En hommage à Marcel Ophüls, France 5 rediffuse Le Chagrin et la pitié

Le documentaire fleuve du réalisateur, disparu le 24 mai dernier, a transformé la perception de la période de l’Occupation dans la société française. La chaîne le rediffuse, dimanche, à 21h05.


Il a été interdit d’antenne pendant dix ans. Sorti en 1971 au cinéma, Le Chagrin et la pitié  de Marcel Ophüls, chronique d’une ville de province sous l’Occupation, a scandalisé en dynamitant la légende de la France uniformément résistante. Document majeur, le film a rencontré un succès en salles malgré sa durée de plus de quatre heures, et fait avancer l’historiographie. En hommage à Ophüls, disparu le 24 mai à l’âge de 97 ans, France 5 le rediffuse entièrement, dimanche 1er juin, à 21h05.

Pour se défendre de son succès, jugé un peu encombrant, Marcel Ophüls aimait à rappeler qu’il s’agissait d’un film de commande, réalisé au bon moment. « Je crois qu’il y a des moments dans l’histoire où, si ce n’est pas untel qui s’y colle, ce sera un autre. En 1969-1970, le mythe gaullisto-communiste touchait à son terme. Il fallait bien que quelque part quelqu’un crève l’abcès », racontait-il au magazine Les Inrocks en 2014.

Un projet inachevé

En renouvelant la technique de l’interview et celle du montage, le fils du cinéaste Max Ophüls s’est imposé dans le monde du documentaire. On lui doit également Hotel Terminus - Klaus Barbie, sa vie et son temps, récompensé en 1989 de l’Oscar du meilleur film documentaire. Dans Veillées d’armes, histoire du journalisme en temps de guerre (1994), il interviewait à Sarajevo un acteur privé de ses jambes par un obus.

Au moment de sa mort, rapporte sa famille, Marcel Ophüls travaillait à un film quasi achevé sur la montée de l’extrême droite en Occident et sur le conflit israélo-palestinien.




Passer la publicité