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Voisin du bâtiment, Daniel Psenny, alors journaliste au Monde, a filmé de manière mécanique la rue où sortaient, affolées, des victimes de ce terrible chaos, avant qu’il ne comprenne vraiment ce qu’il se passait et allait leur porter secours. Ses images ont ensuite été utilisées par de nombreux médias. Dix ans plus tard, ce document témoignage est au cœur d’un film inédit coécrit par le journaliste et Franck Zahler, diffusé sur LCP ce mercredi 12 novembre, Vendredi noir.
Daniel Psenny a tenté de retrouver toutes les victimes que l’on voit sur sa vidéo, afin de les faire témoigner. Vendredi noir est un documentaire poignant et terriblement vrai, nécessaire pour laisser une trace aux générations futures. Sept personnes ont accepté de se souvenir de ce triste épisode qui a marqué leur vie à tout jamais.
Ils sont spectateurs ou voisins de la scène de crime et racontent la fuite désespérée, le sauvetage des blessés graves et comment ils ont tenté de reconstruire leur vie. Pour Ruben et Magali, les balles les ont séparés à jamais. La parole de Charlotte, alors enceinte de deux mois et sauvée par une autre victime, Seb, est encore plus forte alors que sa fille est née sept mois plus tard. Leur témoignage est vibrant d’authenticité, sans haine.
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Malgré le procès, la reconstruction n’est pour beaucoup pas terminée mais ce film permet aussi de fermer un chapitre sombre pour tous les Français qui ont été touchés de près ou de loin par ces attentats du 13-Novembre.
Les mots de Daniel Psenny ont été mis en musique par l’auteur-compositeur Louis Bertignac, ex-guitariste de Téléphone : on découvre alors une chanson inédite dévoilée dans ce documentaire, un hymne à toutes les victimes.
LCP , 20 h 40.
🇫🇷Aujourd’hui, nous nous souvenons de celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour la paix 🕊️
Un moment pour honorer leur courage et réfléchir à l’importance de la mémoire et de la réconciliation
Que s'est-il passé le 10 novembre 1970 ?

J’avais 18 ans et il n’y avait encore ni chaînes d’info en continu ni réseaux sociaux ni rien de ce qui occupe désormais nos jours et, pour certains, nos nuits : ce n’est que le mardi 10 novembre 1970 que nous avons appris la disparition du général de Gaulle la veille chez lui à Colombey-les-Deux-Eglises. Je me rappelle très bien l’émotion alors que mon frère venait me chercher à la sortie de mon Lycée Victor Duruy avec le journal ouvert devant moi. Difficilement concevable 55 ans plus tard à l’heure de Twitter et des réseaux sociaux, la mort du héros de la Seconde guerre mondiale est tenue secrète toute la nuit. Seuls ses enfants sont prévenus.
Puis bien sûr à la télévision cette intervention sidérante de brièveté et de concision du successeur du général, Georges Pompidou : « La France est veuve » !
« La France est veuve » !
Plus tard je lirai Malraux

Et souvent j’ai regardé et je regarderai la « série » de six « épisodes » De Gaulle, l’éclat et le secret, écrite par mes amis Patrice Duhamel et Jacques Santamaria
Difficile d’incarner un personnage historique encore si proche de nous, sans le travestir ou l’imiter maladroitement. Lambert Wilson, dans un film que je n’ai pas encore vu, s’y était risqué avec succès.
Difficile d’incarner un personnage historique encore si proche de nous, sans le travestir ou l’imiter maladroitement. Lambert Wilson, dans un film que je n’ai pas encore vu, s’y était risqué avec succès.
La performance de Samuel Labarthe dans la série de France 2 ne laisse pas d’étonner, d’autant qu’à la différence de Lambert Wilson, l’acteur franco-suisse incarne le général de ses 50 à ses 80 ans.
Pour qui veut approcher le général de Gaulle dans toutes ses dimensions, historique, politique, personnelle, je recommande la somme d’Eric Roussel, republiée en poche

et bien sûr, les propres Mémoires du général qui sont aussi d’un écrivain, d’un amoureux éperdu de la langue française.

🇫🇷 9 novembre 1970 – L’homme qui avait dit “non” s’en est allé
Ce jour-là, dans le silence de La Boisserie, s’éteignait un géant.
Charles de Gaulle n’est pas mort dans le fracas des armes ni sous la lumière des caméras, mais dans la simplicité d’un village, fidèle à l’idée qu’il se faisait de la France :
digne, silencieuse, éternelle.
Il avait relevé un pays à genoux, rendu à une nation humiliée sa fierté et son souffle.
Il avait parlé quand d’autres se taisaient.
Il avait tenu debout quand le monde vacillait.
Et quand il s’en est allé, ce n’est pas seulement un homme qui a disparu,
c’est une certaine idée de la grandeur qui s’est tue pour un instant,
avant de se graver à jamais dans la mémoire d’un peuple.
Aujourd’hui encore, son ombre veille sur la France.
Et son “non” résonne comme une leçon de courage,
adressée à tous ceux qui refusent de plier quand l’honneur appelle.
Rendons lui un Hommage et faite circuler le texte