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Le 3 mai 1944, sainte Thérèse de Lisieux était proclamée par Pie XII sainte patronne secondaire de la France, comme sainte Jeanne d’Arc. La France célèbre cette année les 150 ans de sa naissance et, du 28 au 30 avril à Lisieux, les 100 ans de sa béatification. Thérèse de Lisieux est aussi la sainte patronne des Missions, à l’égal de saint François-Xavier.
C’est le pape Pie XII qui proclama sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face patronne secondaire de la France, le 3 mai 1944. Elle était ainsi associée à sainte Jeanne d’Arc qui portait ce même titre, la Vierge Marie étant la patronne principale depuis la décision de Pie XI, le 2 mars 1922 – ce qui confirmait le vœu du roi Louis XIII en 1638. Ainsi les papes du XXe siècle entendaient-ils conforter la vocation de la France catholique, afin qu’elle « soit vraiment la fille première née de l’Église romaine ; qu’elle échauffe, garde, développe par la pensée, l’action, l’amour, ses antiques et glorieuses traditions pour le bien de la religion et de la patrie » (Lettre apostolique de Sa Sainteté le pape Pie XI Galliam, Ecclesiae filiam primogenitam, 2 mars 1922).
Que la petite carmélite de Lisieux ait été ainsi distinguée ne s’explique que par l’extraordinaire renommée qui fut la sienne à la suite de la publication de son Histoire d’une âme. En quelques années, son nom s’est signalé à l’attention universelle, et singulièrement à celle de la France qui a reconnu en Thérèse une personnalité extraordinaire, digne d’incarner son âme à travers le monde entier. Lisieux est devenue l’une des villes les plus célèbres du pays, comme Lourdes auparavant. Lorsque le cardinal Pacelli est venu inaugurer sa grande basilique en juillet 1937, il a trouvé des accents inoubliables qui anticipent la décision qu’il prendra une fois élu au siège pétrinien. Comme Pie XI avait reconnu Thérèse comme « l’étoile de son pontificat », Pie XII sera sans cesse accompagné de « la fleur exquise du carmel, si simple en son héroïque sainteté, si sainte en sa gracieuse simplicité ».
La sainte a imbibé notre littérature
Comment la France n’aurait-elle pas adhéré à la ferveur pontificale, la personnalité de la jeune carmélite étant désormais partie intégrante de son propre génie ? Pour s’en rendre compte, il suffit d’un rapide examen sur sa présence dans notre littérature contemporaine, y compris chez les écrivains les plus inattendus. Ainsi Yann Moix, dans sa Mort et vie d’Edith Stein (2008), évoque-t-il les grandes figures du carmel et réserve une large place à Thérèse. Mais c’est surtout Bernanos qui, dans toute son œuvre, apparaît comme saisi par une sainte qui ne cesse de l’accompagner. Signé par le frère Robert de l’abbaye du Barroux, le dernier essai consacré au romancier de La Joie – dont l’héroïne ressemble étrangement à Thérèse –, Bernanos maître spirituel, est imbibé de l’exemple de la sainte du début à la fin. Mais il en va de tous les écrivains catholiques du siècle dernier, qu’il s’agisse de Claudel, Mauriac ou Julien Green. Les philosophes aussi ont été touchés : Henri Bergson, Jean Guitton, Emmanuel Mounier. Ces deux adversaires de toujours que sont Marc Sangnier et Charles Maurras ont exprimé aussi une identique gratitude.
Une vénération pour Jeanne d’Arc
Mais ne convient-il pas de revenir à Thérèse elle-même pour apprécier son propre attachement à sa patrie, que ne saurait contredire le principe paulinien d’une appartenance à une patrie supérieure : « Nous avons notre citoyenneté dans les cieux » (Ph 3, 20). On sait que pour l’Apôtre lui-même, celle-ci n’abolissait pas la fierté de son appartenance au peuple de l’Alliance ou encore sa revendication à la citoyenneté romaine. La fille de Louis Martin et de Zélie Guérin est bien née française, d’une famille légitimiste, donc enracinée dans une tradition et héritière d’une histoire. Son attachement à Jeanne d’Arc, avant même que la libératrice d’Orléans ne soit placée sur les autels, en est un signe évident. La photo prise par sa sœur Céline, qui la représente habillée en Jeanne d’Arc dans l’enceinte même du carmel est célèbre.
par Thérèse Puppinck
par le P. Olivier Ruffray, administrateur du sanctuaire de Lisieux
par Constantin de Vergennes
par Véronique Jacquier
⬛ Nucléaire : faut-il partager notre dissuasion ?
Deux ans après le début de l’invasion russe en Ukraine, Moscou continue d’avancer dans l’est du pays. Kiev a confirmé avoir perdu une partie du village d’Ocheretyne, suite à une récente opération offensive russe. En raison de la pénurie de munitions et de personnel, l’Ukraine est confrontée à des défis croissants. Pour renforcer sa défense, le président ukrainien a promulgué une loi sur la conscription militaire et a reçu l’approbation de Joe Biden pour une aide militaire d’un milliard de dollars.
Emmanuel Macron cherche à transformer l’Union européenne en une « Europe puissance » avec une autonomie stratégique renforcée, même s’il a suscité des critiques en suggérant la possibilité de partager l’arme nucléaire avec d’autres pays européens. En France, la loi de programmation militaire 2024-2030 a été promulguée avec un budget record, incluant le doublement de la réserve opérationnelle, composée de 40 000 soldats à temps partiel. Ces réservistes pourraient voir leur rôle évoluer face à la situation en Ukraine.
Le film de Claude Miller est l’adaptation du roman autobiographique éponyme de Philippe Grimbert, paru en 2004. Il a remporté le prix Goncourt des lycéens en 2004 et celui des lectrices de Elle en 2005. L’écrivain et psychanalyste français avait dévoilé qu’il s’agit d’un roman romanesque basé sur des faits réels et des personnes de sa propre famille. Dans son ouvrage, il narre sa découverte d’un secret familial qui a pris racine pendant la Seconde Guerre mondiale.
C’est l’un de ses cousins qui lui a accidentellement dévoilé lors d’un déjeuner que son père avait eu un autre garçon, Simon. L’enfant et sa mère sont décédés à Auschwitz. Si l’existence de son demi-frère lui a été cachée, c’est parce que son père a épousé sa belle-sœur, mariée avant-guerre à un homme mort dans un stalag, qui était le frère de la première femme de son père, a dévoilé Philippe Grimbert dans Le Monde en 2007. Découvrir cette histoire lui a donné envie d’écrire la sienne. Ce n’est que vingt ans après la mort de ses parents, qui se sont suicidés ensemble après une longue maladie, qu’Un Secret est paru. À la date exacte de l’anniversaire de leur mort. « Écrire est le moyen que j'ai trouvé pour faire mon travail de deuil », a-t-il dévoilé à nos confrères.
Le Belem apporte la flamme olympique en France.Le Belem (1896) est le dernier trois-mâts barque français à coque en acier un des plus anciens trois-mâts en Europe en état de navigation et le second plus grand voilier de France. Il a passé le canal de Corinthe.
https://www.eurosport.fr/jeux-olympiques/paris-2024/2024/porteur-de-la-flamme-olympique-le-belem-a-franchi-le-canal-de-corinthe-video_vid2127227/video.shtml
Depuis le port du Pirée d'Athènes c'est le canal de Corinthe, fermé pour maintenance, mais ouvert spécialement pour le trois-mâts large de 8,8 mètres qui devra jouer dans les 24 mètres d’un couloir de 6,3 kilomètres de long, aux impressionnantes parois blanches de 80 mètres de haut reliant le golfe Saronique au golfe de Corinthe.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/04/27/a-bord-du-belem-fleuron-de-la-marine-francaise-et-premier-relayeur-de-la-flamme_6230294_3242.html
Au rythme de 4 nœuds à l’heure, le Belem, parfois au moteur, parfois ses voiles latines hissées pour aider aux manœuvres, sortira par le nord du Péloponnèse. « Le deuxième passage, après une navigation un peu longue dans la mer Ionienne entre la Sicile et la Grèce, nous prendra quelques jours, détaille le capitaine. On va passer ensuite par le détroit de Messine, endroit de trafic maritime soutenu, où l’on se garde la possibilité d’aller voir les volcans, notamment le Stromboli. Ensuite, ce sera une nouvelle navigation au large de quelques jours, pour arriver aux bouches de Bonifacio, entre le sud de la Corse et le nord de la Sardaigne, [détroit] connu pour ses courants. Nous sortirons ensuite par l’ouest de la Corse. Deux options : soit remonter le long des côtes corses, soit via une diagonale, en passant plus au large pour rejoindre le point d’attente et cette parade magnifique prévue au Vieux-Port. »
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Tout au long d’une navigation qui s’annonce sous les meilleurs auspices, vents mous mais portants, la lanterne contenant la flamme placée dans un berceau trônera principalement dans le grand roof, la pièce d’apparat du bateau toute en bois vernis, surveillée vingt-quatre heures sur vingt-quatre par les gardiens de la flamme. Ces trois marins ont dormi avec elle à l’ambassade de France et feront en sorte que jamais elle ne s’éteigne. « On ne s’interdit pas de transporter la flamme ailleurs sur le bateau, y compris dans la mâture de 34 mètres de haut », précise Aymeric Gibet. Une lanterne de réserve a été embarquée, au cas où.
Egalement sur le pont en permanence, les seize éclaireurs de la flamme, qui s’activeront entre prises de quarts, manœuvres et corvées, sans oublier les moments de partage avec le reste de l’équipage. Classé monument national en 1984, le Belem, qui accueille des stages de navigation depuis 1987, est un vieux routier des célébrations et a tissé au cours de son histoire des liens avec l’olympisme : le trois-mâts a en effet été construit dans la cité des ducs de Bretagne en 1896 la même année que les Jeux olympiques modernes. Il était également présent au jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012). Cette année-là, il s’invitait aux JO de Londres.
Douze ans plus tard, le revoilà à la manœuvre. Alors que les dizaines de bateaux suiveurs retournent à quai et que les côtes grecques s’éloignent, chacun se prend aux Jeux, rêvant de contempler la flamme olympique à 2 heures du matin, seul au monde, en pleine mer, sous le ciel étoilé… « Dans ce monde, il faut s’accrocher à ce que symbolise cette flamme : des valeurs de solidarité, de communion et de paix communes aux gens de mer », conclut le capitaine.
« Saint Jean-Baptiste », psalmodie festive pour un retour à la terre la naissance de Jean le Baptiste la nuit fût choisie par les païens...