dimanche 26 mars 2023

KOMPROMAT

 


L’homme qui a directement inspiré l’histoire du dernier thriller de Jérôme Salle confirme qu’il n’a pas été associé au film et qu’il ne l’apprécie pas

  • « Kompromat », de Jérôme Salle, est sorti mercredi. Gilles Lellouche y endosse le rôle principal.
  • Le film raconte, sans le citer, le complot dont aurait été victime Yoann Barbereau en Russie, puis sa cavale pour rejoindre la France.
  • Yoann Barbereau exprime sa distance envers le scénario, qu’il considère trop éloigné de sa véritable histoire, couchée dans un livre publié en 2020.

Il n’avait encore jamais pris la parole pour dire ce qu’il pensait du film et expliquer pourquoi l’équipe ne prononçait jamais son nom lors des opérations de promotion. Au surlendemain de la sortie en salles de Kompromat, dernier long-métrage du réalisateur Jérôme Salle, Yoann Barbereau, celui qui a directement inspiré ce thriller interprété par Gilles Lellouche dans le rôle principal, s’est exprimé sur les réseaux sociaux. « Ai-je été associé à l’élaboration de ce film ? Non. Est-ce une adaptation du livre que vous avez lu ? Non », confirme le Nantais, vraiment pas fan de la fiction plutôt musclée proposée aux spectateurs.

Kompromat raconte l’histoire d’un Français expatrié en Russie et accusé du jour au lendemain de pédophilie. Il s’agit en fait d’un complot organisé par les services secrets à base de faux documents afin de nuire à une personne pouvant être considérée comme un ennemi d’Etat. Arrêté et menacé d’une longue peine de prison, le héros n’a d’autre choix que de s’évader s’il souhaite avoir une chance de revoir la France.

Déçu par le scénario

C’est ce qui est arrivé à Yoann Barbereau, ex-directeur de l’Alliance française d’Irkoutsk, entre 2015 et 2017. Condamné fin 2016 par la justice russe à 15 ans de camp pour des actes à caractère sexuel sur sa propre fille, faits qu’il a toujours contestés, il avait réussi deux cavales consécutives, l’une pour rejoindre l’ambassade de France à Moscou, l’autre pour rallier la France par ses propres moyens. En 2020, il avait décrit son histoire dans un livre intitulé Dans les geôles de Sibérie. C’est la découverte de l’affaire, extrêmement médiatisée, qui a donné envie à Jérôme Salle de travailler sur ce film.

Mais le réalisateur et Barbereau ne sont pas parvenus à trouver un terrain d’entente. A l’instar de récentes critiques de presse et de lecteurs de son livre, le Nantais a été très déçu par certains raccourcis caricaturaux du scénario, regrettant notamment que l’attachement complexe qu’il porte au pays russe soit passé sous silence.



« La formule empesée “Ce film et ces personnages sont très librement inspirés de faits réels” donne une indication. Tout cela est loin de moi, diablement loin du livre, je ne parle pas seulement de points de détail ni de quelques faits vérifiables », écrit aujourd’hui Yoann Barbereau. « C’est un dur labeur que de parler contre le sot discours viriliste, contre ses tranchées, ses fictions puissantes faites de “camp occidental” et de “Russie éternelle” », poursuit-il.

Passionné d’art et de littérature, Yoann Barbereau, 44 ans, vit désormais dans le Finistère.





Dans son premier livre publié (Dans les geôles de Sibérie[1], en 2020), Yoann Barbereau donne quelques éléments de sa biographie. Il est l’aîné d’une famille de trois enfants, son père était professeur de tennis, sa mère éducatrice spécialisée en protection de l'enfance.

Il a grandi à Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes. Il commence à écrire très tôt (des nouvelles, des débuts de roman), « mais avec l’inhibition de ceux qui ont beaucoup lu »[2].

Il étudie la philosophie à l’université de Nantes, puis à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne où il entreprend une thèse sur l’esthétique du philosophe américain John Dewey (L’art comme expérience). En 2003, rattrapé par ce qu’il nomme son « tropisme vers l’Est », il s’installe en Russie et contribue à fonder l’Alliance française de Rostov-sur-le-Don. Il organise des rencontres littéraires et artistiques, il monte une troupe de théâtre[3],[4]. De retour en France, il donne des cours d’histoire de l’art et d’histoire de la littérature, « il signe des textes pointus dans des revues exigeantes »[2]. Il a collaboré notamment avec Art Press, la Revue d’esthétique, la revue Nu(e), Place de la Sorbonne, Place publique[5],[6],[7],[8],[9],[10].

En 2011, il est nommé directeur de l’Alliance française d’Irkoutsk, en Sibérie orientale. Il devient alors contractuel du ministère des Affaires étrangères.

Le , sa vie bascule. Victime d’un kompromat[11], il est arrêté brutalement par des agents du FSB sous les yeux de sa fille et de son épouse russe. Faussement accusé d'avoir commis des actes pédocriminels, il est torturé et jeté en prison. Plus tard, il sera interné en hôpital psychiatrique puis assigné à résidence sous contrôle d’un bracelet électronique[12],[13].

Près de trois années plus tard, il parvient à rejoindre la France après une longue cavale et une double évasion rocambolesque. Il est interrogé par Élise Lucet sur le plateau de l'émission Envoyé spécial au lendemain de son retour[14]. De nombreux reportages lui sont consacrés dans les semaines et les mois qui suivent[15].

Le  paraît l'ouvrage Dans les geôles de Sibérie. Le livre connaît une large couverture médiatique et une des meilleures réceptions critiques de la rentrée littéraire de [16],[17],[18],[19]. Traduit dans plusieurs langues, il rencontre un large public (Livres Hebdo le classe parmi les « phénomènes de vente »)[20] puis sort en poche chez Gallimard en 2021. Quelques mois plus tard, les éditions Joca Seria publient le Journal de prison du poète russe Igor Gouberman, traduit par Yoann Barbereau lors de sa détention[21].

En avril 2020, le tribunal administratif condamne l’État français à indemniser Yoann Barbereau pour les préjudices qu'il a subis, faute d'avoir assuré la protection de son agent en l'absence de faute personnelle de celui-ci[22].

Après son évasion de Russie, Yoann Barbereau est visé par une notice rouge d'Interpol, que l’organisation de coopération policière internationale annule en août 2020, relevant le caractère politique et manipulatoire de la procédure judiciaire russe[23].

Le livre audio Dans les geôles de Sibérie, lu par l’auteur, paraît au mois de février 2021[24]. Une version Folio (Gallimard) paraît en avril 2021[25].

Dans un arrêt du 20 juillet 2021, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) condamne la Russie et constate la violation de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dans la procédure opposant Yoann Barbereau à l’État russe [26],[27],[28].

samedi 25 mars 2023

 


 
  
 


On l'a appris ce vendredi : le roi Charles III ne viendra pas en France. Le climat social a eu raison de ce qui devait être la première visite à l'étranger du nouveau roi d'Angleterre. Outre la menace de débordements violents, il y avait aussi la crainte de l'impact d'images trop somptueuses du dîner d'État dans la galerie des glaces du château de Versailles.

Ce rendez-vous manqué m'a rappelé un autre accueil à Versailles : celui de Vladimir Poutine. C'était le 29 mai 2017. Emmanuel Macron venait de s'installer à l'Élysée et la venue du président russe était son premier acte de portée internationale. C'était évidemment bien avant l'invasion de l'Ukraine, mais déjà les relations de «l'Occident» étaient tendues avec le président russe. Celui-ci était même suspecté d'avoir tenté, par quelques officines, de s'immiscer dans la campagne présidentielle française.

 
Le 29 mai 2017, Emmanuel Macron vient de s'installer à l'Élysée et reçoit Vladimir Poutine à Versailles. STEPHANE DE SAKUTIN
 

Macron, disons-le sans détour, en avait jeté plein la vue à Poutine. C'était l'objectif : montrer qu'un jeune président de moins de 40 ans était capable de toiser le tsar tout-puissant. Et Versailles était la vitrine de cet orgueil français retrouvé. Dans la galerie des batailles du château de Louis XIV, c'était le témoignage d'un grand pays qui s'imposait au président russe.

Les commentaires avaient été unanimes. «Chapeau !», avait concédé toute la classe politique, des mélenchonistes aux lepénistes. Au moins, ce nouveau président avait du cran, du panache et de l'audace. Au moins ranimait-il une réelle fierté française sur la scène internationale. Ce jour-là, Versailles fut mis au crédit de Macron. Nul n'a songé à dénoncer un chef de l'État hautain, arrogant ou mégalo. Dans la lignée de sa soirée de victoire à la pyramide du Louvre, de son installation solennelle à l'Élysée, cet accueil au château le plus visité d'Europe faisait dire qu'après le quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron redonnait du panache à la fonction.

Près de six ans plus tard, que reste-t-il de tout cela ? C'est la difficulté à garantir les conditions d'un bon accueil à Charles III qui a justifié ce report. Mais au fond, pour Macron, Versailles n'est plus possible. Ce niveau maximal de solennité avait été mis à son crédit ; il serait mis aujourd'hui à son débit. Comme un symbole de sa déconnexion d'avec le peuple. Comme une provocation à l'égard des Français dans la difficulté. Comme l'expression de sa prétention. Indépendamment des risques en matière de sécurité, l'image de la splendeur royale, la richesse de la vaisselle, la splendeur du décorum auraient été présentées comme un entre-soi méprisant, voire insultant pour le commun des mortels.

C'eut été injuste. Et les Français qui ont coupé la tête de leur roi restent au fond d'instinct monarchistes. Ils critiquent et jalousent les riches et les puissants, mais savourent la magnificence de Versailles et des châteaux de la Loire. La posture régalienne est applaudie quand tout va bien, et vilipendée quand tout va mal. Elle suscite de la fierté quand la popularité est encore là ; elle provoque du rejet quand l'impopularité a pris le dessous. Versailles, aujourd'hui est interdit à Emmanuel Macron.

Au fond, en leur président actuel, les Français, en 2017, s'étaient inclinés devant Louis XIV. En 2022, ils stigmatisent Louis XVI.

 


Charles III pour le tri sélectif
Denis Hatchondo

Le Roi et la Reine consort vont faire le trottoir à Paris et le laisser plus net qu’un parquet de Versailles ! Ils sont le dernier espoir des Parisiens en colocation avec les rats de l’élevage Hidalgo. La monarchie britannique peut aussi inspirer un pacte social. Si dans nos entreprises, un salarié est un encombrant dès 50 ans, à Londres Charles a décroché son premier job à 73 ans... Lire l'article


Qu’importe au fond puisque justement, en ce moment, nous en avons un autre, de roi de Paris. J’ai nommé  sa majesté le surmulot.


« Dans Paris, Paris dégoutant/ Seuls les rats sont contents/ Ils savent qu’ici les végans pas idiots/ Les nourrissent qu’avec du bio/ Pour traverser les tranchées les travaux/ C’est pire que le col de Roncevaux/ Les déjections qui fleurissent les trottoirs/ Décorent ce grand dépotoir ». Avec sa dernière chanson, Pierre Perret rejoint la cohorte des mécontents, ceux qui trouvent Paris dégueulasse. En 2021, le #SaccageParis avait connu un franc succès sur les réseaux sociaux, en diffusant les photographies peu ragoutantes d’une capitale délabrée. Anne Hidalgo avait alors accusé l’extrême droite de se cacher derrière tout ça, même si le hashtag avait été lancé au tout départ par un « citoyen progressiste modéré ».



Pierre Perret: «Dans Paris, Paris dégoûtant, seuls les rats sont contents»

Le nouvel hymne du phénomène #saccageparis?

Pierre Perret: «Dans Paris, Paris dégoûtant, seuls les rats sont contents»
Le chanteur Pierre Perret dans son nouveau clip musical "Paris saccagé". D.R.

Selon la presse olfactive, sur son vélib’, le chanteur populaire octogénaire fait une sortie de route…


Pierre Perret, 88 ans, avait jusque-là proposé des textes tantôt enfantins, tantôt paillards, parfois les deux. Mais tout compte fait, de nos jours, celui qui faisait scandale au début de sa carrière proposait des chansons assez souvent bien pensantes. L’Éducation nationale avait même fait de la chanson immigrationniste Lily, un véritable hymne obligatoire, étudié chaque année par nos chères têtes blondes. Quelle idée a-t-il donc eue de s’en prendre à la saleté de la capitale dans Paris saccagé ?


« Dans Paris, Paris dégoutant/ Seuls les rats sont contents/ Ils savent qu’ici les végans pas idiots/ Les nourrissent qu’avec du bio/ Pour traverser les tranchées les travaux/ C’est pire que le col de Roncevaux/ Les déjections qui fleurissent les trottoirs/ Décorent ce grand dépotoir ». Avec sa dernière chanson, Pierre Perret rejoint la cohorte des mécontents, ceux qui trouvent Paris dégueulasse. En 2021, le #SaccageParis avait connu un franc succès sur les réseaux sociaux, en diffusant les photographies peu ragoutantes d’une capitale délabrée. Anne Hidalgo avait alors accusé l’extrême droite de se cacher derrière tout ça, même si le hashtag avait été lancé au tout départ par un « citoyen progressiste modéré ».

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Le petit Grand Soir

Les optimistes répondront que, sur le long terme, Paris a fait l’objet d’une aseptisation et que c’est bien parce que la ville est arrivée au bout du bout de ce phénomène que les dernières traces de saleté nous paraissent insupportables. En son temps, Baudelaire trouvait que Paris sentait le chou aigre, Lyon le charbon, Bruxelles le savon noir et l’Orient, le musc et la charogne. Ces dernières décennies, l’opinion des Parisiens sur la question de la propreté a été plusieurs fois mesurée, et elle a connu d’importantes fluctuations. En 1974, ils étaient 82% à trouver sale la capitale, contre 78% en 2021. En 1991, le chiffre était descendu à 53%, à l’époque où Jacques Chirac, armé de ses motocrottes, faisait son possible pour que les amoureux de Paris « s’y promène[nt] et puisse[nt] y rêver encore ».

La France Amélie Poulain…

Il n’en fallait pas plus pour que les plumes de Libération viennent à la rescousse de l’édile parisienne. Car Anne Hidalgo a beau avoir fait un score dérisoire à la dernière présidentielle, y compris dans sa propre ville, elle n’en reste pas moins une vache sacrée pour le bulletin paroissial de la gauche bourgeoise-bohème.

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D’après l’article publié par nos confrères, Pierre Perret aurait coché toutes les cases du tonton réac en s’en prenant aux tagueurs, aux trottinettes, aux végans et aux surmulots ! « Sur fond d’accordéon bien tradi » (on n’est pas passé loin du « Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, franchouillard ou cocardier, nous est étranger, voire odieux » de BHL, NDLA)Pierre Perret véhiculerait le fantasme d’un Paris « figé dans le formol », celui d’Amélie Poulain. Sorti en 2001, le film de Jean-Pierre Jeunet était, il est vrai, d’une niaiserie insupportable, mais il s’était aussi vu reprocher à sa sortie de diffuser l’image d’une « France rétrograde, ethniquement nettoyée, nauséabonde ».

Tous des vieux cons !

Pierre Perret n’est pourtant pas la seule célébrité à se plaindre de l’évolution de la capitale ces dernières années. En 2022, Isabelle Adjani annonçait qu’elle pliait bagage et s’installait au Portugal. « Ce qu’est devenue cette ville est un mystère… Elle n’est sincèrement plus vivable ». En 1999, dans sa (très jolie) chanson Rive gauche, Alain Souchon reprochait aux « marchands malappris » de venir vendre « leurs habits en librairie ». Plus récemment, il complétait cette critique « de gauche » avec un point-de-vue plus « droitier », trouvant que la ville était devenue sale et violente, et admettant qu’il était devenu « un vieux con ».

Surtout, en conclusion, l’auteureuh de Libération nous suggère de nous retrousser les manches. Si Paris est si sale, nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-mêmes, na, plutôt « que d’attendre des édiles qu’ils fassent le ménage ». C’est vrai, quoi: et si les habitants de Paris s’organisaient eux-mêmes en brigades pour nettoyer la ville ? Désintégration des services publics et do it yourself : nous voilà presque replongés dans l’Angleterre punk des années Thatcher!

MACRON II SANS CHARLES III

 Je vous laisse découvrir la dernière de Julie d aiglemont.... 

Ainsi va notre beau pays. 

Julie d aiglemont sur Facebook 


Une petite chronique. 


Le Quingue Tchaaarl, qui régnait enfin sur la Grande Brittanie après le règne interminable de sa mère, la Quine Elizeboeuffe, était fort marri. Sa visite dans notre pays était reportée à la belle saison, lorsque le calme serait revenu, lui avait fait savoir Notre Calamiteux Freluquet, lequel se trouvait aussi marri que son cher cousin. 


Sa Dépitée Suffisance nourrissait depuis des mois le dessein de recevoir le Quingue Tchaarl et la Reine-Qu-On-Sort Camomilla à Versailles, dans le plus grand faste. Le Britannique avait fait savoir qu'il voulait se rendre à Burdigala par le chemin de fer. Ce prince avait des marottes, dont celle de se piquer de l'avenir de notre planète. Las ! Le duc du Dard-Malin excipa qu'il ne disposait point de troupes de reîtres noirs en nombre pour réquisitionner un convoi et l'escorter. On les avait toutes affectées à courir sus aux séditieux. La grande-duchesse de la Très-Bornée avait fait savoir qu'elle avait piscine et que par conséquent elle n'irait point accueillir le souverain brittanique à sa descente d'aéroplane. 


Dans l'entourage du Roy, chacun et chacune avait finement susurré afin que la chose ne se fît point. "Versailles et son faste ne sont pas adaptés à la crise. Ces maudits Insoumis renouent avec une approche romantique mais dangereuse de l’instinct révolutionnaire. Certains veulent aller chercher le roi à Versailles, ce n’est pas la peine d’en rajouter » avait doctement énoncé un fidèle du duc de la Béarnaise.


Notre Poudreux Foutriquet avait eu ces mots que l'Histoire retiendrait : "Nous ne serions pas sérieux à proposer à Sa Majesté le roi et la reine de venir faire une visite d’Etat au milieu des manifestations".


Ainsi en allait-il au Royaume du Grand-Cul-par-dessus-Tête. Monsieur Ruissellus déplora fort que les manifestations fussent la cause qu'on ne reçût point  le souverain de Grande-Brittanie. " Cela va gâcher les relations entre nos deux pays" pleurnicha-t-il, oubliant tout uniment une fois de plus son bréviaire. On ne s'étonnait plus, la chose était devenue coutumière.


Texte Julie d'Aiglemont 

Illustration d'Alex, parue dans la presse grande brittanique. 😉


Humiliation
Mur à Londres Photo: Unsplash

C’est bien ce mot d’humiliation qui s’impose aujourd’hui à la suite de l’annonce du report de la visite officielle du king Charles III chez nous. Le roi de Paris ne sera donc pas le monarque anglais ces quelques jours, l’événement étant remis à plus tard…


Qu’importe au fond puisque justement, en ce moment, nous en avons un autre, de roi de Paris. J’ai nommé  sa majesté le surmulot. Il faut dire qu’il est à la fête jour et nuit, alors que, par la grâce des grèves, ce sont les ordures qui tiennent le haut du pavé. Nos rebuts et déchets suffisent à son bonheur. Nul besoin pour lui des fastes de Versailles, c’est autant d’économisé. La descente des Champs Élysées, il a coutume de la faire en passant par les égouts. C’est là encore autant de gagné en déploiement de forces de l’ordre pour assurer sa sécurité, les black blocks, si bien connus et pourtant assez mystérieusement si insaisissables, n’ayant pas encore investi ces endroits-là, bien que la fange et la merde nous semblent constituer leur milieu de prédilection.

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Humiliation, oui, car démonstration est faite devant le monde entier que la France, notre France, n’est même plus en mesure d’assurer une manifestation de cet ordre, primesautière, désuète diront certains. En tout cas davantage people que politique, davantage destinée aux magazines à couvertures glacées qu’aux comptes rendus du Quai d’Orsay. Il s’agissait au fond d’un moment de convivialité trans-Manche comme on les aime tant, avec flonflons et tapis rouge, dames premières à chapeaux improbables, discours royal avec accent oxfordien et president de la République se vivant le temps d’un banquet, le temps d’un soir en monarque absolu et rayonnant. Autrement dit, en souverain ayant la main sur tout.



Trop c’est trop!

Macron II sans Charles III

Trop c’est trop!
© Tim Rooke/Shutterstock/SIPA

Un billet d’humeur de Sophie de Menthon.


D’accord, la réforme des retraites a été mal foutue avec des erreurs de chiffrages, des porte-parole incompétents, des incongruités, des injustices comme partout… Mais oui : il faut travailler plus, parce qu’il faut bien augmenter la masse de travail que nous fournissons (pour payer, entre autres, ces retraites dont tout le monde rêve…), et augmenter la richesse du pays pour alimenter le coût gargantuesque de l’administration ! 

On commence à s’indigner à 18 ans pour certains, on a même un nouveau héros lycéen des plateaux TV de 12 ans, notre « Greta » à nous  – dont les parents ne doivent pas beaucoup aimer bosser.


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