Les Pitons de Sainte-Lucie pourraient perdre le label de patrimoine mondial de l’UNESCO
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Un milliardaire canadien, propriétaire de 32 hectares de terrain près du Gros Piton de Sainte-Lucie, veut ajouter 600m² de surface à sa maison de vacances, dont le terrain jouxte la zone désignée patrimoine mondial par l’UNESCO. Une pétition en ligne pour stopper cette extension a déjà recueilli plus de 20 000 signatures.
Caroline Popovic•
Un groupe citoyen veut empêcher Geoffrey Robillard, vice-président de la chaîne canadienne Dollarama, de poursuivre son projet d'extension près du Gros Piton à Sainte-Lucie.
En 2016, le milliardaire a acheté les 32 hectares de l’ancienne habitation de L’Anse L’Ivrogne pour l’équivalent de 7,7 millions d’euros. Ce terrain se trouve au pied du Gros Piton, répertorié patrimoine mondial de l'UNESCO.
Toujours plus grand...
Geoffroy Robillard a dans un premier temps obtenu une autorisation pour la construction d’un bâtiment d’un étage de 265m².
La population était déjà contre. Mais le ministre du Tourisme de l’époque, Dominic Fedée, s'est voulu rassurant en affirmant à ses concitoyens que la partie UNESCO n’était pas menacée.
Geoffroy Robillard a alors reformulé une deuxième demande d'extension de sa maison de vacances, soit 600m² supplémentaires. Mais sans succès : le projet a été rejeté par l’Autorité chargée de développement de l'Île.
La justice s'en mêle...
Les avocats de M. Robillard ont contesté cette décision. En juillet 2023, la Cours suprême de la Caraïbe de l’Est a tranché en faveur du propriétaire terrien.
Selon le juge, les règlements pour la préservation et la conservation des lieux protégés n'empêchent pas un individu de profiter pleinement de sa propriété privée.
Certes, la Convention du patrimoine mondial de 1972 protège les sites identifiés comme exceptionnels. Mais chaque pays doit pouvoir édicter sa propre législation en matière de préservation des lieux. À Sainte-Lucie, de telles lois n’ont jamais été votées.
Un label menacé
À la lumière de tous ces éléments, le juge a été clair : si des lois ne sont pas votées pour protéger les Pitons de la Soufrière, le site perdra son statut de patrimoine mondial.
Un groupe citoyen baptisé "Projet pour la protection des Pitons", a lancé une pétition en ligne pour stopper définitivement la construction du milliardaire Robillard, ainsi que tout nouveau projet dans la zone.
Ce projet menace la beauté naturelle, l’importance historique, l’héritage de notre peuple et de notre pays. Le plan de développement indique que l’accès à cette zone pour se rendre à la plage public près du terrain sera limité. Ce qui est anticonstitutionnel.
Pétition en ligne contre le développement à la Soufrière
Un site de grande importance naturelle
La construction de villas ou de complexes hôteliers sur des espaces protégés par l’UNESCO à Sainte-Lucie met en péril ce statut ainsi que l'intégrité de l'écosystème.
C’est en 2004 que près de 3 000 hectares autour des Pitons de Sainte-Lucie ont été désignés patrimoine mondial. Dans cette zone, deux Pitons sont reliés par la crête de Piton Mitan. Les zones maritimes du site sont composées de plus 60% de récifs coralliens, habités par 168 espèces de poissons.
Au moins 148 espèces de plantes ont également été recensées sur Gros Piton, 97 sur Petit Piton et sur la crête intermédiaire. Ainsi que 8 espèces d’arbres rares. Sur Gros Piton, on trouve 27 espèces d’oiseaux (dont 5 sont endémiques), 3 rongeurs indigènes, 1 opossum, 3 chauves-souris, 8 reptiles et 3 amphibiens.
Pour les citoyens Sainte-Lucien, "le gouvernement doit tout faire pour préserver et protéger" toutes les terres dans la zone de gestion des Pitons, qui constituent ce site reconnu patrimoine mondial de l’
Perros-Guirec a commémoré la libération de la ville
Ce jeudi, les élus et les autorités civiles et militaires étaient réunis pour commémorer la libération de Perros-Guirec. Une cérémonie qui, en ces temps de conflit en Ukraine, est là pour rappeler qu’il est essentiel de se souvenir. « Après la percée d’Avranches, la progression des Alliés en Bretagne annonce la Libération. Le 3 août, la BBC lance « Le chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guirec ? » C’est le déclenchement de l’insurrection générale pour empêcher l’arrivée des renforts ennemis sur le front de Normandie. Le 4 août, les Nazis détruisent le bateau de sauvetage, l’abri de Pors Karmor, la jetée du Linkin et les phares de Ploumanac’h et de l’île aux Moines. Le 5 août, sous l’action des Forces Françaises de l’Intérieur, Lannion est libérée mais à La Clarté, au camp de Mez Gouez, 600 soldats ennemis sont retranchés. Le 6 août, radio Londres avertit la population de l’imminence d’un bombardement. Durant quatre jours, à chaque tentative, en quelques minutes, le brouillard se lève, masquant le site, poussant les alliés à abandonner leur projet. Après une intervention du docteur Salliou, adjoint au maire, les Allemands acceptent de se rendre et la reddition est signée le 10 août, au poste de commandement de la Résistance de Lannion », a déclaré le maire, avant de rappeler que « les conflits armés ne sont pas si loin ».