le Premier ministre Édouard Philippe a exhumé une expression pour le moins "mili"
Vous avez aimé le "perlimpinpin" élyséen? Vous adorerez le "bololo" matignonesque. La formule, un chouïa martiale, a plongé dans la stupeur maints auditeurs et plus d'un média. Mais il est vrai qu'au sein des rédactions, les officiers de réserves sont rarement légion, fût-elle étrangère. Ce mercredi matin sur RTL, le Premier ministre Edouard Philippe, interrogé sur la mobilisation des "gilets jaunes" et les risques de paralysie du pays, le samedi 17 novembre, a mis en garde contre toute tentation de "mettre le bololo partout". Le bololo ? Pour beaucoup, c'est de l'hébreu. Même si, intuitivement, on pige, quitte à épuiser le lexique des mots en "B" : bazar, boxon, bordel. Bref, un truc de bidasse ou de biffin.
Un héritage des tirailleurs?
À en croire Wikipedia, le concept serait emprunté au vocabulaire militaire en vogue en Afrique. Tournons-nous donc vers un expert en la matière ; en l'occurrence le général Bruno Clément-Bollée, qui a roulé sa bosse des décennies durant au sud du Sahara. "Une expression très courante là-bas, confirme-t-il. Je l'ai entendue un peu partout. Sans doute s'est-elle répandue dans la troupe à l'époque des tirailleurs sénégalais. Mais sachez que le bololo reste aussi en usage dans les casernes de l'Hexagone."
Nous voilà affranchis. Au fait, le répertoire du désordre à la lettre "B" fonctionne aussi en hébreu. A Tel-Aviv, chaos peut se dire "balagan".
vendredi 9 novembre 2018
Pourquoi le bleuet est-il devenu le symbole du 11-Novembre ?
ACTUALITÉ
Dimanche, jour de commémoration du 11-Novembre, des bleuets vont fleurir sur les monuments commémoratifs et aux revers des vestes et manteaux lors des cérémonies. Cette petite fleur bleue est devenue l’emblème des anciens combattants et des victimes de la Première Guerre mondiale. Mais savez-vous pourquoi ?
Ce dimanche 11 novembre, la France commémorera le centenaire de l’Armistice, signée par les Alliés et les Allemands en 1918. Ce jour-là, comme tous les ans, un bleuet ornera les monuments commémoratifs et les vestes et manteaux des représentants politiques venus rendre hommage aux victimes de la Première Guerre mondiale. Mais pourquoi cette petite fleur bleue est devenue le symbole du 11 novembre ?
Réinsertion des anciens combattants
Dès 1916, deux infirmières de l’hôpital militaire des Invalides, Suzanne Lenhardt, veuve d’un capitaine d’infanterie, et Charlotte Malleterre, fille et femme d’un général, organisent des ateliers pour aider les « gueules cassées » et les blessés de guerre à se réinsérer dans la société.
Les pensionnaires confectionnent des bleuets en tissu et les vendent dans la rue,. Cette activité leur permet d’avoir un petit revenu et le bleuet devient un symbole de réinsertion par le travail.
Depuis cette époque, l’Œuvre nationale du Bleuet de France vend sur la voie publique des bleuets sous forme de pin’s et de badges pour commémorer le 11-Novembre, mais aussi le 8-Mai, date anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’argent récolté permet de venir en aide aux anciens combattants, aux veuves de guerre, aux pupilles de la Nation, ainsi qu’aux victimes du terrorisme.
Pourquoi le bleuet ?
Comme l’explique le Bleuet de France sur son site, cette fleur « rappelle l’uniforme bleu horizon » des jeunes recrues qui arrivaient sur les champs de bataille. Ces soldats étaient surnommés les « Bleuets » par opposition aux « Poilus » qui étaient dans les tranchées depuis un bout de temps. Le bleu de la fleur rappelle aussi « la première couleur du drapeau tricolore ».
Cette petite fleur était, avec le coquelicot, l’une des rares à pousser dans les tranchées et sur les champs dévastés, malgré la boue. Ces deux fleurs apportaient des notes de couleur dans un paysage apocalyptique. D’ailleurs, les pays anglophones ont, eux, adopté la petite fleur rouge pour commémorer l’Armistice.
Ainsi, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays du Commonwealth, le « Jour du souvenir », qui commémore le 11-Novembre, est également appelé « Poppy Day », le Jour des coquelicots.
Le rouge de la fleur rappelle la couleur de l’uniforme britannique et canadien. Mais c’est surtout le poème In Flanders Fields (Au champ d’honneur) qui contribue à faire du coquelicot le symbole des soldats morts au combat.
Publié dans la presse britannique en décembre 1915, ce rondeau a été rédigé par le lieutenant-colonel canadien John McCrae pour les funérailles d’un ami tué sur un champ de bataille. L’auteur y métamorphose les corps des soldats ensanglantés en coquelicots (« Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent »).