dimanche 30 avril 2023

HOMMAGE

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Île-aux-Moines a été le refuge de plusieurs familles juives

Alors que depuis mars 2022, l’Île-aux-Moines (Morbihan) accueille des Ukrainiens, les plus anciens habitants se souviennent aussi des familles juives venues s’y cacher pendant la Seconde Guerre mondiale. Une histoire encore douloureuse et mystérieuse.

Michèle Robin, voisine d’Irène Kwass et Philippe Le Bérigot, maire, aux côtés de quatre octogénaires qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale sur l’Île-aux-Moines (Morbihan) : Cléa Albigès, Michèle Beven, Gisèle Brière et Élisabeth Le Dugue ont bien connu Ilona Blumberg. En arrière-plan : Patrick Beven, fils de Michèle, et Céline Dupuis, du service culture de la mairie.La sélection
THIERRY CREUX, OUEST-FRANCEVoir en plein é

 Merci, Irène, d’avoir été le témoin de la vie plus forte que la mort.  ​Le 3 janvier 2023, par une après-midi grise et venteuse, une trentaine d’habitants de l’Île-aux-Moines (Morbihan) ont rendu hommage à une membre emblématique de leur communauté.

Décédée à 88 ans, Irène Kwass est décrite par le maire de l’île, Philippe Le Bérigot, comme une petite femme haute comme trois pommes  aux airs d’oisillon tombé du nid ​.

Le début de sa vie a des airs de roman : née en région parisienne dans une famille juive et communiste, elle a échappé à la Shoah en se réfugiant sur l’île, chez ses grands-parents maternels, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sa mère, Violette Héranger, et sa grand-mère paternelle, Lise Jacobsohn, y ont été arrêtées, en 1943. Violette s’est échappée de la prison de Vannes, et a pu retrouver sa petite Irène, confiée à une voisine et épargnée  grâce à la solidarité îloise . Lise a été déportée et assassinée à Auschwitz en 1943.

Une photo d’Irène Kwass dans les bras de sa mère, Violette Héranger-Kwass, datant des années 1930. | THIERRY CREUX, OUEST-FRANCEVn écran

La guerre terminée, Irène et ses parents, Violette et René, sont retournés vivre à Paris, où sa mère était antiquaire aux puces de Saint-Ouen. Mais ils revenaient souvent à l’Île-aux-Moines, où elle avait aussi ouvert une brocante. Tous trois ont fini leur vie dans le Morbihan.  Mais elle ne parlait jamais de tout ça , témoigne sa voisine et amie, Michèle Robin.

Des petits Juifs servants de messe

Un silence commun, à l’époque, de sorte que personne, ou presque, ne se souvient que la famille Héranger-Kwass et des dizaines d’autres, fuifs, résistants, réfractaires au Service de travail obligatoire, avaient trouvé refuge au beau milieu du golfe du Morbihan, dans les années 1940.

Michèle Beven, Élisabeth Le Dugue et Cléa Albigès, qui ont connu Ilona Blumberg enfant, alors qu’elle était réfugiée à l’Île-aux-Moines, regardent des photos datant des années 1940 avec Michèle Robin, voisine d’Irène Kwass. En arrière-plan : Patrick Beven, commerçant et fils de Michèle. | THIERRY CREUX, OUEST-FRANCEn plein écran

Certains y avaient de la famille, des amis. D’autres sont arrivés là sans que l’on sache précisément comment. Seule certitude : au moins quatre enfants juifs ont pu être sauvés,  pas cachés mais protégés de la meilleure des manières, en nous plaçant au milieu de tous, scolarisés, baptisés, intégrés jusqu’à être servants de messe et à participer activement aux processions ​, témoigne Georges Arbuz.

Le plus jeune, et seul encore en vie, n’avait que 3 ans à son arrivée à l’Île-aux-Moines. « Tout le monde savait qui nous étions, personne n’a jamais trahi notre identité à l’Occupant. Des liens d’amitié très profonds se sont tissés, nous avons bénéficié d’une solidarité matérielle et affective », salue l’octogénaire, plein de gratitude pour celles et ceux qui l’ont protégé et sauvé ainsi que ses cousins, Daniel, 5 ans et Ilona, 8 ans.

Les trois cousins réfugiés à l’Île-aux-Moines pendant la Seconde Guerre mondiale : Daniel Rubinstein, Ilona Blumberg et Georges Arbuz. | COLLECTION PERSONNELLE GEORGES ARBUZoir n 

Deux fillettes, deux destins

 Ilona a fait sa communion avec nous, les religieuses y tenaient​, se souvient Michèle Beven, l’une des doyennes de l’île. C’était une bonne camarade, mais elle n’avait pas notre insouciance.  Et pour cause : débarquée dans un pays étranger, séparée de son père, prisonnier en Russie, de sa mère Rita, restée en Pologne pour tenter de sauver ses propres parents – tous trois ont finalement été déportés et exterminés à Auschwitz.

Faut-il accorder à l’Ukraine une adhésion accélérée à l’Union européenne ?
25 mai 1944. Quatre ans après son arrivée à l’Île-aux-Moines, Ilona Blumberg fait sa communion avec ses camarades de classe, et pose pour la photo souvenir avec ses tantes et quelques voisins et amis dont Cléa Albigès, juste devant elle, invitée à la cérémonie avec sa maman, deuxième en partant de la droite. | ARCHIVES PERSONNELLES CLÉA ALBIGÈSoir en plein écra

 Ilona habitait tout près de chez nous avec ses deux tantes. J’étais à sa communion, en mai 1944 ​, ajoute Cléa Albigès. L’octogénaire vannetaise a même conservé une image pieuse et des photos de cette fête, moment de joie si rare en temps de guerre.

19 août 1943. Ilona Blumberg, au premier rang à droite, a 11 ans et profite de la plage avec la famille de Cléa Albigès (deuxième en partant de la gauche).  | ARCHIVES PERSONNELLES CLÉA ALBIGÈS

Deux fillettes, deux destins. Irène est restée très liée à l’Île-aux-Moines. Ilona n’y est jamais revenue, jusqu’à son décès en 2017, à l’âge de 85 ans, en Floride.

« Je suis tombée des nues »

Pendant presque soixante ans, la vie a repris son cours sans que personne ne rouvre la boîte à souvenirs. Parce que parler de ceux qui ont été raflés, c’est aussi rappeler que d’autres les ont dénoncés. Jusqu’en 2002, où une petite dizaine d’habitants ont été reconnus « Gardiens de la vie » ​par l’association Mémoire et reconnaissance.

Hervé Crequer et Jean Mazera entourent Gisèle Brière, la nièce de Jeanine et Vincent Le Gatte, devant la maison où le couple a accueilli la famille Arbuz pendant la guerre de 1939-1945. | ARCHIVES OUEST-FRANCVoien

Fille de l’un des récipiendaires, Joëlle Dalido dit être  tombée des nues, et mon frère aussi. On savait que notre père avait un lien fort avec la famille Kwass, mais on ne connaissait pas les détails.  ​Jean Dalido, décédé en 1999, et son frère André avaient caché et aidé de nombreux réfugiés et résistants.

L’article paru dans Ouest-France, en juin 2022, relatant la cérémonie de remise du titre de « Gardiens de la vie » à des habitants de l’Île-aux-Moines. | ARCHIVES OUEST-FRANCEoir en plein éan

Était-ce chez les Dalido que des armes étaient cachées dans un grand coffre en bois,  avec, à chaque fois, une dame en costume et en coiffe assise dessus, ce qui fait que les Allemands n’osaient jamais l’ouvrir   ? Est-ce vraiment à cause de cette «  planque  ​que l’armée allemande a fini par débarquer ?

C’est ce que croit savoir Cléa Albigès, marquée au fer rouge par la rafle du printemps 1943.  Jusqu’alors, on ne se rendait pas compte de la situation. Mais ce matin-là, j’ai eu très peur. Quand les Allemands sont entrés, je me suis cachée dans une armoire avec ma tante. On avait encore nos bols du petit-déjeuner en main… 

Une chappe de silence entoure toujours cette histoire tragique, teintée de solidarité et d’humanité. Il aura fallu des mois de recherche pour ériger à ces réfugiés et à leurs sauveteurs ce modeste mausolée de papier. Mais bientôt, peut-être, des pierres mémorielles, des Stolpersteine, rappelleront aux visiteurs que sur cette île bretonne, des réfugiés ont été protégés et, pour certains, raflés. Un petit pavé comme rempart contre l’oubli.

 Que faisaient-ils là ? Mystère 

Au moins quatre adultes ont été arrêtés à l’Île-aux-Moines, au printemps 1943, parce que Juifs. L’un d’eux s’appelait Henri Marx.

De cet oncle, Paul, son neveu, ne connaît que des bribes d’une courte vie : né en 1897 à Calais, Henri a quitté le domicile de sa sœur Jeanne à Londres en 1940,  contre l’avis de mon père, pour rejoindre la France, convaincu que son statut d’ancien combattant de la Première Guerre le protégerait ​.

À droite sur cette photo où il pose avec son père et ses frères, Henri Marx a été raflé à l’Île-aux-Moines (Morbihan) en 1943, avant d’être envoyé à Drancy puis assassiné à Auschwitz. Ce cliché est le seul que possède son neveu, Paul, qui recherche des informations sur lui. | ARCHIVES PERSONNELLES PAUL MARVoir en plein écr

Le 19 mars 1943, ce commercial est raflé sur l’Île-aux-Moines, où il a suivi la femme qu’il aimait.  Que faisaient-ils là ? Qui les a dénoncés ? L’enfant qui les accompagnait était-il le sien ? Mystère. 

« M. Marx s’est laissé emmener »

Paul Marx ignore jusqu’au nom de cette compagne et de cet enfant, qui auraient vraisemblablement survécu à la guerre. Henri Marx, lui, n’a pas eu cette chance. Comme la grand-mère d’Irène Kwass, il a été arrêté, emprisonné à Vannes, transféré à Drancy puis déporté à Auschwitz, où il a été assassiné le 23 juillet 1943.

C’est dans cette maison de l’Île-aux-Moines qu’Henri Marx a été caché par Gaston Calbourdin, avant d’y être arrêté. | THIERRY CREUX, OUEST-FRANCE,oir en plein

Dans le seul témoignage sur cette rafle du 19 mars 1943, paru dans Le Livre de l’île, on apprend que Gaston Calbourdin, l’Îlois qui le cachait, l’avait supplié de s’enfuir par le fond du jardin en voyant arriver la Gestapo. « Henri a refusé : Si on ne me trouve pas, c’est vous qui aurez des ennuis. ​Et Monsieur Marx s’est laissé emmener. Pour ne jamais revenir. Monsieur Calbourdin ne s’est jamais remis de cette arrestation. »

D’une guerre à l’autre

À la fin des années 1990, des familles morbihannaises ont accueilli en vacances des enfants ukrainiens après la catastrophe nucléaire de mars 1986, avec l’association Tchernobyl Bretagne Sud.

Trois Ukrainiens : Olha, son fils Danii et sa sœur Polina ont été accueillis pendant plusieurs mois chez Emmanuelle Briel et son mari Samuel, à l’Île-aux-Moines. | ARCHIVES OUEST-FRANCir en plein

L’une de ces fillettes a gardé contact avec ceux qui l’ont reçue chaque été pendant quatorze ans, sur l’Île-aux-Moines. Un lien qui a permis à ses amies, deux sœurs prénommées Olha et Polina, d’être parmi les premières Ukrainiennes à venir se réfugier en France, dès mars 2022, lorsque la guerre a éclaté dans leur pays. La tradition d’entraide se perpétue, quatre-vingts ans après la Seconde Guerre mondiale, sur l’île bretonne.

30 avril 1803

 

1803 : Napoléon vend la Louisiane aux États-Unis

le 10/04/2023 par Pierre Ancery

Le 30 avril 1803, la France cède la Louisiane aux Américains pour 15 millions de dollars. Une somme qui servira les projets militaires européens de Bonaparte, en échange d'un territoire couvrant près d'un quart de la surface actuelle des États-Unis.

Ce qu'on appelle en 1803 la Louisiane couvre à l'époque une étendue beaucoup plus vaste que l'actuel État américain du même nom. Immense bande de terre de plus de 2 millions de km², elle correspond à 22,3 % de la superficie actuelle des États-Unis et s'étend des Grands Lacs au golfe du Mexique, incluant ce qui constitue aujourd'hui l’Arkansas, le Missouri, l’Iowa, l’Oklahoma, le Kansas et le Nebraska, ainsi qu'une partie de la surface d'une dizaine d'autres États.

 

Une zone alors peuplée de colons venus d'Europe ou de descendance européenne, d'Amérindiens et de nombreux esclaves noirs, et qui va se retrouver au cœur de la plus gigantesque transaction territoriale de l'époque.

 

Trois ans plus tôt, en 1800, la France et l'Espagne ont signé le traité secret de San Ildefonso. En échange du duché de Parme, la France, dirigée par Bonaparte, a récupéré La Nouvelle-Orléans et la Louisiane occidentale.

 

« Récupéré », car la colonie de Louisiane, avant de devenir espagnole en 1763, faisait partie de la Nouvelle-France, du nom de l'ensemble colonial français d'Amérique du Nord qui avait existé du XVIe au XVIIIe siècle (le nom de « Louisiane » fut d'ailleurs choisi par l'explorateur Cavelier de La Salle en l'honneur de Louis XIV).

Suite au traité de San Ildefonso, le 8 janvier 1803 le roi d'Espagne rétrocède officiellement La Nouvelle-Orléans et la Louisiane à la France. Un article du 8 juin 1803, écrit depuis Washington et paru dans La Clef du cabinet des souverainsdécrit les richesses de ce territoire traversé par le fleuve Mississippi :

« La prospérité de ces colonies provient, non seulement de la fertilité du sol et de la beauté du climat, mais aussi de leur sage administration, du partage et de la franchise des terres, ainsi que de l’absence de toute espèce d’impôts : déjà on voit sur les bords du Mississippi, vers le 30e degré de latitude, plusieurs sucreries, des champs de tabac, des indigoteries, et surtout des plantations très étendues d’une espèce de coton , dont la graine est verte […]. »

Mais Bonaparte – alors Premier Consul – a d'autres soucis : confronté à la déroute de son expédition à Saint-Domingue et prévoyant une reprise de la guerre avec le Royaume-Uni, il est conscient qu'il ne pourra pas défendre la Louisiane face aux Britanniques, également présents sur le continent américain.

 

Il va donc choisir de se séparer de cette vaste colonie, au profit des États-Unis. Il compte en effet sur la manne financière représentée par cette vente pour financer les hostilités contre les Anglais, et aussi, par la même occasion, se faire un allié de la jeune nation américaine.

 

Les Français proposent donc aux États-Unis de leur vendre la Louisiane toute entière pour la somme de 15 millions de dollars, et non la seule Nouvelle-Orléans (un port stratégique car situé à l'embouchure du Mississippi), comme beaucoup de politiciens américains l'escomptaient.

 

Une somme colossale, qui correspond à quelque 80 millions de francs de l'époque. Mais pour les Américains, l'aubaine est considérable : elle leur permettrait de doubler leur territoire. Rappelons qu'en 1803, les 13 États de la République fédérée des États-Unis sont concentrés sur la côte Est du continent nord-américain, et que toute la conquête de l'Ouest – dominé par les tribus amérindiennes – reste à faire.

 

Envoyés à Paris par le président Thomas Jefferson, James Monroe et Robert Livingston acceptent la proposition de Bonaparte, et pour financer l'achat, ils souscrivent un prêt à Barings, une banque anglaise.

 

Le traité est signé à Paris le 30 avril 1803. L'Assemblée nationale, informée après la transaction, n'a pas eu son mot à dire – pas plus qu'aucun des habitants de la Louisiane.

 

Le Journal des débats publiera plus tard dans l'année le contenu du traité :

« Voici les articles du traité de cession de la Louisiane aux États-Unis d'Amérique :

 

l°. Le premier consul, au nom de la république française, cède à perpétuité aux États-Unis d'Amérique, la colonie ou province de Louisiane avec tous ses droits et dépendances, et la souveraineté absolue ;

 

2°. Dans cette cession sont comprises toutes les îles, possessions, terres incultes, fortifications et bâtiments dépendants de la Louisiane, et qui ne sont point des propriétés particulières ;

 

3°. Les habitants de la province cédée seront mis en pleine possession aussitôt que possible, de tous les droits et avantages dont jouissent les citoyens des États-Unis ; ils seront maintenus et protégés dans la jouissance de leur liberté de leurs propriétés, et dans l'exercice de leur religion. »

La Gazette nationale, de son côté, va publier la déclaration de Jefferson lue aux deux Chambres (Sénat et Chambre des représentants) en octobre 1803, dans laquelle le président américain se félicite de « l'arrangement » avec la France.

« Le gouvernement éclairé de la France vit avec discernement de quelle importance étaient aux deux nations des arrangements qui pourraient servir à établir d'une manière permanente pour la paix, l’amitié et les intérêts de toutes deux : et la propriété et la souveraineté de toute la Louisiane, qui lui ont été rendues, ont été transférées, à certaines conditions, aux États-Unis, par acte public en date du 30 avril dernier [...].

 

La propriété et la souveraineté du Mississippi et de ses eaux [...] nous font espérer que la fertilité de ce pays, son climat et son étendue, seront d’un secours important à nos finances ; que notre postérité y trouvera un fonds considérable de subsistances, et que les lois et la liberté y fleuriront. »

Du côté anglais, on n'est pas dupe de la manœuvre, comme l'atteste ce point de vue britannique anonyme publié le 23 décembre 1803 dans La Clef du cabinet des souverains :

« Cependant est-il un individu qui ne sache que la France n'a abandonné la Louisiane que pour éviter une rupture avec l’Amérique, lorsqu’elle vit que les hostilités avec l’Angleterre étaient inévitables ? Elle l'abandonna pour être plus en état de combattre contre la Grande-Bretagne, et non pas qu'elle eût en cela le dessein de favoriser les intérêts des États-Unis.

 

L'Amérique est plus redevable de cette cession à l'Angleterre qu’à la France [...]. Nous savons très bien que si la guerre avec l’Angleterre n’était pas survenue, la France se serait emparée de la Louisiane. »

L'Espagne, de son côté, proteste, car la vente contrevient à une disposition du traité de San Ildefonso, qui prévoyait que la Louisiane ne serait pas revendue à une tierce partie. Mais elle n'est pas écoutée.

 

Quant aux Français de Louisiane, ils sont purement et simplement abandonnés aux Américains. Préfet de la colonie, Pierre-Clément Saussat publie une proclamation reprise le 24 février 1804 par Le Journal des débats, dans laquelle il s'adresse aux colons de Louisiane :

« Vous allez faire partie d'une nation déjà considérable par sa population déjà puissante et renommée par son caractère entreprenant, son industrie, son patriotisme et ses lumières, et qui dans sa marche rapide, paraît devoir arriver au plus haut degré de splendeur et au rang le plus élevé où une nation soit jamais parvenue [...].

 

Le Mississippi, ce Nil de l'Amérique, n'arrose point des sables brûlants mais des plaines plus vastes et plus fertiles qu'aucunes de celles qui existent dans le Nouveau Monde. Il va former aux pieds de cette Nouvelle Alexandrie (la Nouvelle-Orléans) des quais où viendront se réunir des milliers de navires de toutes les nations.

 

Dans le nombre de ces bâtiments, peuple de la Louisiane, vous distinguerez, toujours avec complaisance, le pavillon français et à sa vue, vous tressaillirez de joie. »

Jusqu'à la guerre de Sécession, le français restera la langue la plus parlée en Louisiane.

 

Plus de deux siècles plus tard, la culture locale est encore marquée par le souvenir de la colonisation française, notamment à travers les noms de lieux (les villes de Saint-Louis, Détroit, Bâton-Rouge...) et les patronymes d'une partie de la population (Dion, Boucher, Roubideaux...), laquelle est d'ascendance française à 25 %.

 

Une petite minorité de Louisianais, les Cadiens (cajuns en anglais) parle toujours le français.

 

 

Pour en savoir plus :

 

Gilles Havard et Cécile Vidal, Histoire de l'Amérique française, Flammarion Champs Histoire, 2006

 

Gilles Havard, L'Amérique fantôme : les aventuriers francophones du Nouveau Monde, Flammarion, 2019

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samedi 29 avril 2023

 

La conquête de l’Everest en 1953

Edmund Hillary et Tensing Norgay après leur ascension au sommet de l'Everest, le 29 mai 1953 - source : Wikicommons
 

Le 29 mai 1953, le Népalais Tensing Norgay et le Néo-Zélandais Edmund Hillary réussissent l’un des exploits les plus extraordinaires de l’histoire de l’alpinisme : la première ascension du Toit du monde. Toute la presse commente l’événement.

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29 AVRIL

 








Je voulais simplement te dire
Que ton visage et ton sourire
Resteront près de moi, sur mon chemin

Te dire que c’était pour de vrai
Tout c’qu’on s’est dit, tout c’qu’on a fait
Qu’c’était pas pour de faux, que c’était bien

Faut surtout jamais regretter
Même si ça fait mal, c’est gagné
Tous ces moments, tous ces mêmes matins

J’vais pas te dire qu’faut pas pleurer
Y’a vraiment pas d’quoi s’en priver
Et tout c’qu’on n’a pas loupé, le valait bien

Peut-être on se retrouvera
Peut-être que peut-être pas
Mais sache qu’ici-bas, je suis là

Ça restera comme une lumière
Qui m’tiendra chaud dans mes hivers
Un petit feu de toi qui s’éteint pas



https://youtu.be/7quI0ScSyCs

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