mardi 29 janvier 2013

AU VIEUX TEMPS...




 On y rencontrait des dames en chignon et des messieurs en lorgnons que nous avons tous vus sur les vieilles photos de famille, énigmatiques à force de s'être figés pour le photographe. Tout à coup, ils reprennent vie, ces parents disparus. Les dames se lèvent, fixent leur chapeau d'un geste sûr avec une longue épingle à grosse perle, et parlent d'aller chez la mercière choisir un ruban ; les messieurs tirent sur leur gilet et dirigent leurs pas vers le café de la place, où ils boi­ront un "Picon" en commentant le dernier discours de M. Poincaré. A voix basse, ils évoquent une jeune personne qui a sa chambre au-dessus, et que leur épouse ne salue pas.

toute la vie quotidienne d'une certaine France, celle des souvenirs, du bonheur de vivre se déroule sous nos yeux ses images et ses personnages...   .

Faire une jolie promenade dans le temps qui évoque les bottines à boutons, les jarretières et les jupons, les voi­lettes, le parfum d'iris, la moustache conquérante ; un voyage dans le passé, au fond des fiacres aux rideaux baissés, dans les guinguettes au bord de l'eau, alors que nos arrière-grands-mères défaillaient quand on leur baisait la main et trem­blaient à la pensée de leur nuit de noces. Que se passait-il en effet sous l'édredon quand les rideaux de l'alcôve retombaient ou quand la porte de la chambre à coucher se refermait... ?

 

"Ne vous montrez jamais devant votre femme en bonnet de coton, cela risque de vous ridiculiser, ne l'accablez pas de la supériorité de votre intelligence..."




la ferme, au temps des moissons.

Une table immense est dressée dans la cour. De part et d'autre, s'aligne une vingtaine d'ouvriers saisonniers. Ils ont les manches de chemise retroussées, les mains calleuses, les joues tannées. Des terrines de lapin, des rillettes et des jattes de fromage frais vont et viennent d'un bout à l'autre des planches sans nappe ni couverts. Les hommes ont sorti leur couteau et piquent chacun leur tour dans les plats. La fermière ouvre une dame-jeanne d'eau-de-vie, et le patron ;trace un signe de croix sur les pains de dix livres où il va tailler de grosses tranches, on rit beaucoup, on chante, on courtise la fille de ferme. Ça sent le blé, le sel, l'herbe sèche...

Cmment on embauchait les moissonneurs et comment on les payait ?... Qu'est-ce qu'ils chantaient après boire ?... Avec quel onguent la patronne soignait-elle leurs tours de reins ?... Quand arrivèrent dans les champs les premières moissonneuses à moteur ?

Traditions et fêtes des champs, artisans et outils disparus, expressions et proverbes de nos campagnes...
 "Comment vivaient nos grands-mères"?

Montmartre, au temps des moulins.

Il y a bal dans une guinguette de la rue des Abbesses. La foule est si compac­te qu'on ne peut plus entrer ; alors on danse sur le pavé. Une grisette remonte sa jarretière sous l'oeil d'un bourgeois éméché. Un "apache" fait glisser sa cas­quette à carreaux sur l'oeil. Un fiacre s'arrête et deux couples descendent en riant. Les hommes portent des "huit reflets" et des gants "beurre frais", les femmes des aigrettes et des souliers de satin. Ils viennent s'encanailler sur la colline, là où les Parisiens savent vraiment s'amuser. Un homme est assis sur une borne et crayonne sur un carnet. A son écharpe bohème, à son air famélique, à l'agileté de ses mains, on devine un artiste, venu en voisin depuis le "bateau-lavoir".


Qui est cet artiste et comment vit-il ?... Et le destin de la grisette ?... Et quel argot on parle alors sur les "fortifs" ?... Quelle est la danse à la mode en cette année 1910 ?

Comme dans un film de Renoir, comme dans un tableau d'Utrillo, voir Montmartre ressuscité, et avec lui la vie des petites gens des villes...

 
Les premiers congés payés !
Les Français s'égaillent sur les routes de France. En voiture s'ils en ont une, en train, à vélo, à pied ils vont goûter aux plaisirs de l'été et de l'oi­siveté. On a loué une petite maison près d'une plage bretonne ; ou bien on visite les cousins de campagne ; ou bien encore on campe, tout simplement. Dans les trains, la mer, soudain entrevue au détour d'une butte, soulève des cris de joie. Les enfants attrapent des coups de soleil, les parents des ampoules. Les gens de la campagne se moquent des gens des villes et inversement, bien sûr, mais sur la barque ou dans le pré, autour d'un verre de cidre, d'un panier d'abricots bien mûrs, les uns et les autres trinquent et se parlent.

 

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