samedi 4 mai 2024

ASKOY II

 



La nouvelle vie de l’Askoy, le bateau de Jacques Brel, sauvé des eaux

L’Askoy II, avec lequel le chanteur a navigué de Belgique aux Marquises, sera célébré le 4 mai 2024 dans le port de Zeebrugge, après plus de seize ans de restauration. Le bateau doit sa renaissance à deux frères flamands, Piet et Staf Wittevrongel, dont le père confectionna les voiles voilà 50 ans.

Maddly Bamy baptise le voilier restauré de Jacques Brel qui les mena jusqu’aux Marquises

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Maddly Bamy, la dernière compagne de Brel, a baptisé le voilier restauré, l’Askoy II, le samedi 4 mai 2024.






Maddly Bamy, la dernière compagne de Brel, a baptisé le voilier restauré, l’Askoy II, le samedi 4 mai 2024. CHRISTOPHE SIMON / AFP/Christophe Simon

La dernière compagne du chanteur-poète du Plat Pays sera sur le port de Zeebruges en Belgique samedi 4 mai pour célébrer la renaissance du bateau à voile de 60 pieds, l’Askoy II, qui vogua jusqu’à l’océan Pacifique, il y a maintenant un demi-siècle.

Elle aura vogué sur deux océans, l’Atlantique puis le Pacifique, au côté de Jacques Brel et, de sa fille France au début de ce périple, il y a un demi-siècle, pour finalement atteindre les îles Marquises, immortalisés par la chanson du poète belge. Maddly Bamy, dernière compagne du chantre du Plat Pays, replonge dans cette odyssée pour le baptême du voilier de quelque 60 pieds, l’Askoy II, aujourd’hui parfaitement restauré.

Samedi 4 mai, Maddly Bamy est attendue au port de Zeebruges, en Belgique, au côté de Piet et Gustaaf Wittevrongel, les deux frères flamands à l'origine de cette remise à l'eau. «Un rêve extraordinaire qu'ils ont fini par réaliser», déclare-t-elle, admirative.

L'ancienne danseuse et actrice guadeloupéenne, qui vit désormais dans le Morbihan en Bretagne, sera l'invitée d'honneur de la cérémonie. Même si elle assure que les hommages doivent d'abord être destinés au duo Wittevrongel, parvenu à restaurer cette pièce du patrimoine marin au terme d'un parcours chaotique de 17 ans, sans aides publiques ou presque.
«Quand on pense à l'état de ce bateau quand ils l'ont retrouvé. C'est énorme ce qu'ils ont fait. Il a fallu lutter pour aller jusqu'au bout», insiste Maddly Bamy.


pour lequel elle avait elle-même appris les bases de la navigation, a été la preuve de l'«immensité des rêves» du poète belge. «C'est un homme qui ne voulait pas rester en place, il voulait aller voir ailleurs comment vivent les autres. Il est parti en se disant “je lâche tout, je traverse le monde s'il le faut”», poursuit Maddly Bamy, âgée désormais de 80 ans .

La vie du bateau ne s'arrête pas quand Brel décide de le vendre en Polynésie, pour se reconvertir en pilote d'avion amateur. Avec au moins trois propriétaires aux commandes, l'Askoy II vogue ensuite vers la Californie et les îles Fidji, avant de s'échouer sur une plage de Nouvelle-Zélande.

C'est là qu'arrivent les frères Wittevrongel, depuis toujours intimement liés à l'aventure maritime de Brel puisque c'est dans la voilerie familiale, à Blankenberge, que ce dernier est venu s'équiper avant de partir. Quand Piet et Gustaaf apprennent dans les années 2000, au détour d'une conversation sur Brel, que la trace du bateau a été retrouvée aux antipodes, ils décident de le rapatrier vers le littoral belge. Décrit dans les années 60 par les spécialistes comme un des plus beaux yachts du monde, le voilier n'est alors plus qu'une coque vide, rongée par la rouille.
Le 4 mai à Zeebruges, l'Askoy II ne sortira pas forcément du port pour naviguer, mais Piet Wittevrongel assure qu'en plus de la coque et des boiseries intérieures flambant neuves, les mâts sont désormais dressés pour hisser les voiles, «une rénovation complète».


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L’Askoy s’est enfoncé quatorze ans durant dans les sables de la plage de Baylys, en Nouvelle-Zélande.
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Dans un petit dock du fond du port de Zeebrugge, une élégante coque bleu nuit tire sur les aussières qui le retiennent le long d’un quai en béton recouvert de tuyaux d’égouts rouillés et d’herbes folles. Massif, le yawl a de la prestance ; il porte beau. Il revient de loin surtout. Du bout du monde, de la plage de Baylys en Nouvelle-Zélande où, voilà trente ans, il manqua finir à jamais, s’enfonçant peu à peu dans un catafalque de sable. Comme les chats, certains bateaux ont sept vies. Mais celui-ci n’a qu’un seul maître : Jacques Brel.
 Prenez une cathédrale et offrez-lui quelques mâts, un beaupré, de vastes cales, des haubans et hale-bas. Prenez une cathédrale haute en ciel et large au ventre.  Ainsi le chanteur écrivit-il dans La cathédrale, chanson enregistrée en 1977, son ode à la mer, à la voile, au voyage.

Il fut le plus beau yacht de Belgique

Sa cathédrale à lui se nomme Askoy II et le Grand Jacques la découvre début 1974, posée sur un quai du port d’Anvers. À son lancement, en 1960, ce majestueux navire long de 18,66 m, construit en acier avec des emménagements superbes en acajou et teck de Birmanie passait pour être le plus beau yacht de Belgique. Alors, sur la fin de sa vie, l’homme qui lui donna naissance, l’architecte Hugo Van Kuyck, emballé par l’engouement de l’artiste lui cède volontiers. Brel va lui offrir sa deuxième vie.


À la barre de ce bateau lourd et lent, Jacques Brel effectua un demi-tour du monde en équipage réduit. | VZW SAVE ASKOY IIVoir enplein cran


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La nouvelle vie de l’Askoy, le bateau de Jacques Brel, sauvé des eaux

L’Askoy II, avec lequel le chanteur a navigué de Belgique aux Marquises, sera célébré le 4 mai 2024 dans le port de Zeebrugge, après plus de seize ans de restauration. Le bateau doit sa renaissance à deux frères flamands, Piet et Staf Wittevrongel, dont le père confectionna les voiles voilà 50 ans.

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L’Askoy s’est enfoncé quatorze ans durant dans les sables de la plage de Baylys, en Nouvelle-Zélande.
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Dans un petit dock du fond du port de Zeebrugge, une élégante coque bleu nuit tire sur les aussières qui le retiennent le long d’un quai en béton recouvert de tuyaux d’égouts rouillés et d’herbes folles. Massif, le yawl a de la prestance ; il porte beau. Il revient de loin surtout. Du bout du monde, de la plage de Baylys en Nouvelle-Zélande où, voilà trente ans, il manqua finir à jamais, s’enfonçant peu à peu dans un catafalque de sable. Comme les chats, certains bateaux ont sept vies. Mais celui-ci n’a qu’un seul maître : Jacques Brel.
 Prenez une cathédrale et offrez-lui quelques mâts, un beaupré, de vastes cales, des haubans et hale-bas. Prenez une cathédrale haute en ciel et large au ventre.  Ainsi le chanteur écrivit-il dans La cathédrale, chanson enregistrée en 1977, son ode à la mer, à la voile, au voyage.

Il fut le plus beau yacht de Belgique

Sa cathédrale à lui se nomme Askoy II et le Grand Jacques la découvre début 1974, posée sur un quai du port d’Anvers. À son lancement, en 1960, ce majestueux navire long de 18,66 m, construit en acier avec des emménagements superbes en acajou et teck de Birmanie passait pour être le plus beau yacht de Belgique. Alors, sur la fin de sa vie, l’homme qui lui donna naissance, l’architecte Hugo Van Kuyck, emballé par l’engouement de l’artiste lui cède volontiers. Brel va lui offrir sa deuxième vie.


À la barre de ce bateau lourd et lent, Jacques Brel effectua un demi-tour du monde en équipage réduit. | VZW SAVE ASKOY IIVoir en plein écran

Copropriétaire d’un bateau en Méditerranée, la star avait fait patiemment ses classes, en particulier au cours d’une traversée de l’Atlantique en bateau école. « Bien sûr l’Atlantique c’est long, écrivit-il alors magnifiquement à son ami Lino Ventura. Mais avec la lune par-dessus et du vent dans les voiles, cela ressemble à une chanson d’amour.  Brel achète l’Askoy et laisse une photo dans la chambre de sa fille, France, où il écrit sobrement :  C’est lui !  Car son désir est d’appareiller au plus vite avec elle mais aussi Maddly Bamy, sa compagne d’alors, rencontrée sur le tournage du film L’aventure c’est l’aventure :  Il m’a reconnu, je l’ai reconnu, c’était simple », explique-t-elle en peu de mots.

« Putain, les Antilles sont belles. »

Le 24 juillet 1974, l’équipage appareille d’Anvers, destination le monde. Une escale aux îles Scilly, une autre aux Açores, une troisième aux Canaries où le capitaine Brel fait un malaise. À 45 ans, le cancer le ronge. Qu’à cela ne tienne : opéré une première fois en Belgique, il retrouve au plus vite l’Askoy Le 30 décembre, a expliqué sa fille France à Voiles et Voiliers on finit de déjeuner. Il se lève et dit : « On range, on part  ! » . » Au large la tempête les cueille. Le bateau est lourd, lent, dur à mener La casse s’accumule ; la traversée jusqu’en Martinique s’éternise vingt-sept jours. Là-bas, France jette sac à terre. Elle raconte :  Jacques me dit un jour : Au début du voyage, tu riais. Tu ne ris plus. Soit tu ris, soit tu débarques


Qu’à cela ne tienne, l’aventure sera l’aventure. À deux, cette fois, avec Maddly. L’Askoy musarde dans la mer des Caraïbes. Les escales sont festives. La vie est belle. Les amis embarquent, débarquent au gré de l’épicurien capitaine. La Cathédrale encore : Putain, les Antilles sont belles. Elles vous croquent sous la dent. On se coucherait bien sur elles. Mais repartez de l’avant.  De l’avant, c’est le canal de Panama puis le vaste Pacifique. Et les voilà lancés pour cinquante-neuf jours de mer, sur un rythme de valse à un temps avant que l’ancre tombe à Hiva Oa aux Marquises, son île,  claire comme un matin de Pâques » . Rongé par la maladie, Brel est à bout.

Amour, thon frais et drogue

S’installant à terre, il cède le bateau à un couple de jeunes Américains, caricatures baba cool très seventies. À son bord, libres et heureux Kathy Cleveland et Lee Adamson sillonnent six ans durant le Pacifique, sans autre but que l’amour et le voyage. Leur séparation fera le bonheur d’un autre Américain, Harlow Jones, qui commerce entre les îles, transportant un jour du thon frais, le lendemain des windsurfs avant qu’Helmut Rutten ouvre une valise pleine de billets dans le carré. L’Allemand est trafiquant de drogue et, jusqu’en 1992, les larges cales de l’Askoy serviront à son négoce entre Thaïlande et États-Unis.

Finalement saisi aux îles Fidji, il pourrit lamentablement, enchaîné à un quai. Lindsay Wright, journaliste néo-zélandais, s’en amourache et, malgré son état lamentable, se fait fort de le ramener en son pays pour l’y restaurer. Alors qu’il navigue seul, une effroyable tempête le surprend au nord d’Auckland et le crashe sur la berge le 7 juillet 1994. Il y restera quatorze ans.


Sur une ancienne guitare de Jacques Brel, offerte par un restaurateur de Knokke qui l’avait lui-même reçu des mains du chanteur, Piet Wittevrongel entonne « Le plat pays » dans le carré flambant neuf de l’Askoy. | PHILIPPE JOUBIN, OUEST-FRANCEVoir en plein écra

Des « Flamingants » à la rescousse

Jusqu’au jour où apparaissent les deux frères Wittevrongel, Staf et Piet, fils d’un maître voilier de Blankenberge. Quelques mois avant son appareillage, Brel était venu commander des nouvelles voiles. Staf, qui le reçoit, ne le reconnaît pas.  Mais qui êtes-vous ? La réponse fuse :  Je suis le Wallon que tous les Flamands aimeraient tuer.  Et pourtant, ce sont ces deux « Flamingants », les Belges du Nord que Brel aimait tant conspuer, qui vont sauver l’Askoy.

On les traite de farfelus, ils adorent : Brel ne l’était-il pas ? À force de volonté, ils parviennent, en 2008, à extraire l’épave des sables, à la ramener en Belgique, remuent ciel et terre, font la manche, presque. Les désillusions se succèdent, la carcasse erre de port en port, de quai en quai, de main en main, en vain. Mais il y a aussi des dons et des soutiens, ici d’une entreprise, là-bas de la ville de Zeebrugge depuis 2015, puis, dernièrement, du gouvernement flamand.



Rénové, l’Askoy a été remis à l’eau début avril puis mâté à Zeebrugge. Il sera au centre d’une fête en son honneur le 4 mai prochain. | PHILIPPE JOUBIN / OUEST-FRANCEVoir en plein écran



Les bénévoles se succèdent, fidèles et inlassables, jusqu’à Bernard Bolzon. Cet homme aux doigts d’or est  en mission » . Ancien de chez Dassault, il a totalement reconstruit Jojo, l’avion de Brel qui se trouve aux Marquises. Sa grande œuvre est l’Askoy, avec ses sublimes boiseries en sipo et ses cuivres d’époque ; ses mâts en pin de l’Oregon et ses voiles en confection, chez Wittevrongel bien sûr.

Le 4 mai 2024, après seize ans de travaux, l’Askoy, labellisé Monument historique, sera fêté au yacht-club de Zeebrugge. Pas de baptême, ce serait blasphème pour cette cathédrale «  débondieurisée », aux dires du Grand Jacques. Il y aura un concert, des chansons, Maddly, des amis. Une bouteille se cassera sur l’étrave, du whisky, du J & B… comme « Jacques Brel », le seul qu’il buvait. Parfois, même les  « impossibles rêves   » deviennent réalité.


DAVE

 


Et demain, le titre prémonitoire

L'intro donne le tempo : on est loin de Vanina. En 1976, Dave chante l'abandon, mais l'optimisme. Si tout devait se terminer, il ne sombrerait pas. Il resterait ce qu'il est. Le refrain est poignant et ce titre aurait fait un très beau hit, mais l'artiste songe déjà aux années galères. «Si ce n'est que feu de paille, je suivrai mon destin. On ne sait jamais de quoi sont faits nos lendemains. Mais un jour dans ta mémoire, une chanson de rue
Ranimera la flamme d'une mélodie perdue.» 54 ans plus tard, l'occasion de redécouvrir cette petite pépite ?

Doux Tam-Tam, le dernier tube

Les années 1980, 1990 et 2000 ont été difficiles pour le chanteur. Après une excursion comme animateur sur TF1 (le remake «SLC» avec Sheila), Dave enregistre un album très jazzy, dont est extrait ce joli Doux Tam-Tam. En 2011, il sort un formidable album de reprises de ces tubes version soul, Blue-Eyes Soul, avec des duos, notamment un exceptionnel avec son ami Daniel Auteuil sur Du côté de chez Swann.

Dave: «Philosophiquement, je suis prêt à mourir»
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