
l'ai poursuivi après mon retour en France
pendant l'été 1945. J'ai eu ensuite
envie d'y apporter quelques commentaires à l'occasion du 40° anniversaire de notre aventure, c'est
à dire en 1985.
Mon récit est divisé en
trois parties :
- la première partie, " Chez les Barbares ", correspond à
notre
déplacement d'Est en Ouest, d'Elsterhorst à Benndorf, ce qui constitue la
phase "aller" de notre périple, du 17 au 26 Février 1945
déplacement d'Est en Ouest, d'Elsterhorst à Benndorf, ce qui constitue la
phase "aller" de notre périple, du 17 au 26 Février 1945
- la seconde partie,
" l'entre deux feux ", concerne notre séjour
à
Benndorf du 26 Février au 29 Mars, puis à Zeithain du 29 Mars au 23 Avril,
date de notre libération par les Russes.
Benndorf du 26 Février au 29 Mars, puis à Zeithain du 29 Mars au 23 Avril,
date de notre libération par les Russes.
- la troisième partie, " les chemins de la liberté ", raconte notre
randonnée d'Ouest en Est, de Zeithain à Bunzlau puis à Torgau., c'est à dire
la phase "retour" de ce voyage très spécial !...
randonnée d'Ouest en Est, de Zeithain à Bunzlau puis à Torgau., c'est à dire
la phase "retour" de ce voyage très spécial !...
La littérature des camps : les camps nazis