le Premier ministre Édouard Philippe a exhumé une expression pour le moins "mili"
Vous avez aimé le "perlimpinpin" élyséen? Vous adorerez le "bololo" matignonesque. La formule, un chouïa martiale, a plongé dans la stupeur maints auditeurs et plus d'un média. Mais il est vrai qu'au sein des rédactions, les officiers de réserves sont rarement légion, fût-elle étrangère. Ce mercredi matin sur RTL, le Premier ministre Edouard Philippe, interrogé sur la mobilisation des "gilets jaunes" et les risques de paralysie du pays, le samedi 17 novembre, a mis en garde contre toute tentation de "mettre le bololo partout". Le bololo ? Pour beaucoup, c'est de l'hébreu. Même si, intuitivement, on pige, quitte à épuiser le lexique des mots en "B" : bazar, boxon, bordel. Bref, un truc de bidasse ou de biffin.
Un héritage des tirailleurs?
À en croire Wikipedia, le concept serait emprunté au vocabulaire militaire en vogue en Afrique. Tournons-nous donc vers un expert en la matière ; en l'occurrence le général Bruno Clément-Bollée, qui a roulé sa bosse des décennies durant au sud du Sahara. "Une expression très courante là-bas, confirme-t-il. Je l'ai entendue un peu partout. Sans doute s'est-elle répandue dans la troupe à l'époque des tirailleurs sénégalais. Mais sachez que le bololo reste aussi en usage dans les casernes de l'Hexagone."
Nous voilà affranchis. Au fait, le répertoire du désordre à la lettre "B" fonctionne aussi en hébreu. A Tel-Aviv, chaos peut se dire "balagan".
Il est 10h15 exactement lorsque la voiture du général de Gaulle arrive sur la place Saint-Pierre.Le Président de la République y est accueilli par un détachement de la Garde Suisse qui rend les honneurs et de la Garde Palatine tandis que les motocyclistes de l'escorte présidentielle se sont arrêtés sur la ligne blanche symbolique qui marque la frontière entre l'Etat Italien et l'Etat du Vatican.Et voici, à présent, l'entrée dans la cour Saint-Damas, la cour la plus solennelle de l'Etat du Vatican, réservée aux chefs d'Etats en visite.Le général De Gaulle y est reçu par le marquis [Giovanni Batista Sacetti], [Premier majeur] des sacrés palais apostoliques et par Monseigneur Federico [Calori De Vignali], Majordome de Sa Sainteté.Et c'est le salut au drapeau de la Garde Palatine.A présent, le cortège présidentiel s'engage dans la Scala Nobile et voici le Saint-Père qui s'avance au seuil de la salle du trône pour accueillir le chef de l'Etat français.
(Musique)
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La première partie de la réception officielle du général de Gaulle par Sa Sainteté Jean XXIII sera réservée à l'audience privée à laquelle, évidemment, nous n'assisterons pas.Mais c'est néanmoins la première fois que, sur un écran de télévision, on a pu voir un chef d'Etat reçu dans la salle du trône par le chef de l'Eglise Catholique.Après cette audience privée, le général de Gaulle présente au souverain pontife les membres de sa suite et remet à Sa Sainteté Jean XXIII le manuscrit d'une bible du XIVème siècle sur parchemin.Et après cette remise de cadeau, le souverain pontife va s'adresser au général de Gaulle.
Jean XXIII
Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que votre excellence est reçue en cette demeure.En juin 1944, tandis que Rome venait de voir s'éloigner de ses murs le spectre de la guerre et qu'on entrevoyait, déjà à l'horizon, la fin tant espérée du terrible conflit,notre prédécesseur Pie XII était heureux de vous accueillir et de s'entretenir avec vous au cours d'une cordiale audience.Vous vous plaisiez alors à admirer la clarté de vue et la sérénité de jugement de ce grand pontife.La force est l'inaltérable confiance de ce héros de la vraie paix dont les enseignements continuent encore de tracer la voie à tous les hommes de bonne volonté.Cette oeuvre de paix et de prospérité, vous désirez, monsieur le Président, la réaliser en votre propre pays et dans le vaste cadre de la communauté.Mais vous avez également conscience de devoir la poursuivre plus largement encore au bénéfice de l'Homme dans le monde.Appelé pour la seconde fois à présider aux destinées de votre patrie, à la suite d'un concours de circonstances où la France manifesta, une fois de plus, ses étonnantes capacités de redressement devant le péril, vous la voulez digne dans sa conduite de son passé prestigieux.C'est pourquoi, en travaillant au bonheur de vos concitoyens, vous souhaitez aussi avec noblesse que les ressources du pays, comme celles d'autres nations favorisées par la nature, puissent servir avec désintéressement au mieux-être des peuples économiquement moins développés.Est-il une perspective d'action plus conforme à l'idéal de justice et de charité fraternelle dont le christianisme a pour toujours jeté le ferment dans la société humaine ?Et qui n'a cessé au cours des siècles de susciter les entreprises les plus généreuses et les plus fécondes pour le bien de l'humanité ?Laissez-nous formuler des voeux sincères pour votre chère patrie.Reprenant volontiers ici les paroles qu'adressait, il y a deux ans, un autre prédécesseur, le Président René Coty :C'est tout ce peuple généreux de France avec son glorieux héritage et ses dons remarquables que nous saluons en vous, Monsieur le Président, et auquel nous exprimons notre paternelle affection.
Charles de Gaulle
Sa Sainteté veut bien me convier à dire quelques mots en sa présence, ce que je fais avec le plus grand respect et j'ajoute la plus grande joie.Nous avons, en France, un très particulier respect pour Sa Sainteté.Nous la connaissons d'abord comme le Vicaire du Christ et puis aussi comme un prélat qui, naguère, nous a beaucoup connus et qui nous a aimés.Nous déposons, au nom de la France, nos respects à ses pieds.Et nous lui demandons, dans la tâche difficile qui est celle du Président de la République française et de la communauté, de son gouvernement et des autorités françaises, tout son bienveillant appui.C'est cela que je tenais à dire en formant les vœux les plus ardents pour la santé du très Saint-Père et pour la prospérité et la gloire de notre Eglise Catholique.
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Et à son tour, le souverain pontife remet au général de Gaulle et à madame de Gaulle et aux membres de la suite présidentielle une série de médailles frappées à son effigie et aux armes de son pontificat.
(Musique)
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Et après avoir été reçus par son Eminence le Cardinal [Tardini], Secrétaire d'Etat, et avoir visité la Basilique Saint-Pierre, le général de Gaulle et sa suite retraversent la place pour regagner la Villa Bonaparte, siège de l'ambassade de France auprès du Vatican. voir aussi
Le naufrage du paquebot Lancastria, coulé par l’armée allemande le 17 juin 1940 au large de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, a fait plusieurs milliers de morts. Habitants de Noirmoutier, Michel et Marie-Madeleine Philbert étaient adolescents à l’époque. 78 ans après, ils se souviennent du jour tragique où les corps ont commencé à être rejetés par la mer sur les côtes de Vendée.
Michel Philbert a 13 ans le 17 juin 1940. Comme aujourd’hui, il habite L’Herbaudière, à la pointe de l’île de Noirmoutier, en Vendée. « J’ai aperçu des avions, sans trop savoir où ils allaient », se rappelle-t-il. Les engins allemands larguent trois bombes sur le Lancastria, un paquebot de croisière affrété par l’armée britannique pour rapatrier à la hâte des milliers de soldats sur son sol.
En France, Pétain s’oppose à la poursuite de la guerre et s’apprête à signer l’armistice avec l’Allemagne, aux portes du pays. Les Anglais doivent fuir. Vite.
On estime que 7 000 à 9 000 personnes, des militaires mais aussi des civils, des Britanniques mais aussi des Belges, s’entassent alors sur ce navire, où il n’y a d’équipements de survie (canots et gilets) que pour environ 2 200 passagers. Le Lancastria hésite à quitter le port de Saint-Nazaire, puis se lance. Il est pilonné.
« Un corps rejeté sur le sable »
Le paquebot pique du nez, se retourne et coule en 25 minutes. Il n’y aura que 2 477 rescapés. On ignore le nombre exact de morts. Vraisemblablement plus de 4 000, peut-être plus 6 000 selon les estimations hautes...
« Le Titanic, c’est trois fois moins de passagers et il coule en deux heures », compare Claude Vigoureux, nouveau directeur de l’Office national des Anciens Combattants et des Victimes de guerre (Onac) en Vendée. S’il s’est intéressé à cette tragédie, bien connue en Loire-Atlantique, c’est parce qu’elle est aussi vendéenne.
Marie-Madeleine, aujourd’hui épouse de Michel Philbert, avait 12 ans en juin 1940. Elle aussi habitait L’Herbaudière, à Noirmoutier, et n’a pas oublié cette journée particulière, « une huitaine de jours après le naufrage »...
« J’étais à la plage avec une copine et j’ai vu passer un macchabée qui venait sur la côte. La mer l’a rejeté sur le sable. » Marie-Madeleine et son amie courent chercher leurs parents qui appellent les gendarmes. Du haut de ses 12 ans, elle insiste pour rester. « Je l’ai bien vu, c’était un grand monsieur, tout plein de mazout, tout frisé. Il me semble le voir encore… »
Marie-Madeleine et sa copine ne mettront plus un pied à la plage pendant deux ans. À 89 ans, ses yeux rougissent encore quand elle en parle. Une larme roule aussi sur la joue de Michel, 90 ans quand il évoque cette histoire devenue un peu la leur.
Au début des années 1960, par le fils d’un couple d’amis qui séjourne en Angleterre, les Philbert vont se trouver en contact avec George Edwin Payne, frère d’Ernest qui a péri à bord du Lancastriaet qui est enterré à Noirmoutier « mais il ne savait pas où ».
« Le téléphone a marché, raconte Michel. Et on a retrouvé la tombe à L’Herbaudière, on a pris une photo de la stèle et on l’a envoyée en Angleterre. »
« En 1962, on a fait une promesse »
L’amitié se tisse entre les deux familles. « On a reçu la famille Payne,poursuit Michel. Tous les ans, ils venaient chez nous et ils disaient : on va visiter Ernest… » Les liens se resserrent encore.
« En 1962, on a fait une promesse à maman Payne, la mère d’Ernest, de fleurir la tombe de son fils tant que nos jambes pourront aller au cimetière. » Dimanche, John, le neveu d’Ernest Payne, viendra au cimetière de L’Herbaudière pour l’hommage de la Vendée aux soldats britanniques et aux victimes du Lancastria.
Les yeux embués, Marie-Madeleine se dit que ce corps mazouté qu’elle a vu à 12 ans était peut-être celui d’Ernest Payne. « On n’en sait rien », tempère Michel.
N’empêche, son épouse ne lâche pas la photo de ce jeune homme, qui pose en habit de soldat en 1939, et qui a donné un visage au mort anonyme aperçu en 1940 sur la plage de L’Herbaudière. « La photo d’Ernest est dans un cadre avec les photos de notre famille, dans notre chambre. »
Pour Emmanuel Macron, "l'histoire de notre pays, c'est une histoire d'absolu, c'est un amour de la liberté au-delà de tout, c'est une volonté de l'égalité réelle".
"Le colonel Beltrame est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d'une guerre qui le dépasse. Les gens qui pensent que la France, c'est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus (...)" et où l'"on invoque la tragédie dès qu'il faut réformer ceci ou cela, et qui pensent que le summum de la lutte c'est les 50 euros d'APL, ces gens-là ne savent pas ce que c'est que l'histoire de notre pays", "La France est une monarchie sans-culottisme"
Alors qu'il évoque la mort sacrificielle du colonel Beltrame, Emmanuel Macron se lâche contre "les petits bourgeois de la pensée" et se lance dans une longue tirade : "Il n'y a plus d'aventure importante parce qu'on ne risque plus sa vie. Et même l'amour a moins de sel parce qu'il est rendu possible. Les histoires amoureuses sont possibles parce qu'il y a des interdits." Il vante alors "l'absolu", comme il l'avait fait lors de la cérémonie d'hommage aux Invalides, et reprend son harangue sur "les gens qui pensent que la France est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus, une République dont on ne connaît plus l'odeur", sur ceux qui pensent que "le summum de la lutte, c'est les 50 euros d'APL(aide personnalisée au logement), ces gens-là ne savent pas ce qu'est l'histoire de notre pays. L'histoire de notre pays, c'est une histoire d'absolu".
Un peu plus tôt, le chef de l'Etat répond à ceux qui ont critiqué ses choix de lieux symboliques et son hommage à Johnny : "Ils n'aiment ni le pouvoir, ni le peuple. Ils aiment l'entre soi d'un commentaire fatigué et d'un post-modernisme en déficit complet d'imagination." C'est bien ciselé, même si on n'est pas absolument certain d'avoir tout compris...
Dans ce film, en prend aussi pour son grade (forcément) le général Pierre de Villiers, qui a démissionné de son poste de chef d'état-major des armées en juillet 2017, à la suite d'un différend avec le président de la République. Macron s'explique : "Il y a une autorité politique, (...) les débats ne sont pas publics. Les règles de commandement comme la séparation des pouvoirs impliquaient une hygiène démocratique. (..) Les gens s'étaient habitués à ce qu'il n'y ait plus de commandement ou que le commandement soit erratique."
"Ce qui compte, c'est de savoir ce qu'on veut imprimer. (...) Les gens s'habituent à ne plus rien écouter, ni absorber, c'est un flux où plus rien n'est pondéreux. C'est mortel pour qui gouverne et c'est mortel pour qui préside."
Bertrand Delais
Journaliste et réalisateur de documentaires, dont "En Marche vers l'Elysée"
Bertrand Delais est documentariste et journaliste. Il a récemment écrit: "Iran,
un brasier sous les cendres" aux Editions des presses du midi.
Il a réalisé 2 documentaires d'entretiens avec Emmanuel Macron,
dont le récent "En Marche vers l'Elysée" diffusé sur France 2. 44
Emmanuel Macron persiste et signe. Pour le chef de l’État, le coup de rabot de 5 € sur l’Allocation personnalisée au logement (APL) était justifié. Et selon lui, ceux qui critiquent cette décision se trompent de priorités. Le président les invite à ne pas se tromper de valeurs en convoquant l'histoire et Arnaud Beltrame.
Voilà une sortie présidentielle qui pourrait bien faire polémique... Emmanuel Macron critique « ceux qui pensent que le summum de la lutte c’est les 50 € d’APL », et les met en regard des « valeurs » pour lesquelles le colonel Beltrame est mort lors des attentats de Trèbes, dans un documentaire qui doit être diffusé lundi sur France 3.
« Le colonel Beltrame est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d’une guerre qui le dépasse. Les gens qui pensent que la France, c’est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus […] » et où l'« on invoque la tragédie dès qu’il faut réformer ceci ou cela, et qui pensent que le summum de la lutte c’est les 50 € d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays », déclare-t-il dans un extrait du documentaire diffusé sur France Inter
(Les propos d'Emmanuel Macron sont à écouter à partir de 1'30)
La baisse à l’automne dernier des APL (aides personnalisées au logement), de 5 € mensuels pour 6,5 millions de ménages bénéficiaires, sans distinction, avait été vivement critiquée par les ONG de défense des mal-logés, les bailleurs sociaux et certains syndicats.
« Nous avons corrigé la chose, nous avons lancé une réforme de fond sur le logement social qui fait que demain, il n’y aura plus aucun perdant aux APL », a-t-il ajouté.