mardi 22 mars 2022

 [ Perros-Guirec : partenaire institutionnel de trois skippers Perrosiens en lice pour la Mini Transat 2023 ⛵🌊 ]


✍️ Un partenariat a été signé entre la Ville de Perros-Guirec et trois Perrosiens de l’association Les Focs à Contre : Eve BOUCHER, Thomas CORNU et Antoine BIARNES. Cette collaboration s’inscrit dans la dynamique sportive de la Ville, à travers la labellisation Ville Active et Sportive, Terre de Jeux 2024 et des partenariats déjà en place avec les sportifs de haut-niveau de la commune comme Nicolas COADIC (parachutisme) et Thibault TABOURIN (dériveur simple) et Iban CORNIC (dériveur double).


La commune s’est portée volontaire pour accompagner les trois sportifs dans leur préparation, sur deux ans, à la Mini Transat 2023. Cette course transatlantique en solitaire a lieu tous les deux ans. En autonomie totale, sans assistance et sans communication avec la terre, la course se dispute sur le plus petit bateau de course au large, le Mini qui ne mesure que 6m50. En 2021, la Mini Transat s’est élancée des Sables-d’Olonne pour un parcours de 4 050 milles (soit 7000 km) à destination de Saint-François (Guadeloupe), avec une escale à Santa-Cruz de La Palma (Canaries). 90 personnes ont participé à l’aventure. 


⛵ Les trois skippers ont leur propre embarcation, amarrée au ponton Marie-Augustine du port de plaisance : Eve BOUCHER et Le Temps des Cerises (le 539), Thomas CORNU et Napadélis (le 882) et Antoine BIARNES et Zébulon (le 488). 


👏 « C’est avec grand plaisir que la Ville soutient ces jeunes skippers perrosiens. Cela participe au rayonnement de la Ville qui, par sa situation littorale, se doit de porter les activités nautiques sous toutes ses disciplines. Ces trois jeunes, actifs professionnellement sur le territoire, font preuve d’une importante implication c’est donc naturellement que la Ville les soutient dans ce projet. » ajoute Erven LÉON. Le partenariat se traduit par un important soutien logistique : mise à disposition de trois places au port de Plaisance en 2022 et 2023, de trois grutages/démâtage par an et par bateau ainsi qu’un soutien en terme de communication.


Même si la route est encore longue pour atteindre l’objectif fixé par la Mini Transat 2023, les trois skippers montre une implication à toutes épreuves. Afin d’être au départ de la compétition il leur faut encore valider un parcours qualificatif exigeant composé de :


👉 1500 miles validés en course pendant la saison 2022-2023,


👉 1000 miles validés hors course (parcours imposé entre l’Irlande et l’île de Ré).


Leurs prochains rendez-vous sont donnés le 7 avril à Lorient pour la Plastimo Lorient Mini en binôme. Eve BOUCHER et Thomas CORNU feront alors équipe, de son côté, Antoine BIARNES sera en duo avec Didier WEYLAND, également membre de l’association Les Focs à Contre. Le 30 avril, le rendez-vous est donné à Pornichet pour une épreuve cette fois-ci en solo. « Même si les courses se sont démultipliées en peu de temps, à la suite du déconfinement et à la démocratisation de l’activité, les places sont chères. De nombreux équipages sont inscrits aux courses mais seulement 80 et 90 places sont disponibles. Le tirage au sort prend la suite. » ajoute Thomas CORNU. 


💙 Les trois skippers recherchent encore des partenaires sensibles à leur projet et volontaires pour les soutenir dans cette aventure. Pour les contacter : Thomas CORNU 06 63 60 85 33 tomcornu@gmail.com, Eve BOUCHER 06 87 20 09 51 eve.boucher22@gmail.com, Antoine BIARNES 06 46 26 64 58 antoine.biarnes@gmail.com

vendredi 18 mars 2022

 

MAGNIFIQUE TEXTE DE BLANCHE GARDIN





Blanche Gardin refuse de se faire décorer par le gouvernement et sa réponse met une claque : 

Monsieur le Président,

Je suis flattée. Merci. Mais je ne pourrai accepter une récompense que sous un gouvernement qui tient ses promesses et qui met tout en œuvre pour sortir les personnes sans domicile de la rue.
En Juillet 2017, vous avez déclaré :
« La première bataille c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des hommes et des femmes dans la rue, dans les bois ou perdus ». Et, vous avez annoncé le lancement d’une politique du « logement d’abord », qui a laissé planer l’espoir d’une plus grande attention portée aux personnes mal-logées.

Mais simultanément :
vous avez baissé durement les APL qui aident les plus pauvres à se loger, 
vous avez réduit les budgets des centres d’hébergement d’insertion pour les sans domicile, 
vous avez coupé une part importante des moyens dédiés à la construction de logements sociaux, 
coupé drastiquement dans les emplois aidés, 
supprimé l’ISF, ce qui a eu, entre autres conséquences, de faire chuter les dons aux associations qui luttent en faveur des plus démunis. 
Vous n’avez pris aucune mesure ambitieuse qui permettrait d’encadrer les loyers dans toutes les villes où le coût du logement étouffe le budget des plus fragiles.. À une période où notre pays bat des records d’expulsions parce que les familles n’arrivent plus à payer leurs loyers. Et la liste serait encore longue…

Où comptiez vous les mettre, ces gens que vous ne vouliez plus voir dans la rue Monsieur le président, alors que vous preniez toutes ces mesures qui allaient provoquer l’effet inverse ? Il y en a de plus en plus tous les jours, des femmes, des hommes, et des enfants qui vivent, dorment et meurent dans les rues de France. Mais peut-être votre absence de vision vous a aussi ôté la vue. 
Les solutions existent. Vous le savez. 
Il ne vous a peut-être pas échappé que j’ai donné une représentation de mon spectacle « Bonne nuit Blanche » au Zenith de Paris le 31 mars dernier. Les bénéfices de cette soirée ont été reversés à la fondation Abbé Pierre et à l’association Les enfants du Canal.
Vous comprendrez qu’il y aurait quelque chose d’illogique d’accepter votre proposition.
Merci quand même. »


CONSEILS LECTURE


Les derniers jours de Paul Verlaine
Chaque vendredi, retrouvez notre conseil "lecture" : 

Dans Tous tes amis sont là, Alain Dulot retrace les derniers jours du poète Paul Verlaine, jusqu'à son enterrement, le 10 janvier 1896, auquel assista à l'époque tout le gotha littéraire, à l'image de Stéphane Mallarmé, Anatole France ou encore Emile Zola.

Pourquoi il faut le lire. "Ces cinq kilomètres, du Quartier latin au cimetière des Batignolles, accomplis sous un ciel bleu et glacial, Alain Dulot nous les fait vivre avec une intensité remarquable. De même, nous embarque-t-il dans les dernières pensées de Verlaine, égrenant ses regrets et remords, ses coups de folie et de génie", écrit notre journaliste Marianne Payot.

 Évidemment, ils ne furent pas deux millions, comme lors des funérailles de "l'empereur" Victor Hugo, à accompagner la dépouille du "prince des poètes", mais entre 3 000 et 10 000 personnes tout de même. Beaucoup d'étudiants, des adultes aussi, et tout le gotha littéraire (Mallarmé, Anatole France, Paul Fort, François Coppée, Maurice Barrès, Emile Zola, etc.) battent le pavé parisien en ce 10 janvier 1896. Ces cinq kilomètres, du Quartier latin au cimetière des Batignolles, accomplis sous un ciel bleu et glacial, Alain Dulot nous les fait vivre avec une intensité remarquable. De même, nous embarque-t-il dans les dernières pensées de Paul Verlaine, égrenant ses regrets et remords, ses coups de folie et de génie. Enarque et ex-inspecteur de l'Education nationale, l'auteur, né à Chazey-sur-Ain en 1948, a remisé ici la langue administrative contre celle du meilleur des conteurs, à la fois enchanteresse et avertie, empathique et charmeuse. 

Lorsqu'il est emporté le 8 janvier, à 51 ans, par une congestion pulmonaire en son domicile du 39 de la rue Descartes, "le Villon des temps modernes" achève une décennie de "noyades". Eternel pilier de comptoir et d'hôpital (notamment de celui de Broussais, où il bénéficie, grâce à la protection de son médecin-chef, d'un traitement de faveur), Paul Verlaine ne s'est jamais remis de la mort de sa mère, "la femme de sa vie", dans un gourbi parisien. Celle-là même qu'il avait menacée avec un couteau de cuisine, un soir d'ébriété excessive, acte pour lequel il avait été condamné à un an de prison. Au préalable, il y avait eu Rimbaud, avec qui il avait partagé le goût du vagabondage et de l'absinthe (la "fée verte") et trois années "d'amours de tigres" avant qu'il ne le blesse d'une balle au poignet. Ainsi va la vie de l'auteur de Fêtes galantes, entre fulgurances et excès. Marianne Payot  

"Tous tes amis sont là", d'Alain Dulot.

"Tous tes amis sont là", d'Alain Dulot.

La Table Ronde

Temps courbe à Krems 

Par Claudio Magris, trad. de l'italien par Jean et Marie-Noëlle Pastureau.  

Gallimard/L'Arpenteur, 120 p., 12,50 €. 

La note de L'Express : 4/5 

A un âge où les horizons déclinent et où l'on s'attend à une perte des facultés du corps et de l'esprit, le présent s'immisce ici comme de possibles lignes de fuite vers une liberté retrouvée. Dans le recueil de nouvelles Temps courbe à Krems, cinq personnages, d'un âge avancé, décrivent un événement qui les plonge dans une introspection sur la vieillesse. Un musicien rend visite à un ancien élève - devenu Maître - dans la demeure où il lui donnait cours lorsque le maestro était jeune homme ("Leçons de musique"). Un écrivain assiste au tournage d'une adaptation de son roman autobiographique, ce qui lui offre "la vision d'[un] vieillard de nouveau vieux après avoir été rajeuni par un enjôleur" ("Extérieur jour Val Rosandra")... 

LIRE AUSSI >> Magris, autres fleuves

Claudio Magris propose une balade poétique et érudite dans la Mitteleuropa qui lui est chère, au rythme d'une écriture qui alterne entre la conscience sereine du temps qui passe et la frénésie des souvenirs qui resurgissent. "Faire semblant d'avoir perdu le fil" quand on ne souhaite guère poursuivre une conversation, être rappelé à des souvenirs que l'on a complètement omis, attendre des nouvelles de ses petits-enfants, être à la fois l'invité d'honneur - parce que doyen, ancien patron ou artiste de prestige - et en même temps mis à l'écart d'un monde en marche accélérée, animé par de nouvelles tendances. A 82 ans, ce grand maître de la littérature présente, non sans un art du détachement et une fine maîtrise de l'ironie, un panel de réflexions et d'anecdotes qui explorent les ambiguïtés et les aléas de l'âge. "Toute la vieillesse se résume à cela : avancer pour reculer." Marie Fouquet  

"Temps courbe à Krems", de Claudio Magris.

"Temps courbe à Krems", de Claudio Magris.

Gallimard

Benjamin Constant 

Par Léonard Burnand 

Perrin, 347 p., 23 €.  

La note de L'Express : 3/5 

N'en déplaise à Joël Dicker, la littérature suisse a commencé avant lui. Elle ne se résume pas non plus à Rousseau. Qu'a-t-on retenu de Benjamin Constant ? Bien qu'il figure dans la collection de la Pléiade, on ne se souvient souvent que d'Adolphe, ce qui est injuste - un livre comme Le Cahier rouge, drôle et délié, est du niveau de Stendhal. Quant à ses textes de philosophie politique, ils inspirent encore Marcel Gauchet ou Pierre Manent. Bref, il est toujours vivant, et c'est heureux que l'historien Léonard Burnand, directeur de l'Institut Benjamin-Constant, remette en lumière cet écrivain un peu oublié qui fut jadis très important - à sa mort en 1830, 150 000 personnes se pressèrent à ses funérailles. 

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Né en 1767 à Lausanne, Constant était d'après Chateaubriand "l'homme qui a eu le plus d'esprit après Voltaire". Tout le monde ne partage pas cet avis. Certains jalousent la vie sentimentale agitée du séduisant rouquin (sa longue liaison avec Mme de Staël, sa passion plus éphémère avec Mme Récamier). D'autres reprochent au penseur libéral son cosmopolitisme et son élitisme - son côté hors-sol, dirait-on aujourd'hui. Certes il fut ondoyant, mais qui ne le fut pas sous la Révolution, l'Empire et la Restauration ? Il fallait bien sauver sa tête. Burnand montre qu'il y a une constance chez cet homme multiple (à la fois romancier, intellectuel et député) : sa défense des libertés publiques. Nourri de sources inédites, son livre s'impose comme la nouvelle biographie de référence sur le sujet. On sait enfin la vérité sur l'affaire Benjamin Constant. Louis-Henri de La Rochefoucauld 

"Benjamin Constant", de Léonard Burnand.

"Benjamin Constant", de Léonard Burnand.

Perrin

Marianne Payot, Marie Fouquet et Louis-Henri de La Rochefoucauld

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