Le massacre de Dortan est un massacre commis par le 5e régiment des cosaques1 appartenant aux légions de l'EstNote 1de la Wehrmacht, dans le village français de Dortan, pendant la Seconde Guerre mondiale. Trente cinq personnesNote 2 furent tuées au cours de ce massacre (trente six selon une autre source2) ponctué par des viols et des séances de torture. Le village de Dortan fut entièrement incendié.
Ce massacre qui se déroula du 12 juillet 1944 au 22 juillet 1944 s'inscrivait dans le cadre de l'opération Treffenfeld menée contre les maquis de l'Ain et du Haut-Jura, mais également de ceux des Glières et du Vercors ; le but initial de cette opération était la destruction de ces maquis.
Monument du martyr à Dortan
En juillet 1944, la Wehrmacht a la volonté d'amoindrir et de détruire3 les Forces françaises de l'intérieur de la région et notamment les maquis de l'Ain et du Haut-Jura.
Dès le 12 juillet 1944, le village de Dortan est pillé par les Allemands4 et sept personnes (six hommes dont le curé du village, l'abbé Dubettier, et une femme) sont fusillées4. Le lendemain, trois personnes d'Oyonnax (dont l'une avait quinze ans) qui se trouvaient à Dortan, sont abattues4. Ce même 13 juillet 1944, des femmes du village sont violées par les soldats allemands4 et les exécutions continuent : au total sur les deux journées du 12 et du 13, vingt quatre hommes sont exécutés par les allemands1.
Au cours des journées des 20 et 21 juillet, quinze hommes sont arrêtés et torturés4 au château de Dortan, alors quartier général des troupes allemandes, établies dans le village depuis le 12 juillet. Parmi eux, le FTP Denis Dufour5, qui mourra sous la torture le 20 juillet 1944.
Le 22 juillet 1944, les Allemands rassemblent la population au château de Dortan pendant que le village continue à brûler4 à la suite de l'incendie déclenché le 21 juillet. Il sera entièrement détruit exception faite du château de Dortan.
Hommages
Pour les articles homonymes, voir Vingt-et-Un-Juillet.
- Également à Dortan, une stèle composée de la cloche (de l'église) endommagée qui constitue un vestige rescapée de l'incendie du village. Se trouvent également dans le village, le monument du martyr et une stèle rappelant l'assassinat de l'abbé Dubettier le 12 juillet 1944. L'abbé Dubettier était le curé de Dortan depuis le 30 juin 19076. Il était né le 11 septembre 18746.
Notes et références
Notes
- L'Ost-Bataillon était composé de soldats issus des territoires occupés par l'Allemagne nazie en URSS. Ils étaient d'anciens prisonniers de guerre ou des volontaires.
- D'après le monument du martyr.
- Date de la destruction du village par l'incendie.
Références
- [PDF]Peter Lieb, « Wehrmacht, Waffen-SS et Sipo/SD : La répression allemande en France 1943-1944 » [archive], sur fondationresistance.org (consulté le 17 août 2011), p. 14.
- (en) Sarah Bennett Farmer, Martyred village : commemorating the 1944 massacre at Oradour-sur-Glane, University of California Press, 1999, 300 p. (lire en ligne [archive]), p. 52.
- « La répression Allemande » [archive], sur maquisdelain.org (consulté le 17 août 2011).
- « Dortan en 1939-1945 » [archive], sur ajpn.org (consulté le 17 août 2011).
- « Denis Dufour » [archive], sur maquisdelain.org (consulté le 17 août 2011).
- Vincent-Doucet-Bon 1964, p. 75.
Voir aussi
Bibliographie
- Crime de guerre à Dortan, récit, document réalisé par les Archives départementales de l'Ain et la commission départementale d’information historique pour la paix. « Fonds ouverts. Études et documentation rassemblées depuis 2001. », sur oradour.org, p. 26.
- Liseron Vincent-Doucet-Bon, Dortan village de France, 1964, 121 p.
- Liseron Vincent-Doucet-Bon et Madeleine Vincent, C'était un village de France, Lyon, La belle cordière, 1945, 125 p.
Articles connexes
Lien externe
- Carte interactive évoquant l'opération « Treffenfeld » : « Qu'est-ce que la résistance ? », sur programmes.france2.fr/resistance.