LE RESEAU TURQUOISE

Les évadés de La Horaine


Mémorial de Lézardrieux dédié aux évadés de novembre 1943 sur la vedette La Horaine

La vedette La Horaine, la première du nom, celle qui servit à l'évasion de 1943, renommée La Triagoz, photographiée en 1977 à Lézardrieux par François Jouas-Poutrel, gardien du phare des Roches-Douvres pendant 21 ans
 
Le 22 novembre 1943 , à la faveur d'une relève du gardien du phare des Roches-Douvres, la vedette La Horaine prend le chemin de Dartmouth, au lieu de revenir à Lézardrieux, avec à son bord Charles Jézéquel, le gardien de phare descendant[, Jean Le Meur, un autre gardien de phare, le mécanicien de La Horaine Pierre Richard, son pilote Louis Thomas, Yvon Jézéquel, membre de l'équipage, et Karl, un militaire Allemand fait prisonnier lors de l'évasion.
L'opération, d'abord prévue pour le 15 novembre 1943, est repoussée au 22 novembre d'abord pour cause de tempête, puis pour un mitraillage malencontreux de La Horaine par la Royal Air Force, la RAF l'ayant confondue avec une vedette rapide allemande stationnée également à Lézardrieux.
Cette opération a un double objectif : permettre à l'équipage enrôlé et à deux des gardiens de phares basés à Lézardrieux de rejoindre le monde "libre", ainsi qu'à deux douzaines d'hommes en attente à Plougrescant, dont des pilotes alliés dont les avions avaient été abattus.
L'opération La Horaine est organisée par le lieutenant André Cann et l'ingénieur des ponts et chaussées André Le Bras, alors responsable local du Service des phares et balises et membre du réseau Cohors-Asturies.
Suite au report de la date, la marée étant défavorable à l'approche de Plougrescant, la seconde phase de l'opération échoue, et seulement les cinq personnes précitées gagnent l'Angleterre après avoir neutralisé Karl, le soldat Allemand, sur la route des Roches-Douvres à Plougrescant. Elles arrivent en Angleterre le 23 novembre 1943. Les évadés ont eu des destins divers, en particulier Yvon Jézéquel, qui revient en Bretagne en janvier 1944 monter une mission Blavet, en liaison avec le réseau Turquoise.

Yvon Jézéquel (1924-1945),
né à Lézardrieux, est inscrit en 1942 dans une classe préparatoire et désire intégrer l'École navale. Après la fermeture des classes préparatoires à cette école par le Gouvernement de Vichy, qui suivait le sabordage de la flotte française à Toulon, Yvon Jézequel envisage de s'engager dans les Forces navales françaises libres en utilisant La Horaine. André Le Bras lui conseille de participer à cette évasion groupée de novembre 1943, qui se concrétise pour lui par une formation d'agent secret intensive en Angleterre, et un retour le 30 janvier 1944 à l'Île d'Er comme chef du réseau Turquoise. Ce réseau Turquoise, chargé du renseignement sur la baie du Mont Saint-Michel, est démantelé par la Gestapo en avril 1944. Des trente trois membres du réseau, quatorze sont déportés, et sept mourront dans les camps, dont Yvon Jézéquel et sa sœur Simone.

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