đš "Pour toujours mon Amour..." Audrey Crespo-Mara publie son discours bouleversant prononcĂ© aux obsĂšques de son mari Thierry Ardisson, dĂ©cĂ©dĂ© Ă 76 ans des suites d'un cancer du foie đ️ :
"Mon Grand Amour"... C'est ce qu'on se disait chaque matin en ouvrant les yeux, chaque soir en les refermant. Nous deux, c'était une chance, une évidence, "une bénédiction", disais-tu.
Mon Amour, tu es parti comme tu as vĂ©cu. En homme courageux, digne et libre. Et cela nous oblige, les enfants et moi. Tu nous as tant aidĂ©s, ces derniĂšres semaines, ces derniers jours, Ă accepter ce qui nous semblait inacceptable, Ă ĂȘtre un peu moins dĂ©vastĂ©s.
Courageux, incontestablement tu l'étais, personne ici n'en doute... C'est une qualité si rare !
Courageux, Ă chaque instant. Face Ă la maladie et Ă chaque jour de ta vie. Tu es droit, franc, sans filtre, sans faux-semblant. Ăa ne t'a pas fait que des amis. Et alors ? Tu t'en foutais.
Tu m'as dit : "Cette cĂ©rĂ©monie Ă Saint-Roch, fais gaffe, ça va ĂȘtre le bal des faux-cul !"
Alors oui, il y a sans doute ici des personnes qui ne t'ont pas assez aimé, pas assez aidé quand elles le pouvaient... Désolée pour ça, mon Amour. Mais il y a tous ceux qui t'ont infiniment respecté, admiré, adoré, pendant tant d'années.
Il y a aussi les 3 femmes de ta vie, je te l'avais promis : Christiane, Béatrice et moi. Nos 5 enfants, tes 5 "ratounets" : Manon - Ninon - Gaston - Lamine & Sékou. Toi qui avais fui ta famille à 16 ans, toi qui disais détester la famille... C'est réussi, tu pars à 76 ans, en patriarche, en Padre ! D'ailleurs ces derniÚres semaines, avec les enfants, nous étions unis autour de toi. Tu me disais que ça te rassurait, que ça te rendait heureux. Nous aussi....
Mais tu m'as dit : "Pitié à l'église, avec les enfants, avec les curés, faites pas chiant !"
Alors promis, on ne fera pas chiant. Chiant, toi tu ne l'as jamais été.
Créatif oui ! Dans la pub, la presse, la littérature, la télé... Quelle vie romanesque !
Créatif, tu l'étais en fait à chaque instant de notre vie. Fuyant la norme, l'ordre établi...
Mon Amour, tu es si surprenant - hilarant - bluffant - sidĂ©rant... Tu es l'homme rĂȘvĂ© ! AttentionnĂ© Ă chaque instant, si dĂ©licat, si sensible... Pour moi, l'armure de l'Homme en Noir Ă©tait rangĂ©e au placard.
Ă chaque fois que nous Ă©tions allongĂ©s dans un lit, ta tĂȘte posĂ©e sur ma poitrine, tu laissais Ă©chapper de longs soupirs, et tu disais "VoilĂ , c'est lĂ que je suis bien". Je t'apaisais, me disais-tu. Et toi, au fil du temps, tu m'as donnĂ© confiance en moi... Avec toi, j'ai grandi, j'ai tant appris. Merci infiniment pour ces 16 annĂ©es de rĂȘve ! 16 ans, c'est court dans une vie, mais c'est une chance, un miracle, de les avoir passĂ©es avec toi.
Nous nous sommes tant aimĂ©s. Et nous nous le sommes tant dit.... Le dernier soir oĂč tu pouvais encore me parler Ă l'hĂŽpital, tu m'as dit : "Y a longtemps que je serais parti si je ne t'aimais pas." Alors, merci de m'avoir donnĂ© un peu plus de temps.
Quant au choix, mon Amour, de partir un 14 juillet, toi le monarchiste... chapeau bas ! Tu es nĂ© un 6 janvier, jour de la fĂȘte des Rois. Et tu as dit "fuck", le jour de la RĂ©volution. Avec les enfants, ça nous a bien fait marrer. Tu as Ă©tĂ© Ardisson jusqu'Ă ton dernier souffle. Ce dernier souffle, je l'ai vĂ©cu dans tes bras.
Ă la fin de ton ultime livre "L'Homme en Noir" oĂč tu imagines ta mort... d'ailleurs cette prĂ©monition, on s'en serait bien passĂ©, mon Ange... Ă la fin donc, tu Ă©cris : "Je suis en apesanteur dans un nuage de lumiĂšre blanche. Je suis terrifiĂ©, je perds le contrĂŽle, je hurle. Mais aucun son ne sort de ma bouche."
Et tu ajoutes : Voix d'Audrey: - Ăa va, mon Amour ?
Toi : - Tu es lĂ ? On peut vraiment se parler ?
Moi : - Pour toujours, mon amour...
Ce sont les derniers mots de ton dernier livre.
Alors oui, Ă©videmment... Pour toujours, mon amour..." đ€ (via Instagram)