Les vétérans sont mis à l'honneur ce jeudi 5 juin, à la veille du 70e
anniversaire du Débarquement allié en Normandie, avant un intense ballet
diplomatique à Paris, où le président François Hollande va recevoir coup sur coup dans la soirée Barack Obama
puis Vladimir Poutine. Les dirigeants des États-Unis et de la Russie,
engagés depuis des mois dans un bras de fer diplomatique sur fond de
crise ukrainienne, ne doivent pas se croiser à Paris. Vladimir Poutine
doit par ailleurs s'entretenir dans la capitale française avec le
Premier ministre britannique David Cameron. Auparavant, le président
français accueillera la reine Elizabeth à Paris, alors que la journée de
jeudi est placée sous le signe du sacrifice des soldats britanniques.
Les commémorations du Jour J ont commencé dans la matinée au
"Pegasus Bridge", le pont de Bénouville libéré par les parachutistes de
Sa Majesté dans la nuit du 5 au 6 juin. Ce premier coup d'éclat des
soldats alliés à quelques kilomètres de la côte a été suivi de la prise
de Ranville, premier village libéré de France continentale.
Plusieurs centaines de personnes, dont une centaine de
vétérans de la 6e division aéroportée britannique, ont assisté à une
cérémonie d'hommage aux morts. Le musée du Pegasus Bridge a accueilli
pour l'occasion un char Centaur entièrement restauré. Ce char fut
immobilisé par un tir de canon allemand après avoir débarqué sur Sword
Beach.
Le prince Charles et son épouse Camilla sont arrivés peu avant 13 heures à Bénouville, localité riveraine du "Pegasus Bridge", le fameux pont pris dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 par les parachutistes britanniques.
Le prince Charles et son épouse Camilla sont arrivés peu avant 13 heures à Bénouville, localité riveraine du "Pegasus Bridge", le fameux pont pris dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 par les parachutistes britanniques.
Le fils de la reine Elizabeth, en grande tenue militaire - la tenue de field marshall -, accompagné de Camilla, manteau gris bleu et collier de perles, a traversé le pont en direction de la commune de Ranville, le premier village libéré de France continentale. Le couple s'est rendu directement auprès de vétérans, notamment d'un ancien combattant en fauteuil roulant. "Il m'a demandé si j'allais bien et de quel régiment je faisais partie. J'ai répondu le régiment Sherwoods", a raconté à l'AFP ce dernier, Tony O'Keefa. Le couple assistera au largage de 300 parachutistes britanniques, mais aussi américains, canadiens et français. Parmi eux, un ancien du "D Day", l'Écossais Jock Hutton, qui doit sauter "en tandem" malgré ses 89 ans.
Un million de personnes attendues
De Ouistreham à l'est jusqu'à Saint-Martin-de-Varreville à
l'ouest, autrement dit de "Sword Beach" jusqu'à "Utah Beach", le
spectacle rendra hommage aux quelque 3 000 soldats alliés - et autant de
civils normands - tombés dans la journée du 6 juin. Le point d'orgue
des commémorations du 70e anniversaire - très vraisemblablement le
dernier anniversaire décennal où des anciens combattants seront encore
présents - est attendu vendredi après-midi avec la cérémonie
internationale sur la plage de Ouistreham, en présence d'une vingtaine
de chefs d'État et de gouvernement, dont Barack Obama, Vladimir Poutine
et l'Ukrainien Petro Porochenko ainsi que la chancelière allemande
Angela Merkel et la reine Elizabeth. Quelque 1 800 vétérans sont
attendus vendredi en Normandie.
À Carentan, ville stratégique qui a vu la jonction des troupes américaines venues d'Omaha et d'Utah Beach, 19 anciens du "D-Day" ont été faits mercredi chevaliers de la Légion d'honneur, une haute distinction française. "Je ne peux pas y croire. J'en suis très fier et j'en ai les larmes aux yeux", a témoigné pour l'AFP un de ces anciens combattants américains, Louis Masciangelo, 93 ans.
Dans un discours lors de la remise des médailles par les autorités locales, une élève de la ville a salué les vétérans "au nom de tous les adolescents français".
Tous le long de la côte, en plus des chefs d'État et de gouvernement, un million de personnes sont attendues d'ici à dimanche. Cent trente mille hommes avaient débarqué en Normandie le 6 juin 1944. Fin juillet, les Alliés étaient 1,5 million. La bataille de Normandie a fait 37 000 morts côté allié, 50 000 à 60 000 côté allemand.
À Carentan, ville stratégique qui a vu la jonction des troupes américaines venues d'Omaha et d'Utah Beach, 19 anciens du "D-Day" ont été faits mercredi chevaliers de la Légion d'honneur, une haute distinction française. "Je ne peux pas y croire. J'en suis très fier et j'en ai les larmes aux yeux", a témoigné pour l'AFP un de ces anciens combattants américains, Louis Masciangelo, 93 ans.
Dans un discours lors de la remise des médailles par les autorités locales, une élève de la ville a salué les vétérans "au nom de tous les adolescents français".
Tous le long de la côte, en plus des chefs d'État et de gouvernement, un million de personnes sont attendues d'ici à dimanche. Cent trente mille hommes avaient débarqué en Normandie le 6 juin 1944. Fin juillet, les Alliés étaient 1,5 million. La bataille de Normandie a fait 37 000 morts côté allié, 50 000 à 60 000 côté allemand.
Consultez notre dossier : 6 juin 1944 : ils débarquent