Vous avez vu comment ça tremble un peu dans les guiboles quand on est deux millions dans la rue ? Alors, maintenant, tout le monde se met sur son 31 ! L'objectif ? Mardi 31 janvier, on ramène un copain, une cousine, un collègue. Tu te laves les dents ? 31. Tu vas aux toilettes ? 31. Mardi, faut que ça déborde !
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C’est pas pour moi, personnellement : vous le savez, je ne garde que le SMIC. Mais organiser notre tournée sur la ligne de front du Sud, préparer la future Nuit des Superprofits et plein d’autres choses !
Il pêche une grosse langouste au large de Guernesey
Un pêcheur de Guernesey a partagé les produits de sa pêche sur YouTube, vendredi 13 janvier 2023, et sa joie d’avoir récupéré a « biggest crayfish » dans un casier. Il s’agit d’une langouste.
Daniel Bourgaize, pêcheur dans l’île anglo-normande de Guernesey, est aussi youtubeur avec sa chaîne Inglorious fishing. Vendredi 13 janvier 2023, il a partagé sa joie d’avoir récupéré, dans l’un de ses casiers, à l’est de Guernesey, « a biggest crayfish », autrement dit une très grosse langouste.
Selon le pêcheur anglo-normand, la langouste pesait neuf livres, soit un peu plus de quatre kilos. Ce qui serait dans la fourchette haute du poids théorique. Le pêcheur a remis à l’eau la langouste, « qui était pleine d’œufs ».
Le film de Marie-Monique Robin sur les pandémies fait un tour de Bretagne
Dans ce film avec Juliette Binoche, la journaliste Marie-Monique Robin enquête sur les origines des pandémies comme la Covid. A voir au cinéma de Loudéac le 24 janvier 2023.
Comment des épidémies deviennent-elles des pandémies ? Et si la pandémie de coronavirus était le fait des humains ? Pourquoi a-t-on besoin de l’opossum ou du renard pour éviter une pandémie chaque année ? Pourquoi devrions-nous bien plus nous méfier de nos braves cochons que des chauve-souris ?
La Ligue des Droits de l’Homme et le cinéma municipal de Loudéac, s’associent pour projeter, mardi 24 janvier 2023, le film La Fabrique des Pandémies. Ce sera la prochaine étape d’une tournée à travers les salles obscures bretonnes pour ce film-enquête de Marie-Monique Robin, celle qui avait pourfendu les pesticides chimiques dans le documentaire à succès Le Monde selon Monsanto.
« C’est un film qui aurait dû sortir dans les salles, mais qui n’a finalement été diffusé qu’à la télévision », regrette un peu Isabelle Allo, la directrice du Quai des Images. Ce film fait suite au bestseller éponyme de Marie-Monique Robin et a obtenu dix prix internationaux.
La section de Loudéac – Centre-Bretagne de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), présidée par Gaëlle Gouérou, fait venir Philippe Laville, des membres du groupe de travail de la LDH nationale dédié à la santé, l’environnement et la bioéthique. Il échangera avec les spectateurs à l’issue de la projection.
Il sera accompagné par le Dr François Deleume, porte-parole de l’association « Alerte médecins contre les pesticides ». Car la biodiversité et sa préservation sont au cœur du sujet : notre santé en dépend.
Scientifique mais pas ardu
« C’est un film qui est très scientifique, indique Isabelle Allo, mais il est aussi très pédagogique« , avec une Juliette Binoche « qui se met à notre place ». C’est-à-dire, des gens ordinaires qui ne connaissent à peu près rien à la science, mais qui ne sont pas pour autant incapables de comprendre, pour peu qu’on leur explique bien. Et les scientifiques qu’a rencontré l’actrice font un bel effort de clarté et de pédagogie.
La maire adjointe à la culture, Gwenaëlle Kervella, se réjouit que le cinéma municipal amène au public « de la connaissance. C’est la connaissance qui mène à l’éveil du sens critique, afin que chacun puisse se faire une opinion« . En l’occurrence, on ne ressortira pas de ce film sans comprendre un peu mieux l’immense bazar planétaire que nous vivons depuis trois ans.
Au delà de son aspect scientifique, La Fabrique des Pandémies reste « un beau film » sur le plan esthétique, qui fait voyager à travers de nombreux pays sur une musique signée Emilie Loizeau.
« On en sort un peu plus sachant, et optimiste« , sourit Gaëlle Gouérou. Optimiste, car « grâce aux travaux scientifiques qui ont été menés depuis dix ans, on sait que l’on peut encore corriger la trajectoire. » Moyennant pas mal de choses à faire…
Bref, un film qui fait du bien et qu’il faut donc aller voir.
Projection et débat mardi 24 janvier à 20 h 30 au Quai des Images. Tarif unique : 4,50 €.
Ce qui va (peut-être) se passer dans le Trégor en 2023
Faites l'humour, pas la guerre. Grâce à sa boule de cristal 7G, la rédaction du Trégor est heureuse d'offrir à ses lecteurs, en exclusivité mondiale, la rétro de 2023.
Janvier
Neige. Spectaculaire tempête de neige sur le Trégor, paré d’un épais manteau blanc. La vie s’arrête, les conditions climatiques entraînent ainsi l’annulation de toutes les cérémonies de vœux des maires. « C’est regrettable, nous confie l’un d’eux, j’avais placé une super citation de Nelson Mandela à la fin de mon discours. » Pas grave, ça servira l’année prochaine.
Février
Promotion. Lassée de voir Perros faire la maligne en accueillant l’équipe de rugby du Chili, Pédernec riposte en annonçant être la base arrière de l’équipe du Costa Rica pour le Mondial de padel cet automne. Pour construire son futur centre d’entraînement, l’école publique est rasée. Ce sont les enfants qui sont contents.
Vision. Les conditions climatiques extrêmes persistent et plusieurs témoins affirment vu un ours blanc barboter dans l’estuaire du Jaudy. Du coup, trop jaloux, c’est Momo le morse qui fait la tronche.
Mars
Volaille. La disparition de la colonie de fous de Bassan de la réserve des Sept-Îles, éradiquée par la grippe aviaire, fait des envieux. « Il y a de la place pour créer un beau poulailler industriel de 200 000 dindes, en serrant un peu », souligne le syndicat pour la promotion de l’élevage intensif. On sait déjà qui seront les dindons de la farce.
Météo. On n’a jamais vu ça un mois de mars ! Une canicule inédite s’abat sur la région, le thermomètre s’affole. Première victime : le Trail de l’ours blanc, reporté faute de mascotte crédible.
Technologie. Petite surprise à Lannion-Trégor Communauté où un 25e poste de vice-président est créé. Dans un communiqué, l’Agglo annonce qu’elle ou il (plus probablement) sera « en charge de la transition douce vers la zapette ». Comprenne qui pourra.
Avril
Soucoupes. Extraordinaire : ce n’est pas une, mais trois soucoupes flottantes qui sortent de l’usine Anthénea pour prendre la route du Qatar, sous les applaudissements d’une foule enthousiaste. Dix-sept autres suivront dès cet été, annonce le patron, sous l’oeil attendri des élus et des écologistes, rassurés par la plantation de trois mignons rosiers. C’est bizarre, je ne le sens pas trop ce poisson d’avril…
Mai
Pont. Personne n’a rien vu venir : en une nuit, un quatrième pont a été construit sur le Léguer. Une prouesse technique qui remporte l’adhésion face aux récriminations de ces pénibles écologistes. Maintenant qu’il est là, c’est vrai, ce serait dommage de ne pas l’essayer avec mon 4X4.
Télé. Arnaud Personnic, artisan à Cavan, est l’un des finalistes de la nouvelle émission de M6, Le meilleur plâtrier. Ce samedi soir, il aura une belle occasion de repasser les plâtres.
Juin
Expo. Avec la brusque montée des eaux, la pointe du Dourven devient une île inaccessible. C’est dommage pour les trois personnes (estimation Iflop) qui voulaient visiter l’exposition estivale intitulée (In)Certitude.s ou un regard sur la minéralité intrinsèque des choses, par le collectif IN-Visu.
Village. Brusque montée des eaux encore : Ploumanac’h candidate à l’émission « Le plus beau village sous-marin de France ». Si on gagne, il faudra songer à agrandir les parkings à bateaux.
Juillet
Vélo. Après dix-sept heures de vaine attente sur les quais de Lannion, Gaétan Le Couzic se rend à l’évidence : le Tour de France ne passe pas à Lannion cette année.
Polar. Un nouveau rendez-vous littéraire dans le Trégor : le premier salon du polar régionaliste se tient à Minihy en présence d’une cinquantaine d’auteurs. Un événement terni par l’horrible assassinat, en pleine délibération, des membres du jury du Prix du salon. L’auteur de Nique le jury à Minihy est activement recherché.
Août
Voile. Perros-Guirec renoue avec les grandes épreuves de voile en accueillant une étape de la Solitaire du Figaro. Les portes du port étant restées coincées à cause d’un boulon récalcitrant, les skippers disputent l’épreuve dans le port miniature du Linkin. Même le vainqueur en sort frais comme une roz.
Méthaniseur. À Pleumeur-Bodou, la mise en route d’un méthaniseur géant pose problème. Qu’il soit alimenté par 17 éoliennes de 150 m, branchées sur une turbine d’extraction de sable coquillier n’est pas la question. Mais sa forme arrondie fait que nombre de touristes le confondent avec le Radôme et plongent, littéralement, dans un spectacle à couper le souffle. Et plutôt deux fois qu’une.
Septembre
Concert. Enfin ! Après des années de polémique, le Parc des expositions ouvre ses portes. Pour le concert inaugural, le Zénith de Lannion frappe fort avec à l’affiche Nolwenn Leroy et Jean-Baptiste Guégan ! Ah non, finalement, ils n’étaient pas disponibles. Heureusement, le fils du sosie de Mike Brant, qui passait par là, a accepté de monter sur scène. Une belle saison culturelle s’annonce…
Promotion. Scandale à Pédernec : la presse révèle que l’équipe du Costa Rica n’était même pas qualifiée pour le Mondial de paddle. Qui d’ailleurs n’a même pas eu lieu. Seuls les enfants n’y trouvent rien à redire en cette période de rentrée.
Octobre
Distinction. Sans surprise, le repreneur de la boucherie du Miroir à Lannion, disparu en laissant tout le monde en plan, remporte pour la seconde année consécutive le Prix Spécial du label « Pourris en Bretagne ». Le lauréat est prié de retirer son prix au commissariat de Lannion.
Série. Tournée dans le Trégor, la série de fantasy Guimaëc of thrones cartonne sur Netflix. La plateforme a racheté les droits du roman de l’autrice Michèle Michèle, un peu déçue du résultat : « Ils auraient au moins pu garder mon titre original : Les elfes trop pures à Plufur ! » Pour le reste, hormis ces orques revêtus de marinières et deux-trois coiffes bigoudènes, l’esprit mystico-granito-celtique du bouquin est plutôt bien respecté.
Technologie bis. Enfin une solution pour les habitants du Trégor rural, privés d’Internet depuis un an après un nième vol de cuivre. Pouvoirs publics et opérateurs inaugurent un audacieux dispositif de pigeons voyageurs porteurs de clés USB récapitulant l’actualité des derniers mois. Amédée Le Houérou, de Plounérin, comprend enfin pourquoi son voisin argentin lui rit au nez tous les matins.
Novembre
Loto. Les escaliers de Brélévenez à Lannion ont été choisis par la Mission Bern ! Le loto du patrimoine rapporte 200 000 €, bien utiles pour aplanir ces foutues 142 marches et y installer un funiculaire. Modernité, quand tu nous tiens !
Collusion. Alors que s’ouvre la campagne des Restos du cœur, l’aéroport de Lannion voit atterrir son 100e jet privé. Deux événements sans aucun rapport, mais qui font bien rire les riches.
Décembre
Bain. Les plages de Beg Léguer et de Trestraou noires de monde pour le dernier bain de l’année. Il faut dire que, grâce au réchauffement climatique, l’eau pointe à un bon petit 22°. À part chez les vendeurs de combis, y a de la joie !
Aberration. Suite à cette dernière brève, un abondant courrier des lecteurs arrive à la rédaction du Trégor. Celui de Nikolas Grandic résume bien le sentiment général : « Depuis la brusque montée des eaux, chacun sait que les plages de Beg Léguer et de Trestraou ont disparu du paysage. Votre rétro du futur n’a aucune crédibilité scientifique. Cela m’étonne qu’un journal aussi sérieux que le vôtre publie de telles inepties. » Bon, ben, bonne année 2024 quand même.
Le 22 janvier 1963, les deux pays signaient un traité de coopération scellant leur réconciliation. Cette relation privilégiée reste d’autant plus centrale en Europe que le continent doit composer avec le Brexit et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, estiment les chercheurs William Leday et Felicitas Holzer.
par Felicitas Holzer, Enseignante-chercheure en philosophie politique à l'université de Zurich et William Leday, Enseignant en relations internationales à Sciences-Po Aix-en-Provence
Pensé politiquement dès 1958, porté sur les fonts baptismaux avec la signature du traité de l’Elysée en 1963 par le président De Gaulle et le chancelier Adenauer, le couple franco-allemand – qualifié plus sobrement de tandem ou de partenariat en Allemagne –, n’a jamais été aussi effacé au sein d’un édifice européen confronté à plusieurs crises. Alors que la perception positive entre les deux peuples reflète plutôt une relation apaisée qu’une supposée indifférence (les enquêtes d’opinion de part et d’autre du Rhin montrent des opinions positives oscillant autour de 85 %-90 %), les divergences politiques n’ont jamais été aussi nombreuses. En témoigne, l’annulation du Conseil des ministres franco-allemand le 26 octobre censé scander politiquement la relation entre nos deux pays. Alors qu’elle célèbre ses noces de diamant, cette relation franco-allemande peut se réinventer pour relever les défis qui s’imposent à l’Europe.
Issu d’un processus de réconciliation considéré et célébré comme un modèle, le couple franco-allemand a en grande partie façonné l’édifice européen. Les grandes avancées européennes n’ont été possibles que lorsque ces deux grands pays s’accordaient de façon proactive et que les deux chefs d’Etat portaient ensemble une volonté politique, prouvant au passage que la relation franco-allemande est aussi une affaire d’incarnation comme l’ont illustré François Mitterrand et Helmut Kohl. Depuis lors, une forme de froideur semble s’être installée entre les dirigeants des deux pays, exception faite des moments de crise qui provoquent une réaction concertée telle l’opposition de Paris et de Berlin face à l’intervention des Etats-Unis en Irak en 2003 ou à l’occasion de la crise financière de 2008 qui menaçait l’Euro.
Des divergences depuis les années 90
La réunification express de l’Allemagne en 1990 – les réticences de François Mitterrand et de Margaret Thatcher faisant écho à l’empressement de Helmut Kohl – puis le choix d’une politique de désinflation compétitive par la coalition emmenée par le SPD de Gerhard Schröder, a achevé de découpler les deux pays et mis fin aux termes tacites du contrat les liant. En effet en 1963, la France et l’Allemagne assumaient des ambitions différentes : à Paris, la grande politique, notamment en Europe, supposée porter un universalisme que le général De Gaulle et ses successeurs entendaient perpétuer ; à Berlin, le rôle de locomotive économique au sein d’un marché commun dans lequel elle a su redéployer son génie industriel. Depuis les années 90, les divergences entre les deux pays se sont multipliées, et Berlin a pris l’ascendant économique et entend désormais abandonner sa pusillanimité sur le plan international. Il est loin le temps où comme l’écrivait Zbigniew Brzezinski «à travers la construction européenne, la France vise la réincarnation, l’Allemagne la rédemption».
Dans ce chaos mondial provoqué par le délitement de l’ordre international, l’affaissement des sociétés démocratiques, le dérèglement climatique, la France et l’Allemagne voient leurs modèles respectifs remis en cause. L’influence de la France à l’international est battue en brèche comme l’illustre son retrait progressif de l’espace saharo-sahélien. Si elle pèse encore par les leviers classiques de la puissance tels que son siège de membre permanent du Conseil de sécurité ou la dissuasion nucléaire, son influence tend de plus en plus à correspondre à son véritable poids économique.
Ce reflux de l’influence française, à l’œuvre depuis plusieurs années déjà, coïncide désormais avec l’ébranlement du modèle et de la stratégie de l’Allemagne par la guerre russo-ukrainienne. L’appariement énergétique avec Moscou signe l’échec de la stratégie engagée par Gerhard Schröder et Angela Merkel (tant sur le plan économique que diplomatique), et les décisions prises sans concertation par le chancelier Olaf Scholz d’un réarmement massif de la Bundeswehr (100 milliards d’euros) ou son déplacement officiel en Chine creusent un peu plus le fossé entre Paris et Berlin en matière d’orientation stratégique.
Entre les péril extérieur et différends internes
Le conflit ukrainien et ses conséquences, l’«Inflation Reduction Act» des Etats-Unis ainsi que le Brexit favorisent une centralité nouvelle du couple franco-allemand. En effet, ces menaces externes et le départ du Royaume-Uni sont pour les Allemands et les Français une opportunité de tracer ensemble une nouvelle perspective pour eux-mêmes et pour l’Union européenne. Les sujets ne manquent pas, que ce soit les questions énergétiques (en dépit des divergences) ou l’urgence de penser un modèle agricole respectueux du vivant et de l’environnement… De même, sur le plan international, la masse critique et complémentaire d’un point de vue géopolitique des deux pays devrait inciter Berlin et Paris à croiser et accorder leurs regards et leurs influences. Cela suppose au préalable une analyse partagée des risques, des menaces et des moyens d’action sur un spectre allant du soft (la culture) au hard power (la dissuasion nucléaire).
Au-delà, et comme le proposait Joschka Fischer en 2000, dans la mesure où une convention telle que celle de 2004 semble inenvisageable, le couple franco-allemand peut constituer le noyau de cette avant-garde d’Etats volontaires visant un approfondissement du projet européen autour de ses valeurs. Cela suppose, sous la contrainte du péril extérieur, de dépasser les différends internes au couple et ainsi retrouver un rôle moteur au profil de l’ensemble européen, reste à trouver la volonté politique des deux côtés du Rhin.