SOUS LE MANTEAU


SOUS LE MANTEAU

Des prisonniers français de la seconde guerre mondiale avaient filmé leur camp et leur évasion

 
Sous le manteau est un film documentaire français tourné clandestinement pendant la Seconde Guerre mondiale par des officiers français détenus par les Allemands dans l'Oflag XVII-A.
 
En 1940, cinq mille officiers français sont prisonniers dans un camp autrichien, l'Oflag 17a (Offizier-Lager : camp pour officiers), à la frontière avec l'actuelle République tchèque. Pour faire acte de résistance et tromper l'ennui, naît dans quelques têtes une idée aussi saugrenue qu'inédite : filmer le quotidien.
Grâce à une aide extérieure et à une bonne dose d’ingéniosité, ils réussissent à immortaliser en images leurs conditions de détention. Résultat, un documentaire de vingt-six minutes, intitulé Sous le manteau, et tourné grâce à une caméra fabriquée en toute clandestinité.
Cachées dans des saucisses, les pièces de l'appareil arrivent au compte-gouttes à l'Oflag 17a. Une fois assemblée, la caméra de fortune est cachée dans un faux dictionnaire. Les bobines de film seront elles dissimulées dans les talonnettes de leurs chaussures rafistolées.
Des images dans ce documentaire réalisé pour France 5 :

Au nez et à la barbe de leurs geôliers, les prisonniers français ont tout filmé : leurs conditions de détention, leur quotidien, mais aussi les préparations de leur évasion, la plus importante de la seconde guerre mondiale, affirme la BBC. 
A l'Oflag 17a, les détenus ne sont pas soumis au travail forcé. Ils peuvent y étudier, et en profitent très rapidement pour élaborer des plans d'évasion. Lorsque les Allemands autorisent les Français à bâtir un théâtre, ces derniers le décorent de branchages, le cachant partiellement à la vue de leurs gardiens.
C'est à côté de ce théâtre, entre les baraquements et les barbelés, qu'ils décident de creuser leur tunnel. Un forage facilité lorsque la Croix-Rouge déplore l'absence de protection contre les bombardements aériens dont devraient bénéficier les prisonniers. Les gardes distribuent alors des pelles aux Français, avec lesquelles ces derniers commencent la construction du tunnel.
"Il y avait des mathématiciens, des géologues, des architectes. Ils avaient l'expertise requise", témoigne l'ancien lieutenant et prisonnier Jean Cuene-Grandidier.
Dans le camp, l'évasion s'organise et mobilise les compétences de chacun. Une équipe est chargée de confectionner des vêtements civils que revêtiront les prisonniers une fois évadés. Une autre s'emploie à fabriquer de faux papiers d'identité, tandis qu'une autre encore cache la terre extraite du tunnel dans le théâtre.
Le 18 septembre 1943, tout est prêt. A la nuit tombée, un premier groupe s'engouffre dans le tunnel. Le lendemain, les Allemands n'ayant rien remarqué, d'autres prisonniers tentent leur chance.
Jean Cuene-Grandidier a gardé de nombreux souvenirs de cette évasion :
"Il y avait très peu d'air dans le tunnel. Certains se sont évanouis. Nous avons attendu presque dix heures dedans, imaginant à chaque instant le pire, par exemple qu'un peloton d’exécution allemand nous attendait à la sortie du tunnel."
Finalement, l'évasion se passe sans encombre. Les fugitifs reçoivent l’instruction de partir dans des directions différentes. Mais, en une semaine, la  quasi-totalité des cent trente-deux évadés sont retrouvés par les Allemands, et ramenés au camp. Seulement six d'entre eux réussissent à s’échapper définitivement. Jean Cuene-Grandidier, qui vient de fêter ses 100 ans, est le dernier survivant de ces prisonniers évadés. 

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