jeudi 27 octobre 2022

MONDIAL QATAR

 PORTFOLIOS

« On oublie qu’on est les esclaves du Qatar le temps d’un match »

9 photos

Sans les travailleurs migrants et leur force de travail, la Coupe du monde de football ne pourrait pas avoir lieu au Qatar, et l’émirat gazier ne serait pas ce micro-État richissime devenu incontournable. Mediapart a pu suivre quelques-uns d’entre eux qui ont obtenu le droit de jouer une fois par semaine au football, lors de leur seul jour de repos.
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  1. © Rachida El Azzouzi

    Doha (Qatar), août 2022. Il faut « laisser la polémique de côté » pour faire place « au jeu »« à la fête », au plus grand événement sportif de la planète : la Coupe du monde de football, qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre au Qatar. Voilà le message de Zinédine Zidane, star internationale du ballon rond peu diserte, à quelques semaines du coup d’envoi du « Mondial de la honte », du « Mondial de trop ». Ne plus parler des scandales humanitaire, social, écologique, de corruption… au royaume de l’esclavage moderne, des travailleurs migrants surexploités jusqu’à la mort pour construire les infrastructures, des droits des femmes et des personnes LGBT+ bafoués, des stades climatisés à ciel ouvert, des folles restrictions imposées aux journalistes qui couvriront l’événement… « Pour que tous les passionnés passent un bon moment », comme dit Zizou, l’un des ambassadeurs de l’attribution de la Coupe du monde au Qatar (il avait reconnu publiquement en 2019 avoir touché 3 millions d’euros pour promouvoir la candidature de l’émirat).

  2. © Rachida El Azzouzi

    Dans la chambre miteuse d’une colocation de la banlieue de Doha, après des années à vivre entassés dans un camp de travail au milieu du désert, Joseph* et Moktar*, comme des milliers d’autres hommes venus des pays les plus pauvres de la planète, principalement d’Asie du Sud et d’Afrique, prient pour que ce que l’icône des Bleus en France appelle « la polémique » dure aussi longtemps que possible.

  3. © Rachida El Azzouzi

    Tant c’est inespéré que des projecteurs se braquent sur l’enfer qu’ils subissent : des abus systémiques où le travail forcé ou non payé, à des cadences infernales et sous des températures extrêmes, est légion, où les conditions d’hébergement sont indignes dans des camps de travail fermés (lire ici et  nos enquêtes). À rebours de la communication des autorités qataries, qui vantent plusieurs réformes amorcées sous la pression internationale mais qui n’ont pas amélioré la vie des travailleurs, faute d’être appliquées.

  4. © Rachida El Azzouzi

    À certains, la mafia du recrutement dans les pays d’origine a fait miroiter, contre des frais illégaux de plusieurs centaines ou milliers d’euros, des salaires réduits à peau de chagrin une fois sur place, quand ils sont payés, moins que le salaire minimum déjà bas (environ 260 euros) pour douze, voire quatorze heures de travail par jour, six jours sur sept, parfois sept jours sur sept. À d’autres, elle a fait croire, là aussi en moyennant des frais mirobolants, comme à Abdulaye* et Mohind*, qu’ils seraient des stars du ballon rond au Qatar, un pays où il serait facile de percer du fait d’un mauvais niveau des joueurs locaux et de bonnes infrastructures.

  5. © Rachida El Azzouzi

    Boulot-dodo-boulot-dodo. Joseph et Brulaye, ouvriers de la construction sur des chantiers du Mondial, ont convaincu leur manager, un Moyen-Oriental, « de casser ce rythme mortel », et de les aider à obtenir du patron d’une entreprise du BTP la possibilité de jouer au football une fois par semaine, lors de leur seul jour de repos : le vendredi soir. D’abord réticent, ce dernier a fini par y consentir et paie la location d’un créneau sur un terrain en banlieue de Doha.

  6. © Rachida El Azzouzi

    Joseph et Brulaye ont constitué une équipe de collègues qui affrontent, dans la sueur et la bonne humeur, d’autres travailleurs migrants venus de diverses entreprises de la construction, qui vivent le plus souvent dans des camps de travail. Ils sont pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne.

  7. © Rachida El Azzouzi

    « C’est notre respiration, notre moment de joie », témoigne un travailleur ghanéen. « On oublie le travail, les souffrances, qu’on est les esclaves du Qatar le temps d’un match », appuie un autre, venu de Côte d’Ivoire pour subvenir aux besoins de sa famille. Il raconte comment l’extrême fatigue du labeur, cumulée aux conditions climatiques, fait parfois qu’au bout d’à peine cinq ou dix minutes de jeu, certains s’écroulent au sol, déclarent forfait, épuisés, mais arborant un immense sourire aux lèvres.

  8. © Rachida El Azzouzi

    « On ne parle pas du travail, ni de la misère au camp, on ne vit pendant une soirée que pour le football, on mange ensemble après », s’enthousiasme Joseph qui voudrait que tous les employeurs soient contraints par les autorités qataries d’allouer un temps de sport à leurs employés. « Je sais que je rêve, ça n’arrivera jamais, on est une infime minorité à connaître ça. Le Qatar ne cherche même pas à faire respecter les lois du travail qu’il a adoptées. » Il rêve aussi d’assister à un match de la Coupe du monde « Cela coûte une fortune, aucun d’entre nous ne peut se payer un match. Je dois déjà rembourser la dette que j’ai contractée pour venir travailler ici. »

  9. © Rachida El Azzouzi

    « Ils pourraient nous inviter, c’est nous qui avons construit les stades et ce pays », réplique Brulaye que l’équipe se met à applaudir.

    * Les prénoms suivis d’un astérisque sont des prénoms d’emprunt.

LE PARCOURS DU TOUR 2023 EST DÉVOILÉ !

 LE PARCOURS DU TOUR 2023 EST DÉVOILÉ !

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Photo Le Tour de France




mercredi 26 octobre 2022

LANVELLEC EN FÊTE

 

Les images de Lanvellec en fête

Malgré l'orage tombé dimanche, Lanvellec en fête a fait un beau retour samedi 22 et dimanche 23.

Le défilé costumé est le temps fort de la fête.
Le défilé costumé est le temps fort de la fête. ©Catherine Le Dily
Le Trégor

Après quatre ans sans la fête du village, bénévoles et visiteurs étaient au rendez-vous de Lanvellec en fête le week-end dernier. Ils ont pu porter ou admirer les costumes réalisés par la créatrice de Perros-Guirec, Pétra Musiol-Salvi.

Une soixantaine d’exposants, artisans et vieux métiers, étaient présents sur le centre bourg, transformé par les échoppes ornées de magnifiques compositions florales. La Combe aux ânes a proposé des promenades en calèche ; troubadours, bagad, fanfares, chanteurs, orgue de Barbarie donnaient le ton et l’ambiance musicale. Côté restauration, des crêpières ont œuvré sans relâche pour satisfaire les gourmands.

Le dimanche midi, un repas patates au lard, saucisses, sustentait les estomacs et réchauffait les corps des chalands, pour tenter de contrecarrer une météo pour le moins chaotique.

Une belle réussite malgré l’orage et, déjà, l’envie d’une prochaine édition d’ici deux ans pour le président Bernard Rolland et tous les bénévoles.

Le battage à l'ancienne
Le battage à l'ancienne ©Catherine Le Dily
Comment devenir sourcier ?
Comment devenir sourcier ? ©Catherine Le Dily
Le président de Lanvellec en fête Bernard Rolland se devait d'avoir de la tenue.
Le président de Lanvellec en fête Bernard Rolland se devait d'avoir de la tenue. ©Catherine Le Dily
Le public apprécie la beauté des costumes.
Le public apprécie la beauté des costumes. ©Catherine Le Dily
Le plaisir partager de défiler.
Le plaisir partager de défiler. ©Catherine Le Dily
Le maire François Prigent fidèle au rendez-vous.
Le maire François Prigent fidèle au rendez-vous. ©Catherine Le Dily
Indispensables crêpières !
Indispensables crêpières ! ©Catherine Le Dily
L'orgue de Barbarie de Daniel Parmentier séduit les plus jeunes.
L'orgue de Barbarie de Daniel Parmentier séduit les plus jeunes. ©Bernard Charmentray
La fanfare Kar ar Pistouill a apporté toute son énergie.
La fanfare Kar ar Pistouill a apporté toute son énergie. ©Bernard Charmentray
Coup d'oeil sur les métiers d'antant.
Coup d'oeil sur les métiers d'antant. ©Bernard Charmentray
Une petite crêpe, messire ?
Une petite crêpe, messire ? ©Bernard Charmentray
La Combe aux ânes fidèles au rendez-vous de Lanvellec.
La Combe aux ânes fidèles au rendez-vous de Lanvellec. ©Bernard Charmentray
Du grain à moudre pour tous.
Du grain à moudre pour tous. ©Bernard Charmentray
Chaud les marrons, chaud !
Chaud les marrons, chaud ! ©Bernard Charmentray
Chants de marin à la taverne.
Chants de marin à la taverne. ©Bernard Charmentray
L'accordéon donne le ton.
L'accordéon donne le ton. ©Bernard Charmentray
On a défilé malgré la pluie.
On a défilé malgré la pluie. ©Bernard Charmentray
Le bagad de Pontivy à l'abri.
Le bagad de Pontivy à l'abri. ©Bernard Charmentray
Ne pas quitter la fête en laissant une ardoise.
Ne pas quitter la fête en laissant une ardoise. ©Bernard Charmentray
Les sonneurs du bagad Pondi animent la taverne.
Les sonneurs du bagad Pondi animent la taverne. ©Bernard Charmentray
Les troubadours de la Cie Song en action.
Les troubadours de la Cie Song en action. ©Bernard Charmentray
Les costumes ont apporté des couleurs sous un ciel orageux.
Les costumes ont apporté des couleurs sous un ciel orageux. ©Bernard Charmentray
Lanvellec offrait pour un week-end un voyage dans le temps.
Lanvellec offrait pour un week-end un voyage dans le temps. ©Bernard Charmentray

WROUGHT, POURRITURES

 



Wrought : un court métrage envoûtant révèle les côtés bénéfiques et magnifiques de la pourriture et de la décomposition

24 OCTOBRE 2022

GRACE EBERT

La pourriture est parfois un signal inesthétique qu'il est temps que les restes de la semaine dernière soient rapidement jetés à la poubelle, bien que toutes les détériorations ne conduisent pas au bac à compost ou aux ordures. Le jus pétillant et les veines de moisissure sont responsables des plats courants comme la bière, le fromage, le kombucha, le kimchi et le pain, et bien que nos réactions de dégoût aient tendance à masquer les caractéristiques les plus fructueuses du processus de décomposition, la détérioration peut avoir des effets bénéfiques sur la santé et également être visuellement magnifique - nous sommes continuellement fascinés par la capacité de Kathleen Ryan à brouiller la frontière entre le beau et le grotesque.

Dans le court métrage « Wrought », les réalisateurs Anna Sigrithur et Joel Penner de Biofilm Productions mettent en évidence les qualités intrigantes et séduisantes de la moisissure et de la pourriture. Des spores vaporeuses qui poussent sur une surface au chou liquéfié en passant par les tranches de fruits ratatinées, le timelapse documentaire fait apparaître une variété de substances alors qu'elles se flétrissent et se fanent et remettent finalement en question nos perceptions du processus naturel.

Regardez la bande-annonce de "Wrought" ci-dessus et trouvez le film de 22 minutes sur Vimeo.

 

#POURRITURE #FRUIT #MOISISSURE #TIMELAPSE VIDÉO

 

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