mardi 30 mai 2023

 

Le Club Med Les Boucaniers va se refaire une beauté et s'agrandir  

Julien Philipakis j.philipakis@agmedias.fr
Bruno Le Maire avec les élus locaux et les partenaires du Club Med.
Bruno Le Maire avec les élus locaux et les partenaires du Club Med. • JULIEN PHILIPAKIS

À l'occasion de la visite officielle de Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le Club Med et ses partenaires ont inauguré, samedi, le chantier de rénovation du Club Med Les Boucaniers, à Sainte-Anne, et ont présenté le futur projet d'extension haut de gamme.

Le Club Med Les Boucaniers va monter en gamme. Le premier Club Med des Caraïbes (équivalant d'un hôtel 4 étoiles), le Groupe Monplaisir, Alderan et la Banque des Territoires ont signé un partenariat concernant la rénovation et le futur projet d'extension du Club Med Les Boucaniers pour un investissement global de 41M€. Pour Yan Monplaisir, le président du Groupe Monplaisir, il s'agit d'une « renaissance ». Ouvert depuis 1969 à Sainte-Anne, la dernière grande rénovation du resort remonte à 2005. L'intégralité du site sera rénovée en plusieurs phases de travaux entre maintenant et novembre 2024 pour la somme de 19M€ : les 291 chambres, mais aussi la réception, le bar, le théâtre, les salles de restaurant, le spa, les espaces et équipements sportifs. Des investissements seront également réalisés sur le volet énergétique pour réduire la consommation du resort. Pour limiter au maximum la durée de fermeture et préserver l'emploi et l'activité locale, le village restera quasiment tout le temps ouvert pendant les travaux et les premières chambres rénovées seront disponibles à la fin de l'année. Le nouveau design s'inspirera de la Martinique.

Concernant la partie extension, qui sera réalisée sur les actuels terrains de tennis, elle comprendra la construction d'une « Zen Oasis », réservée aux adultes. Ce nouvel espace haut de gamme possèdera 56 nouvelles chambres (dont 20 suites), ainsi qu'une nouvelle piscine et 6 terrains de padel tennis. À cet ensemble seront ajoutés de nouveaux logements pour les équipes avec une trentaine de nouvelles chambres. Le tout pour 22M€. La date de lancement de ces travaux n'est pas encore fixée. « Le permis de construire est en instruction. Comme toute construction, il y a des fouilles archéologiques avant le début du chantier et de jolies choses ont été découvertes. Cela peut prendre du temps et c'est l'occasion de contribuer à l'émergence du patrimoine. C'est un bon projet qui, on l'espère, démarrera l'an prochain. Si ce n'est pas le cas, ce sera en 2025 », a précisé Anne Browaeys, la directrice générale des marchés France, Europe, Afrique du Club Med.

Devenir le nouveau fleuron du Club Med 

Ce projet d'envergure destine le Club Med Les Boucaniers à devenir le nouveau fleuron du Club Med dans les Antilles françaises. Il continuera à contribuer au développement de la Martinique et renforcera l'attractivité de la destination auprès de la clientèle internationale. « On a actuellement une clientèle très francophone et on veut renouer avec l'âge d'or du Club Med et retrouver des clients nord-américains et anglo-saxons. On aura un produit plus séduisant et plus haut de gamme qui répondra aux attentes des clients, a déclaré Anne Browaeys. Ce resort est un village iconique et emblématique du Club Med, connu dans le monde entier sur un site magnifique et contribuant pleinement au rayonnement et à l'attractivité de la destination Martinique. » Ce projet ambitieux permettra également la création de 40 emplois directs et 40 emplois indirects, en plus de la pérennisation des emplois actuels, dont la majorité sont des emplois locaux. La rénovation du Club Med et son extension vont générer d'autres retombées importantes pour la Martinique comme la mise en valeur de la culture et du savoir-faire martiniquais, l'appel aux entreprises locales de construction et des retombées supplémentaires pour les commerçants locaux. 

Par ailleurs, dans le cadre du programme Happy to Care, le Club Med vise l'obtention de la certification BREEAM, une certification internationale d'écoconstruction et d'écogestion parmi les plus exigeantes et reconnues dans le monde pour les travaux de construction et de rénovation des bâtiments. Et la certification Green Globe pour les opérations du village sera renforcée. Bruno Le Maire apporte tout son soutien à « ce magnifique projet ». D'après le ministre, la transition écologique est une opportunité pour avoir un développement plus durable et attractif. « Le projet du Club Med correspond à cela, avec un site respectueux de l'environnement. »

La pose de la première pierre de l'extension du village des Boucaniers du Club Med.
La pose de la première pierre de l'extension du village des Boucaniers du Club Med. • Julien Philipakis
Le ministre a visité les chambres du Club Med.
Le ministre a visité les chambres du Club Med. • Julien Philipakis
Bruno Le Maire avec les salariés du Club Med.
Bruno Le Maire avec les salariés du Club Med. • Julien Philipakis
Le futur bar rénové.
Le futur bar rénové. • Julien Philipakis
La piscine du Club Med.
La piscine du Club Med. • Julien Philipakis
Le ministre de l'Économie et des Finances a salué les vacanciers.
Le ministre de l'Économie et des Finances a salué les vacanciers. • Julien Philipakis
Le ministre a rencontré les salariés du Club Med.
Le ministre a rencontré les salariés du Club Med. • Julien Philipakis
Bruno Le Maire au côté de Yan Monplaisir, président du Groupe Monplaisir.
Bruno Le Maire au côté de Yan Monplaisir, président du Groupe Monplaisir. • Julien Philipakis
Une danse a été réalisée au Club Med.
Une danse a été réalisée au Club Med. • Julien Philipakis

Le financement des travaux

Les travaux sont financés par les partenaires investisseurs du Club Med : le Groupe Monplaisir, Alderan et la Banque des Territoires, ainsi que par des subventions du FEDER (fonds européen de développement régional) et régionales (5,6M€ pour la rénovation) et un financement bancaire consenti par un pool regroupant le Crédit Agricole Centre France, le Crédit Agricole de Martinique, BPI France et l'Agence française de développement. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre d'un partenariat durable avec les acteurs institutionnels et économiques de la Martinique. 

Un taux d'occupation de 93% depuis le début de l'année

Le Club Med est ouvert 330 jours par an. 25 000 clients sont accueillis chaque année. Le taux d'occupation annuel est de 81%. Depuis début 2023, le Club Med Les Boucaniers est rempli à 93%. « C'est un vrai succès. Les Clubs Med de Martinique et Guadeloupe sont restés très populaires », s'enthousiasme la directrice générale des marchés France, Europe, Afrique du Club Med. 

« La Martinique deviendra l'une des destinations touristiques phares »

Cette table ronde, entre Bruno Le Maire, les élus et les acteurs du tourisme, était l'occasion d'évoquer les enjeux majeurs dans le secteur touristique. Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a d'abord mis en avant le problème du recrutement. « Comme au niveau national, il est de plus en plus difficile de recruter dans le domaine touristique. » Le deuxième enjeu est l'accès au financement et à l'investissement. « Les jeunes entrepreneurs ont des obstacles pour avoir accès aux crédits, a reconnu Bruno Le Maire. Il y a des projets de création de sociétés d'investissement martiniquaises, c'est très intéressant pour mobiliser l'épargne et cela pourrait être une des solutions. » Le troisième enjeu est les sargasses. « C'est invivable pour les habitants. Ce problème prioritaire cause des soucis de santé, c'est totalement incompatible avec le tourisme. Il faut prendre des mesures de précaution et l'État est prêt à renforcer ces mesures notamment avec des filets dérivants et des bouées flottantes au large de l'île », a-t-il assuré. Le ministre trouve intolérable que l'île et ses habitants puissent être menacés par les sargasses. Il faut, selon lui, traiter le problème à la racine avec des mesures de prévention et porter le sujet au niveau international pour régler le problème le plus rapidement possible. 

D'autres problèmes ont été soulevés par les acteurs du tourisme : la rénovation et la construction d'hôtels pour une montée en gamme nécessaire, la basse saison, le manque de compétitivité de la Martinique dans la Caraïbe, le prix exorbitant des billets d'avion, le recul du trait de côte. Ces derniers ont confié que les hautes saisons 2022 et 2023 ont été très correctes. Ils s'inquiètent toutefois de la forte hausse du prix des billets d'avion (le prix a doublé entre Fort-de-France et Paris) pour la prochaine haute saison. Cela pourrait empêcher de nombreux touristes de venir sur notre île et les Martiniquais de se déplacer. Sur ce sujet, le ministre ne peut rien promettre mais reconnaît qu'il faut trouver des solutions face à ce problème. Bruno Le Maire se dit disposé à travailler toutes les options pour que le prix des billets baisse et soit plus compétitif. 

« La montée en gamme des hôtels est une nécessité absolue »

« La Martinique est une destination d'exception, très attractive. La montée en gamme des hôtels est une nécessité absolue, a clamé le ministre de l'Économie et des Finances. Cela fera le succès du tourisme en Martinique. L'offre actuelle ne correspond plus aux attentes des clients. Il faut investir. » Il a déclaré que l'État peut intervenir en garantissant un certain nombre d'investissements, en ouvrant la porte à de nouveaux investisseurs et en aidant à trouver des financements. « Cette montée en gamme permettra de préserver la beauté de l'île et sa biodiversité, a affirmé Bruno Le Maire. Le tourisme doit être compétitif en Martinique. L'offre doit être attractive pour les clients et les salaires doivent permettre de garantir un bon recrutement. Ce sont les enjeux clés sur le long terme. L'État apportera tout son soutien. » Pour rendre le tourisme plus attractif, il est important de valoriser le patrimoine, ont souligné les élus et le ministre. « Avec les ambitions et la volonté de tous, je suis persuadé que la Martinique deviendra l'une des destinations touristiques phares de la planète », a lancé Bruno Le Maire. Pour Yan Monplaisir, le président du Groupe Monplaisir, « l'avenir de la Martinique, c'est le tourisme ». Le maire de Saint-Joseph a fait savoir que c'est une des clés de notre développement et de la création d'emplois. « Le tourisme compte pour environ 17% du PIB de la Martinique, alors que c'est 60% du PIB de Sainte-Lucie et 62% du PIB de la Barbade. Il faut progresser encore ! » Dans ce sens, il est nécessaire de développer les infrastructures liées au transport, d'améliorer les transports terrestres et aériens (avec de nouvelles lignes aériennes dans la Caraïbe et vers les États-Unis), ont mis en lumière le ministre et les acteurs du tourisme. Concernant les déchets, le ministre a prononcé qu'il est absolument urgent de créer un centre de gestion de (re)traitement des déchets chez nous. 

Par ailleurs, Bruno Le Maire s'est exprimé sur les deux risques qui pèsent sur la Martinique : le départ des jeunes et l'insécurité. « Il faut offrir aux jeunes des emplois et des carrières ici. Puis nous devons garantir la sécurité totale en Martinique. Il faut lutter contre tous les trafics et les trafiquants avec la plus grande fermeté. Il faut stopper le trafic de stupéfiants », a-t-il martelé. La visite du ministre s'est conclue, samedi après-midi, justement par une rencontre avec les agents de la direction interrégionale des douanes Antilles-Guyane afin d'échanger sur les priorités d'action de la douane dans la zone Caraïbe. 

Anne Browaeys, directrice générale des marchés France, Europe, Afrique du Club Med, Jean-Christophe Bouvier, préfet de la Martinique, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, et Jean-Michel Gémieux, maire de Sainte-Anne, lors de la table ronde avec les acteurs du tourisme.
Anne Browaeys, directrice générale des marchés France, Europe, Afrique du Club Med, Jean-Christophe Bouvier, préfet de la Martinique, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, et Jean-Michel Gémieux, maire de Sainte-Anne, lors de la table ronde avec les acteurs du tourisme. • Julien Philipakis
Le ministre avec les agents de la direction interrégionale des douanes Antilles-Guyane. 
Le ministre avec les agents de la direction interrégionale des douanes Antilles-Guyane.  • Jean-Marc Etifier

 CINÉMA FRANÇAIS

Le cinéma français est-il "biberonné aux aides publiques", comme le disent les critiques de Justine Triet ?

Par 
L'une des principales ressources du cinéma français est une taxe sur les places

"Elle mord la main qui la nourrit", "ingratitude", "enfant gâtée" : voilà ce qu'on peut lire sur les réseaux sociaux chez des militants, voire des élus, en réaction au discours très engagé de la Palme d'Or. Mais son film, et le cinéma français en général, se font-ils "aux frais du contribuable" ?

C'est un discours qui a été massivement applaudi... dans le palais des festivals. Mais en-dehors, il a fait grincer de nombreuses dents. À commencer par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak s'est dite "estomaquée par un discours injuste", le ministre chargé de l'Industrie Roland Lescure s'indignant de "l'ingratitude d'une profession que nous aidons tant", le député Karl Olive qui assure que "l'État nourrit la grande famille du 7ème Art", ou le maire de Cannes David Lisnard dénonçant "un discours d'enfant gâté [...] pour un film subventionné".

Au-delà de la formulation, qui a beaucoup fait réagir l'opposition (le socialiste Olivier Faure s'étonne ainsi dans un tweet que l'on "pense que quand on finance un film, on achète la conscience de ses auteurs"), il y a le fond : le cinéma est-il "biberonné aux aides publiques" comme le prétend Guillaume Kasbarian, un autre député macroniste ?

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"Dire que le cinéma français est subventionné, c'est un terme qui n'est pas approprié à ce système qu'on nous envie", explique ainsi Laurent Delmas sur France Inter. Pierre Lescure, président du Festival de Cannes de 2014 à 2022, ne dit pas autre chose. "Quoi que vous pensiez des propos de Justine Triet", demande-t-il sur Twitter, "cessez de parler d’argent public et renseignez-vous sur le CNC et son financement (sur son site)." Et effectivement, on y comprend vite que le financement du cinéma français n'a pas grand-chose à voir avec les impôts des Français.

Le CNC, un établissement public... mais autonome financièrement

Le CNC, c'est le Centre national du cinéma et de l'image, un établissement public créé par la loi du 25 octobre 1946, et c'est la principale source d'aide au cinéma français aujourd'hui (mais aussi à la création audiovisuelle en générale : séries, jeux vidéo, etc.). Les aides régionales, par exemple, ne représentent qu'une infime part du financement des films (1,7 % en 2013, par exemple).

Le CNC est placé sous l'autorité du ministère de la Culture mais est doté de l'autonomie financière : c'est-à-dire qu'il gère lui-même son budget, ressources et dépenses.

Un budget qui n'est pas financé par l'impôt, mais par des taxes spécifiques. La plus connue est la taxe spéciale additionnelle : quand vous achetez une place de cinéma, 10,72 % du prix du ticket vont au CNC, quel que soit le film. L'idée était d'ailleurs, dès la création, de financer le cinéma français avec ce que rapportent les films, y compris étrangers (et en particulier américains). Parmi les autres sources de revenus, on peut aussi citer la taxe sur les éditeurs et distributeurs de services de télévision (bref, sur les chaînes de télévision), calculée en fonction des recettes publicitaires notamment : c'est celle qui rapporte le plus d'argent au CNC. Mais aussi la taxe sur les services vidéo physique ou en ligne (5,15 % prélevés sur les revenus liés à la vente de DVD, Blu-Ray, les services de VOD ou d'abonnement). L'argent du CNC vient donc des sociétés qui payent toutes ces taxes, pas des contribuables.

Ces trois taxes sont directement affectées au fonds de soutien du CNC. En 2020, elles ont rapporté 576,91 millions d'euros, soit beaucoup moins que les deux années précédentes. Elles sont revenues à la normale en 2022, avec 671,6 millions d'euros récoltés. Des ressources qui sont propres au CNC : seule exception récente, les dotations exceptionnelles de l'État en 2020 et 2021 dans le cadre de l'épidémie de Covid-19, pour un total de 322 millions d'euros sur deux ans.

À noter qu'au plus fort de la pandémie, l'État a également accepté de maintenir l'indemnisation des intermittents du spectacle après l'annulation par le gouvernement de tous les rassemblements culturels sur le territoire. Le statut d'intermittent est très présent, par nature, sur les tournages de cinéma. Cela ne constitue toutefois pas vraiment un véritable financement de la filière par l'État, ou alors de manière très indirecte.

Le fonds de soutien du CNC est financé très largement par les chaînes de télévision (près de 70 % des ressources en 2022), un peu moins par les ventes de vidéos ou d'abonnements en ligne (18,9 %) et enfin par une petite partie du prix de la place de cinéma (17,5 %).

Un budget géré par le CNC, et souvent bien géré : ironiquement, il est même arrivé qu'il récolte assez d'argent pour rendre l'État jaloux. En 2013 par exemple, le gouvernement avait prélevé 150 millions d'euros sur le fonds de roulement de l'organisme, pour "participer au redressement des comptes publics".

Les films qui marchent financent les autres

Comment le CNC dépense-t-il ensuite cet argent ? Le fonds de soutien apporte des aides de deux types : automatiques et sélectives. Les aides automatiques sont attribuées aux producteurs de cinéma français en fonction des entrées en salles de leurs films (plus un film a rapporté, moins il touche d'aides). Ils ne peuvent les toucher que si elles leur servent à financer un nouveau film. Les aides sélectives consistent, elles, le plus souvent à faire une avance sur recettes (dont une partie revient ensuite au CNC) à des projets sélectionnés par une commission, avant ou après leur réalisation. Cette commission est constituée de "personnalités d'horizons divers" : en 2020, la présidente était l'écrivaine Marie Darrieussecq ; en 2021, le producteur Stéphane Célérier.

Bien entendu, le cinéma français se finance aussi tout simplement par ce que les films rapportent en salles, par le marché international, ou par les ventes de droits ou de contenus vidéo... Globalement, il est donc faux de dire qu'il ne vit que d'aides publiques ou des impôts : le système de 1946 permet justement, pour en assurer l'indépendance vis-à-vis des gouvernements successifs, que le cinéma français soit surtout financé... par le cinéma.

lundi 29 mai 2023

LA CONQUÊTE DE L'EVEREST

 


LA CONQUÊTE DE L'EVEREST 
 
 Le 29 mai 1953, les deux membres de l'expédition britannique Edmund Hillary et Tanzing Norguay parviennent pour la première fois au sommet de la plus haute montagne du globe.
 

dimanche 28 mai 2023

Une palme de la contestation

 

Une palme de la contestation

La réalisatrice Justine Triet a sauvé l'honneur du cinéma français en dénonçant samedi soir à la tribune du 76e Festival de Cannes, le déni démocratique d'un pouvoir qui a délibérément ignoré le refus massif de la population de l'inique projet de la réforme des retraites...


...la palme d'or dans une main, penchée sur le micro, la troisième réalisatrice ayant obtenu la consécration suprême de la grande fête annuelle du cinéma à Cannes, a eu le magnifique culot de stigmatiser l'intolérable punition que l'autocratie présidentielle a décidé d'infliger au peuple français.

Et Justine Triet a eu raison de faire également allusion à la menace qui pèse sur "l'exception culturelle française" quand on peut observer l'attitude technocratique du pouvoir pour rogner les aides publiques, quand ce n'est pas la suppression pure et simple des subventions , comme celle qui touche en ce moment le festival du court métrage à Clermont-Ferrand.

Oui, nous risquons une décivilisation, mais le fléau mortifère ne provient pas du monde de la création, des artistes et des professionnels du spectacle : il est consubstantiel à cette néfaste politique induite par le capitalisme libéral, qui est mise désormais en pratique par les politiciens et les comptables issus des classes dominantes !

Merci à cette palmée d'or d'avoir jeté un pavé dans la mare des vanités...

Anatomie de l'impertinence.

Vive le cinéma libre !



L’audace Ardisson

  ‍ Nicolas Charbonneau Directeur des rédactions Il y a parfois de simples animateurs télé et puis il y a des personnalités dont on se souvi...