Bateaux de guerre, carcasses d’avions…. 

Comment les épaves sont-elles recensées ?

10 000 épaves et obstructions sont comptabilisées dans la zone économique exclusive française (ZEE). Un organisme public oeuvre au quotidien pour les recenser et les préserver.






Au fond des océans et des mers se trouvent de nombreuses épaves.
Au fond des océans et des mers se trouvent de nombreuses épaves. (©SHOM 2019)

Le fond des océans regorge de trésors du passé. Des épaves de bateaux, des carcasses d’avions….. Depuis parfois des siècles, ces vestiges stagnent dans les profondeurs. 
Dans les zones maritimes françaises, on recense près de 10 000 épaves et obstructions (des conteneurs, des ancres perdues). Toutes sont répertoriées sur des cartes maritimes publiques, réalisées par le SHOM (anciennement service hydrographique), à destination des pêcheurs professionnels, des amateurs et aussi de l’État.
Au-delà de son intérêt historique, ce recensement est nécessaire pour naviguer en toute sécurité. Explications. 

« Un danger potentiel »

Tout bon marin le sait : impossible de naviguer sans connaissance des fonds maritimes. Un bateau qui se heurte à une épave représente un danger aussi bien pour le personnel navigant que pour l’environnement. 
« Elles peuvent représenter un danger potentiel pour la navigation ou pour toutes autres activités », alerte auprès d’actu.fr Nicolas Weber, chargé de relations publiques au sein du SHOM.
Raison pour laquelle le SHOM recense sur des cartes, toutes ces épaves en donnant plusieurs caractéristiques : leur emplacement, leur longueur et aussi leur brassiage (une unité de mesure à la brasse qui détermine la profondeur).





Sur cette carte, on aperçoit les nombreuses épaves (en point noir) qui bordent la France.
Sur cette carte, on aperçoit les nombreuses épaves (en point noir) qui bordent la France. (©SHOM 2019)

Savoir où se situent ces obstacles permet de les contourner et ainsi éviter les accidents. L’organisme met d’ailleurs régulièrement à jour sa carte que vous pouvez consulter ici.
Qu’est-ce que le SHOM ? 
Il s’agit d’un établissement public sous tutelle du ministère des Armées avec trois missions principales :
– La collecte et la diffusion d’informations en mer et sur le littoral (ex : les horaires des marées, les vagues pour les surfeurs,…) ;
– Le soutien au ministère de la Défense via la transmission d »informations sur l’environnement marin;
– Le soutien aux politiques publiques de la mer et du littoral en mettant à contribution son expertise. À titre d’exemple, pour la construction d’un parc éolien offshore, le SHOM peut-être sollicité.

Comment on les repère ? 

Si certaines épaves sont visibles à marée basse, d’autres sont enfouies dans les profondeurs de la mer. À l’aide de sondeurs acoustiques, les experts analysent le son de l’océan. Ces données permettent de déterminer la présence d’une épave. Nicolas Weber explique : 
Les sons recueillis vont nous donner une idée du relief des fonds. S’il y a une anomalie dans ce son, par exemple si l’écho est différent, c’est qu’il y a une obstruction quelque part. 
Une fois ces données recueillies, des plongeurs sont envoyés, « si ce n’est pas trop profond », afin de collecter des images et de prendre des mesures. « Quand c’est très profond, ce n’est pas gênant pour la navigation. Mais nous l’indiquons. » 

Des épaves chargées d’histoire

En regardant de plus près la carte fournie par le SHOM, on observe que les régions recensant le plus d’épaves sont celles dont l’histoire est la plus chargée. C’est le cas notamment en Normandie, une zone marquée par le Débarquement pendant la Seconde guerre mondiale. « Dans ces lieux, on retrouve des avions allemands, des bateaux et des sous-marins également », raconte le spécialiste.
Mais ces ruines de guerres ne sont pas les seules à peupler nos océans. Des frégates datant du XVIesiècle sont, elles aussi, encore sous les eaux. Des recherches sont d’ailleurs toujours en cours pour retrouver la Cordelière, un navire coulé au large de Brest, le 10 août 1512. 
Si ces épaves attirent la curiosité des plongeurs, d’autres sont interdites d’accès par des arrêtés préfectoraux. La raison ? 
Sur certains bateaux se trouvent encore des corps. Il s’agit de véritables sanctuaires marins.
Au fil des ans et dans le monde entier, des épaves sont découvertes, et l’Histoire ne cesse de s’enrichir. En octobre 2018, une épave vieille de 2400 ans a été retrouvée en excellente état au fond de la mer Noire. En trouvera-t-on prochainement près de chez nous ? 





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