dimanche 4 septembre 2022

8ème vague...

 

Alors que je me remets lentement d'un covid long et que logiquement je suis tranquille pour 6 mois, je m'interroge sur les mois à venir...


Covid-19: tout est en place pour qu’un nouveau variant plus agressif arrive, dans l’indifférence générale

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Journal d'épidémie, par Christian Lehmanndossier

Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique régulière d’une société suspendue à l’évolution du coronavirus. Aujourd’hui, il revient sur la disparition de la pandémie de l’espace médiatique et politique, alors que se profile une nouvelle vague sans vaccin efficace.
par Christian Lehmann, médecin et écrivain
publié le 4 septembre 2022 à 16h17

On est arrivé à un tel stade d’effacement de la pandémie que j’ai dû vérifier avec des amis combien de vagues nous avions déjà essuyées, afin de pouvoir identifier correctement la prochaine, celle qui vient et que, comme d’habitude, on fait semblant de ne pas voir. Sept ? Huit ? Sans vérifier dans mon «Journal d’épidémie», je n’étais pas certain. David Simard, 49 ans, docteur en philosophie spécialisé dans la médecine et la santé, m’a refait la liste.

«Il n’y a pas consensus total sur la manière de compter le nombre de vagues. Si on se fie simplement aux tendances haussières et baissières de l’indicateur du nombre de cas positifs détectés, on a déjà eu huit vagues. En comptant la première, pour laquelle il n’y avait pas de tests en population générale. La première en février-mai 2020, la deuxième de juin à octobre 2020, la troisième de décembre 2020 à janvier 2021, la quatrième mi-février-mars 2021, la cinquième de fin juin à mi-août 2021, la sixième d’octobre 2021 à janvier 2022, la septième en mars, la huitième de juin à mi juillet. La prochaine serait donc la neuvième. Mais ce découpage part des inversions de tendance, ça raccourcit les vagues car les redescentes en font aussi partie. Ce n’est pas pertinent à mon sens. Si on regarde les hospitalisations en cours, on obtiendra un autre décompte. Par exemple, le haut plateau de l’hiver 2021 pourrait être considéré comme appartenant toujours à la seconde vague. Donc ça dépend des critères qu’on prend pour définir une vague.»

Pas de protocole

J’ai raccroché le téléphone, pris une grande inspiration, et décidé de m’en tenir au décompte le plus conservateur, en estimant qu’on avait déjà affronté sept vagues. On notera d’ailleurs le changement radical de stratégie du ministère de la Santé au printemps. Auparavant, Olivier Véran nous affirmait à chaque fois avec une mâle assurance que «cette vague pourrait être la dernière»ce qui ne mange pas de pain, et qu’il recycle aujourd’hui avec brio à son poste de porte-parole : «Nous sommes actuellement au pic de l’inflation.» Aujourd’hui, sous François Braun, le ton a changé : «Il y aura une huitième vague à l’automne, les autorités scientifiques sont formelles là-dessus. Ce qu’on ne sait pas, c’est quelle sera son ampleur… Je regarde tous les jours et les épidémiologistes aussi pour anticiper dès que ça va redémarrer, mais ça va redémarrer, et il y aura une campagne de vaccination à l’automne.»

L'épisode précédent

La rentrée scolaire a eu lieu sans que personne n’ait confronté Emmanuel Macron à son énième mensonge de campagne, le 16 avril : «J’annonce que si les Français me font confiance à nouveau, nous lancerons immédiatement un effort massif de purification de l’air dans nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraite, et dans tous les bâtiments publics. Et vous en verrez les premiers résultats avant la fin de cette année.» Tout ce qu’on a vu jusqu’à présent, c’est une école qui peine à mettre un adulte hâtivement qualifié du titre d’enseignant devant chaque classe, la crise prévisible du recrutement liée à la puissante capacité d’anticipation du Président. «C’est le genre de créations d’emploi qui vont aggraver le déficit et qui ne servent pas à redresser le pays», disait-il en août 2020, ayant effacé dans les esprits l’absence de tout protocole sanitaire lors de cette rentrée.

«Faut bien vivre…»

On va donc «vivre avec» le virus, les crises écologiques, politiques et économiques prenant le devant de la scène jusqu’à la prochaine vague de contaminations. Cette dernière verra une nouvelle fois ressurgir les masques, trop tard, et se mettre en place avec le moins d’effort possible de l’Etat une nouvelle campagne vaccinale, dont on ne connaît pas encore les contours, les autorités sanitaires américaines ayant opté pour un vaccin bivalent ciblant la souche originelle et le plus récent variant omicron BA.5 en se basant sur les données d’innocuité et d’immunogénicité déjà évaluées pour les vaccins adaptés à BA.1, tandis que le régulateur européen s’en tenait à un vaccin ciblant la souche originelle et le variant omicron BA.1, plus ancien. Les premiers cherchent à battre de vitesse le virus en recherchant une protection contre un variant récent encore en activité, mais en s’affranchissant de la phase d’essais sur l’humain, quand les seconds privilégient la prudence… et étudient ce qui se passera outre-Atlantique avant de rendre un avis probablement en septembre.

«Quasiment tous les Français ont eu le Covid et pour ceux qui y ont échappé, ça ne durera pas», analysait récemment Bruno Lina, membre du défunt Conseil scientifique, dans les pages de Libération. On sait au moins à quoi s’attendre quand les personnes qualifiées censées représenter la santé publique martèlent encore, en août 2022 : «Nous sommes protégés des formes graves par l’immunité collective», face à une pandémie due à un virus dont les mutations entraînent des réinfections fréquentes, et alors que s’accumulent les indices préoccupants sur les conséquences à long terme de ces infections répétées, quand bien même la phase aiguë serait moins symptomatique. Tout se met parfaitement en place pour accueillir un nouveau variant plus agressif, dans l’indifférence générale, avec un gouvernement qui nous dira : «Oh mais faut bien vivre avec, tsé…»

Vous trouviez 2020 difficile, à prêcher un peu dans le désert ? Vous allez adorer 2022.

POUR INFO

 BILLET DE BLOG 3 SEPT. 2022

Histoire coloniale et postcoloniale
Site proposant un vaste corpus de référence de documents, études, réflexions et ressources sur l’histoire coloniale de la France (première et seconde colonisation), ainsi que sur ses traces dans la société française postcoloniale d’aujourd’hui.
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Intervention choquante de l'Elysée après une tribune publiée dans « Le Monde »

Emmanuel Macron a déclaré en Algérie qu'entre la France et l'Algérie, « c'est une histoire d'amour qui a sa part de tragique ». Dans une tribune publiée par Le Monde, le politiste Paul Max Morin écrit que « la réduction de la colonisation à une “histoire d'amour” parachève la droitisation d'Emmanuel Macron sur la question mémorielle ». Après des protestations de l'Élysée, le journal l’a supprimée.

par François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi, Alain Ruscio.

Le 26 août, lors de son voyage en Algérie, le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré qu'entre la France et l'Algérie, « c'est une histoire d'amour qui a sa part de tragique ». Pour le politiste Paul Max Morin, « la réduction de la colonisation à une “histoire d'amour” parachève la droitisation d'Emmanuel Macron sur la question mémorielle ». Il l'a écrit dans une tribune intitulée « Réduire la colonisation en Algérie à une“histoire d'amour” parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle » que Le Monde a publiée dans son édition datée du 2 septembre 2022.

Paul Max Morin est docteur en science politique, chercheur associé au Cevipof et enseignant à Sciences Po, il travaille sur la mémoire de la guerre d'Algérie chez les jeunes et collabore à plusieurs projets scientifiques, pédagogiques et culturels sur ce sujet. Il a déjà publié en 2021 une tribune dans le Monde et été plusieurs fois cité dans des articles de ce quotidien. Il écrit dans cette tribune que le discours présidentiel sur la colonisation — qui, à tout le moins, fait partie du passé franco-algérien puisqu'elle a marqué la période de 1830 à 1962 — est passé de la qualification en 2017 de « crime contre l'humanité »à celle, en 2022, d'« histoire d'amour qui a sa part de tragique ». Cette formule a été employée à deux reprises par le président de la République durant son voyage en Algérie, puisqu'il l'a répétée en s'adressant aux ressortissants français reçus à l'ambassade de France à Alger. Paul Max Morin est dans son rôle lorsqu'il donne son commentaire sur son usage, dans une tribune qu'il signe de son nom et qui peut être discutée ou contredite par quiconque ne partage pas son point de vue. Mais, quelques heures après la distribution du quotidien, elle a été supprimée du site internet du journal.

A 16 h 24, elle a été retirée purement et simplement et remplacée par une adresse aux lecteurs du journal, non signée, qui justifie sa dépublication : « Ce texte reposait sur des extraits de citations qui ne correspondent pas au fond des déclarations du chef de l'Etat. Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase “une histoire d'amour qui a sa part de tragique” prononcée par M. Macron lors de la conférence de presse n'évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes ». Cette adresse présente ses excuses, non seulement « à ses lectrices et lecteurs », mais aussi « au président de la République ». Ce qui laisse entendre que c'est la présidence de la République qui s'est plainte directement au Monde de la publication de ce texte, ce qu'a révélé CheckNews et que la direction du quotidien a confirmé à Arrêt sur image.

Un fait unique dans la longue histoire du quotidien Le Monde

Les pages « Idées » du Monde contiennent souvent des points de vue qui ne sont pas partagés par la rédaction du journal. Dans ces cas une autre tribune est publiée ensuite pour les contester. Mais cette « dépublication » d'une tribune déjà imprimée est un fait unique dans la longue histoire du quotidien Le Monde.

Joint par Arrêt sur images, le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, a ajouté : « On a décidé de dépublier la tribune parce qu'elle reposait sur une interprétation totalement excessive d'une citation », estimant qu'elle avait été « publiée par erreur », et qu'elle n'aurait pas dû l'être. Après sa diffusion dans l'édition papier datée du 2 septembre (publiée le 1er septembre), « les principaux concernés nous ont dit “Mais le président n'a pas dit ça”. L'Élysée nous prévient qu'il y a un problème avec l'interprétation de cette citation. En général, quand on commet une erreur, sur ce sujet comme sur d'autres, ce sont les premiers concernés qui nous le signalent, c'est valable y compris pour l'Élysée ».

Dans une seconde adresse aux lecteurs publiée le 2 septembre, le Monde a donné des explications semblables, mais qui sont contestées par le chercheur. On peut le lire dans l'article publié le 2 septembre par Libération, intitulé « Le Monde a-t-il censuré une tribune sur les déclarations de Macron en Algérie ? » : « Interrogé par CheckNews, le chercheur Paul Max Morin, auteur la tribune, indique que celle-ci a été discutée et validée par la direction du quotidien du soir, puis retirée après la colère de l'Elysée ». Paul Max Morin assure qu'il était convenu en amont avec la rédaction du Monde que sa tribune porterait sur la « droitisation » du discours présidentiel et formulerait un « regard critique » sur les annonces d'Emmanuel Macron en Algérie. Il écrit qu'elle a été « relue, modifiée et validée » par le journal, puis publiée. « Suite à sa publication, j'ai reçu un premier appel hier matin [jeudi 1er septembre] du journal m'informant que « l'Élysée était furax » et qu'il fallait apporter des modifications », rapporte Libération. Il accepte. Mais « une demi-heure plus tard, j'ai reçu un deuxième appel pour me dire que la tribune était retirée ». Il propose alors une seconde version, refusée par la rédaction en chef du Monde… qui lui a proposé, le 2 septembre, de la republier sans l'évocation présidentielle d'une « histoire d'amour ». Toujours selon Libération, la justification du Monde était identique : « Que j'avais mal interprété ou surinterprété les propos du président et que cette analyse était partagée par les envoyés spéciaux en Algérie qui s'opposaient à sa publication ». Selon Jeune Afrique, le retrait de la tribune de Paul Max Morin a provoqué des critiques au sein de la rédaction du Monde, « notamment sur le processus de validation des articles », et « la société des journalistes du Monde s'exprimera dans les heures qui viennent sur cette situation ».

La colère de l'Élysée serait liée au fait que le chercheur auteur de la tribune n'aurait pas suivi les consignes d'interprétation contenues dans un message envoyé par le service de presse de l'Elysée, via une boucle WhatsApp, aux journalistes présents lors du voyage de presse.

Des historiens intéressés par l'analyse du politiste et choqués par cette dépublication

Fabrice Riceputi, chercheur associé à l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP), a exprimé à Arrêt sur images son soutien à Paul Max Morin. « Tout le monde a bien compris qu'Emmanuel Macron ne pouvait parler que des 132 ans de colonisation et des 60 ans qui ont suivi. J'ai été choqué, et je pense que nous avons été très nombreux à être choqués, y compris en Algérie, par cette façon de résumer des relations qui ne sont pas du tout une histoire d'amour ». Selon lui, ce discours « relève toujours de ce déni fondamental, de ce refus d'admettre que la France a été une puissance agresseuse, occupante, colonisatrice ». Et « après la colonisation, le sort des travailleurs algériens en France ne relève pas vraiment de l'histoire d'amour ».

Un point de vue partagé par l'historien Gilles Manceron qui a répondu à ce même média : « La relation entre la France et l'Algérie a été émaillée, surtout entre 1930 et 1962, d'un rapport de domination consécutif à une conquête : est-ce que le terme d'amour est adéquat pour désigner cela ? Et pour ce qui est de l'Algérie indépendante, les 60 ans qui nous en séparent sont toujours habités par les conséquences de cette domination coloniale ». Tout en ajoutant : « Je m'étonne de la manière dont un désaveu ait pu être publié de cette façon par le journal, sans le signer d'un nom. On a une réponse qui vient d'une autorité indéterminée ».

Quant à la « dépublication » de la tribune, elle est contestée par la spécialiste de la guerre d'indépendance algérienne Sylvie Thénault : « Je suis très surprise de cette pratique qui ne me semble pas conforme aux normes journalistiques. Il me semble que si une tribune pose un problème de contenu, le plus juste est d'offrir un droit de réponse à celui ou celle qui en conteste le contenu. Je ne comprends pas cette dépublication, et elle m'inquiète non pas comme historienne mais comme citoyenne ».

Membres de la rédaction du Blog Histoire coloniale et postcoloniale de Mediapart et du site histoirecoloniale.net, nous sommes aussi des lecteurs fidèles du quotidien Le Monde où des journalistes talentueux apportent des analyses utiles.

Cette décision incroyable prise au nom du journal apparait comme imposée à ces journalistes par des actionnaires.

Telle est notre inquiétude.

François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi, Alain Ruscio.


Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

COLÈRE

 

Le tournage du film « Les Algues vertes » déclaré indésirable par des maires bretons

Collectif Kelaouiñ

25 AOÛT 2022 — 

Deux ans après notre lettre ouverte pour la liberté d'informer sur l'agroalimentaire en Bretagne, le message n'est semble-t-il pas bien passé.

L'équipe du film « Les Algues vertes », adaptation de la BD enquête d'Inès Léraud, a essuyé plusieurs refus d'autorisation de tournage dans les Côtes-d'Armor cet été. Les maires concernés ne motivent pas leur réponse par des difficultés matérielles mais bien par des raisons politiques. À savoir le refus de « stigmatiser » leur territoire et surtout l'élevage intensif.

Dans un éditorial publié la semaine dernière, la rédaction du média d'enquêtes indépendant Splann ! rapproche cette fin de non-recevoir du silence du maire de Landunvez et du préfet du Finistère, interrogés sur l'agrandissement suspecte d'une méga-porcherie. Vous pouvez soutenir Splann ! par un don pour financer de nouvelles enquêtes incisives.

samedi 3 septembre 2022

vendredi 2 septembre 2022

 

Le Conseil de défense va décider à quelle heure nous devrons débrancher le wifi

Le président de la République réunira le 2 septembre un conseil de défense qui sera consacré à la crise énergétique. Si vous avez aimé la saison 1 des conseils de défense sur le Covid, vous allez adorer la saison 2 sur l'énergie !

Le conseil de défense et de sécurité nationale est une forme restreinte de conseil des ministres, dont les attributions font l’objet du décret du 24 décembre 2009 : « Il définit les orientations en matière de programmation militaire, de dissuasion, de conduite des opérations extérieures, de planification des réponses aux crises majeures, de renseignement, de sécurité économique et énergétique, de programmation de sécurité intérieure concourant à la sécurité nationale et de lutte contre le terrorisme. »

On peine à y trouver les raisons de gérer une crise sanitaire dans ce cadre. Ce sont pourtant des dizaines de conseils de défense qui se sont tenus pendant l’épidémie de Covid-19, à l’occasion desquels les plumitifs du régime nous narraient ce qui allait (peut-être) être décidé lors du prochain conseil ou ce qui s’était (peut-être) dit pendant le dernier. Peut-être … car les participants à ces conseils sont tenus au secret-défense et aucun compte-rendu n’est publié.

C’est lors de ces conseils de défense que furent prises les décisions ubuesques qui valurent à la France d’être notamment qualifiée « d’Absurdistan autoritaire » par la presse allemande. Expliquer que les masques ne servaient à rien. Exiger de remplir, dater et signer une « attestation dérogatoire » pour pouvoir promener son chien dans un rayon d’un kilomètre ou pour aller faire ses courses. Interdire de se promener seul en forêt ou sur une plage. Définir ce qu’était un produit « essentiel » (la mousse à raser) et ce qui ne l’était pas (le mascara). Autoriser par décret la mise en vente des sapins de Noël à partir du 20 novembre 2020. Interdire la consommation de pop-corn dans les cinémas. Autoriser à boire un verre assis dans un bar et l’interdire si on est debout.

La gestion en conseil de défense des risques de pénurie de gaz et d’électricité pendant l’hiver prochain nous promet donc de mémorables moments dans les semaines et les mois qui viennent. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran nous a donné un avant-goût des décisions stratégiques qui y seront débattues en prodiguant ses conseils pour débrancher le wifi avant de sortir de chez soi. Le monsieur a démontré comme ministre de la Santé qu’il avait du potentiel et vient de le confirmer en assurant que « la transparence sera la clé et sera la règle ». La transparence est en effet une caractéristique bien connue des délibérations couvertes par le secret-défense.

Alors laissons libre cours à notre imagination. Les conseils de défense énergétique pourraient décréter que la lumière abîme les yeux et que l’obscurité les repose, que le chauffage est nocif pour la santé, que le froid conserve et qu’un bon pull ferait l’affaire. De là à conclure qu’il faudrait en distribuer à toute la population, il n’y a qu’un pas … que le gouvernement ne franchirait pas, faute d’avoir constitué des stocks. Olivier Véran serait alors chargé de nous expliquer que cela serait inutile voire dangereux car ne saurions pas les enfiler, patauds que nous sommes.

Un « état d’urgence énergétique » serait décrété à la faveur duquel serait rendu au couvre-feu son sens originel : l’extinction des feux de 22 heures à 6 heures du matin non sans avoir applaudi à 20 heures les agents d’Enedis et de GRDF, nos nouveaux héros. Obligation nous serait faite de sortir dehors au moins deux heures par jour entre 6 heures et 22 heures, après avoir coupé le chauffage et le wifi. Il faudrait se munir d’une attestation dûment remplie, datée et signée, sous peine d’amende, voire de tabassage en règle pour les promeneurs basanés dans « les quartiers ». Les fournisseurs d’applications de messagerie seraient tenus de signaler les clients qui enverraient trop de pièces jointes dans les mails, le seuil étant défini par un décret et le non-respect puni d’une peine de prison à la 3ème récidive dans une période de 30 jours.

Les compteurs « communicants » Linky et Gazpar seraient enfin autorisés à transmettre en temps réel notre consommation à la police afin de débusquer les délinquants énergétiques. Les automobilistes devraient renseigner chaque semaine le kilométrage parcouru dans une application conçue par des potes de Cédric O. La police serait chargée d’effectuer les contrôles avec « la plus grande fermeté », comme le préciserait le ministre de l’Intérieur. La CNIL se risquerait à protester pour la forme mais le Conseil d’État n’y trouverait rien à redire. Ne vivons-nous pas « la fin de l’abondance et de l’insouciance » et n’est-il pas temps d’« accepter de payer le prix de la liberté » ? Le président de la République ne cacherait pas avoir « très envie d’emmerder » ceux qui rouleraient trop et Brigitte Macron s'offusquerait du mécontentement général : « S’ils ne peuvent pas prendre leur voiture, qu’ils se déplacent en jet privé ! »

En saison 2, le Grand Epidémiologiste deviendra une sommité de l’énergie en lisant des revues en anglais et suscitera toujours l’émerveillement de la Cour. Le service après-vente sur les plateaux des chaînes d’infox en continu sera assuré par d'anciens épidémiologistes reconvertis en experts de l’énergie après avoir visionné quelques vidéos de Jean-Marc Jancovici sur YouTube. Comme en saison 1, tout cela fera l’objet de juteux contrats pour McKinsey.

Patience, le premier épisode sera diffusé vendredi !


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LE COIN DES CURIOSITÉS

 

Un tableau pour terminer

Nous commémorons aujourd'hui la mort du grand représentant français de l'art naïf, Henri Rousseau. Longtemps considéré comme mineur, l'art naïf est tout à fait reconnu de nos jours. Il se distingue par un style pictural qui ne s'affranchit des règles de perspective, qui ne respecte pas la précision du dessin ou l'intensité des couleurs.

Celui qu'on appellera le Douanier Rousseau (durant un temps, son travail était de contrôler les entrées de boissons alcoolisées à Paris) est autodidacte. Si son style enfantin a pu lui valoir des moqueries, son talent finit par être reconnu.

 
Paysage Exotique avec des singes jouant - Henri Rousseau - 1910 Peter Willi / Bridgeman Images

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