1038 Compagnons de la Libération
Lorsque le 23 janvier 1946 est signé le décret
de forclusion de l'Ordre de la Libération, le nombre des Compagnons de la
Libération s'élève à 1 036 personnes auxquelles il faut ajouter cinq communes
françaises et dix huit unités combattantes.
Parmi ces 1 036 Compagnons, 271 ont été nommés à
titre posthume et 65, déjà Compagnons, sont morts au combat ou en service
commandé avant la fin de la guerre. Un peu plus de 700 d'entre eux ont survécu à
la guerre.
Presque les trois-quart des
Compagnons de la Libération sont issus des rangs de la France libre et un quart
des rangs de la Résistance intérieure.
La liste complète
des Compagnons de la Libération
La liste des Compagnons de la Libération
vivants
Toutes les biographies des
Compagnons de la Libération
Des origines multiples
Il faut souligner la variété extrême des Compagnons
tant sur le plan social que religieux ou politique. On trouve parmi les
Compagnons de la Libération des étudiants, des militaires, des ingénieurs, des
paysans, des industriels, des hommes de lettres, des diplomates, des ouvriers,
des membres du clergé, des tirailleurs africains, des magistrats ou encore des
médecins.
L'Ordre et les militaires
Bien sûr, il y a dans l'Ordre une proportion
importante de militaires. 750 Compagnons portaient l'uniforme au moment où la Croix de la Libération leur a été attribuée. Pour
une part, il s'agit de militaires d'active mais surtout de réservistes et
d'engagés volontaires. On compte au nombre des Compagnons de la Libération 587
officiers (dont 23 officiers généraux), 127 sous-officiers et 45 militaires du
rang.
L'Ordre et les Femmes
Six femmes seulement ont reçu la Croix de la
Libération :
- Berty Albrecht,
co-fondatrice du mouvement Combat, morte à la prison de Fresnes en
1943
- Laure Diebold, agent de
liaison du réseau Mithridate et secrétaire de Jean Moulin, déportée
- Marie Hackin, chargée
de mission avec son mari, disparue en mer en février 1941
- Marcelle Henry du
réseau d'évasion VIC, morte à son retour de déportation
- Simone Michel-Lévy, de
la résistance P.T.T., morte en déportation
- Emilienne
Moreau-Evrard, héroïne de la guerre 1914-18, agent du réseau Brutus puis
membre de l'Assemblée Consultative Provisoire
L'Ordre et la Jeunesse
Plus de 10% des Compagnons de la Libération n'ont
pas 20 ans au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939. Parmi ceux
qui ont fait le sacrifice de leur vie on peut citer :
- Henri Fertet, du
corps-franc "Guy Mocquet", condamné à mort par un tribunal militaire allemand,
et fusillé à l'âge de 16 ans, à Besançon, le 26 septembre 1943
- Georges William Taylor,
du 2ème Régiment de chasseurs Parachutistes tombés dans les combats
de Hollande en avril 1945, âgé de 20 ans
- Pierre Ruibet qui, à 18
ans, alors qu'il sabote le dépôt de munitions allemand de Jonzac est découvert
et préfère sauter avec plutôt que de devoir renoncer
- David Régnier, du
mouvement "Défense de la France", blessé dans les combats de Ronquerolles en
juin 1944, pris les armes à la main et fusillé par les Allemands à l'âge de 18
ans
- Mathurin Henrio, abattu
par les Allemands alors qu'il n'avait pas 15 ans, en février
1944.
L'Ordre et les Etrangers
Le décret du 29 janvier 1941 prévoyait que les
étrangers ayant rendu des services importants à la cause de la France libre
pourraient recevoir la Croix de la Libération, et seraient considérés comme
membres de l'Ordre. Au total, 72 étrangers (ou français nés étranger),
représentant 25 nationalités différentes, ont été faits Compagnon de la
Libération. Parmi les plus célèbres on peut citer :
- Le général Dwight
Eisenhower - Compagnon du 28 mai 1945
- Sa Majesté Mohammed Ben
Youssef (Mohammed V) - Compagnon du 29 juin 1945
- Sir Winston Churchill -
Compagnon du 18 juin 1958
- Sa Majesté George VI,
Roi d'Angleterre - Compagnon du 2 avril 1960.
On peut noter également que 15% des Compagnons de la
Libération sont nés hors métropole, soit dans les anciens territoires coloniaux
français, soit à l'étranger.
Des parcours remarquables
Après la guerre, certains Compagnons ont occupé des
postes de hautes responsabilités, aussi bien dans la vie civile, qu'au sein des
armées, et vingt d'entre eux ont eu des responsabilités ministérielles.
L'Ordre a compté :
Des hommes politiques comme Alexandre Parodi, Jean Sainteny, Michel Maurice-Bokanowski, André Boulloche, Maurice Schumann, Pierre-Henri Teitgen, Robert Galley, André Jarrot, Maurice Jourdan, Christian Pineau, Alain Savary ou Jacques Baumel.
Au total, l'Ordre de la Libération a compté dans ses
rangs 36 ministres, 29 délégués aux Assemblées consultatives provisoires, 68
députés, 14 sénateurs et 34 maires.
En ce qui concerne l'armée, on compte plus de 80
officiers généraux ou amiraux et trois maréchaux (Philippe Leclerc de Hauteclocque, Jean-Marie de Lattre de Tassigny et Pierre-Marie Koenig).
Des Compagnons de la Libération ont servi le pays
dans la diplomatie, tels Geoffroy de
Courcel, Dominique Ponchardier, Gaston Palewski, ou Emmanuel d'Harcourt.
Le clergé est aussi représenté par le Cardinal Jules Saliège, ancien archevêque de
Toulouse, le Père Starcky, le Pasteur Michel Stahl ou le Père Savey. On compte au total 15 ecclésiastiques
dans l'Ordre de la Libération.
L'Ordre compte aussi des ingénieurs, comme Louis Armand, membre de l'Institut, de grands
juristes comme René Cassin (Prix Nobel de
la Paix en 1968) ou encore 36 médecins parmi lesquels de grands professeurs
comme José Aboulker ou François Jacob (Prix Nobel de Physiologie en
1965).
Citons aussi des Compagnons connus pour leurs
activités littéraires : Romain Gary, André Malraux, Gilbert Renault, plus connu sous le nom de
Rémy, et Winston Churchill (Prix Nobel de Littérature en 1953).
Enfin, quatre Compagnons de la Libération reposent
au Panthéon : Félix Eboué, Jean Moulin, René Cassin et André Malraux.
Alors qu'en 1989, y était gravé également le nom du général Delestraint.
Pour en savoir plus :
Dernière mise à jour : le 9 avril 2013
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