mercredi 19 août 2020

SIMONE DE BEAUVOIR

omme les années précédentes, nous avons repris notre carnet de notes et notre crayon pour rencontrer les personnages de l’Histoire qui ont marqué leur époque et au-delà, changé le monde.  Le projet, un peu osé convenons-en, a été de leur demander de nous accorder un entretien pour revisiter le bilan de leur action et vérifier si leur lecture de l’Histoire permettait de mieux comprendre notre actualité.
Alors bien sûr, ces personnages étant aujourd’hui disparus, leurs interviews sont imaginaires, mais beaucoup moins qu’on ne le croirait. Les historiens ne nous en voudront pas, nous avons puisé les réponses dans ce que ces personnages ont écrit dans leurs mémoires et ce que les historiens nous ont apporté sur leur parcours.
Et cette année, nous avons choisi d’interroger des femmes qui ont marqué l’histoire, dans tous les domaines, parce que notre actualité aujourd’hui est fortement impactée par les discours féministes, les révoltes et parfois les excès. Ces femmes de l’Histoire ont sans doute été précurseurs, mais pas seulement.
Aujourd’hui, Simone de Beauvoir. Une anticonformiste, une libératrice, une féministe. Elle restera une des principales instigatrices du mouvement féministe, mais elle avait aussi ses partis pris politiques. N’a-t-elle pas adhéré aux thèses communistes ? Le Castor, comme l’appelait affectueusement Sartre, a toujours su faire face aux critiques, avec beaucoup d’adresse.

Un petit mot sur notre interviewée du jour

Simone de Beauvoir est née en 1908 et morte en 1986. Parisienne devant l’éternel, elle est née à l’endroit exact de l’actuelle Rotonde, Boulevard du Montparnasse et a résidé toute sa vie dans ce fameux quartier de Saint-Germain-des-Prés, se réunissant avec la « petite famille », Sartre, Nizan, Maheu et les autres, dans les cafés littéraires du coin, le Café de Flore ou aux Deux magots. Ils y parlaient philosophie du matin au soir. L’existentialisme est né de leurs échanges et restera un courant philosophique dominant au XXème siècle.
Simone est née dans une famille bourgeoise, mais sans un sou.  La famille de Beauvoir, des banquiers-rentiers depuis plusieurs générations, se sont retrouvés ruinés avec la perte des «emprunts russes ». Les parents incitent leurs deux filles à faire des études, pour se trouver, plus tard, un métier.
A l’Ecole Normale Supérieure, Simone de Beauvoir rencontre son alter ego masculin, Jean-Paul Sartre. Lui l’appelait le Castor, parce que Beauvoir en anglais se dit beavor. Ils ne se sont plus quittés. Mais ils ont vécu une vie amoureuse à part, faite d’amour nécessaire et d’amours contingentes. Et les deux philosophes ont fait leur trou aussi, de l’autre côté de l’Atlantique. Les Américains ont très vite adhéré aux thèses existentialistes. Simone de Beauvoir a même failli y rester, tombé amoureuse d’un sociologue américain. Mais l’ambition de l’intellectuelle – et aussi Sartre - la fera revenir en France.
Dans sa réflexion philosophique, Beauvoir a choisi comme objet d’étude ce qui n’avait encore jamais été étudié : la condition féminine. « On ne naît pas femme, on le devient », dans son ouvrage phare, Le Deuxième sexe publié en 1949, où elle démontre que la féminité est une construction culturelle, et non naturelle, reprenant les thèses existentialistes où l’individu est ce qu’il est par ses actions. Homme et femme, pour elle, ce devrait être la même chose.
Les féministes s’approprieront cette pensée, mais certaines iront plus loin en affirmant la supériorité du sexe féminin.
Beauvoir, qui s’est faite rare en interview jusqu’à la fin de sa vie, est morte le 14 avril 1986,  6 ans après Sartre.

Bonjour Simone de Beauvoir. Chignon serré, tailleur en tweed, seul le turban pour dénoter un peu. Vous n’aviez pas le même look que les féministes d’aujourd’hui, les Femen par exemple…

Simone de Beauvoir : Fort heureusement non, sinon je ne serais pas très habillée. Choquer pour choquer, voilà ce que veulent les féministes aujourd’hui. Mais leurs revendications sont bien faibles. J’ai été une femme de conviction, mais je n’ai jamais été une radicale.

Vous êtes la mère non pas d'enfants biologiques mais de tous les enfants du féminisme. Et vous êtes la femme qui a pour la première fois, étudié la femme. On va justement s’intéresser à vous, en tant que femme. Qu’est-ce qui a pu forger cette idéologie féministe ? Votre enfance ? Vous vous êtes révoltée très tôt contre votre mère, trop droite et trop bigote, selon vos dires. Vous avez voulu devenir son exacte opposée ?

Simone de Beauvoir : Ma mère, Françoise, je l’ai toujours profondément respectée et aimée bien sûr. Mais je ne sais pas si elle a été véritablement heureuse dans toute sa vie d’épouse. Elle a bien sûr été une femme d’intérieure, à passer l’encaustique sur tout ce qu’il était possible d’encaustiquer. Et le tout avec beaucoup de bondieuseries. « Une femme est ce que son mari la fait », c’était ce qu’elle aimait me dire. La thèse de mes parents, mais de beaucoup de personnes aussi, à cette époque dans les familles bourgeoises. Moins les femmes prenaient d’initiatives et mieux les hommes pensaient se porter. Tout cela était illusoire.
Figurez-vous qu’à la mort de mon père, elle a connu une certaine libération. Elle a appris à vivre pour elle-même, car il lui a fallu travailler. C’était pour elle une réalisation de ce qu’elle avait toujours voulu sans pouvoir l’exprimer. Par l’indépendance économique, elle avait trouvé l’indépendance d’esprit.
Pourtant, mes parents ne m’avaient jamais interdit de travailler. Alors qu’on était à une époque où la réussite des femmes passait plus par un beau mariage, moi, je partais avec un sacré fardeau puisque mes parents auraient été incapables de constituer une dot. En devenant professeure de philosophie, je les décevais car ce n’était pas le métier qu’ils auraient espéré. Pour ma mère, l’enseignement laïc, c’est le diable. Alors la philosophie consistant à déconstruire et démystifier les pensées dominantes qu’ils ont toujours connues, c’était pour eux une trahison. Aussi futile qu’inutile.

Et la philosophie vous a menée à Sartre. Quand le mariage d’argent n’a pas eu lieu avec votre cousin, le mariage de passion n’aura jamais lieu non plus. Sartre ne vous passe pas la bague au doigt. Une seconde trahison, car évidemment, vos parents auraient aimé vous voir mariée. En quoi votre liberté était-elle inconciliable avec le mariage ?

Simone de Beauvoir : Moi, la vie de femme d’intérieur, le foyer me révulsaient complètement. L’aliénation dans un quotidien de mère, d’épouse, j’ai même écrit « réceptacle de la libido ». C’est un peu arrogant, je ne sais pas ce que j’avais mangé ce jour-là. Dans un foyer, il y a toujours mille tâches fastidieuses qui accablent la femme. Des tâches répétitives et non créatrices de valeur. C’est quand même écrasant toute cette responsabilité, sans grande rétribution derrière. Je suis contre l’esclavagisme ménager ou maternel. J’avais choisi que ma liberté devait prédominer. La décision doit être propre à chacun. Regardez ma sœur, elle a épousé un élève de Sartre. Chacun et chacune sa conception du couple.

Vous dites que vous avez choisi, mais dans votre histoire amoureuse, il y a ce pacte passé avec Sartre. Au début, vous établissez la durée de ce pacte à deux ans renouvelables. Vous êtes en période de CDD. Puis ça devient progressivement un CDI… Mais c’est surtout un pacte qui met des conditions à votre relation, pas toujours évidentes à tolérer.

Simone de Beauvoir : Sartre, c’est l’amour de toujours, évidemment que c’était indéterminé. Une relation sentimentale, sexuelle, intellectuelle. Un amour nécessaire, parce qu’il guide votre vie. Les amours contingentes, latérales, étaient autorisées dans notre couple car c’étaient des découvertes et les expériences de la vie, qu’il faut goûter, mais avec une certaine parcimonie. Sartre justifiait ces relations par un besoin constant d’inspiration. C’était un artiste, en somme, et les artistes ont des vies dissolues.

Vous pensiez que ce concept de couple libre allait vous survivre et se répandre dans la société ?

Simone de Beauvoir : La condition que nous avons posée dès le début, de ne pas se mentir et de ne rien dissimuler, nous ne l’avons pas mise en application. Il faut quand même dire que ce pacte était cruel, pas pour nous, mais aussi pour les autres. Nous avions oublié que les autres pouvaient avoir des sentiments et nous le faire payer. Nos victimes n’ont pas manqué de se révéler. En théorie, les amours contingents ne pouvaient, par nature, pas devenir nécessaires et le temps leur était forcément limité. En pratique, la tentation a été plusieurs fois été présente de céder aux sirènes du couple conventionnel.
Ensuite, il faut savoir que Sartre, c’était un homme chaleureux, vivant et bon en tout, sauf au lit. J'en eus vite l'intuition, malgré mon manque d'expérience, et peu à peu, ça nous parut inutile, voire indécent de continuer à coucher ensemble. Nous avons abandonné au bout d'à peu près huit ou dix ans, peu couronnés de succès dans ce domaine.

Pourquoi avoir publié Lettres au Castor, ce recueil de lettres vous étant, entre autres, destinées, mais qui mettent en cause les relations de Sartre. Il vous racontait tout, des détails physiques aux plus érotiques… Il a été dit que lui n’aurait pas été d’accord avec cette publication. C’était une vengeance ? Une façon de montrer que vous avez toujours été la seule et unique ?

Simone de Beauvoir : Mais accusez-moi d’avoir voulu faire de l’argent sur son dos, tant que vous y êtes. J’ai voulu porter à la connaissance des autres ces lettres, parce qu’elles étaient sublimes. Mais aussi pour la vérité qu’elles incarnaient. Il n’y était pas question que de nos propres personnes loin de là. Ce sont aussi les ébauches de notre réflexion philosophique. Et sur notre vie privée, c’est vrai que nous n’avions pas pu tout dire et tout écrire auparavant. Les mœurs se sont progressivement élargies. Donc oui, on retrouve aussi le récit de nos expériences. Alors, c’est parfois salé, c’est vrai.

On y parle notamment vos expériences avec les femmes, des jeunes étudiantes trouvées dans votre salle de classe. Comment expliquez-vous votre homosexualité ?

Simone de Beauvoir : Ces choses-là ne s’expliquent pas, que me racontez-vous ! Quand des gens s’intéressaient à moi, j’étais plutôt flattée. Ils étaient plutôt jeunes en général, parce que c’était notre public qui adhérait à nos thèses. Beau garçon ou jolie étudiante, c’était un peu du pareil au même. Alors, on m’a traitée de « rabatteuse à chair fraiche » pour Sartre. Sauf que plusieurs jeunes filles ont refusé de s’offrir à lui. Quelle arrogance de penser qu’une femme ne peut pas avoir d’expérience pour son propre bien-être. Sachez penser à vous, mesdames. Testez et gardez le meilleur.

Le meilleur pour vous, c’était donc Sartre… puisque, lors de votre séjour américain, vous tombez amoureuse de Nelson Algren. Mais vous choisissez quand même de revenir en France voir le « petit homme »…

Simone de Beauvoir : Je suis surtout revenue car j’y avais du travail. Les Etats-Unis, nous y étions en tournée pour faire connaitre nos idées. Sauf qu’il faut bien les trouver, ces idées. Qu’y aurais-je fais, là-bas? Écrire en anglais ? Mes idées auraient été plutôt limitées.

Votre travail, revenons-y. Les femmes sont des hommes comme les autres, c’est votre grande théorie, développée dans ce qui fut votre ouvrage décisif, Le Deuxième sexe. La femme est-elle toujours deuxième?

Simone de Beauvoir : On peut voir des femmes numéro un. En politique ou dans les grandes entreprises. Mais si elles sont là, c’est aussi parce qu’elles sont femmes. Et on le leur reproche assez.
Le deuxième sexe, c’est celui de la passivité et de l’acceptation de cette passivité. C’est celui qui s’est fait une raison. Mais s’il faut tenir compte de nos différences, il ne faut pas les hiérarchiser. Différent ne veut pas dire inférieur, et cela a été mon principal message aux femmes. Oui, la société traditionnelle a fait de vous des êtres inférieurs, faibles, mais cette société avait faux. Ce sont les individus eux-mêmes qui ont construit un personnage féminin et élevé leurs filles par rapport à cet idéal.
Mais si on éduque les fillettes autrement, qu’on leur dit qu’il faut qu’elles pensent, agissent, travaillent, entreprennent dans les mêmes conditions que les hommes, elles le feront et les garçons s’y feront. Quand un groupe dominant domine, il prend les places dominantes dans la majorité des professions, c’est ce qui s’est passé avec les hommes. Et donc ils restent en place tant qu’on ne leur oppose pas de résistance. S’il en trouve, il se retrouve forcé de prendre en compte les contestations. Soyons lucide, on ne peut pas faire sans les hommes, il faut composer avec. Mais la différence, c’est que maintenant, une femme qui n'a pas peur des hommes, ça leur fait peur et les fait forcément réfléchir.

Sartre a eu beaucoup de succès, et plus vite que vous. Vous aussi, vous étiez une « femme de », comme on dit. On a même écrit de vous que vous étiez « La Grande Sartreuse ».

Simone de Beauvoir : Ce n’est ni recherché, ni significatif. Ces gens-là n’ont pas beaucoup d’imagination. Des hommes, non ?

Sûrement… Un autre secret, Simone. Vous échangiez beaucoup avec vos lecteurs, vos adorateurs. Il n’y avait pas les réseaux sociaux et le principal moyen d’échange était la correspondance écrite, cela devait vous prendre énormément de temps ! Qu’est-ce ce que vous écrivaient toutes ces femmes et que leur répondiez-vous?

Simone de Beauvoir : Il n’y avait pas que des femmes, beaucoup d’hommes échangeaient avec moi pour réaliser au mieux le désir de liberté de leur femme. On me parlait de tout, et j’ai même été sexologue à mes heures perdues. Beaucoup de psychologie, aussi. Mais tous ces témoignages permettaient de conforter mes idées. Vous savez, le plus grand talent d’un philosophe, c’est d’abord de savoir observer ce qui l’entoure.
Aussi, beaucoup d’entre elles me confiaient des violences dont elles faisaient l’objet. Elles étaient obligées de m’écrire en cachette. Je dois dire que malheureusement, la chose n’a pas changé, vous vivez dans une société au moins aussi violente que la nôtre. Les rapports se sont mêmes tendus. Parce que certains ont pu penser qu’une femme libre, c’était celle qui couchait avec tout le monde. Et c’est bien sûr faux, mais c’est ce qui a cristallisé les relations entre hommes et femmes. On a donné aux femmes du répondant.

La vraie trahison du couple Beauvoir/Sartre pour beaucoup, ça a été votre adhésion aux thèses communistes. Une erreur de jeunesse ? Vous êtes restée dans l’histoire comme une femme de gauche… Racontez-nous la genèse de cette adhésion.

Simone de Beauvoir : Avec Sartre, nous étions à l’origine de ce club, « Socialisme et liberté». Ça se passe en pleine guerre, en 1941, alors qu’il a réussi à quitter l’armée. Nous sommes allés voir d’autres intellectuels éclairés et résistants, des Malraux des Gide. Mais ils ne nous ont pas donné suite. Gide était tellement parano qu’il ne nous a même pas rencontrés. Alors que Paul Nizan était le premier d’entre nous à avoir adhéré au Parti soviétique, en 1951 Sartre accepte de leur parler. Ça se passe à Vienne, au Congrès mondial de la paix. Vu l’appelation, y être conférencier avait assez sens. Mais ensuite, nous avons été invités, Sartre et moi, à Cuba ou en Chine. Alors c’était comme des voyages officiels, on ne nous montrait que ce qu’on voulait bien nous montrer. Il y a certainement des choses que je n’ai pas vues.
La lutte des classes, la lutte des femmes, j’ai pu penser que c’était un peu la même chose. En réalité, si les femmes sont bien inoffensives, on ne peut pas en dire autant des théories communistes.

On en revient au féminisme, toujours avec vous. Il n’y avait qu’une femme pour s’interroger sur la question philosophique de la femme. Si vous aviez été un homme, Simone, où en serions-nous aujourd’hui ? Finalement, personne ne le sait.

Propos recueillis par Aude Kersulec
Quelques livres à lire
Lettres au Castor, Jean-Paul Sartre, Gallimard
Le Deuxième sexe, Simone de Beauvoir, 1949
Un film
Les amants du Flore, Ilan Duran Cohen, 2006

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dimanche 9 août 2020

SAISON CYCLONIQUE 2020 ATLANTIQUE TROPICAL NORD

Le Pr Philip J. Klotzbach du département de recherche atmosphérique de l’université du Colorado et son équipe ont publié leur 2e mise à jour de leur prévision pour la saison cyclonique 2020.

Résumé

Je ne vais pas vous mentir, je craignais un peu cette mise à jour de la prévision pour la saison cyclonique 2020 en Atlantique. Et malheureusement, aux vues des 2 premiers mois de la saison, mes craintes étaient fondées puisque cette nouvelle prévision placerait ni plus ni moins, si elle venait à se réaliser, la saison 2020 à la 3e place des saisons les plus actives depuis 1950. Rien que ça !
Mais, comme je l’ai répété plusieurs à plusieurs reprises (par exemple ici) ce n’est pas parce qu’une prévision est élevée (et qu’elle se réalise) que l’arc antillais sera forcément très touché. Je rappelle que lors de la saison la plus active recensée (2005), un seul cyclone a touché l’arc … ne sombrons donc pas dans la paranoïa sur nos îles françaises !

Détail de la mise à jour du 5 août 2020

Les mises à jours de prévision cyclonique à en cours de saison s’appuient sur plusieurs paramètres  : la situation et l’évolution de l’oscillation ENSO, la situation et l’évolution des températures de l’eau en surface dans la MDR et, bien sûr, le niveau d’activité déjà enregistré.
Malheureusement, et c’est probablement la raison la plus importante de cette évolution, la prévision ENSO a pas mal évolué depuis 2 ou 3 semaines avec une redescente assez sèche en zone neutre froide et une probabilité de passage en phase La Nina bien plus élevée que le mois dernier pour cet automne. Alors que jusqu’à présent le risque d’un passage en phase La Nina pour cet automne était inférieur à un maintien en phase neutre, c’est désormais l’inverse. Il faut néanmoins relativiser puisqu’on parle d’une phase La Nina assez faible entre -0.5° et -1°.

Prévision ENSO aout 2020
Anomalies SST Atlantique Août 2020
En ce qui concerne les anomalies de température d’eau dans la zone de développement majeure, la situation n’est pas aussi critique que ce que l’on pouvait craindre, notamment grâce à la présence quasi ininterrompue de brume de sable au dessus de l’océan depuis 2 mois. Cette dernière bloque pas mal le rayonnement solaire sur les 2/3 Est de la zone et maintient des températures proches de la moyenne dans cette zone. Cependant on note que les températures sont en anomalies positives généralisées en approche de l’arc … et je n’aime pas trop ça.
Mais ce schéma spécifique (associé à la présence toujours forte d’air sec et de sable) pourrait PEUT-ETRE permettre à l’arc antillais d’être un peu plus épargné que les autres zones (US, golfe du Méxique et Caraibe) même si ça reste très incertain.

Enfin, le début de la saison a été extrêmement actif avec 9 systèmes nommés et ces 2 mois se placent à la 2e place des 2 premiers mois les plus actifs depuis 1950. Évidement, l’activité de ces 2 mois a influencé grandement la prévision pour la suite de la saison, même si statistiquement il n’y a pas systématiquement de corrélation entre l’activité des 2 premiers mois et celle des 4 autres.

Conclusion

Cette mise à jour de la prévision cyclonique 2020 d’août change considérablement la tendance de la saison. D’une prévision d’une saison moyennement active, on passe à une prévision d’une saison extrêmement active, et c’est tout sauf anodin. Un autre élément me questionne un peu, c’est l’augmentation significative du nombre d’ouragans prévus. On passe de 9 à 12, soit près de 35% de plus … et là non plus, c’est clairement pas anodin (d’autant moins qu’on est même passé de 8 à 12, soit 50% de hausse entre juin et août) mais c’est assez logique compte tenu de la température de l’eau au large des US et des Bahamas et sur la mer Caraïbe et le golfe du Mexique.
J’ai tendance à penser, vu les conditions pour les semaines à venir, qu’il vaudra quand même mieux être sur l’arc antillais qu’ailleurs sur le bassin Atlantique. Le sable et les températures de l’eau contenues dans la MDR y sont plus favorables. Pour le moment !
N’oublions pas néanmoins :
  • Ces prévisions sont incertaines comme toutes prévisions atmosphériques
  • Ces prévisions sont globales ce qui rend impossible l’anticipation pour un territoire.
En conséquence, quelle que soit la prévision, il faut se préparer chaque saison de la même manière, comme si notre territoire allait être impacté. C’est la seule solution pour être les plus résilients possible.

9 AOÛT 1945


8 AOÛT 1815


vendredi 7 août 2020

PORT-BOIS DE CREC'H GUÉGAN




  • Intérêts : histoire, architecture et paysage
  • Départ : parking de l'esplanade de la douane
  • Distance : 4, 6 ou 8km
  • Durée : 1h à 2h30 de marche
Partez à la découverte du port de Perros-Guirec et de ses ruelles. Au détour d'un chemin observez les lavoirs et vieilles bâtisses de la ville mais aussi le bois de Crec'h Guégan.

SUR LE PARCOURS

  • Quartier de la Rade
Jusqu'en 1930, ce quartier est le centre administratif de la commune, avec 4 hôtels, la poste, la gendarmerie, la gare du chemin de fer et les quais animés par les caboteurs et les bateaux goémoniers. En 1934, la mairie fut construite et on déplaça les commerces vers le bourg. Dans le même temps, le déclin du cabotage et la diminution de l'activité de pêche entraînent un renforcement de l’activité balnéaire de la commune et une urbanisation des fronts de mer de Trestrignel et de Trestraou. Le quartier devient alors plus touristique qu’administratif.

  • Bassin du Linkin et son port miniature
Ce bassin est un bassin de chasse, une réserve d’eau destinée à l’évacuation des vases du port lorsqu’il est ouvert à marée basse. Il a été créé artificiellement de 1876 à 1878, grâce à l’édification d’une digue. En 1896, le conseil municipal demandait l’établissement d’une écluse au nord de la digue du port et la création d’un bassin où l’eau de mer serait maintenue à une hauteur de 2 ou 3 m, pour le plaisir de la baignade des enfants et des personnes âgées. Son volume d’eau était alors régulé par des pompes qui se trouvaient dans le magasin des Ponts-et-Chaussées, ancienne capitainerie et aujourd’hui musée de l'Histoire et des Traditions de Bretagne. Le bassin a été aménagé au cours de la seconde moitié du 20ème siècle en bassin de jeux et d’agrément. Vous pouvez ainsi y découvrir un petit port très original sur lequel flottent de petits chalutiers, des petits remorqueurs et bien d'autres types de gros navires réduits à l'échelle d'une annexe et pouvant être pilotés par petits et grands.

  • Rue des Herbelines  / Chemin de Landerval
Outre les sentiers littoraux qui font le bonheur des promeneurs, Perros-Guirec possède un important réseau de chemins intérieurs et d’escaliers, un patrimoine culturel et environnemental très précieux. Les Perrosiens disent familièrement qu’ils sont venus « par les gwenojenn ». Cela signifie simplement qu’ils ont emprunté un itinéraire bucolique par les petites routes, chemins creux, raidillons et escaliers. Ces escaliers et sentiers discrets, parfois secrets, permettent aux perrosiens de passer d’un quartier à l’autre en prenant le temps de savourer au calme les charmes toujours renouvelés de leur cité.
Observez les maisons dans ce quartier. A l’époque, elles étaient affectées à l'habitation ou au commerce naissant, aux négociants et aux hôteliers et aubergistes. Elles sont la plupart du temps construites en granit et datées pour les plus anciennes du 1er quart du 18ème siècle, en particulier dans le chemin de Landerval.
  • Lavoir de Landerval
Entièrement rénové en 2011 ce lavoir est un des plus beaux de Perros. Il faut dire qu’à l’époque la Rade était un quartier très important. Ce lavoir était alors un lieu essentiel de la vie quotidienne. Il était protégé et nettoyé chaque dimanche matin, pour qu'il soit propre pour le lundi matin, jour d'affluence. Ce lieu de vie et de gaîté réunissait les lavandières, elles y étaient d’ailleurs très bavardes. On y lavait le linge, les légumes, les outils ou on y rafraîchissait les bêtes. Le lavoir de Landerval était très fréquenté et il fallait retenir sa place pour y mettre sa caisse.
  • Chapelle Saint-Joseph dite de la Rade
La chapelle Saint-Joseph, ou chapelle de la Rade, fut édifiée en 1960. C’est une église moderne entièrement bâtie en granite et qui présente une architecture typiquement bretonne. Sa façade d'entrée se présentant comme un mur-pignon est surmontée d'une niche à statue. Elle comprend un étage de soubassement et un étage de comble éclairé par trois lucarnes à croupe disposées sur le versant postérieur du toit principal. Le pignon sud est couronné d'un clocher à une baie. De l’autre côté de la chapelle, observez comme la sacristie est greffée sur le chevet.
  • Le bois de Crec'h Guégan et son manoir
Le bois de Crec'h Guégan, plus connu des Perrosiens sous le nom de bois d'amour, abrite un monument historique témoin de l’âge d’or de Perros-Guirec. Il fut construit en 1676 et appartenait avec ses dépendances au Sieur de Crec'h Guégan. Il fut désigné dans un aveu de 1699 comme la maison de la Fontaine. C'est un bâtiment rectangulaire flanqué au nord d'une tour. L'élévation antérieure savamment équilibrée témoigne de l'influence française. Acheté en 1981 par un avocat allemand, il a été entièrement restauré.
  • Bocage trégorois
La zone Rurale de Perros-Guirec, qui s’identifie en plateau continental, reste aujourd’hui très marquée par l’histoire locale. De sa vocation première (espace agricole), la commune conserve un paysage bocager. De plus, partout se mêlent petites dépressions et crêtes qui ont favorisés la préservation de ce bocage auquel s’ajoute talus et haies très serrées ainsi que de nombreux chemins d’exploitation.
  • Agriculture et paysage
La pression agricole est ici toujours restée modérée. La perception visuelle du fait du relief, des changements de rythmes, est donc très variée. Cultures céréalières, zone d’élevage, massifs boisés, collines et crêtes contribuent à transformer l’horizon au fil des cheminements.
  •  Longères bretonnes 
Le terme de «longère» ou «maison en longueur » est utilisé pour décrire une maison dont la pièce d'habitation et la ou les pièces d'exploitation sont contiguës et bâties selon un plan linéaire, chaque pièce s'ouvrant directement sur l'extérieur par une porte. On y trouve généralement une pièce d’habitation puis une ou plusieurs pièces pour le bétail. Parfois seule une cloison en planches séparait l'étable de la pièce d'habitation. Dans ces longères, le bétail était alors relégué à l'extrémité opposée au foyer et le sol était en pente pour éviter que le purin n'envahisse la pièce.
  • Point de vue sur la baie
De ce point d’observation vous pouvez apercevoir la baie de Perros-Guirec avec au loin l’île  Tomé et l’archipel des Sept-Iles. L’île Tomé (Taveeg en breton) est située à 2 miles au large de la Pointe du Château. Elle tourne vers la terre sa plus haute pointe, dominant de 64 mètres le niveau des flots. Dans la partie nord de l'île, on peut voir les ruines d'une ancienne ferme, témoin de l'occupation de l'île jusqu'à l'entre-deux guerres. L'île est devenue la propriété du Conservatoire du littoral depuis 1997. L’Archipel des Sept-Iles (Île Rouzic, Île Malban, Île Bono, Île aux Moines, Île Plate, les Costans, les Cerfs) est le royaume incontesté des oiseaux marins. Cet ensemble d’îlots rocheux est un site naturel protégé depuis 1912 et classé Réserve Naturelle en 1976.
  •  Lavoir
La commune de Perros-Guirec ne compte pas moins de 23 lavoirs et fontaines. La protection et la rénovation de ce patrimoine bâti de qualité fait partie de la politique de la ville. Ainsi, ce lavoir ancien, datable de la fin du 19ème siècle, a été démoli en 2005 et refait ensuite par les services techniques de la mairie. Il n’est cependant plus utilisé aujourd'hui.

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