Le 77ᵉ Festival de Cannes, qui se tiendra du 14 au 25 mai, a dévoilé les films présentés cette année sur la Croisette. Compétition officielle, Quinzaine des cinéates, la Semaine de la critique… Découvrez notre analyse.
Par Samuel Douhaire
Publié le 11 avril 2024 à 17h21
Mis à jour le 13 mai 2024 à 14h49
Oui, Francis Ford Coppola, qui vient de fêter ses 85 ans, sera bien présent sur la Croisette en mai prochain, et en compétition s’il vous plaît, avec son ambitieux Megalopolis. Deux autres réalisateurs américains seront également en lice : un autre vétéran, Paul Schrader (77 ans) avec Oh Canada, une adaptation d’un des derniers romans de Russell Banks, avec Richard Gere et Uma Thurman, et une figure du cinéma indépendant, Sean Baker, de retour dans la section reine avec Anora, trois ans après Red Rocket.
La compétition compte, comme à chaque édition, peu de « bizuts » (cinq en tout, dont l’Indienne Payal Kapadia et le Suédois Magnus von Horn), mais un fort contingent d’habitués. Cette année, ils se nomment Andrea Arnold (triple Prix du Jury en 2006, 2009 et 2016, qui revient avec Bird et recevra le prix du Carrosse d’or remis par la Société des réalisatrices et réalisateurs de films en ouverture de la Quinzaine des cinéastes), Yorgos Lanthimos (Kinds of Kindness, avec son actrice fétiche Emma Stone), David Cronenberg (Les Linceuls, avec Vincent Cassel et Diane Kruger), Jia Zhang-Ke (Caught by the Tides), Kirill Serebrennikov (Limonov : The Ballad of Eddie, avec l’Anglais Ben Whishaw dans le rôle du provocateur écrivain russe), Paolo Sorrentino (Parthenope, du nom de la sirène qui, selon la légende, fonda la ville de Naples), et Jacques Audiard pour Emilia Perez, une comédie musicale chez les cartels de la drogue mexicains.
Si la présence du réalisateur de Dheepan (Palme d’or 2015) était prévisible, tout comme, dans une moindre mesure, celle de Christophe Honoré pour Marcello mio, avec Chiara Mastroianni, le reste du contingent français constitue, en revanche, une vraie surprise. L’Amour ouf, la comédie romantique au long cours de Gilles Lellouche avec Adèle Exarchopoulos et François Civil semblait plutôt promise à une projection de gala hors compétition. Et personne n’attendait Coralie Fargeat pour son film de genre The Substance, un « body horror movie » produit par Universal avec Demi Moore et Margaret Qualley et annoncé comme « très gore » par Thierry Frémaux. Ni la débutante Agathe Riedinger pour Diamant brut, le seul premier film à concourir cette année pour la Palme d’or et qui dame donc le pion à Audrey Diwan (pour son remake féministe d’Emmanuelle) et à Julie Delpy (pour sa comédie sociale Les Barbares).
Comme d’habitude, le hors-compétition fait la part belle aux productions nord-américaines. Outre Furiosa, de George « Mad Max » Miller, et le premier volet de la saga western Horizon, signée Kevin Costner, dont la sélection avait été dévoilée ces derniers jours, les festivaliers pourront découvrir Rumours, une comédie à six mains de Galen Johnson, Evan Johnson et Guy Maddin, qui se déroule dans le cadre d’un G7 fictif avec, entre autres, Cate Blanchett et Denis Ménochet dans le rôle du président de la République française.
Les films en compétition
The Apprentice, d’Ali Abbasi
Motel Destino, de Karim Aïnouz
Bird, d’Andrea Arnold
Emilia Perez, de Jacques Audiard
Megalopolis, de Francis Ford Coppola
Anora, de Sean Baker
Les Linceuls (The Shrouds), de David Cronenberg
The Substance, de Coralie Fargeat
Grand Tour, de Miguel Gomes
Marcello mio, de Christophe Honoré
Caught by the Tides, de Jia Zhang-Ke
All We Imagine as Light, de Payal Kapadia
Kinds of Kindness, de Yorgos Lanthimos
L’Amour ouf, de Gilles Lellouche
Diamant brut, d’Agathe Riedinger (premier film)
Oh, Canada, de Paul Schrader
Limonov : The Ballad of Eddie, de Kirill Serebrennikov
Parthenope, de Paolo Sorrentino
The Girl with the Needle, de Magnus von Horn
La plus précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius
Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, d’Emanuel Parvu
The Seed of the sacred fig, de Mohammad Rasoulof
Hors compétition
Furiosa, de George Miller
Horizon, an American Saga, de Kevin Costner
She’s Got No Name, de Peter Ho-Sun Chan
Rumours, de Evan Johnson, Galen Johnson, Guy Maddin
Le Deuxième Acte, de Quentin Dupieux (film d’ouverture)
Le Comte de Monte-Cristo, d’Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte.
Les autres sections de la Sélection
La section Cannes Première, créée en 2021 pour absorber le trop-plein de films en attente de diffusion après l’épidémie de Covid (et, au passage, priver la concurrence, Mostra de Venise en tête, de longs métrages porteurs), peut de plus en plus être considérée comme le lot de consolation pour les producteurs et cinéaste français privés de compétition. Quatre des six titres annoncés ce jeudi battent en effet pavillon tricolore, du Miséricorde d’Alain Guiraudie au Roman de Jim des frères Larrieu, en passant par En fanfare, d’Emmanuel Courcol, et l’essai autobiographique de Léos Carax C’est pas moi. Les Français sont également bien présents en séances spéciales, avec deux documentaires (La Belle de Gaza, de Yolande Zauberman, et Apprendre, de Claire Simon) et un polar (Le Fil, de et avec Daniel Auteuil) ; en séance de minuit avec le deuxième long métrage réalisé par Noémie Merlant, la comédie féministe Les Femmes au balcon, coécrite par Céline Sciamma ; et à Un certain regard, avec L’Histoire de Souleymane, de Boris Lojkine, et les premiers films de Julien Colonna (Le Royaume) et Louise Courvoisier (Vingt dieux !, où, d’après Thierry Frémaux, on découvrira tout ce qu’il faut savoir sur la fabrication du Comté). Dans cette section « défricheuse » de la Sélection officielle, on est par ailleurs très curieux de découvrir les premiers pas derrière la caméra de deux actrices admirées, Ariane Labed (avec September Says) et Lætitia Dosch (avec la comédie judiciaire Le Procès du chien).
Cannes première
Miséricorde, d’Alain Guiraudie
C’est pas moi, de Léos Carax
Everybody Loves Touda, de Nabil Ayouch
En fanfare, d’Emmanuel Courcol
Rendez-vous avec Pol Pot, de Rithy Panh
Le Roman de Jim, d’Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu
Vivre, mourir, renaître, de Gaël Morel ; Maria de Jessica Palud
Un certain regard
When the light breaks, de Rúnar Rúnarsson (film d’ouverture)
Norah, de Tawfik Alzaidi
The Shameless, de Konstantin Bojanov
Le Royaume, de Julien Colonna (premier film)
Vingt dieux !, de Louise Courvoisier (premier film)
Le Procès du chien, de Lætitia Dosch (premier film)
Black Dog, de Hu Guan
The Village Next to Paradise, de Mo Harawe (premier film)
September Says, d’Ariane Labed (premier film)
L’Histoire de Souleymane, de Boris Lojkine
Les Damnés, de Roberto Minervini
On Becoming Guinea Fowl, de Rungano Nyoni
My Sunshine, d’Hiroshi Okuyama
Santosh, de Sandhya Suri
Viet and Nam, de Minh Quý Truong
Armand, d’Halfdan Ullmann Tøndel (premier film)
Niki, de Céline Sallette (premier film)
Flow de Gints Zilbalodis
Les séances de minuit
Twilight of the Warrior : Walled in, de Soi Cheang
I, the Executioner, de Seung Wan Ryoo
The Surfer, de Lorcan Finnegan
Les Femmes au balcon, de Noémie Merlant
Les séances spéciales
La Belle de Gaza, de Yolande Zauberman (documentaire)
Apprendre, de Claire Simon (documentaire)
L’Invasion, de Sergueï Loznitsa (documentaire)
Ernest Cole, de Raoul Peck (documentaire)
Le Fil, de Daniel Auteuil (fiction)
Spectateurs, d’Arnaud Desplechin
Nasty, de Tudor Giurgiu
Lula, d’Oliver Stone
An unfinished film, de Lou Ye.
La Semaine de la critique
En compétition
Baby, de Marcelo Caetano
Blue Sun Palace, de Constance Tsang
Julie Keeps Quiet, de Leonardo Van Dijl
Locust, de Keff
La Pampa, d’Antoine Chevrollier
The Brink of Dreams, de Nada Riyadh & Ayman El Amir
Simon of the Mountain, de Federico Luis
Séances spéciales
Les Fantômes, de Jonathan Millet (film d’ouverture)
Animale, d’Emma Benestan (film de clôture)
La Mer au loin, de Saïd Hamich Benlarbi
Les Reines du drame, d’Alexis Langlois
Quinzaine des Cinéastes
Longs métrages
Ma Vie ma gueule, de Sophie Fillières (film d’ouverture)
À son Image, de Thierry de Peretti
Christmas Eve in Miller’s Point, de Tyler Taormina
Desert of Namibia, de Yôko Yamanaka
East of Noon, de Hala Elkoussy
Eat the Night, de Caroline Poggi et Jonathan Vinel
Eephus, de Carson Lund (premier long métrage)
Gazer, de Ryan J. Sloan (premier long métrage)
Anzu, chat-fantôme, de Yôko Kuno et Nobuhiro Yamashita (animation)
Good On, d’India Donaldson (premier long métrage)
Mongrel, de Chiang Wei Liang et You Qiao Yin (premier long métrage)
La Prisonnière de Bordeaux, de Patricia Mazuy
Savanna and the Mountain, de Paulo Carneiro
Sister Midnight, de Karan Kandhari
Something Old, Something New, Something Borrowed, de Hernán Rosselli
The Falling Sky, d’Eryk Rocha et Gabriela Carneiro da Cunha
The Hyperboreans, de Cristóbal León et Joaquín Cociña
The Other Way Around (Septembre sans attendre), de Jonás Trueba
To a Land Unknown, de Mahdi Fleifel
Une langue universelle, de Matthew Rankin
Les Pistolets en plastique, de Jean-Christophe Meurisse (film de clôture)
Histoires d’Amérique : Food, Family and Philosophy, de Chantal Akerman (séance spéciale)
Courts métrages
When the Land Runs Away, de Frederico Lobo
Very Gentle Work, de Nate Lavey
The Moving Garden, d’Inês Lima
Our Own Shadow, d’Agustina Sánchez Gavier
Mulberry Fields, de Nguyễn Trung Nghĩa
Les météos d’Antoine, de Jules Follet
Immaculata, de Kim Lêa Sakkal
Extremely Short, de Kōji Yamamura
Après le Soleil, de Rayane Mcirdi
La sélection de l’ACID
Ce n’est qu’un au revoir, de Guillaume Brac
Château rouge, de Hélène Milano
Fotogenico, de Marcia Romano et Benoit Sabatier
In Retreat, de Maisam Ali
It Doesn’t matter, de Josh Mondw
Kyuka - Before summer’s end, de Kostis Charamountanis
Mi Bestia, de Camila Beltrán
Most People die on sundays, de Iair Said
Un pays en flammes, de Mona Convert
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