lundi 4 août 2014

Les Routes de l’Histoire

La poésie de la Résistance

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Le monument du Mont-Valérien,
à la mémoire des résistants

Source : Historia spécial, photo par Alain Bétry
L’épisode tragique de la guerre, de la captivité, de l’Occupation et de la Résistance (1939-1945) provoque une véritable relance poétique, à laquelle participent de nombreux anciens, comme Aragon, Éluard, Desnos. Dès 1940, des noyaux de ferveur poétique se constituent en certains lieux, dont le nom mérite de figurer dans une histoire, même rapide, de la poésie contemporaine : Lyon, Toulouse et Carcassonne, Marseille, mais aussi de petites villes, Dieulefit, dans la Drôme, ou Villeneuve-lès-Avignon. Là sont nés des poètes et ont vu le jour des œuvres importantes. Les revues se multiplient alors qui, se proposant d'incarner une résistance spirituelle, font une place considérable à la poésie. Citons, à Marseille, Les Cahiers du Sud ; à Lyon et Saint-Étienne, Confluences et Positions ; à Alger, Fontaine ; à Toulouse, Pyrénées ; à Villeneuve-lès-Avignon enfin, Poésie. À cette énumération il faut joindre l'œuvre importante accomplie en Suisse par Les Cahiers du Rhône, fondés par Albert Béguin, spécialiste de la poétique moderne. La plupart de ses revues deviennent aussi des maisons d'édition, à la situation financière précaire, aux publications quasi-confidentielles, mais comme par miracle leur rayonnement est considérable.
La protestation et la solitude se conjuguent avec le troisième grand thème de cette poésie, l'inquiétude de la sympathie et de la communion, face au visage défiguré de l'humanité en guerre.
Certes, à un regard superficiel, cette poésie de la Résistance peut paraître un épisode sans suite. Il est né alors beaucoup de poètes, et il en a peu survécu. Et la signification, la poésie a sans doute été au mieux exprimée par l'un des plus authentiques poètes de cette génération : « La guerre me révéla cette “sensibilité spirituelle” que je n'ai cessé de traduire depuis, et d'abord dans mes œuvres de “résistance”... Je les ai écrites pour “dire” la douleur, l'élever à l'absolu... et nommer l'esprit du Mal qui l'inflige. » (P. Emmanuel, Préface à l'anthologie de ses œuvres dans la collection Poètes d'aujourd'hui)
(d'après XXe siècle. Les grands auteurs français (Collection littéraire))

René TAVERNIER

Positions

Il y en a qui prient, il y en a qui fuient,
Il y en a qui maudissent et d'autres réfléchissent,
Courbés sur le silence, pour entendre le vide,
Il y en a qui confient leur panique à l'espoir,
Il y en a qui s'en foutent et s'endorment le soir
Le sourire aux lèvres.
Et d'autres qui haïssent, d'autres qui font du mal
Pour venger leur propre dénuement.
Et s'abusant eux-mêmes se figurent chanter.
Il y a tous ceux qui s'étourdissent...
Il y en a qui souffrent, silence sur leur silence,
Il en est trop qui vivent de cette souffrance.
Pardonnez-nous, mon Dieu, leur absence.
Il y en a qui tuent, il y en a tant qui meurent.
Et moi, devant cette table tranquille,
Écoutant la mort de la ville,
Écoutant le monde mourir en moi
Et mourant cette agonie du monde.
(10 juillet 1943)

Alain BORNE

Contre-feu, Cahiers du Rhône

Me voici seul avec ma voix
j'entends le dernier pas qui balaye la route
et le silence tombe enfin comme l'ombre
d'une feuille
Me voici seul avec ma voix, un nouveau jeu
commence
puisque le sang torride dont je m'étais vêtu
rejeté vers la mer écrase d'autres naufrages,
c'est de mon propre sang que je teindrai les murs
mon sang hanté de l'âme neuve des lecteurs
du ciel.
(1942)

Joseph KESSEL, Maurice DRUON

Le Chant des Partisans

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Source : Historia spécial, photo par J.M. Steinlein
Ami, entends-tu
Le vol noir des corbeaux
Sur nos plaines ?
Ami, entends-tu
Les cris sourds du pays
Qu’on enchaîne ?
Ohé Partisans
Ouvriers et Paysans
C’est l’alarme !
Ce soir l’ennemi
Connaîtra le prix du sang
Et des larmes
Montez de la mine
Descendez des collines
Camarades,
Sortez de la paille
Les fusils, la mitraille
Les grenades !
Ohé les tueurs
À la balle ou au couteau
Tuez vite !
Ohé saboteurs
Attention à ton fardeau
Dynamite !
C’est nous qui brisons
Les barreaux des prisons
Pour nos frères !
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Source : Historia spécial, photo par Tallandier
La haine à nos trousses
Et la faim qui nous pousse
La misère…
Il y a des pays
Où les gens au creux du lit
Font des rêves
Ici, nous, vois-tu,
Nous on marche et nous on tue
Nous on crève
Ici chacun sait
Ce qu’il veut, ce qu’il fait
Quand il passe…
Ami, si tu tombes
Un ami sort de l’ombre
À ta place
Demain du sang noir
Séchera au grand soleil
Sur les routes
Sifflez compagnons…
Dans la nuit la liberté
Nous écoute…

Paul ÉLUARD

Liberté

(extrait)
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Source : Historia spécial, photo par Tallandier
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te renommer
Liberté.

Gabriel PÉRI

Gabriel Péri était journaliste. Il était arrêté et fusillé par les nazis après le commencement de l’Occupation en 1941.
(extrait)
Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on haît les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli

Louis ARAGON

La Rose et le Réséda

À Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves comme à Guy Môquet et Gilbert Dru
(extrait)
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Il coule il coule et se mêle
À la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
L’un court et l’autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dîtes flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle
La rose et le réséda

Légende de Gabriel Péri

(extrait)
C’est au cimetière d’Ivry
Qu’au fond de la fosse commune
Dans l’anonyme nuit sans lune
Repose Gabriel Péri
Dans le cimetière d’Ivry
Il chante encore il chante encore
Il y aura d’autres aurores
Et d’autres Gabriel Péri
Dans le cimetière d’Ivry
Sous la terre d’indifférence
Il bat encore pour la France
Le cœur de Gabriel Péri

Ballade de celui qui chanta dans les supplices

Hommage à Jean-Pierre Thimabaud
(extrait)
Je meurs et France demeure
Mon amour et mon refus
Ô mes amis si je meurs
Vous saurez pour quoi ce fut
Ils sont venus pour le prendre
Ils parlent en allemand
L’un traduit : Veux-tu te rendre
Il répète calmement :
Et si c’était à refaire
Je referais ce chemin
Sous vos coups chargés de fers
Que chantent les lendemains
Il chantait lui sous les balles
Des mots sanglant est levé
D’une seconde rafale
Il a fallu l’achever
Une autre chanson française
À ses lèvres est montée
Finissant la Marseillaise
Pour toute l’humanité

Robert DESNOS

Couplets de la rue Saint-Martin

(extrait)
Je n’aime plus la rue Saint-Martin
Depuis qu’André Platard l’a quittée.
Je n’aime plus la rue Saint-Martin,
Je n’aime rien, pas même le vin.
C’est mon ami, c’est mon copain.
Il a disparu un matin,
Ils l’ont emmené, on ne sait plus rien.
On ne l’a plus revu dans la rue Saint-Martin.
Pas la peine d’implorer les saints,
Saints Merri, Jacques, Gervais et Martin,
Pas même Valérien qui se cache sur la colline.
Le temps passe, on ne sait rien.
André Platard a quitté la rue Saint-Martin.

Le Dernier poème

J’ai rêvé tellement fort de toi,
J’ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu’il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres
D’être cent fois plus ombre que l’ombre
D’être l’ombre qui viendra et reviendra
dans ta vie ensoleillée.

Emmanuel D’ASTIER DE LA VIGERIE

Complainte des partisans

(extrait)
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Le mémorial Jean Moulin à Chartres
Source : Historia spécial, photo par J.M.Steinlein
Les Allemands étaient chez moi
On m’a dit résigne-toi
Mais je n’ai pas pu
Et j’ai repris mon arme.

J’ai changé cent fois de nom
J’ai perdu femme et enfants
Mais j’ai tant d’amis
Et j’ai la France entière.
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
Les Allemands l’ont pris
Il est mort sans surprise.
Le vent souffle sur les tombes
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l’ombre.





Citations

"Ne pleurez pas votre passé car il s'est enfui à jamais. Ne craignez pas l'avenir, car il n'existe pas encore. Vivez dans le présent, et tâchez de le rendre si beau que vous vous en souviendrez toujours."  

Ida Scott Taylor

"Les hommes ont ce don d'avoir des yeux et d'oublier de s'en servir." 

David Mitchell

 La douleur de l'âme pèse plus que la souffrance du corps.
 "Le courage n'est pas l'absence de peur mais plutôt la compréhension qu'autre chose est plus important que la peur" 

Ambrose Redmoon

 "La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique"
  Blaise Pascal 




La poésie de la résistance

 


La « poésie de la résistance », 
qu'est-ce que c'est ?

Lors de la seconde guerre mondiale (1939-1945), et plus particulièrement pendant l'occupation de la France par les Allemands, de nombreux Français se sont investis pour le retour de la Liberté. Certains oeuvraient pour leur pays en faisant dérailler des trains ennemis, d'autres risquaient leur vie en abritant des juifs, d'autres encore utilisaient leurs talents d'écriture. C'est ainsi que de nombreux poètes écrivirent pendant cette période des textes « engagés », c'est-à-dire qui disaient leurs convictions pour le bien de la collectivité : ils exprimaient leur amour de la liberté et de la vie, leur haine pour l'ennemi, leur admiration pour tous les résistants, leur douleur pour tous les déportés, fusillés et prisonniers... En résumé, ces poètes engagés étaient à la fois des messagers de paix, de colère et d'espoir.
Il faut remarquer aussi que parmi eux, certains étaient aussi, en plus, acteurs actifs de la résistance, prenant les armes concrètement. C'est le cas par exemple de René Char, un célèbre poète, qui devint chef départemental d'un réseau de résistants dans les Basses-Alpes. Son pseudonyme de résistant était « Capitaine Alexandre ». Durant son activité de résistance, il écrivit une sorte de journal poétique qu'il publia après la guerre sous le nom de Feuillets d'Hypnos. Autre exemple : le poète Robert Desnos. Ecrivant des poèmes engagés, il était aussi membre du réseau de résistance « Agir » et fabriquait des faux papiers pour des résistants et des juifs. Arrêté et déporté, il mourut au camp de Terezin (en République tchèque) en 1945.
La « poésie de la résistance » regroupe donc tous les textes poétiques écrits par ceux, célèbres ou anonymes, qui luttèrent pour la Liberté de la France pendant la seconde guerre mondiale.
Pourquoi un tel succès de la poésie ? Pourquoi pas un autre genre littéraire comme le roman ou le théâtre ?
La poésie a surtout deux atouts majeurs : le langage poétique et la brièveté des textes. En effet le langage poétique permet de jouer avec les mots, de créer des images fortes, saisissantes, qui sauront bien traduire les sentiments personnels et collectifs ressentis en cette terrible période. De plus, le rythme poétique, la longueur des vers, les anaphores ou répétitions, les effets de sonorité, tout ceci participe à une efficace diffusion du message car, comme une chanson, le poème pourra être facilement repris, mémorisé, savouré, récité et scandé pour se donner du courage.
Par ailleurs le texte est bref. Il peut donc être rapidement recopié, ou même appris par coeur en peu de temps, ce qui permet de ne pas l'avoir sur soi en cas de fouilles. Les besoins pour l'imprimer sont aussi réduits, ce qui n'est pas une donnée négligeable dans une période de restrictions, et ce qui est également un atout considérable dans le cadre d'une impression clandestine et d'une diffusion en masse. C'est comme cela que les poèmes se retrouvent imprimés sous forme de tracts, et même parfois parachutés dans des caisses, avec les fusils, dans les maquis français par les avions de la RAF (Royal Air Force), armée de l'air britannique.
Comment s'organise la poésie clandestine ?
Dès 1940, les Allemands interdisent en zone occupée certains livres ainsi que les revues littéraires (sauf la NRF de Gallimard). Les activités littéraires doivent donc s'établir en zone libre, où la censure est moins sévère. En zone occupée, le premier mouvement de résistance française, appelé « le réseau du musée de l'homme », crée un journal clandestin et le nomme « Résistance ». C'est précisément ce mot que reprendront tous ceux qui luttent contre le nazisme et le régime de Vichy. Précisons que ce mot fait directement référence à une inscription qu'une prisonnière protestante avait gravée sur les murs de son cachot pendant l'oppression des protestants par les catholiques au XVIe siècle en France. Justement, certains membres de ce « réseau du musée de l'homme » étaient protestants. D'où cette idée.
En 1941, les Allemands démantèlent le réseau « du musée de l'homme » mais des éditions clandestines se mettent bientôt en place.
En 1942, Les Editions de Minuit publient ainsi leur premier livre, une nouvelle : Le Silence de la mer. Elle est signée de « Vercors », pseudonyme de Jean Bruller. Le livre circule sous le manteau et a beaucoup de succès.
La même année, Paul Eluard, célèbre poète surréaliste et poète résistant, publie de façon semi-clandestine un recueil poétique intitulé Poésie et vérité. L'un des poèmes est Liberté. Imprimé sur des tracts, il est diffusé en masse puisqu'il est parachuté par la RAF en des milliers d'exemplaires, dans des caisses avec des armes, dans le maquis français.
En juillet 1943, les Editions de Minuit font ensuite paraître L'honneur des poètes, un recueil poétique de différents poètes engagés qui ont pris des pseudonymes pour ne pas être reconnus. C'est Paul Eluard qui rédige la préface de ce recueil (mais il ne la signe pas).
D'autres poèmes engagés continuent ensuite de paraître pendant ces années 1943 – 1945, toujours dans la clandestinité.

Informations complémentaires
Sur le site, retrouvez par exemple le poème La rose et le réséda de Louis Aragon (1943), avec une analyse du texte : lien.

http://www.copiedouble.com/content/la-po%C3%A9sie-de-la-r%C3%A9sistance

poèmes de résistants

Je vous propose 2 poèmes de résistants. A vous de trouver le sens caché de ces poèmes.

Nouvel Alphabet Français

La nation                                       ABC
La gloire                                        FAC
Les places fortes                          OQP
Les provinces                               CD
Le peuple                                      EBT
Les lois                                          LUD
La justice                                      FMR
Le prix des denrées                    LV
La ruine                                        HEV
La honte                                       VQ
Mais l’espoir                               RST

Vous avez trouvé ??
Réponse:

La nation                                       ABC (=abaissée)
La gloire                                        FAC (=effacée)
Les places fortes                          OQP (= occupées)
Les provinces                               CD (=cédées)
Le peuple                                      EBT (=hébété)
Les lois                                          LUD (=éludées)
La justice                                      FMR (=  éphémère)
Le prix des denrées                    LV  (= élevé)
La ruine                                        HEV (=achevée)
La honte                                       VQ (=vécue)
Mais l’espoir                               RST (=est resté)

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Passons maintenant au deuxième poème.

Aimons et admirons le chancelier Hitler!
L’éternelle Angleterre est indigne de vivre.
Maudissons, écrasons le peuple d’outremer
Le nazi sur Terre sera le seul à survivre.
Soyons donc le soutien du führer allemand
De ces navigateurs la race soit maudite.
A eux seuls appartient ce juste châtiment
La palme du vainqueur répond au vrai mérite.
« Collaboration », poète anonyme

Vous doutez que ce soit un résistant qui l’ai écrit ?? Alors regardez l’hémistiche (milieu de vers) de chaque vers:

Aimons et admirons le chancelier Hitler!
 L’éternelle Angleterre est indigne de vivre.
Maudissons, écrasons le peuple d’outremer
Le nazi sur Terre sera le seul à survivre.
Soyons donc le soutien du führer allemand
De ces navigateurs la race soit maudite.
A eux seuls appartient ce juste châtiment
La palme du vainqueur répond au vrai mérite.

Et maintenant lisez les phrases en vert puis celles en noir!
Etonnant non ??



jeudi 24 juillet 2014



De Gaulle, reviens, nous sommes devenus fous!

Cinq regrets sur un été de poudre

Publié le 21 juillet 2014 à 14:00 dans Monde Politique Société
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degaulle barbes gaza
1. Je regrette l’époque où la France avait encore une diplomatie qui lui aurait permis de faire s’asseoir Israël, le Hamas, l’Autorité Palestinienne, les USA et un ou deux pays arabes autour d’une même table dans une de nos grandes demeures de la République, légèrement excentrée, qui sont souvent des châteaux, histoire de donner sa chance à un processus de paix. À Rambouillet, à Champs-sur-Marne ou à Marly-le-Roy. Les accords de Marly-le-Roy, ça aurait quand même eu quelque chose d’un peu mois mortifère que cet été de tous les dangers. Mais la France, depuis son alignement méthodique sur l’Europe, elle-même alignée sur les USA, depuis Sarkozy l’Américain et Hollande l’homme qui voulait aller bombarder Damas tout seul,  n’a plus de « politique arabe » comme on disait, avant… Aucune voix originale, c’est à dire héritée du gaullisme, à faire entendre en ces jours qui sentent la poudre et le sang. Mais ça va faire plus de dix ans, ça, de toute façon. Au moins depuis le discours de Villepin à l’ONU
2. Je regrette que l’on ne pense pas plus, au hasard et dans le désordre, aux communistes israéliens, aux gays ou aux ivrognes gazaouis, aux féministes palestiniennes, aux manifestants pacifistes de Tel-Aviv, bref aux derniers civils, à ceux qui- consciemment ou non – refusent d’enfiler un treillis mental. Il faudrait leur dire qu’on les aime, ces bisounours admirables.
3. Je regrette l’époque où un président, un Premier ministre  et un ministre de l’Intérieur n’interdisaient pas des manifestations dans un mélange de lâcheté et de cynisme, de machiavélisme à la petite semaine et de trouille devant un communautarisme qui n’a rien d’irréversible pour peu qu’on donne à tous l’impression de vivre dans le même pays, aussi bien sur le plan des valeurs que sur le plan économique. Faire passer une manifestation « propalestinienne » par Barbès et Château-Rouge… Autant que les CRS fournissent directement les cocktails Molotov aux manifestants.
4. Je regrette que la gauche de la gauche, comme on dit, ayant fait du Palestinien la figure ultime du damné de la terre alors qu’il n’en est qu’une parmi tant d’autres, accepte de manifester en compagnie de femmes voilées, voire de barbus abrutis qui comparent nazis et israéliens. La religion, opium du peuple, soupir de la créature accablée par le malheur, ça ne vous dit rien les gars ? Il n’est tout de même pas si compliqué de manifester pour « La paix, maintenant », de critiquer la violence de la riposte de  Tsahal sans pour autant frayer avec la lie antisémite qui commence à prospérer dans les banlieues où quelques salopards religieux aident toute une jeunesse à se tromper de colère.
5.  Je regrette qu’un Premier ministre comme Valls, alors que la France aurait plus que jamais besoin de se voir un peu plus belle qu’elle n’est, pour tenir le choc contre cette importation sauvage du conflit israélo-palestinien, en rajoute dans l’automutilation repentante lors du discours sur le 72ème anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv avec un retentissant : « Oui, la France était à Vichy ».  Eh bien non, la France n’était pas à Vichy, monsieur Valls, la France n’est pas comptables des crapuleries d’une collaboration avec le nazisme dans sa grande lutte contre le « complot judéobolchévique » Oh, et puis quelqu’un expliquerait ça beaucoup mieux que moi à Valls, quelqu’un qui a écrit : « Le 17 juin 1940 disparaissait à Bordeaux le dernier gouvernement régulier de la France. L’équipe mixte du défaitisme et de la trahison s’emparait du pouvoir dans un pronunciamento de panique. Une clique de politiciens tarés, d’affairistes sans honneur, de fonctionnaires arrivistes et de mauvais généraux se ruait à l’usurpation en même temps qu’à la servitude. Un vieillard de 84 ans, triste enveloppe d’une gloire passée, était hissé sur le pavois de la défaite pour endosser la capitulation et tromper le peuple stupéfait.” C’est  de Charles de Gaulle. C’est le discours prononcé pour le premier anniversaire de la France Libre, le 18 Juin 1941. Il manque, là, De Gaulle. Vraiment.


lundi 21 juillet 2014

VENDREDI 21 JUILLET 1944


Le château de Dortan, quartier général des allemands et lieu de tortures et d'exécutions au cours du massacre.

Le massacre de Dortan est un massacre commis par le 5e régiment des cosaques1 appartenant aux légions de l'EstNote 1de la Wehrmacht, dans le village français de Dortan, pendant la Seconde Guerre mondiale. Trente cinq personnesNote 2 furent tuées au cours de ce massacre (trente six selon une autre source2) ponctué par des viols et des séances de torture. Le village de Dortan fut entièrement incendié.
Ce massacre qui se déroula du 12 juillet 1944 au 22 juillet 1944 s'inscrivait dans le cadre de l'opération Treffenfeld menée contre les maquis de l'Ain et du Haut-Jura, mais également de ceux des Glières et du Vercors ; le but initial de cette opération était la destruction de ces maquis.


Monument du martyr à Dortan



En juillet 1944, la Wehrmacht a la volonté d'amoindrir et de détruire3 les Forces françaises de l'intérieur de la région et notamment les maquis de l'Ain et du Haut-Jura.
Dès le 12 juillet 1944, le village de Dortan est pillé par les Allemands4 et sept personnes (six hommes dont le curé du village, l'abbé Dubettier, et une femme) sont fusillées4. Le lendemain, trois personnes d'Oyonnax (dont l'une avait quinze ans) qui se trouvaient à Dortan, sont abattues4. Ce même 13 juillet 1944, des femmes du village sont violées par les soldats allemands4 et les exécutions continuent : au total sur les deux journées du 12 et du 13, vingt quatre hommes sont exécutés par les allemands1.
Au cours des journées des 20 et 21 juillet, quinze hommes sont arrêtés et torturés4 au château de Dortan, alors quartier général des troupes allemandes, établies dans le village depuis le 12 juillet. Parmi eux, le FTP Denis Dufour5, qui mourra sous la torture le 20 juillet 1944.
Le 22 juillet 1944, les Allemands rassemblent la population au château de Dortan pendant que le village continue à brûler4 à la suite de l'incendie déclenché le 21 juillet. Il sera entièrement détruit exception faite du château de Dortan.

Hommages

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Vingt-et-Un-Juillet.
  • Également à Dortan, une stèle composée de la cloche (de l'église) endommagée qui constitue un vestige rescapée de l'incendie du village. Se trouvent également dans le village, le monument du martyr et une stèle rappelant l'assassinat de l'abbé Dubettier le 12 juillet 1944. L'abbé Dubettier était le curé de Dortan depuis le 30 juin 19076. Il était né le 11 septembre 18746.

Notes et références

Notes

  1. L'Ost-Bataillon était composé de soldats issus des territoires occupés par l'Allemagne nazie en URSS. Ils étaient d'anciens prisonniers de guerre ou des volontaires.
  2. D'après le monument du martyr.
  3. Date de la destruction du village par l'incendie.

Références

  1. a et b [PDF]Peter Lieb, « Wehrmacht, Waffen-SS et Sipo/SD : La répression allemande en France 1943-1944 » [archive], sur fondationresistance.org (consulté le 17 août 2011), p. 14.
  2. (en) Sarah Bennett Farmer, Martyred village : commemorating the 1944 massacre at Oradour-sur-Glane, University of California Press,‎ 1999, 300 p. (lire en ligne [archive]), p. 52.
  3. « La répression Allemande » [archive], sur maquisdelain.org (consulté le 17 août 2011).
  4. a, b, c, d, e et f « Dortan en 1939-1945 » [archive], sur ajpn.org (consulté le 17 août 2011).
  5. « Denis Dufour » [archive], sur maquisdelain.org (consulté le 17 août 2011).
  6. a et b Vincent-Doucet-Bon 1964, p. 75.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Liseron Vincent-Doucet-Bon, Dortan village de France,‎ 1964, 121 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Liseron Vincent-Doucet-Bon et Madeleine Vincent, C'était un village de France, Lyon, La belle cordière,‎ 1945, 125 p.

Articles connexes

Lien externe


lundi 14 juillet 2014

14 JUILLET 1944 : L OPERATION CADILLAC




      

L'opération Cadillac est le nom de code donné par les Alliés à un parachutage massif d'armement pour la résistance française le 14 juillet 1944, quelques semaines après le débarquement de Normandie.

Le débarquement allié du 6 juin 1944 contraint les Allemands à réorganiser leurs troupes. L'opération Cadillac est programmée par le SOE britannique et un des buts est de retarder la division allemande Das Reich en partance pour la Normandie.
322 B-17 américains, soit 9 formations composées de 36 B-17 chacune, escortés par 524 chasseurs P-51 et P-47 sont engagés dans l'opération. 3 780 conteneurs d'armes et de matériel divers pour les Forces françaises de l'intérieur sont parachutés en plein jour sur l'Ain, le Maquis du Vercors, la Haute-Vienne, la Corrèze, le Lot, le Cantal et le Puy-de-Dôme1 .
Le plus important parachutage, sur le terrain de La Maresque à Loubressac dans le Lot, se compose de 75 forteresses volantes B-17 accompagnées de 200 chasseurs. Le chef de la mission britannique est George Hiller.
Des officiers anglais et américains sont également parachutés sur les drop zones, en soutien des groupes de résistants français. Ils ont plus tard organisé le débarquement du 15 août 1944 sur la Côte d’Azur.
La première commémoration du souvenir de l’opération avait été programmée le 14 juillet 1946 à Loubressac dans le Lot, sous le haut patronage de Charles De Gaulle.

Operation Cadillac

Rédigé par Alain dans la rubrique Maquis Parachutage Réseau

On the 14th of July 1944 a massive parachute drop of arms and supplies was organised for the south-west of France under the mission title Operation Cadillac.



Extract from Maquisards à 17ans by André Goineaud-Bérard :

We had a stock of arms of all types coming from the parachute drop made by 200 'Flying Fortresses' and 'Liberators' which dropped their 'cargo' on the 14th July in the south of la Corrèze and in the area around Nontron at le Champ-Romain. Jacques Poirier mentions in his book 'La Girafe a un long cou' -
"After the war, General Gubbins, Chief of the S.O.E., confirmed with a certain sense of pride that on the 14th July 1944 they had carried out the most important parachute drop of the war."
The parachute drop was part of a huge joint operation organised by the Allies under the code name 'Operation Cadillac'. It was considered a total success: of the 349 bombers lead by 524 R.A.F. Spitfires, 320 had reached their target, 3791 containers, 417 tons of armaments dropped on the seven targets designated by the High Command of the Allied Expeditionary Forces in Europe.
The drop at Moustoulat in la Corrèze had been given the code name 'Digger' by the Allies.

Extract from Bataillon Violette by Capitaine Fred :

In the morning of the 14th July there was an impressive sight of American 'Liberator' bombers accompanied by R.A.F. Spitfires flying at low altitude over the entire area of the Secteur Nord (Dordogne). It was discovered later to be the most important parachute drop of the war: 400 tons of arms were dropped for the Maquis of the Corrèze and the Lot that morning.
The message awaited by Colonel Berger (Malraux) was 'Les taxis arriveront à 9 heures.'
Sparkling in the blue sky, 144 'Liberator' bombers and 200 R.A.F. Spitfires with the deafening sound of their engines fly over the terrain at Moustoulat, as if they were creating an enourmous 'fly past' at an overhead meeting. After this parade the planes separated and 36 take the direction of Carennac where the Groupe 'Veny' had prepared some land, 70 took the direction towards Saint-Privat and the remaining 36 continue on their voyage still accompanied by the 'Hurricanes' to assure the security of the operation.
See the book 'R5 Les SS en Limousin, Périgord et Quercy' by Georges Beau and Léopold Gambusseau, 4th part of Chapter three : 'Le parachutage du 14 juillet 1944' on page 398. (By coincidence I had an old copy of this book on its way to me in the post and now that it has arrived there is an extract further down the page.)
On their return, once their load had been lightened, this amazing fleet of planes flew over the Dordogne and the Limousin. Obviously they had been given a secondary objective to put on a 'show' to the people below and hopefully boost their moral, much in need at that time.
Those below had not failed to notice the show above, French flags went up at the windows, crowds gathered in the squares, some people dug out their hidden weapons and everywhere people let out shouts of joy and waved their arms in the air. If these sights were reported back to London then feelings would rise there too.

On the radio, on  the 14th July, in between some personal messages the following was announced: 'Les petits pois sont verts.' This message was for Fred (le Capitaine Fred), code saying that there would be a parachute drop that evening on land at Gourinchas, 5km from Chalus. A little before midnight the plane arrived and the parachutes dropped were blue, white and red, a nice touch from the English for our national day.
Even better: as well as containers of arms and ammunition there were uniforms, shoes and cigarettes. Five more planes would fly over during the following nights and drop off their 'manna from the heavens' at Gourinchas.

Extracts from Résistances by Pierre Cadroas :

13 - 14 July 1944, Le groupe Héric

We had driven over to the maquis HQ at Vergt to pick up any instructions and some arms. No one from Vergt had visited our camp at Celles (near Ribérac) so, they appointed two brothers (Gaussen) who were trainee doctors at the time to accompany us back to Celles to review and report back to the HQ at Vergt our situation.
The journey was quite long and in the Traction-avant we were travelling in friendly chit-chat ensued.
Héric knew well what line of conversation he wanted to take and the two brothers started to talk about how that night there was a massive wave of parachute drops planned for several maquis groups in the Dordogne.
They had heard the message "Le moustique danse sur le toit". But still no arms for the groupe Héric. (The groupe had been requested by the maquis état-major to join their neighbouring A.S. groupe 'Bugeaud' but they had refused preferring to remain more autonomous. Downside was they were no longer provided weapons and ammunition.) Hearing of the planned parachute drop and still no arms for them the commander Héric was furious. The two 'visitors' were well informed as to where some of the drops had been planned for. 
One in particular was due in the area around Neuvic and Mussidan, this camp was just on the edge of ours.
We tried to get the two brothers to tell us the co-ordinates of this drop in the hope to be there and profit from it. Finally after what seemed like a never ending discussion they agreed to tell us.
So, we positioned ourselves near the camp and got ready to light the fires for the planes to see. We waited, nerves on edge and ears tuned in to any distant sound of the hum of engines.
At last, some time in between midnight and one in the morning we heard the faint 'ronflements' of distant planes. Immediately we lit the fires and got our torches ready to signal the code to the planes.
We are ready, but it is necessary for the planes to pass near and see us. They turn several times above our heads and then dropped the containers, which contain arms, ammunition, petrol and some essential clothes.
It is impossible to describe our immense joy. Everyone, as quickly as possible, gather all the containers together. Enough material to equip around 200 men.
That night had left us with some unforgettable memories even if it had deprived us of a whole night's sleep.
Now we have some arms, arms that we obtained ourselves by putting into practise the proverb 'help yourself, and the sky will help you!'.
(These arms would be essential to le bataillon Héric in the coming weeks that followed as they fought alongside le groupe Roland against the Germans at Saint-Astier on the 19th and 20th of August.)

Albe, le groupe Héric :
Around a dozen containers fell near us that night. The last one was lost in the woods but then was found. It contained only shoes, all in sizes too small to use!
Fontmarty, who was part of the maquis at Mussidan who should have received the parachute drop joined our Battalion later that year as the combat pushed towards the Atlantic front. He was not amused!

Groupe 'Roland' :
That evening at a quarter past nine Ici Londres broadcasted "Le Moustique danse... Le Crapaud vole... Le crocodile a la pépie... L'autruche se tape le ventre à terre..." Some of the messages received announcing the many parachute drops destined for our area and for the Corrèze, awaited for so long.

Extract from Scènes de la vie du maquis' by Henri Nanot :

Suddenly, the parachute drops started. The multi-coloured parachutes filled the black sky. It was a magical spectacle. The only sound came from the men on the ground who didn't know whether to rush forward to the parachutes or safely stand and watch the spectacle.

Every now and then a heavy container would land just a few metres from them. The first to land fell quickly as their parachutes had not opened properly and made a deep hole in the ground, all the containers stayed intact due to their strong construction. These could have killed someone outright but fortunately there were no such accidents.

The containers that came down with parachutes posed no danger as they came down slowly.
As the men approached the containers they forgot to watch out for others falling above them.
There were so many parachutes coming down they resembled coloured snow falling from the sky.
Each section was appointed a stretch of land agreed in advance. The last bombers went over the horizon and six Spitfires appeared to sparkle as they followed close behind.
All the parachutes were folded up and the containers put together in a pile.
The sight of this huge deployment of Allied air forces would give everyone hope of the imminent collapse of the Nazis.

Extract from Histoire d'un groupe franc du maquis de Dordogne by Jean Bart :

Aux armes! Aux armes!
It is the 13th of july and 9.15 in the evening. On the radio 'Ici Londres' broadcasts -
"Here are some personal messages" :
"Le Moustique danse..."
"Le crapaud vole..."
"Le crocodile a la pépie..."
"L'autruche se tape le ventre à terre..."
These few phrases with no apparent signification and incomprehensible to most of the people listening, announced at long last the imminent arrival of arms, in great need for so long.
Some of these messages had already been broadcasted on the radio, but never before had they given us such hope. On the day that followed, the 14th July, the planes of our friends and allies flew over the Dordogne and even more over the Corrèze.
On this day, the arms rained down from the sky and put joy in all our hearts. They were so welcome.
As said, most of the drops were in the Corrèze where the terrain was better suited. It was towards this neighbouring département that a convoy of eight trucks were sent to pick up the arms and various materials that were needed so badly.   

Parachutage du 14 juillet 1944 à Moustalat en Corrèze
     
Extract from R5, les SS en Limousin, Périgord et Quercy by Georges Beau and Léopold Gaubusseau :

Transporting supplies from a drop
On the 14th of July at 5.30 in the morning there was a commotion as an agent de liason announced that the awaited message had been broadcasted during the night "Les taxis arriveront à 9 heures".
But, at 7 o'clock, there was an alert. The faint sound of aeroplanes, getting louder. It was a false alarm, it was a German reconnaisance plane doing its routine check. An hour later the muffled rumblings of aircraft engines began to fill the sky. "They're here!" Cried joyously the maquisards.
Sparkling in the perfect blue sky were 144 American Liberators and 200 R.A.F. Spitfires. With the deafening sound of engines they flew over the land at Moustoulat.
"It was sheer madness" recounted a witness "We cried, we waved our hankies, emotional in every sense, we didn't know what to do."
Drop as seen from the air - Vercors 14th July 1944
Suddenly 12 planes broke away from the formation and after a sharp turn, came back over the land, and at an altitude of 100 metres released 140 containers weighing 200 kilos with parachutes open above. Attention was needed not to have one land on your head.
The first drop had only just landed when the next 12 planes came over, releasing more containers, this time with blue, white and red parachutes. As these fell nearer to the ground there were jubilant cries of admiration.
After all the parachutes had been released the Liberators regrouped in a perfect formation and returned to make a tour of honour flying less than 50 metres above the ground, then regained altitude and had soon disappeared towards the horizon. The Spitfires remained for a while in the area to oversee the safety of the maquisards below taking possession of the containers.
"This day will remain for me the most moving of my life." Wrote the lieutenant 'Joseph' (Joseph Lavarec) in his notebook. He had taken charge of transporting some of the containers over to a barn at Mascheix, 2 km's to the south.
At the same time the containers were being dropped at Moustoulat, 200 were dropped at Saint-Privat and 450 at Carrenac.
At Carrenac the O.R.A. (Organisation de Résistance de l'Armée) had lent a hand to the groupe 'Veny' to collect the arms and transport them, but also to guard the area and stop any 'unwelcome visitors'.
They had taken position in a large patch of land next to a high ridge over looking the Dordogne to Padirac in the south. To make possible the transportation from the fields they had requisitioned bulls and carts and their respective owners. On route the containers were taken off the carts and put onto trucks.

It was truly heaven sent. Amongst the weapons were machine guns, Stens, grenades, small mortars, ammunition, bank notes and pharmacutical products. Also, important supplies of tinned foods, chocolate, sweets etc, which were well appreciated.

Drop made in daylight - Correze 14th July 1944

Extract from Histoire de la Résistance en Périgord by Guy Penaud :

The 14th of July, the national holiday in France started with the beautiful sunshine of a perfect summer's day.
200 'fortresses volantes' and 'Liberators' escorted by 60 Spitfires appeared in the sky above the plateau at Causse de Loubressac (Correze).
During six consecutive hours, these planes took it in turn to fly over and then return releasing their parachuted cargo, so impatiently awaited for by all. Taking no notice of German patrols in the area, 1,500 résistants lead by Commander Collignon encircled the terrain dotted with containers and parachutes, terrain covering around 20 square km's.
Women had placed bedsheets on the ground to form the letter 'Z' indicating that this was definitely the zone for the parachute drop.
Farmers and shop owners came out from their villages and farms, driving vehicles of all descriptions to transport away the arms.
Part of the 'booty' was destined to the maquis of the Dordogne: a convoy of 12 trucks under the command of Ancel arrived and then delivered over the following days arms between Bretenoux and Gramat. The groupes 'Bugeaud' and Marcel (A.S.) took part in the operation.
On return, this important fleet of planes flew over the Dordogne to raise moral to the people below.
This parachute drop would change so much and the same day the A.S. received more arms dropped from the sky at Douville and Gourinchas (5 km's from Chalus.)
Only the F.T.P. were deprived of supplies which then manifested some bad 'feeling'. Aristide (Roger Landes) who was in charge of S.O.E. operations in the whole region received, in effect, had a visit from some 'worrying visitors': the chiefs of the F.T.P. (Soleil and Doublemetre) who demanded arms and ammunition, and who reckoned that they were "the sole holders of the national honour and therefore the only ones who must assume the supreme responsibilities in the region."


Extract from Histoires tragiques du Maquis by Pierre Louty :


There are 8 pages dedicated to l'Opération Cadillac and the parachute drops that day in the Cantal in this incredible work so this is simply a 'snippet' of the story.

An unforgettable 14th July :
At 5 o'clock in the morning the day started with the meeting of Pilots and Officers concerned with the operation 'Cadillac'.
At 7 o'clock, 349 bombers escorted by 524 Spitfires took off from 9 different aerodromes around London, the weather was far from good.
En route to France they climbed to an altitude of 5000 metres. After they had crossed the Channel they took the direction towards the Loire... Around the area of Blois they split into their different groups and take their different routes to the objectives, flying now at an altitude of 1000 metres.
At the land prepared at Serrurier all had been in place since 5 in the morning. Robert Koenig was at the farm 'Delpeuch' situated at Dix-Maisons. He made contact with London. It was only at 7 in the morning that the operation was confirmed as on.
During this time trucks arrived and beef-carts had been brought over from local farms. Hundreds of volunteers had arrived and got into groups to help receive the drops. Some look-out and security posts have been put in place.
At 8 o'clock Robert Koenig heard from London that the planes had taken off an hour earlier. There is a shout of joy. At 9 o'clock this 14th of July the climate was good and the sky was clear.
This is a small extract from the Commandant André Decelle 'Didier'.
The parachutes fall in waves around us. It is magical. Each wave consisted of hundreds of coloured parachutes, red, green, orange, white. What a noise was heard as the containers hit the ground. Then the parachutes started falling more softly, a new wave, another, and then another, then six more waves.
The last one, in a beautiful celebration of the 14th of July, the parachutes were blue, white and red.
There were 431 of them lying all over the meadow.


Extract from The army air forces in World War 2 edited by W.F Crayen and J.L Cate :


Operation CADILLAC, the second mass drop by B-17's of the 3d Air Division, took place on 14 July. At this time with the battle for St.-Lô reaching its climax, the Maquis could give valuable assistance by continuing to disrupt enemy troop movements and by engaging the maximum number of German forces. Fighting was heavy in the Vercors, where the Nazis were making a strong effort to eliminate the threat to their communications northward in the Rhone and Saône valleys, southwest of Chalon-sur-Saône, and in the area of Limoges. Operation CADILLAC was planned to deliver supplies to seven points in these three principal regions. Nine wings of thirty-six B-17's each were assigned to the operation and each wing loaded six spares to insure a maximum drop. The bombers took off at about 0400 from nine airdromes, picked up a fighter escort of 524 P-51's and P-47's, and flew to their targets in daylight. The only opposition was that offered by some fifteen Me-109's which attacked southwest of Paris. The bombers and fighters together claimed nine of the Me's shot down, two probables, and three damaged. Two of the B-17's landed in Normandy, and all told only three planes suffered major damage. Two wings of seventy two B-17's dropped 860 containers on the Vercors plateau, and one wing of thirty-six B-17's dropped 429 containers southwest of Chalon-sur-Saône. The remaining 214 B-17's dropped 2,491 containers on five targets in the Limoges-Brive area. Practically all of these 3,780 containers, loaded with nearly 500 tons of supplies, were recovered by reception committees.


1946





















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  • The Day the sky bloomed with Parachutes (lien)

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