mercredi 1 janvier 2014

657 personnes décorées de la Légion d'honneur à la promotion du Nouvel An




L'actrice Michèle Morgan, l'historien Alain Decaux ainsi que la romancière américaine Danielle Steel figurent dans la promotion du nouvel An de l'Ordre national de la Légion d'honneur publiée mercredi au Journal officiel.
Dans cette promotion de 657 personnes, la comédienne de 93 ans Michèle Morgan, devenue une star avec Quai des brumes, de Marcel Carné, en 1939, est donc élevée à la dignité de grand'croix, tout comme l'artiste peintre Geneviève Asse et l'un des historiens les plus connus des Français, l'ancien ministre et académicien Alain Decaux.






Michèle Morgan
L'actrice est élevée à la dignité de Grand'Croix de la légion d'Honneur
 
 
 
Guy Charmot
Le doyen des compagnons de la Libération est élevé à la dignité de grand officier.



Philippe Richer
Ce résistant déporté à Buchenwald devenu diplomate est élevé à la dignité de grand officier



AFP
  • Suiv


Beate et Serge Klarsfeld
Ceux que l'ont a surnommés "chasseurs de nazis" sont respectivement promus commandeur et grand officier.


L'actrice Michèle Morgan, l'historien Alain Decaux ainsi que la romancière américaine Danielle Steel figurent dans la promotion du nouvel An de l'Ordre national de la Légion d'honneur publiée mercredi au Journal officiel.
Dans cette promotion de 657 personnes, la comédienne de 93 ans Michèle Morgan, devenue une star avec Quai des brumes, de Marcel Carné, en 1939, est donc élevée à la dignité de grand'croix, tout comme l'artiste peintre Geneviève Asse et l'un des historiens les plus connus des Français, l'ancien ministre et académicien Alain Decaux.
À leurs côtés dans cette promotion, de nombreuses personnalités de la culture, des sciences, de la politique et de l'économie.
» Découvrez quelques-unes des personnalités décorées:
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La promotion de la Légion d'honneur du Nouvel An
7 sur 16

mercredi 18 décembre 2013



1940, l'or de la France a disparu


La guerre pour le trésor de la Banque de France pendant la Seconde Guerre mondiale s'est illustrée par une incroyable odyssée de l'or français de juin 1940 à la Libération. Au départ, ce sont 2500 tonnes d'or c'est à dire 80 000 colis qui vont parcourir 8 000 kilomètres durant les quatre années du conflit mondial. A l'arrivée, il ne manquera que 390 kilos... Comment des hommes engagés aux côtés de la France Libre ont-ils réussi à protéger ce patrimoine à la barbe des Allemands, de Vichy, des Américains et des Anglais, c'est ce que ce documentaire propose de relater.

SITE A CONSULTER  :

http://www.39-45.org/

A priori pas de disparition (sauf pour les nazis) mais une mise à l'abri parfois au tout dernier moment du stock d'or de la Banque de France et ce avant la création des FFL.

Cet article parle d'or "sauvée" et non perdue:

http://archives.investir.fr/2007/jdf/20 ... is-en-.php

Le "pitch" de l'émission sur le site France 5 est un peu différent que ce que vous notez:

"Pendant toute la durée de la guerre, mises à l'abri hors de l'Hexagone, les réserves d'or détenues par la Banque de France échappent à l'Allemagne et aux Alliés. Les 2500 tonnes de lingots et de pièces entreposées au siège, le deuxième plus gros stock mondial, constituent alors un patrimoine très convoité. Dès leur entrée dans Paris, les officiers du Reich tentent de s'en emparer. Une course contre la montre s'engage alors pour faire sortir le trésor de la métropole. En l'espace d'un mois, 300 camions prennent la route. La marine prend le relais. A la fin de la guerre, seulement 395 kilos d'or manqueront à l'appel. Retour sur cette incroyable épopée."

Il n'y est pas question de France Libre.

Ici un bon résumé de la situation financière de la France Libre:

http://www.france-libre.net/temoignages ... ere-fl.php

Mais j'attends de voir le documentaire pour m'avancer plus.....
« La censure pardonne aux corbeaux et poursuit les colombes. »

jeudi 5 décembre 2013

UN COMBAT POUR LA MEMOIRE




Un jour, une histoire

L'encombrant monsieur Pétain

Un jour, une histoire - L'encombrant monsieur Pétain
 

Résumé

A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la France et ses gouvernements successifs se sont longtemps efforcés de faire oublier la collaboration et les crimes de Vichy. De la rafle du Vel' d'Hiv', en 1942, au discours de Jacques Chirac, le 16 juillet 1995, en passant par des épisodes méconnus, ce film raconte l'histoire mouvementée d'un combat pour la mémoire...
 
Après « Klaus Barbie, criminel nazi » en janvier 2012 puis « François Hollande & Nicolas Sarkozy, les ambitieux » en mai 2013, « L’encombrant monsieur Pétain » viendra retracer l’histoire du Maréchal qui a demandé de ne pas se soulever contre l’occupant en 1944.
L’équipe est ainsi partie à la rencontre de Robert Badinter, Roland Dumas et Serge Klarsfeld pour évoquer Pétain, le tout appuyé par l’analyse d’historiens comme Robert Paxton, Henry Rousso et Marc Ferro. Entre images d’archives inédites et des tournages à Vichy et l’île d’Yeu, le film veut s’attacher à retracer ce moment marquant de l’histoire de France.
 
Un film inédit de Laurent Delahousse, Jean-Edouard Choppin, Frédéric Martin, avec la participation de Jean-Yves Le Naour, L'encombrant Monsieur Pétain le  mardi 10 décembre à 20h45 sur France 2.
 
Un montage de Alexis Guillot pour ce numéro spécial du magazine à succès Un jour / un destin.
 
6 juin 1944. Les Alliés débarquent sur les plages de Normandie. Alors que le général de Gaulle appelle depuis Londres les Français à combattre pour la libération du pays, le maréchal Pétain, acclamé à Saint-Etienne, leur demande ne pas se soulever contre l’Occupant. Deux hommes, deux discours, deux camps qui s’affrontent. 
 
" Le Glaive et le Bouclier"
 
Ces années de profondes divisions, entachées par la collaboration de Pétain et de son gouvernement avec l’Allemagne nazie, la France aura beaucoup du mal à y faire face. Le pouvoir politique s’efforcera de tourner la page, glorifiant les résistants pour faire oublier les collabos, effaçant les crimes de Vichy et sa participation à la Shoah.
Comment le pouvoir politique a tout fait au cours de ces dernières décennies pour tenter de faire oublier ces pages noires de l’histoire de France ? Qui sont ces historiens, ces cinéastes et ces militants qui ont lutté pour que la vérité historique soit établie et reconnue ? De la rafle du Vel d’Hiv en 1942 au discours de Jacques Chirac le 16 juillet 1995, en passant par des épisodes méconnus comme l’exil de Pétain en Allemagne en 44 ou le vol de son cercueil en 1973, ce film raconte l’histoire mouvementée d’un combat pour la mémoire.
 
Basé sur des images d’archives inédites, tourné dans des lieux emblématiques comme Vichy et l’île d’Yeu, le film repose sur le récit de témoins exceptionnels parmi lesquels Robert Badinter, Roland Dumas et Serge Klarsfeld et l’analyse d’historiens de référence tels que Robert Paxton, Henry Rousso et Marc Ferro.
 

allez visiter ce blog je le trouve superbe

http://themasq49.free.fr/index_fichiers/PapyLouis.htm

dimanche 24 novembre 2013




"La vie peut être libre et belle, mais nous nous sommes égarés. La cupidité a empoisonné l'âme humaine, elle a dressé dans le monde des barrières de haine, elle nous a gait marcher au pas de l'oie vers la misère et le massacre."
Charles Chaplin

mardi 12 novembre 2013

THERESIENSTADT





«C’est une histoire folle, l’acmé de la cruauté»

 
Claude Lanzmann, à l'occasion de la sortie en salles le 13 novembre du "Derniers des injustes", (en référence au "Dernier des Justes" d'André Schwarz-Bart)   produit un  vertigineux documentaire autour de Benjamin Murmelstein, dernier Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt.
La gestion du film a duré 38 ans.

Claude Lanzmann © Le Pacte - 2013

GENESE :

"1975. A Rome, Claude Lanzmann filme Benjamin Murmelstein, le dernier Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, seul "doyen des Juifs*" à n’avoir pas été tué durant la guerre. Rabbin à Vienne, Murmelstein, après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, lutta pied à pied avec Eichmann, semaine après semaine, durant sept années, réussissant à faire émigrer 121.000 juifs et à éviter la liquidation du ghetto.
2012. Claude Lanzmann à 87 ans, sans rien masquer du passage du temps sur les hommes, mais montrant la permanence incroyable des lieux, exhume et met en scène ces entretiens de Rome, en revenant à Theresienstadt, la ville « donnée aux juifs par Hitler », « ghetto modèle », ghetto mensonge élu par Adolf Eichmann pour leurrer le monde. On découvre la personnalité extraordinaire de Benjamin Murmelstein : doué d’une intelligence fascinante et d’un courage certain, d’une mémoire sans pareille, formidable conteur ironique, sardonique et vrai.
A travers ces 3 époques, de Nisko à Theresienstadt et de Vienne à Rome, le film éclaire comme jamais auparavant la genèse de la solution finale, démasque le vrai visage d’Eichmann et dévoile sans fard les contradictions sauvages des Conseils Juifs."

Claude Lanzmann et Benjamin Murmelstein en 1975 © Le Pacte - 2013
Claude Lanzmann à Paris, mercredi.
Claude Lanzmann à Paris, mercredi. (Photo Fred Kihn)

INTERVIEW

Dans «le Dernier des Injustes», Claude Lanzmann restitue la mémoire des «conseils juifs», accusés d’avoir prêté main-forte aux nazis.

C’est un film. Un grand film de Claude Lanzmann. Et, en ce sens, il a sa place dans l’agitation cannoise. Avec son indispensable durée (3 h 38, seulement…), le Dernier des Injustes va rompre avec l’éphémère du Festival et plonger dans l’histoire à travers deux personnages shakespeariens : le héros, ou antihéros, Benjamin Murmelstein, qui s’est surnommé lui-même «le dernier des injustes» en référence au chef-d’œuvre d’André Schwarz-Bart, le Dernier des Justes. Nommé par les nazis à la tête du conseil juif  du camp de Theresienstadt pour exécuter leurs plans meurtriers, «collabo» malgré lui. Claude Lanzmann l’avait longuement interviewé à Rome, en 1975, au début du tournage de Shoah. Mais n’avait pas utilisé les rushes, qui avaient été confiés aux archives du Musée de l’Holocauste, à Washington. Après avoir fait Shoah, les neuf heures sur la destruction des Juifs d’Europe, après avoir montré la révolte et leur héroïsme dans Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, après être revenu sur l’indifférence des Alliés, et en particulier de Roosevelt, dans le Rapport Karski, Lanzmann affronte, dans le Dernier des Injustes, la question de la collaboration. Et, à 87 ans, boucle l’histoire avec cette question. Et sa réponse.

Pourquoi avoir fait ce film, aujourd’hui, avec pour personnage principal Benjamin Murmelstein, un ancien dirigeant de ces conseils juifs accusés d’avoir collaboré avec les nazis ?
En fait, Murmelstein a été le premier protagoniste de tous ces films que j’ai tournés, je l’ai interviewé à Rome, en 1975. J’étais fasciné dès le début par les conseils juifs, j’en ai fait un tournage à part, avant Shoah. Je suis d’abord allé à Jérusalem quand j’ai appris qu’un type qui s’appelait Lev Garfunkel, numéro 2 du conseil de Kovno, en Lituanie, était mourant. J’ai alors constitué une équipe à toute vitesse et j’ai pu l’interviewer : je lui demande comment ça s’est passé, ce que les Juifs emmenaient avec eux, et j’entends une petite voix mourante qui vient du fond du corps : «Des livres ! Des livres !»
Le lendemain, je suis parti voir Murmelstein à Rome. J’avais lu beaucoup de choses sur ces conseils. Aux Etats-Unis, un énorme livre paru en 1977, Judenrat, d’Isaiah Trunk, étudiait les conseils dans de nombreux ghettos de Pologne et montrait comment chacun s’était débrouillé avec les ordres allemands. Il est arrivé que le conseil tout entier se suicide, la même nuit, parce qu’ils savaient que les gens allaient partir le lendemain pour les camps de la mort. Comme Adam Czerniakow, le président de celui du ghetto de Varsovie, qui s’est suicidé quand les déportations ont commencé. Mais lui était seul.
Vous avez montré Sobibor dans votre précédent film, la révolte…
A Varsovie, Sobibor, Treblinka, oui, il y a eu des révoltes, mais ils finissaient par mourir. Ils étaient conscients, ils avaient perdu espoir, ils savaient qu’ils étaient condamnés, mais ils allaient mourir en en tuant d’autres. Le suicide était l’ultime résistance de gens totalement coincés, à bout de souffle, sans aucun pouvoir.
Les nazis étaient des pervers fantastiques. Ils donnaient des ordres dont ils savaient qu’ils ne pouvaient pas être exécutés, et ils les rendaient encore plus inexécutables en les multipliant. D’ailleurs, Murmelstein dit à un moment dans le film : «On n’avait pas le temps de penser.» Tout le temps sous pression.
J’étais très conscient des contradictions sauvages dans lesquelles se trouvaient ces personnes qui n’étaient pas volontaires pour ce travail, qui avaient été choisies par les Allemands qui, quand ils ne trouvaient pas assez de gens, les prenaient dans la rue. J’ai voulu montrer que ces soi-disant collabos juifs n’étaient pas des collabos. Ils n’avaient jamais voulu tuer des Juifs, ils ne partageaient pas l’idéologie des nazis, c’était des malheureux sans pouvoir. On voit bien qui sont les tueurs.
Murmelstein a passé sept ans à côtoyer Eichmann, qui n’avait rien d’un «petit bureaucrate» aux ordres, tel que l’a vu Hannah Arendt à Jérusalem. On apprend qu’il a participé à la Nuit de cristal, alors qu’il le nie à son procès…
Le procès Eichmann a été un mensonge tout à fait scandaleux, un procès d’ignorants, le procureur Gideon Hausner mélangeait tout, confondait les noms. En plus, je sais à quel point il est difficile d’interroger les gens pour les faire parler d’expériences limites. Il fallait de la douceur, du tact et de la brutalité à la fois. Ils ont peu parlé. Comme dit très bien Murmelstein : «C’est une blague.» Murmelstein a été le nègre de Eichmann, qui lui demandait de rédiger des pages et des pages.
On apprend qu’Eichmann était, en plus, un grand voleur…
Eichmann voulait de l’argent. Il était le seul à avoir sa propre caisse grâce à un fonds d’immigration qu’il gérait. Il envoyait les responsables juifs, comme Murmelstein, grand rabbin de Vienne, négocier avec les Américains pour qu’ils paient. C’est ainsi que Murmelstein a réussi à sauver 121 000 Juifs en échange de leur argent. Enfin, pas vraiment sauvés parce que certains ont été repris en France quand les Allemands l’ont occupée. «La banalité du mal», le concept d’Hannah Arendt, est d’une grande faiblesse. Eichmann ne recule devant aucune inhumanité pourvu qu’il y trouve son compte. Et il est tellement malin qu’il réussit à s’échapper en Argentine sous le nom de Ricardo Klement. Au début, il réfléchit à l’immigration, mais il passe très vite à la ségrégation, à la persécution ouverte et à l’extermination. En 1944, Murmelstein est nommé «doyen des Juifs» du faux camp modèle de Theresienstadt.
Pourquoi Eichmann avait-il besoin de ce «Disneyland» de la déportation ?
C’était soi-disant une «ville offerte aux Juifs» - un «cadeau» du Führer - construite en 1941 pour tromper l’étranger, surtout les Etats-Unis, qui n’étaient pas encore en guerre : il y avait des relations diplomatiques. Pour tromper aussi les Juifs, surtout les Juifs allemands. C’était tellement parfait qu’on leur mentait dès le départ, on leur proposait des appartements au soleil contre de l’argent, on les dépouillait avant même qu’ils arrivent à Theresienstadt. La Gestapo de Francfort proposait à des femmes âgées de donner tous leurs biens pour une belle chambre dans le camp… Une pensée diabolique, parce que c’était véritablement un camp de concentration avec toutes les duretés du camp de concentration. Mais il fallait le maquiller pour la Croix-Rouge, qui avait demandé à le visiter en juin 1944.
Le mensonge, le camouflage, le non-dit sont au centre du projet nazi…
Ils se mentent aussi à eux-mêmes, le langage est codé et camouflé dès janvier 1942. Cela les aidait à accepter l’immensité du crime qu’ils allaient commettre et qu’ils connaissaient très bien. S’ils avaient pu utiliser les mots, les crimes n’auraient pas été commis. Pour les tueurs aussi. Il faut tenter d’imaginer ce qu’ils appelaient eux-mêmes le «fardeau de l’âme». C’est un concept clé pour moi. Himmler en a parlé plusieurs fois dans ses discours en disant : «Nous avons à accomplir quelque chose que personne dans l’humanité n’a fait avant vous, et que personne après vous ne fera, vous devez être fiers d’avoir supporté le fardeau de l’âme…»
Cette fois, vous êtes acteur du film. Avec Benjamin Murmelstein, on vous suit sur le chemin de l’histoire qui commence, bien sûr par des trains…
Je ne pouvais pas faire autrement. Theresienstadt, c’est une histoire folle, c’est pour moi l’acmé de la cruauté. Quand j’étais à la gare de Bohusovice, je me suis dit que c’était moi qui devais exposer la chose. Je ne pouvais pas faire un film objectif là-dessus, ce n’était pas un film d’historien. C’est pourquoi j’ai commencé par :«Qui connaît le nom de cette gare ?»
Au début, j’ai foiré, j’ai recommencé plusieurs fois, j’étais trop long. J’avais un problème : il faut pas mal de culot pour se montrer à deux âges de sa vie, c’est-à-dire à 87 ans et à 50 ans. On voit le passage du temps. J’avais la trouille comme une coquette de cinéma. Mais la construction est venue assez vite. La montée des marches dans la caserne a été très importante, parce que j’ai l’âge que j’ai. Je ne voulais pas m’arrêter pour reprendre mon souffle, ce que j’aurais fait si je n’avais pas une caméra. J’ai voulu raconter moi-même sur place la mort des deux dirigeants des conseils juifs Paul Epstein et Jacob Edelstein et les pendaisons, devant la potence.
Je n’avais pas prévu d’intervenir à ce point dans le film, mais je voulais les ressusciter. Ce film est important, si tard dans ma vie. Cela a été un gros effort et je pense qu’il ajoute quelque chose d’important à ce que j’ai fait jusqu’à présent.
On sent que vous êtes fasciné et séduit par le personnage de Murmelstein…
J’ai une sympathie formidable pour son intelligence, pour les contes mythologiques qu’il raconte, par sa présence d’esprit, par sa combativité. Il se sentait investi d’une mission, il a sauvé des milliers de Juifs. C’était un aventurier.
Pendant que vous filmez, vous vous voyez à sa place ?
Oui.
Photo Fred Kihn
Annette LÉVY-WILLARD
 
 
Camp de concentration de Theresienstadt
 
Le camp de concentration de Theresienstadt a été mis en place par la Gestapo dans la forteresse et ville de garnison de Terezín (en allemand Theresienstadt), aujourd'hui en République tchèque.
Theresienstadt
Theresienstadt arbeit macht frei.jpg
Entrée de la cour 1 de la prison, dans la petite forteresse de Theresienstadt

Le 10 juin 1940, la Gestapo prend le contrôle de Theresienstadt et installe une prison dans la Kleine Festung (petite forteresse). Le 24 novembre 1941, le site est transformé en ghetto muré, ayant pour objet de fournir une façade cachant l'opération d'extermination des Juifs, sous l'impulsion du chef des SS, Reinhard Heydrich. Pour le monde extérieur, Theresienstadt est présenté par les nazis comme une colonie juive modèle. Mais à l'intérieur, il s'agit d'un camp de concentration. Un grand nombre de Juifs provenant de Tchécoslovaquie, environ 7 000, sont notamment enfermés à Theresienstadt. Le site est aussi utilisé comme camp de transit pour les Juifs acheminés vers Auschwitz et les autres camps d'extermination.
Le 3 mai 1945, le contrôle du camp est transféré par les Allemands à la Croix-Rouge. L'Armée rouge pénètre à Theresienstadt quelques jours plus tard, le 8 mai 1945. Des actes de vengeance tolérés par les autorités soviétiques ont lieu de la part de survivants à l'encontre d'ex-Kapos, mais aussi de civils allemands[1].Theresienstadt devient un camp de détention de ceux-ci, dans le cadre de l'internement des allemands des Sudètes. Les conditions de détention y sont décrites par les témoins comme similaires à celles auparavant imposées par les nazis à leurs propres victimes[2]. Dans le même temps, certains des survivants juifs de Theresienstadt, lors de leur retour vers la Pologne, sont témoins ou victimes de l'antisémitisme polonais[3].

Population

La fonction de Theresienstadt évolue rapidement après que Joseph Goebbels et Reinhard Heydrich prennent conscience que la disparition de certains Juifs renommés, ou Prominenten, (artistes, savants, décorés ou mutilés de la Première Guerre mondiale) ne manquerait pas de susciter des questions quant au sort réservé au peuple juif tout entier. C’est le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, que le double-statut de Theresienstadt ― camp de transit pour les Juifs du Protectorat de Bohême-Moravie et ghetto pour les Juifs du Reich âgés de plus de 65 ans (Ältersghetto), où ils pourront s’éteindre d’eux-mêmes, et pour les Prominenten ― est officialisé. À partir de 1943, il renferme aussi les « cas particuliers » des lois de Nuremberg (mariages mixtes, « demi-Juifs » issus d’un parent non juif…). Le camp de Theresienstadt - où la correspondance écrite (courrier) avec l’extérieur sera encouragée tout en étant rigoureusement surveillée, voire manipulée- est donc conçu par Heydrich pour répondre aux interrogations de l’opinion publique sur le traitement des Juifs dans les camps.
Des artistes de premier ordre sont passés par Theresienstadt où beaucoup trouvèrent la mort : écrivains, peintres, scientifiques, juristes, diplomates, musiciens et universitaires se retrouvent dans la cité.
La communauté de Theresienstadt veille à ce que tous les enfants poursuivent leur scolarité : des classes quotidiennes et des activités sportives sont organisées, le magazine Vedem est publié. 15 000 enfants bénéficient de ces mesures. Parmi ceux-ci, à peine 1 100 étaient encore en vie à la fin de la guerre. D'autres estimations font état d'à peine 150 enfants survivants...
Les conditions de vie à Theresienstadt sont extrêmement difficiles. Sur une superficie qui accueillait jusque-là 7 000 Tchèques, environ 50 000 Juifs sont rassemblés. La nourriture est rare : en 1942, environ 16 000 personnes meurent de faim ; parmi elles, Esther Adolphine, une sœur de Sigmund Freud, qui décède le 29 septembre 1942.
En 1943, 500 Juifs du Danemark sont déportés à Theresienstadt, après avoir failli s'enfuir en Suède à l'arrivée des nazis. Cette arrivée de Danois aura une conséquence importante : le gouvernement danois insiste en effet pour que la Croix-Rouge ait accès au ghetto, à l'inverse de la plupart des gouvernements européens qui ne s'occupent guère du traitement réservé à leurs citoyens juifs.

Personnalités y ayant vécu ou transité

Personnalités y ayant décédé

Un instrument de propagande

Les nazis autorisent la visite de la Croix-Rouge pour faire pièce aux rumeurs à propos des camps d'extermination. Pour minimiser l'apparence de surpopulation, un grand nombre de Juifs sont déportés à Auschwitz. De faux magasins et cafés sont construits pour donner l'impression d'un confort relatif. Les Danois à qui la Croix-Rouge rend visite sont installés dans des pièces fraîchement repeintes. Jamais plus de trois personnes y vivent. Les invités assistent à la représentation d'un opéra pour enfants, Brundibar.
Maurice Rossel, l'envoyé du CICR en juin 1944, est complètement mystifié. Claude Lanzmann a réalisé en 1997 un documentaire, titré Un vivant qui passe, qui utilise une interview accordée en 1979 par Maurice Rossel : il y décrit le camp de son point de vue, tel qu'il lui sera présenté par la mise en scène des nazis.
La supercherie des nazis est un tel succès qu'un film de propagande est tourné (Der Führer schenkt den Juden eine Stadt - Le Führer donne une ville aux Juifs). Le tournage démarre le 26 février 1944 sous la direction de Kurt Gerron, un réalisateur, artiste de cabaret et acteur, qui était apparu avec Marlene Dietrich dans L'Ange bleu. On y voit notamment le chef d'orchestre déporté Karel Ancerl y diriger une œuvre du compositeur Pavel Haas, déporté lui aussi. Après le film, la plupart des acteurs et des membres de l'équipe, y compris le réalisateur, sont déportés à Auschwitz. Gerron et sa femme sont gazés le 28 octobre 1944. Le film n'a jamais été diffusé à l'époque, mais découpé en petits morceaux destinés à la propagande ; seuls quelques fragments subsistent aujourd'hui. Souvent intitulé Le Führer donne un village aux Juifs, son titre est en fait Theresienstadt. Ein Dokumentarfilm aus dem jüdischen Siedlungsgebiet.

Statistiques

Environ 144 000 personnes ont été déportées à Theresienstadt. Un quart d'entre elles, 33 000, moururent sur place, principalement à cause des conditions de vie (famine, maladies, épidémie de typhus à la fin de la guerre). 88 000 Juifs furent déportés à Auschwitz et dans les autres camps d'extermination. À la fin de la guerre, on dénombrait à peine 19 000 survivants.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Lowe 2013 [EPUB] emplacements 3184, 2154, 2193, 4361 sur 13628.
  2. Lowe 2013 [EPUB] emplacement 3184 sur 13628.
  3. Lowe 2013 [EPUB] emplacement 4800 sur 13628.
  4. (en) Hans Günther Adler
  5. (en) Felice Schragenheim
  6. (en) Elisabeth Wust
  7. L. MILLOT, Elisabeth Wust, 85 ans. Mariée à un nazi ordinaire, puis amoureuse d'une juive morte en camp qu'elle célèbre dans «Aimée et Jaguar». À Felice, dans Libération, 5.2.1999.
 

TEREZIN



LA SHOAH DESSINÉE PAR UNE ENFANT

 
                   
C’est en décembre 1941 que la jeune Tchèque Helga Weissová exécute son pre-mier dessin du ghetto de Terezín, où elle est internée avec sa famille. On y voit deux enfants qui s’amusent à faire un bon-homme de neige. Ce dessin, Helga réussit à le faire passer à son père, dans la caserne où les hommes ...
 




Le Journal d’Helga
Helga WEISSOVA
Traduit par Erika ABRAMS
 

Un témoignage exceptionnel : le seul journal connu à ce jour tenu par une jeune fille pendant sa déportation aux camps de Terezin, d'Auschwitz et de Mauthausen, miraculeusement conservé par l'auteur, toujours vivante. Un journal illustré, qui restitue, par des dessins aussi naïfs que directs, ce que pouvait être la vie – ou la survie – d'une fillette dans les camps de la mort. Aussi bouleversant que passionnant, un document extraordinaire.

Un document exceptionnel : le seul journal connu à ce jour écrit par une petite fille pendant l'Holocauste et miraculeusement conservé. Un témoignage unique, illustré par les propres dessins d'Helga, le récit poignant de ce que fut la vie – ou plutôt la survie – d'une enfant dans les camps de la mort.

Helga a huit ans quand elle ouvre la première page de son journal. Nous sommes en 1938 et les nazis ont envahi Prague ; les écoles sont fermées, le père a perdu son travail et toute la famille est confinée dans l'appartement. Un à un, les amis et les proches disparaissent, les déportations commencent.

En 1941, Helga et ses parents sont envoyés à Terezín, ils y resteront trois ans. Et Helga raconte : les voyages interminables dans des conditions inhumaines, la faim, les maladies, la souffrance ; mais aussi l'amitié, les petits moments de joie, l'espoir. Et puis ce sera l'horreur à Mauthausen et Auschwitz. Et Helga écrit et dessine encore et encore pour obéir à la prière de son père : « Dis-leur ce que tu vois. »

Helga ne reverra jamais son père, mais elle et sa mère survivront. À la fin de son journal, Helga a quinze ans. Elle fait partie de la petite centaine d'enfants rescapés sur plus de quinze mille déportés.



 

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