Lady Mond (1869-1949)
Marie Louise LE MANACH est la seule fille d’une famille de 10
enfants. De père meunier et de mère ménagère, ils habitent le moulin de Prat
Guégan en Belle Isle en Terre. Elle répond rapidement au prénom de « Maï ». Elle
vit dans un logis précaire, mangeant rarement de la viande et vêtue de haillons.
Malgré cela, elle est vive et regorge de santé. A 12 ans, on lui en donne
15.
Lors des obsèques de Victor HUGO, l’occasion lui est donnée de
se rendre à Paris. Ce voyage change à jamais la vie de Maï qui décide d'y
rester. Elle a 18 ans. Elle connait des débuts difficiles comme les provinciales
de son temps, mais le personnage n'est pas ordinaire.
Un journal ira même jusqu'à écrire après sa mort : « elle se
fit remarquer en descendant un soir la butte Montmartre dans le plus simple
appareil, elle était lancée ».
En 1893, lors du bal costumé de l’école des
beaux arts au Moulin Rouge, elle fait sensation. Elle est reconnue faisant
partie des 10 femmes admises à figurer dans le cortège costumé, à peine vêtue
d’une gaze fort transparente. Quelque mois auparavant, lors d’un dîner, elle se
fît remarquer : un homme cria : « 20 Louis à la personne qui… ? ». Mai Le Manach
accepta et fit, dans la tenue qu’on imagine, le tour de la société sur le dos du
parieur. Elle fût inculpée pour outrage public à la pudeur.
Elle se reprend et reste à Paris où elle fait la connaissance,
à 28 ans, de Simon GUGENHEIM qui en a 38. Ils se marient et quittent la France
pour Londres. On disait que c’était un riche anglais, qu’il possédait une
réserve de pêche sur Belle Isle et qu’il était chirurgien de grande réputation.
En fait, il est originaire du Bas Rhin et n'était qu'un fabricant d’allumettes
puis un marchand de fruits et légumes. Il décède en 1902 d’une tuberculose et
d’une cirrhose du foie, seulement un an après leur mariage en laissant une veuve
avec en tout et pour tout 18 livres. Il repose à Montparnasse dans la tombe
GUGENHEIM-POUNOT.
Puis, elle tente de cacher une idylle avec le Prince Antoine
D’ORLEANS (1866/1930), mari de l’infante d’Espagne Eulalie (1864/1958). En
effet, à 30 ans l’infidèle Antoine a abandonné Eulalie. Celle-ci prit, en 1900,
la décision de divorcer bien que la cour de Madrid soit contre. On comprend
alors que Maï eu envie de tenter sa chance.
Cette aventure transforme
matériellement son existence. Mais elle découvre que de nombreuses intrigues
entourent le trône d’Espagne et que son train de vie parait suspect.
Elle parcours alors l’Espagne, l’Angleterre, la Suisse,
Paris…avant de repartir pour Londres où elle rencontre Sir Robert MOND, avec qui
elle aura enfin ce qu’elle convoite depuis l’enfance : « Vivre la vie des
princes sans jamais oublier d’où elle vient », car elle aide beaucoup sa
famille.
Robert et Marie se marient le 6 Décembre 1922.
Sir Robert MOND (1862-22/10/1938)
Robert MOND découvre un nouveau composé métallique gazeux : le
nickel carbonyle. Il lui ouvre la voie à un nouveau procédé d’extraction du
nickel à l’état très pur. Ses exploitations au Canada lui vaudront son
appellation de « Roi du Nickel ». Lors de la première guerre mondiale, ses
usines sont transformées pour la fabrication du TNT.
Anobli par GEORGES V le 3 Juin 1932, il est très riche et a
beaucoup de connaissances dans le monde. Archéologue dans les pays où il voyage,
il acquiert des villas et des appartements à Londres et en France. A Dinard, il
achète « Le Bec de la Vallée » devenue le Castel Mond avec vue sur Saint Malo.
Ensuite, il achete le château de Coat An Noz pour l’offrir à sa femme.
Toujours présent lors des grands évènements comme en 1926 où,
avec 9 personnes, Sir et Lady MOND relient l’Angleterre à Dinard en hydravion.
Ils font également don du premier Bateau de sauvetage commandé à St Servan
(bateau plat répondant au nom de Maï Manach).
Le Pavillon MOND
Lady MOND fait raser le
moulin Toulquer en 1932 où ses parents travaillaient à la fin de leurs vies (Mai
1885). A la place, elle fait construire le Pavillon MOND en l’honneur du
couronnement du Roi d’Angleterre Georges V. Le pavillon deviendra la Mairie,
avec la salle des fêtes et la cantine en sous-sol.
Le Château
En 1932, sur le reste de terre
du moulin (76 ares), Lady MOND fait construire le château afin de finir sa vie
près des siens. Elle y installera la poste et la pharmacie (aujourd’hui
fermée).
Elle passe commande, à l’architecte Hénar de Saint Malo, des plans
d’un château en granit avec 4 niveaux et pour chaque niveau, 12 fenêtres. Au
terme de la construction, le château s’avère trop près de la route et de ce fait
cache la mairie. On le démonte pour le reconstruire 10 mètres plus loin. La
construction s’achève la veille de la guerre 39-45.
La construction est
reconnue pour son faste : ascenceur, monte-charge, chauffage central alimenté
par 2 chaudières, 8 salles de bain, téléphone intérieur permettant la
communication entre tous les étages. Les murs sont recouverts de marbre, de
boiseries, de toile de jouy.
Les différents acquéreurs ont été :
- 1953/1986 : (Mairie
): école, collège public
- 1986/1998 : hôpital psychiatrique de Bégard
-
depuis 1998 : Centre régional d’initiation à la rivière
Mausolée de Lady MONDA côté de la
chapelle Loc Maria, Lady MOND fait édifier une chapelle personnelle dont la
conception, sur une crypte enterrée, s’inspire des recherches faites par Lord
MOND en Egypte (tombe du sous sol).
Par contre, le mausolée érigé au
dessus est en forme de chapelle qui se veut médiévale. Elle ne conserve que les
gisants de marbre de Carrare que « Maï la bretonne » a fait sculpter après la
mort de son mari.
A la mort de Lady MOND, elle est enterrée au cimetière de Loc
Maria. Elle avait demandé qu’après 20 ans, elle soit conduite au mausolée (en
fait après 30 ans car le cercueil était de bonne qualité). Depuis le cercueil
d’ébène de Lady MOND repose dans un tombeau de granit rose situé dans la crypte
et entouré de sépultures d’autres membres de sa famille. Au fond du mausolée,
une niche renferme les cendres de Sir et Lady MOND. Aujourd’hui, les cendres de
Sire MOND sont retournées en Angleterre.
La porte du mausolée est un réemploi : elle provient de la
chapelle du Paradis qui se trouvait à Keranfloc’h, dans la commune de
Trégrom.
Le Château de Coat-An-Noz
A la lisière
ouest de la forêt s’élève un château de style Louis XIII, construit au début du
19ème siècle. L’édifice est bâti sur les vestiges d’une ancienne place forte
appelée Manoir de la Bosse.
Il est construit par la comtesse de SESMAISON,
née Cécile DE KERGOLAY pour l’agrément de sa fille Françoise-Marie-Raphaëlle.
C’est la comtesse elle même qui établit les plans, s’inspirant du château de
Saint Jean Kerdaniel. La construction dura 30 ans. En 1859 il passe, par
alliance, à la famille FAUCIGNY-LUCINGE, qui en reste propriétaire jusqu’en
1923.
Il devient célèbre grâce à son rachat, le 21 Janvier 1929, par
Sir Robert MOND pour les 60 ans de son épouse.
Pendant la deuxième guerre mondiale, le château est le siège
des FFI. Racheté plusieurs fois à partir de 1969, le château retrouve une âme
grâce à un antiquaire nantais, Mr FRESNEL (dont le grand père fût naguère, maire
de Belle Isle En Terre). Il avait pour objectif, d’y développer un salon de thé.
Le projet n’a pas aboutit.
Lors de chaque rachat, la mairie a soin de vérifier que le
nouveau propriétaire ne rasera pas le château et n’enlèvera pas les cheminées.
Contact : Yannick Kervern, originaire de
Belle-Isle-en-Terre est à la recherche , depuis de nombreuses années d’archives,
de documents de photos ou d’objets ayant trait à l’histoire de Sir Robert et
Lady Mond, ainsi que celle du Château de Coat An Noz . 06 18 14 50 14
Une promenade nous conduit à la fontaine de ND de Pendréo que nous atteindrons
après avoir monté environ100marches. Certains les ont comptées mais…Comme c’est
curieux de monter pour aller voir une source !
Nous reprenons le car pour rejoindre Belle-Isle en Terre,
Benach en breton, beaucoup de boutiques portent des noms en cette langue et la
population britannique est en forte augmentation, nous fait remarquer notre
guide. Nous nous arrêtons devant le Centre régional d’initiation à la rivière,
installé dans ce qui fut la résidence de Lady Mond. Cette dame n’était pas
anglaise mais bretonne elle s’appelait Marie-Louise Manach (1869-1949) fille
d’un meunier de Prat-Gueguen, ce qui lui valut le surnom de « Belle meunière ».
Elle « monta » à Paris à l’occasion des obsèques de Victor Hugo avec les
propriétaires du moulin de son père. Elle quitte son village pour aller
travailler à St Brieuc à l’hôtel de la Croix Rouge et très vite, elle quitte la
Bretagne pour s’installer dans la capitale où elle est d’abord fleuriste puis
elle fréquente les milieux d’artistes, mais « n’te promène donc pas toute nue »
aurait dû lui dire Feydeau qui devait écrire sa pièce ou n’allait pas tarder à
le faire…Elle n’eut pas ce conseil donc elle passa 2 mois en prison pour
outrages !!!Elle épouse un Guggenheim qui s’éteint à Londres la laissant seule.
C’est dans cette ville qu’elle rencontre l’Infant d’Espagne. De1900 à 1906 elle
partagera sa vie et sera même reçue par le Pape Pie X. En1910, elle fera la
connaissance de Robert Mond, le « Roi du nickel »qu’elle épousera le 06 12 1922.
Sa vie se partagera dorénavant entre Londres, Paris, Dinard et Belle-Isle, son
village natal où son mari décèdera en 1938. Elle s’intéresse à la culture
bretonne : langue et coutumes et sera à l’initiative de la création du Gorsedd
qui fait revivre la lutte et les sports athlétiques bretons. Elle refusera aussi
l’occupation de son château par les troupes allemandes et pour cela, sera
incarcérée 2 mois à la prison de Guingamp.
Après avoir vu le château et le parc, nous faisons un petit tour
dans le centre du bourg, nous voyons l’église actuelle et l’ancienne église,
aujourd’hui désaffectée et qui a servi de halles, sur la place, notre guide nous
montre la crêperie de Jeanne Kergroës devenue célèbre pour avoir appris aux
japonais à faire les crêpes à la mode, à la mode…de chez nous !
Mausolée de lady Mond, Belle-Isle-en-Terre
Mausolée de lady Mond
Créateurs | Architecte : Armel Beaufils |
Construit à l'image des ossuaires traditionnels, il contient deux gisants, celui de lady Mond et celui de son mari. Mais le corps de ce dernier se trouve en Angleterre et celui de lady Mond repose dans un cercueil d'ébène descendu dans un tombeau de granit rose, situé dans la crypte et entouré des sépultures d'autres membres de la famille. La porte du mausolée est un réemploi provenant de la chapelle du Paradis qui se trouvait à Keranfloc'h, dans la commune de Trégrom.
*Le
château de Lady MOND* |
*Kastell Itron MOND* |
i
La façade
sud-ouest |
Talbenn war ar
Merwent |
|
i
l'angle
nord-ouest |
korn war
Gwalarn |
|
autres photos en préparation; skeudennoù all
war ar stern
|
*Le
château de Lady MOND* |
*Kastell Itron MOND* |
i
La façade
sud-ouest |
Talbenn war ar
Merwent |
|
i
l'angle
nord-ouest |
korn war
Gwalarn |
|
autres photos en préparation; skeudennoù all
war ar stern
|
Images
93/314
Le château de Lady Mond à Belle Ile en Terre