samedi 12 avril 2025

11 avril 1925

Il y a un siècle, jour pour jour, paraissait Gatsby le Magnifique, devenu depuis un classique de la littérature américaine.



 F. Scott Fitzgerald, mort en 1940 à 44 ans, serait sans doute stupéfait d’apprendre que son roman, publié dans une quasi indifférence, serait cent ans plus tard l’un des rares livres qui rassemblerait cette nation éclatée. J’entendais l’autre jour, sur NPR, une invitée rappeler que c’est l’un des romans que presque tous les élèves américains étudient à l’école, avec Huckleberry Finn de Mark Twain et Moby Dick de Herman Melville.


La légende veut que son succès tienne beaucoup à sa diffusion massive en poche à des centaines de milliers de soldats et marins pendant la Seconde Guerre mondiale. Les grandes adaptations au cinéma, celle de 1974 avec Redford (écrite par Coppola), celle de 2013 avec DiCaprio, ont figé notre imaginaire des Roaring Twenties, les années 20 rugissantes.

Mais si Gatsby est devenu un classique, ce n’est pas pour seulement ses fêtes au champagne sur fond de jazz. C’est une grande histoire américaine, intemporelle. Gatsby, c’est l’histoire de l’aspiration : celle de son héros, celle de Fitzgerald, celle de l’Amérique. Un grand récit sur les faux-semblants du rêve méritocratique, la vanité des élites, le vertige des inégalités, l’espoir de se réinventer, l’écart entre ce que l’Amérique promet et ce qu’elle permet.

Le Washington Post citait cette semaine un lecteur comparant Gatsby à “la Chapelle Sixtine de la littérature en 185 pages” : “Gatsby nous dit que le rêve américain est insaisissable — peut-être même une illusion — mais il le fait dans une langue si somptueuse qu’il rend ce rêve irrésistible.”

Certains romans sont célèbres pour leur incipit. Dans Gatsby, c’est la dernière phrase qui est restée. Elle évoque la fameuse “lumière verte” vers laquelle tend Gatsby :

“Gatsby believed in the green light, the orgiastic future that year by year recedes before us. It eluded us then, but that’s no matter — tomorrow we will run faster, stretch out our arms farther. … So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.

“C’est ainsi que nous nous débattons, comme des barques contre le courant, sans cesse repoussés vers le passé.”

14 AVRIL 1912

Le Titanic, le 10 avril 1912.  •  © Domaine public   Le 14   avril 1912, le Titanic heurtait un iceberg en plein milieu de l'océan Atlan...